Marbrume


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 La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]

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Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



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MessageSujet: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyLun 20 Fév 2017 - 3:04
Le soleil se levait tout juste à l'horizon, en dehors des murs de la cité, on pouvait le voir, immissant ses rayons à travers les arbres de la forêt et du marécage qui entourent la ville. Le ciel était encore assez sombre cependant, les bêtes qui avaient rodés toute la nuit était encore dans les parages. Dans les endroits les plus sombres, les parties les plus sombres des forêts, là où la lumière ne pouvait pas encore s'y aventurer. C'était aussi le cas des égouts, des lieues entiers sous la ville qui se faisaient infester de ces créatures la journée où elles s'y réfugeaient. Des monstres affamés nocturnes qui servaient de garde des galleries la journée. Pourtant, c'était exactement l'endroit où comptait aller le banni, ce n'était pas la première fois qu'il empruntait ce chemin, mais la première fois qu'il y allait à cette heure de la matinée. Mais pour se rendre à l'intérieur de la cité, le meilleur moyen d'entrer était d'y aller lorsque les gardes n'étaient pas là ou changeait de tour de garde, le matin.
Les seules fois où Chris s'était rendu dans les égouts, il s'était contenté de ne pas en sortir, les affaires des bannis se tramaient généralement sous la terre et non en pleine rue. Et les seules fois où il avait été entre les murs de la ville, ça avait été pour marquer son bannissement ou d'autres affaires, mais jamais très longtemps. Alors y entrer en comptant se diriger à l'intérieur était complètement nouveau, surtout qu'il n'allait rien y faire d'illégal, enfin, sans compter que d'entrer dans la cité l'était déjà.

Les égouts par lesquels il passait était un réel point de passage, la terre qui se trouvait juste avant l'entrée des tunnels avait été retourné des dizaines de fois par des centaines de pas. Il pouvait le voir par les trace de bottes dans la boue, ce qui étonnait toujours Chris, la facilité d'entrer par les égouts du Goulot. Il savait que c'était le pire quartier de la ville, mais ça ne devrait pas être si compliqué que ça d'empêcher l'entrée de n'importe qui ici. Enfin, peu lui importait finalement, il en profitait quoi qu'il arrivé, c'était une chance.

La traversée dans les égouts avait été assez longue comme toujours, en prenant en compte la prudence de Chris, qui s'assurait de ne jamais être suivit ou de ne pas tomber sur quelqu'un à chaque tournant. Cela payait très souvent, malgré sa corpulence, il cherchait la discrétion à l'affrontement, d'autant plus lorsque l'adversaire pouvait être équipé de crocs et de griffes. Mais il n'était pas si difficile de se diriger à l'intérieur des galleries, elles ressemblaient après tout énormément aux marécages. L'odeur était immonde dans les deux cas et les fangeux pouvaient s'y cacher dans les mares abjects qui s'y trouvaient. Les monstres étaient connus pour être assez malin pour tendre une embuscade dans les tunnels, les couloirs étaient toujours trop petits pour ne pas passez à côté des flaques fétides. Et donc, impossible de les éviter s'il ne savait pas qu'ils étaient là.
L'astuce était simplement d'avancer très lentement et de s'arrêter avant le caniveau, jeter une pierre assez grosse pour qu'elle résonne à sa chute à l'autre bout du couloir. La plupart du temps, lorsqu'un fangeux s'y trouvait, il y avait un léger mouvement dans "l'eau", comme un battement de nageoire, signe de leur présence. En tout cas, c'est comme ça que Chris procédait.
Le problème, c'est qu'il ne pouvait réellement pas les esquiver, on pouvait seulement prendre en compte leur présence et chercher un autre chemin. Mais parfois, il n'y avait pas d'autres chemins, et alors, l'affrontement était inévitable.

La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] Separa11

Mais ce matin, il n'avait été attaqué par personne, ni bandits, ni fangeux, le chemin semblait assez libre de tout individu. Étrangement, il n'avait même pas entendu des cris de quiconque, ce qui était d'habitude assez courant. Il s'agissait peut-être de cette heure, il était peut-être le seul à traverser les tunnels avant le lever du jour, si peu de monde voudrait dire que les fangeux ne tentent plus d'attaquer à ces heures ? Il haussa les épaules à cette pensée, alors qu'il allait bientôt rejoindre la sortie des égouts, et donc pour la première fois, l'entrée de Marbrume. Encore une fois, il restait prudent, encore plus que d'habitude. Si quelqu'un le voyait sortir des égouts de cette façon, ça ne serait que suspicieux, mais finalement, c'était le goulot, qui s'en soucierait.

Avec une légère appréhension, il s'approcha de la sortie, celle-ci était bien plus petite que l'entrée où il était passé, il ne s'agissait en fait que d'une grande porte en mauvaise état. Des chaines y étaient accrochées, elles servaient probablement à la fermer autrefois, lorsque la rouille n'était pas encore installée sur chaque morceau de métal. L'homme traversa donc le battant, les sourcils froncés et l'arme sur son arme au cas où quelqu'un se trouvait derrière, mais rien. Seul le soleil qui était monté dans le ciel, depuis son entrée dans les égouts, venait l'aveugler, la main sur sa garde venait alors couvrir l'astre pour qu'il puisse y voir. D'un simple regard, il examinait les lieux, une sorte d'allée entre deux taudis que le soleil éclairait et où l'odeur ne s'était pas amélioré par rapport aux égouts.

La femme n'était pas encore arrivée, c'était ce qu'il espérait en étant partit plus tôt ce matin. Leur rendez-vous se trouvait à l'extérieur, mais il n'avait aucune envie de lui faire risquer un allée dans les égouts. Il n'était pas certain qu'elle sache réellement la route ou même comment s'y diriger, même s'il lui faisait confiance. C'était plutôt une façon de veiller sur elle et de ne rien risquer, être prudent était la clef de sa survie après tout, pourquoi ça ne marcherait pas avec les autres ?

Maintenant, il se devait juste attendre, adossé à l'un des murs des bâtiments autour de l'entrée des égouts, il se contentait de vérifier les allées à chaque fois que quelqu'un passait à côté. Faisant aussi attention à ce que personne n'arrive par l'entrée des égouts. Les deux mains sur la garde de chacune de ses armes, il gardait un air sévère comme à chaque fois qu'il se faisait plus gros que lui-même. Toutefois, il avait bien moins cet aspect animal, ses habits étaient maintenant de réelles armures de cuirs, de belles pièces qui se trouvaient sur son torse, dos, bras et jambes. Cette tenu le rendait moins sauvage comparé aux épaisses fourrures qu'il portait d'habitude, ce qui lui permettrait de passer plus inaperçu dans la ville. Il n'avait pas non plus son sac dont il ne se séparait presque jamais, seules ses armures, armes, gourde et sa bourse de tissu étaient accrochés à sa ceinture. Habillé de cette façon et dans cette position, il ressemblait finalement à un garde qui s'occupait de l'entrée des égouts, balayant chaque entrée de l'allée de son regard dur.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyLun 20 Fév 2017 - 13:23


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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Juin

La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] Les_yg10

Les premiers rayons du soleil venaient de s’infiltrer à travers les lourds volets en bois de ma chambre, forçant involontairement mon réveil. Lentement et d’un grognement habituel, j’avais ouvert les yeux. Gnmhhh. M’étirant, je me suis enroulée dans les draps brodés, mère avait changé le tout la vieille, la douceur du tissu en était la preuve. Je m’étais redressée, déposant les pieds sur le plancher, le faisant grincer sous mon poids. M’extirpant de la couchette à contrecœur, je m’étais dirigé vers la salle d’eau, m’appuyant contre le puit réalisé par père, j’avais récupéré de l’eau fraîche, de quoi faire un brin de toilette, cela m’aidait toujours au réveil. Pivotant par la suite, j’avais froncé les sourcils devant les deux piles de vêtements posés sur la chaise, la première était une tenue féminine : corset, robe, bijoux ; la seconde était ma tenue de milicienne : Chemise, haut en cuir, pantalon en cuir bottes et évidemment en guise de bijoux le symbole de la milice. Mère avait chaque jour espoir de me voir renoncer et enfiler la première tenue évidemment chaque jour était un jour de déception pour elle, puisque inlassablement j’enfilais ma tenue de travail.

Je l’avais rejoint dans ce qui ressemblait le plus à une cuisine, de l’eau chauffait sur le feu de la cheminée et mère était déjà assise sur le fauteuil à bascule, me regardant avec cet air désabusé qui ne la quittait désormais plus. Elle m’offrit le sourire forcé habituel, avant de m’accabler de reproche devant mes nouvelles blessures, instinctivement j’avais porté la main à mon visage, à mon œil gauche encore entouré de noir, cette marque avait vu le jour à la suite d’une bagarre dans les bas quartiers. J’avais réussi avec l’aide de collègue à mettre hors d’état de nuire les crapules responsables de vol. Évidemment il y avait toujours des répercussions, les blessures en étaient la preuve. J’avais donc secoué la tête, conservant un joli sourire sur mes traits. Mère devait cesser de s’en faire et accepter ma nouvelle condition de vie.


- « Cessez donc de vous inquiéter mère. Les marques auront disparus dans quelques jours. »

Elle avait simplement grogné en guise de réponse, abandonnant toute forme de débat avec moi, elle avait déposé une chope d’eau chaude avec des infusions de plantes à mon égard avant de remonter à l’étage, prétextant qu’elle avait beaucoup de choses à faire commercialement parlant, pour notre avenir. –évidemment d’après elle, elle était la seule à se soucier de notre avenir-. J’avais englouti le liquide encore brûlant, avant de me lever à mon tour et de disparaître par la porte d’entrée. En sortant, j’avais réajusté mon symbole de milicienne relevé ma chevelure, en la faisant tenir à l’aide d’une branche arrachée sur un arbre au passage. J’avais pris le chemin de la caserne, me renfermant dans une mine froide et indescriptible. Marbrume commençait à peine à se réveiller et le calme encore présent dans la ville était particulièrement agréable. Mes pas m’avaient rapidement amené à mon objectif, saluant quelques collègues, répondant à quelques taquineries et injures, j’avais rejoint mon coutilier Raoul, afin d’avoir mes affiliations pour la journée. Raoul c’était un brave type, il essayait toujours de me faire des avances, prétextant que ma mère avait raison sur le fait qu’un ruban ornerait parfaitement mon poignet. Je riais à chaque fois, il était drôle Raoul et têtu, mais j’avais fini par l’apprécier avec le temps. Comme à son habitude, il n’avait pas la langue dans sa poche, alternant les reproches au remerciement pour le travail et enfin arrivant à nos affiliations. Pour la première j’avais omis une objection devant ma mission du jour, je n’allais pas me rendre en dehors de Marbrume, pas aujourd’hui, j’avais d’autres projets.

- « Non, je veux patrouiller dans les bas quartiers. Raoul, tu sais aussi bien que moi que personne ne veut s’occuper de la zone, laisse-moi y aller, je n’ai pas besoin d’équipier en plus. Ainsi les autres pourront se préoccuper des missions les plus importantes »

Après un léger débat, il avait fini par accepter, me notifiant qu’en cas de problème, il n’était pas responsable. J’avais simplement opiné, il ne se doutait absolument pas de mes projets. Doucement, une boule s’était formée dans mon bas ventre, tout se passait plutôt bien, mais je craignais qu’il ne soit pas là, qu’il ne parvienne pas à arriver jusqu’à la cité ou simplement que l’envie de me voir est disparue. Saluant les dernières personnes partant réaliser l’affiliation du jour, j’avais pris à mon tour le chemin vers les bas quartiers. Patrouiller là-bas était toujours dangereux, alors seule, c’était une véritable folie pourtant, je ne m’angoissais absolument pas pour ça. Depuis deux semaines, j’avais abandonné les missions extérieures pour me concentrer sur ce lieu si fragile réservé normalement au novice ou offert en sanction pour ceux n’exerçant pas avec autant d’application leurs métiers dans la milice. Moi, j’avais appris à apprécier le lieu, les personnes y résidant, j’essayais d’aider avec sincérité. Je commençais même à y avoir mes habitudes, à avoir un petit réseau d’indique non négligeable. Je m’étais adapté à l’ambiance, je ne fonçais plus sans réfléchir, non, j’essayais de la jouer stratégique ici. Une main sur mon arme, toujours prête à réagir j’avais tourné à droite, prenant la petite ruelle amenant vers le goulot. Ici tout puait l’humidité, les coupes gorges, les rues plus grandes ou étroites, partout où je déposais mes yeux bleus se trouvaient des déchets. Vraiment, rien n’était agréable ici, tout inspirait la crainte, surtout ceux frôlant les murs cherchant à éviter mon regard, ou au contraire cherchant à rentrer en conflit avec l’ordre que je représentais.

Doucement, j’avais lâché un nouveau soupir, resserrant mes doigts sur mon arme, prête à dégainer. Je devais poursuivre, me présenter au point de rendez-vous, il n’y avait qu’ici qu’on ne risquait pas grand-chose. Alors, que mes pas poursuivaient presque machinalement, mon esprit commençait lui à prendre conscience de mes agissements, en plus de côtoyer un banni, je l’aidais à pénétrer dans la ville, je l’incitais à ne pas respecter les lois. Qu’est-ce qu’il m’arrivait, je divaguais complètement. Depuis ma rencontre avec lui, je ne tuais plus les bannis sans la moindre hésitation, non, j’essayais de parlementer, de comprendre, ce qui m’avait valu certaine situation complexe. Pire depuis peu je remettais même en cause mes croyances les plus profondes. Instinctivement, j’avais secoué la tête de droite à gauche, je devais cesser de trop réfléchir, ce n’était pas bon pour moi, j’étais en train de me tourmenter toute seule. Suite à la légère secousse que j’avais infligée à mon visage, ma chevelure maintenue par le bâton s’était légèrement dénouée, quelques mèches s’échappaient même du chignon de fortune que j’avais réalisé.


Enfin, j’apercevais la dernière ruelle qui allait me mener à ma destination finale, je ne savais pas trop ce que nous allions faire, j’avais envie de lui faire découvrir le port… Enfin, s’il était présent, ça je n’allais pas tarder à le découvrir. Ma marche venait de se stopper, alors que je tournais légèrement sur moi-même à la recherche de celui que j’attendais, ou plutôt qui m’attendait. Je ne voyais pas de silhouette imposante recouverte de peau ou de fourrure, ni de gros sac, serait-il possible qu’il ne soit pas venu, ou bien se serait-il fait agresser par le passage qu’il avait emprunté ? Immédiatement, mon visage avait affiché une grimace d’inquiétude, mais celle-ci s’était immédiatement changée en un sourire, quand mes yeux clairs avaient enfin identifié sa silhouette contre un mur. Chris. Il était là. Il était venu. Il n’avait pas laissé tomber devant la difficulté, il n’avait pas renoncé à sa visite… Il avait respecté sa parole. Avisant la zone, j’avais finalement repris ma marche, plus rapide cette fois pour le rejoindre. Un sourire beaucoup plus discret sur les lèvres, j’avais instinctivement porté une main vers cet œil entouré de noir, avant d’une nouvelle fois secouer la tête. Ne pas s’embrouiller l’esprit avec des futilités. L’unique certitude présente était que j’étais heureuse de le retrouver.

Arrivant à son niveau, je m’étais posté face à lui, mettant les mains sur mes hanches, comme pour sous-entendre que j’allais lui faire un reproche taquin. Que pouvais-je réellement lui reprocher, il était là. Juste là devant moi, je ne rêvais pas. J’avais cette envie de le serrer contre moi afin de lui dévoiler ma joie, mais je n’en fis rien, me contentant de conserver cette allure presque inexpressive, celle que j’adoptais régulièrement quand je travaillais. Je n’avais pas pris immédiatement la parole, l’avisant longuement, comme pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une illusion provoquée par une quelconque fatigue ou je ne sais quoi. Quand j’étais enfin certaine de la réalité de cette rencontre, ma voix avait enfin raisonné.


- « Tiens, toi ici, comme c’est étrange… Je suis presque surprise de te voir là. La route s’est bien passée, pas de difficultés ? »

Je n’avais pas pu m’empêcher de poser la question sur le trajet, trahissant ainsi peut-être légèrement mon inquiétude. Je n’avais jamais passé la porte menant aux égouts, d’ailleurs, il était rare d’y voir un milicien s’y aventurer, il y a peu j’avais eu envie d’y aller avec un groupe histoire de remettre un peu d’ordre, cependant, maintenant que Chris était là, je n’étais plus vraiment certaine de vouloir réaliser ce projet. J’avais haussé les épaules, comme pour me forcer à me reconcentrer sur le moment.

- « Je suis désolée de commencer par la visite des bas quartiers, ce n’est pas le lieu le plus agréable, mais malgré l’odeur, les débris un peu partout, je trouve que le quartier à un certain charme. Est-ce que tu es déjà venu par ici ? Tu connais le port, je pensais qu’on pourrait peut-être marcher par là-bas… À cette heure, c’est calme. »

Le port était quand même à quelque pas, je me demandais si Chris avait pris le temps d’avaler quelques choses, comme les racines qu’il m’avait fait goûter la dernière fois. Peut-être que la taverne serait un lieu de passage plus intéressant pour commencer et puis cela me permettrait aussi de laisser traîner mes oreilles afin d’obtenir davantage d’information sur le trafic y régnant en ce moment. Différent bannis venaient fournir les bandits du lieu, une nouvelle substance provoquant des hallucinations et des amnésies avait vu le jour et bien qu’on soit nombreux à avoir voulu régler cette affaire, personne n’y était encore parvenu.

- « Si tu veux, nous pouvons aussi aller aux six roses, ce n’est pas le lieu le plus fréquentable, mais… C’est toujours ça. Enfin, c’est comme tu veux… Peut-être qu’un autre lieu te fait plus envie ? »





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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyLun 20 Fév 2017 - 18:23
Contre le mur de cette façon, il était comme une sentinelle, son regard vacillant de gauche à droite, de chaque côté de l'allée, faisant parfois fuir ceux qui avaient l'intention de passer par là. Jusqu'à ce que finalement, ce qu'il attendait arrivait, la femme s'approchait lentement de lui, elle semblait camoufler un sourire en le voyant. Ses yeux se glissèrent de ses jambes jusqu'à son visage pour redresser son portrait, sa silhouette, tandis qu'un sourire se dressa sur ses lèvres. Il avait remarqué la marque qui était porté à son œil lorsqu'elle était arrivé enfin à son niveau. Chris ne se retint pas lui, sa large main venait se porter sur la joue de la femme quelques secondes, alors que son pouce passait au dessus de son œil noircit. Finalement, il relâcha sa joue pour s'avancer et passer sa main dans son dos, son buste contre elle, ses mains venaient remuer lentement dans de légères caresses contre son dos avant de doucement se retirer. Cette étreinte était comme un accueil chaleureux, comme un bonjour qu'elle méritait vraiment.

—«Le trajet ? Oh, une dizaine de fangeux et de bandits, la routine.»

Il venait retirer tout soupçon grâce à son dernier sourire à son égard, rapide, tout comme son étreinte, il ne voulait pas qu'ils soient vus. C'était différent par rapport à l'extérieur après tout, ici, ils n'étaient pas seuls et chaque regard pouvait être de trop. Il y avait peu de chance que même s'ils étaient vus, quelqu'un le reconnaisse, simplement parce qu'il ne connaissait presque personne. Mais tout était question de prudence, de réflexion, sinon, il ne serait jamais là pour en parler. Il ne savait pas ce qui pouvait arriver à Sydonnie si on la voyait côtoyer quelqu'un comme lui, mais il ne laissera pas ça arriver, c'était certain.
Mais l'heure n'était pas aux mauvaises pensées, il comptait passer de bons moments avec elle, dans ce nouveau lieu, tout semblait différent, cette rencontre avait l'air d'être la vraie première. Ici à l'intérieur de la cité, c'est là qu'ils auraient dû se rencontrer, sans se défier du regard, sans se provoquer. Mais n'était-ce pas pour le meilleur au final ? Sans doute qu'ils ne se seraient jamais posés les yeux l'un sur l'autre s'ils s'étaient vu ici, le regard de Chris venait effleurer la peau de la femme à cette pensée. Leurs différences les avaient rapprochés, c'était certain.

Quant à ce qu'il souhaitait faire, c'était assez difficile à dire, il ne connaissait vraiment rien de la ville à part ce dont il avait entendu parlé avant la fange. Et de ce qui se disait lorsqu'il allait dans les parties aménagés des égouts, ce qui était peu au final. Toutes ses idées semblaient de bonnes volontés, mais il devait y réfléchir plus que ça, son apparition n'était pas non plus à prendre à la légère.

«Hm. Le port semble le plus intelligent, je ne suis pas le plus connu des hors-la-loi, mais si quelqu'un me reconnaît aux Six Roses, ça risque de mal tourner. Et puis, si on te reconnaît, qu'est ce qu'ils vont penser si t'es accompagnée d'un homme ?»

Il lui donna un léger coup d'épaule en la taquinant, il ne pouvait pas y résister, après l’œil au beurre noir et ça, elle devait forcément y passer. Mais sur une note plus sérieuse, si un autre banni le voyait accompagné d'une milicienne, ou simplement que quelqu'un qu'il a pu croiser dans les souterrains, tout se transformerait en cauchemar. Il aurait aimé passer du temps dans ce genre d'endroit avec elle, mais probablement que de le faire au Goulot n'était pas une bonne idée, c'était le seul quartier où du monde pouvait le reconnaître.
Devant elle, Chris dans son armure de cuir semblait avoir bonne mine, enfin, la même que d'habitude, il était assez maigre pour son gabarit. Ses joues étaient très légèrement creusées, signe de la difficulté de trouver de la nourriture à l'extérieur. Mais d'après sa silhouette, en pleine forme, il devrait être bien plus imposant s'il retrouvait l'allure qu'il avait avant, il ne semblait pas gêné pour autant de celle qu'il a maintenant. Au final, perdre le gras qu'il avait sur la peau, ne lui laissait que les muscles qu'il a acquis grâce au travail du bois, ce qui en soit, était déjà imposant.

«Le port ça te va alors, j'espère ?»
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyLun 20 Fév 2017 - 19:41


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Juin

La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] Port10

Un large sourire sur mes lèvres, j’avais légèrement penché la tête au contact de ses doigts sur mon visage, le baissant légèrement quand il effleura mon hématome sous l’œil. Généralement les marques sur mon corps ne m’impactaient pas, ils n’avaient aucune importance, mais cette fois, le fait qu’il le souligne d’une manière si douce me gêna. Discrètement je me suis pincée la lèvre inférieure, un peu honteuse de me présenter ainsi avec un visage aussi marqué. L’idée d’un rendez-vous émergea alors dans mon esprit, était-ce notre premier rendez-vous ? Était-ce seulement un rendez-vous ? Lentement, il m’avait attiré à lui, passant une main dans mon dos et je n’avais pas pu m’empêcher de le serrer contre, de passer mes mains dans son dos, de déposer mon visage contre le haut de son torse, profitant de son odeur, qui lentement devenait habituelle. Aussi rapidement qu’elle fût arrivée, l’étreinte s’arrêta et tous deux avions repris une distance convenable, son regard croisé parfois le miens et un sourire gêné prenait naissance sur mes traits. Il disparut cependant soudainement, quand Chris évoqua les fangeux et les bannis, j’avais froncé les sourcils, inquiète, avant de comprendre qu’il s’essayait à l’humour.


- « Ce n’est pas drôle, s’il t’arrive quelque chose alors que tu prends des risques pour venir me voir… Je ne suis pas certaine que je me pardonnerais. »

Une moue boudeuse, j’avais comme à mon habitude croisé les bras sous ma poitrine, prenant un air beaucoup plus enfantin que femme fatale. Il avait raison, je devais apprendre à me détendre, à ne pas penser systématiquement au pire, j’allais finir par me rendre malade. Un nouveau sourire sur mes lèvres, j’observais les personnes nous entourant, les passants qui trop pressés ou craintif empruntaient les différentes ruelles. Je m’étais suffisamment bien renseignée pour ne pas croiser de milicien en patrouille, je ne m’inquiétais donc pas trop vis-à-vis de la milice. En revanche, je n’avais pas vraiment pris en compte le fait que Chris pouvait être reconnu, ainsi il avait peut-être réalisé des actes que ce que j’avais pu imaginer… Mon sourire s’évapora lentement pour une mine un peu plus préoccupée et si il n’était pas celui que je m’étais imaginé, condamné par une erreur de justice ? Et si, j’étais en train de poursuivre la plus dramatique de mes erreurs, consolidant celle-ci en renouvelant régulièrement la bêtise. Impossible. Mes lèvres s’étaient entrouvertes, laissant échapper un soupir plein de doute. Et si, et si… Non.

- « Une milicienne à le droit d’avoir une vie aussi, tu sais. Alors je me fiche royalement qu’on me voit en ta compagnie. Ce n’est pas marqué sur ton front que… Je ne te savais pas si connu que ça, je devrais être plus méfiante vis-à-vis de toi alors…» répondis-je dans un sourire trahissant ma taquinerie.

J’étais certainement beaucoup plus insouciante que lui, plus prévisible, moins stratégique. J’avais juste envie de profiter de l’instant sans me poser une centaine de questions qui de toute façon n’obtiendraient jamais de réponses. Ou bien était-ce seulement une apparence, un côté rassurant que je voulais lui montrer, alors que mon esprit était dans une réflexion permanente ? Je ne sais pas, je ne sais pas moi-même. En revanche, même si je donnais l’impression de maîtriser parfaitement la situation s’était très loin d’être le cas, aucun milicien n’avait l’habitude de me voir accompagné, pire, personne n’avait l’habitude de me croiser en plein temps libre ou occupé à profiter de la vie, non, moi, j’étais indéniablement plus du genre bourreau de travail que femme qui profite de la vie. C’est son petit coup d’épaule qui me ramena sur le moment présent et je n’avais pas pu m’empêcher de rire doucement. J’avais déjà eu cette impression avec lui, celle d’être une enfant découvrant son environnement.

- « Le port s’est parfait. » Déclarais-je « Tu sais que dans cette tenue, tu es presque agréable à regarder, tu ne fais pas trop papy… D’ailleurs, tu n’aurais pas oublié ta canne pour te déplacer ? »

Glissant ma main dans la sienne, je l’avais entraîné vers le chemin à prendre une fois certaine qu’il avait entamé sa marche, je l’avais relâché. Réalisant seulement à ce moment précis mon acte. J’avais doucement secoué la tête, m’assurant d’un bref regard en arrière qu’il était toujours dans mes pas, j’avais affiché un nouveau sourire, celui-ci ne me quittait d’ailleurs presque plus. J’avais envie de croire que cette journée allait merveilleuse bien se dérouler, sans accrocs, sans imprévu. Naïve que je suis. Le chemin se déroulait sans encombre, du moins, peu de personnes étaient déjà de sortis, j’avais bien évidemment senti pas mal de regards sur mon passage et je m’étais sentie dans l’obligation de prendre une posture beaucoup plus sérieuse, beaucoup plus professionnelle, foudroyant tous ceux qui me semblaient suspects. Il était évident qu’en cas de comportement dangereux, Chris ou pas, je devais agir, je n’allais pas laisser ce quartier tomber dans le désespoir complet. D’ailleurs, avec l’ambiance et le temps du chemin, je m’autorise une petite confession :

- « Tu sais… j’ai l’espoir de convaincre certain prêtre et certaine prêtresse de venir écouter les gens vivant ici. La population des bas quartiers ne va jamais au temple, ou rarement… Ils vivent plus dans la peur que tourné vers l’avenir… »

Malgré tout ce que mon comportement laissait penser, j’étais quelqu’un de sensible, plus tourné vers les autres que vers moi-même, d’ailleurs c’est bien pour ça que j’étais devenue milicienne, pour suivre les traces de mon défunt père, pour le rendre fier. On était presque arrivé, déjà l’odeur du poisson pourrie venait embaumer nos narines, au vu de l’heure de la journée, quelques stands étaient même installés, des pêcheurs bravant l’interdit de prendre la mer, vendant une petite fortune les produits de la mer, des filets de pêche étaient étendus un peu partout et soudainement les abords du port paraissaient beaucoup plus animés que les petites ruelles qu’on avait emprunté jusqu’à présent. La vie était encore bien présente ici, même si l’hygiène des rues était encore à déplorer. J’avais finalement stoppé mes pas, pour lui laisser le temps d’apprivoiser le lieu, de l’observer aussi. Nous étions face à la rue longeant les quais, sur notre gauche des petites plateformes de bois nous permettaient d’avancer sur l’eau, quelques barques étaient également accrochées aux différents pontons. Devant nous, le long des petits stands, de la vente de poissons et de divers aliment de la mer. Certain marchand criait plus fort que d’autre pour attirer l’attention, l’écho des bavardages de certains habitants pouvait également résonner jusqu’à nos oreilles, à notre droite, des maisonnettes peu accueillantes, moins chaleureuses que celle des plus beaux quartiers, mais elles avaient au moins le mérite d’être là. Me retournant lentement, j’avais fait en sorte de capter son attention si ce n’était pas le cas, je me voulais rassurante, j’avais envie de le voir se détendre.

- « C’est plus animé ici, mais je t’assure, les gens ne font pas forcément attention à ce qu’il y autour d’eux… Tu veux marcher le long des quais, ou t’aventurer sur une passerelle pour te rapprocher de l’eau ? » me pinçant la lèvre inférieure j’avais cru bon de rajouter « je suis désolée il n’y a pas grand-chose à visiter ici. »

Au fond, j’avais peur de lire de la déception dans son regard, ou même de l’ennui, j’espérais trouver de quoi le divertir, j’espérais lui donner envie de découvrir un peu plus la ville de Marbrume avec des yeux d’homme avant d’être ceux de bannis.



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMar 21 Fév 2017 - 8:10
L'inquiétude de la femme à son égard était assez amusante et aussi touchante évidemment, ça n'était jamais arrivé auparavant, en tout cas pas une personne qui ne faisait pas partie de sa famille. D'ordinaire, les gens le trouvent bien trop coriace et fort pour se soucier de lui, ce qui n'était pas faux dans certains cas. Mais avoir l'attention de quelqu'un était réconfortant, peu importe la situation, en particulier lorsque l'on tient à cette personne. Ce qui était le cas de Sydonnie, pour Chris, malgré les apparences et son titre. Il lui souriait alors tendrement suite à sa révélation sur son inquiétude, se voulant rassurant pour la jeune femme.

C'était ensuite la même chose quant à sa présence avec elle, Sydonnie ne semblait pas dérangé d'être vu en sa compagnie, ce qui était assez insouciant d'un côté, et intéressant de l'autre. Evidemment, il ne voudrait jamais la mettre en danger simplement par sa présence, mais il s'agissait plutôt d'être en sa présence en tant qu'homme plutôt que banni. Il semblerait d'après elle, qu'elle rejetait toute forme de compagnon d'habitude, pourtant il était là, mais ce n'était pas forcément du même type de compagnon dont elle parlait après tout. Sa pensée venait s'évaporer alors qu'ils commençaient à se diriger, enfin, qu'elle commençait à diriger Chris dans la direction du port. Il eut à peine le temps de saisir sa main que celle-ci s'était déjà enfuie plus loin.

Chris venait alors la rattraper, sans un regard dans sa direction, son bras venait passer sous le sien, pour la rapprocher de lui, il gardait alors son bras ainsi, un contact avec elle. Son regard était resté assez distant pendant quelques instants après son geste, sûrement trop gêné par ce qu'il venait de faire. Puis finalement, il se retrouvait de nouveau vers elle, serrant légèrement son bras au fur et à mesure qu'ils avançaient et qu'elle confiait ses pensées à Chris.

—«Je ne sais pas, j'ai connu des gens dans le besoin comme ceux qui vivent ici. Ce que je sais c'est que certains veulent des choses concrètes, de quoi manger et survivre. Tandis que d'autres iront complètement se perdre pour l'espoir de la Trinité, attendant le bec ouvert que quelque chose de bien leur arrive, malheureusement...
Et je sais que la peur ça te prend les tripes et c'est ça qui te mène à la survie. Mais si tu sens que c'est ce que tu dois faire, n'hésite pas, l'espoir a aussi du bon.»
Chris serra légèrement son bras en finissant sa phrase pour souligner ce qu'il disait.

Le ton de sa voix se voulait assez rude, de façon à ce qu'elle comprenne que d'après lui, ce n'était pas une solution miracle, la Trinité n'allait pas leur amener de quoi manger. Tout ce qu'ils pouvaient espérer c'était de meilleures récoltes, mais rien n'était dit qu'ils pourraient survivre jusqu'ici. La famine les tuerait bien avant, si ce n'était pas la milice, les fangeux ou les bandits. Finalement, la vie dehors avait son bon s'il comptait le nombre de pauvres agglutinés au lieu ici. Dehors il ne fallait se battre avec personne pour avoir sa nourriture, seulement Chris, la nature et les fangeux et d'autres bannis... et parfois la milice. Bon, ce n'était pas forcément mieux, mais au moins il agissait, il ne restait pas coincé en ville à ne rien faire, priant pour sa survie. C'est lui qui avait les cartes en main dehors.

Sur une meilleure note, ils arrivaient finalement sur le port, Chris en avait rarement vu, son domaine à lui, c'était la terre voire la montagne, la mer, il connaissait très peu. C'est pourquoi, à leur arrivée, ses yeux venaient s'illuminés, tournant la tête dans tous les sens, il découvrait les lieux, curieux. Au loin, son regard se déposait finalement sur les bateaux, ces magnifiques navires qu'il avait toujours admiré. Des vaisseaux de bois qui traversaient la mer peu importe le temps qu'il faisait, à la recherche de nourriture ou de nouvelles terres. Il s'imagina une seconde sur l'un deux et se surprit à sourire bêtement, finalement interrompu par sa partenaire.

«Sois pas idiote, je suis là pour toi, par pour le port. Tu sais que j'ai sûrement à aider à construire l'un de ses bateaux avec le bois que j'ai fournis à la ville autrefois ?»

Sans vraiment répondre à sa question, sa main venait doucement glisser le long de son bras vers le bas pour saisir la sienne. Les doigts de l'homme s'entremêlant entre ceux de la femme, il la tirait à son tour lentement vers les passerelles de bois qui surplombaient l'eau. C'était ça, sa réponse. L'air de la côte venait balayer leur visage, l'odeur du sel emplir leurs poumons, c'était finalement agréable Marbrume. Les gens semblaient généralement trop occupés à travailler pour les regarder, pour le remarquer, et à cette heure, trop peu de monde était dehors. Tout ceci rendait leur escapade calme et enivrante, le temps était ralenti alors qu'ils étaient dans leur bulle. Chris venait finalement les arrêter sur l'un des ponton, ses pieds au bord du vide, son regard appréciait l'horizon avant de se tourner vers Sydonnie.

«Tu crois vraiment que c'est partout pareil ? Je veux dire, si nous on volait un bateau et qu'on allait tout droit, on tomberait sur le même genre de situation là-bas ?»

Ce n'était pas vraiment une pensée en l'air, même si elle sonnait telle quelle, il avait déjà pensé à quitter le Royaume. Malgré le fait que toutes les rumeurs indiquaient que tous les pays voisins étaient dans le même état, il n'avait rien à perdre, il ne quittait rien. Ça ne pouvait pas être pire que ça ne l'était déjà ici après tout, alors autre part devait forcément être mieux. Peut-être qu'il existait d'autres bastions comme Marbrume où il ne serait pas considéré comme banni. Ou bien alors des lieux complètement inhabité par la fange ? Il secouait légèrement la tête, se sortait ces idioties du crâne, il n'arriverait probablement jamais envie jusqu'à un endroit comme celui-ci. Finissant alors sa phrase, Chris restait tout proche d'elle, sa main était toujours dans la sienne, l'enveloppant.


Dernière édition par Christopher du Bois le Mar 21 Fév 2017 - 18:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMar 21 Fév 2017 - 14:18


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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Juin

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Nous avions fait plusieurs mètres, côtes à côtes, nos bras en contact ou plutôt en lien. Je n’arrivais pas à savoir si son geste m’avait mis mal à l’aise, ou si au contraire il avait été particulièrement agréable. Je sais juste que mes joues s’étaient empourprées de rose d’une manière incontrôlable, si bien que je n’étais pas parvenue à le regarder dans l’immédiat, me concentrant sur notre conversation et mes envies utopiques de voir les conditions de vie s’améliorer. La réponse de Chris m’avait un peu surprise, pour être honnête je n’avais pas perçu les choses de cette manière, alors que cela semblait pourtant si évident. Les hommes et femmes des bas quartiers attendaient du concret, de la nourriture, des logements, une hygiène, une sécurité plus importante… Devant autant de besoins, je n’étais pas certaine de pouvoir répondre convenablement à aucune de ces demandes et sans vraiment comprendre la raison, la réalité m’affecta plus qu’elle ne devrait. Je n’avais pas jugé bon de répondre, préférant sur l’instant ruminer encore un peu avant de revenir sur le sujet.

Nous étions, de toute façon arrivés au port. Vu le regard de Chris, il n’avait pas dû en voir souvent et l’émerveillant visible dans ses yeux, me tira un sourire affectueux. J’avais suivis le moindre de ses mouvements, analysant ses réactions, son centre d’attention. Il avait l’air heureux, finalement le choix du port n’était pas si mauvais que ce que j’avais pu imaginer, en tout cas il convenait à mon interlocuteur et cela me suffisait amplement. La phrase de Chris m’interpella, il fournissait la ville en bois ? C’est vrai qu’il m’avait dit travailler le bois comme personne, cela voudrait dire qu’il en avait fait son métier avant la fange… Je me suis demandé dans quel village il avait bien pu vivre, s’il avait eu une maison, une famille… Chris jusqu’à maintenant évitait soigneusement le sujet, au fond, ce n’était peut-être pas encore le moment d’approfondir ce terrain-là.

La main de Chris était finalement descendue jusqu’à la mienne, ses doigts enlaçant les miens, pour finalement m’insister à emprunter le ponton, à me rendre jusqu’au bout, ou enfin il stoppa sa marche pour observer l’environnement, pour profiter de l’air marin, l’air plus pensif que ce que je ne voudrais. Je n’avais pas retiré ma main de la sienne, profitant une nouvelle fois de ce moment presque irréaliste, j’avais attendu un peu avant d’extirper en douceur mes doigts des siens, plus par gêne que pas réelle envie. Je n’étais vraiment pas douée dans ce genre de situations, je ne savais pas quoi faire, quoi dire, comment agir, comment montrer une possible affection. Je m’étais donc habillement concentré sur notre sujet de conversation, ou plutôt sur son questionnement.


- « Je ne sais pas » admis-je

Chris n’avait pas tort, rien ne prouvait que les autres royaumes étaient dans le même état que nous, juste des rumeurs. Aucune preuve concrète, au fond, nous étions tous bien trop occupés à nous concentrer sur notre propre survie pour nous soucier du reste. Pourtant, j’étais certaine qu’il n’y avait pas d’endroit différent, pas d’endroit paisible, que désormais les fangeux étaient partout et que même en cherchant à fuir, il n’y aurait pas de royaume meilleur.

- « Je ne te connaissais pas peureux. » Taquinais-je « Je ne crois pas que la fuite soit une solution, fuir quoi ? Pour quoi ? Il faut être réaliste, les fangeux doivent être partout et si par miracle un royaume n’est pas touché, il finira par l’être lui aussi. Alors, même si tu parvenais à fuir sur un navire, il te faudrait déjà parvenir à survivre pendant le trajet et ensuite… Trouver un royaume épargné, qui ne le sera plus par la suite. C’est impossible. » J’ai fait une pause, avant de poursuivre, d’une voix plus douce « Ne parle pas de voler quoi que ce soit en ma présence, papy. Je tiens quand même à te signaler que je suis milicienne, les voleurs généralement je les traque. »

Je lui avais mis un petit coup d’épaule, afin d’adoucir l’ambiance qui s’était soudainement alourdie à cause de notre sujet de conversation et malgré mon discours particulièrement sûr, au fond, je prenais encore le temps de réfléchir à ses propos. Lentement, j’étais venue déposer une main sur son épaule, cherchant à trouver son regard du mien, afin d’être certaine d’avoir son attention. Je n’étais pas connu pour être particulièrement positif, mais aussi étrange que cela puisse paraître, les propos de Chris me donnaient envie de l’être, de le protéger. Au fond, il y avait de quoi trouver drôle la situation, une petite femme pas très grande, qui tente de protéger un homme largement plus haut et large qu’elle.

- « Je veux croire en nos divinités, je suis certaine que tout finira par s’arranger, d’une façon ou d’une autre. »

Avec mes paroles, j’avais conscience de dévoiler une nouvelle facette, de montrer mon côté fervente croyante. Même si dernièrement, il était plus difficile de croire aveuglément au trois, moi, je ne parvenais pas à abandonner le moindre espoir. C’était lui au fond qui me donnait le courage d’avancer encore et encore. C’est d’ailleurs, en réfléchissant à cette possible solution miracle, qu’une idée complètement saugrenue émergea dans mon esprit. J’avais retiré la main de l’épaule de mon interlocuteur, pour me refixer sur le lointain, sur le mouvement de l’eau. Heureusement que j’étais sur un ponton stable, sinon, je ne pourrais pas être aussi à l’aise.

- « Tu as déjà été à Sombrebois ? » demandais-je non pas sans arrière pensé. « J’ai eu la chance de rencontrer le baron il y a peu. Il essaie de remettre en état son domaine et espère un peu naïvement le voir repeupler. Peut-être que tu devrais le rencontrer, peut-être qu’il te proposerait une maison et te payerais pour que tu l’aides dans la reconstruction de son domaine ? »

Évidemment la vie n’était pas idyllique là-bas, les fangeux attaquaient régulièrement, mais le baron avait déjà bien avancé dans la remise en état de son habitation. Je m’étais mise à rire doucement en me souvenant de ma rencontre avec Hector, et surtout mes compétences de destructions que j’avais employées pour l’aider à abattre des plafonds… Avec l’objectif de faire une cour d’intérieure. Prise d’un rire un peu plus prononcé, j’avais cru bon de me justifier auprès de Chris.

- « Tu sais que, j’ai quand même abattu deux plafonds dans la demeure du Baron ? Je te vois venir, ce n’est absolument pas à cause de la lourdeur de mon poids. C’était volontaire, le baron voulait une cour intérieure.. Enfin, c’est une longue histoire… Mais, je suis certaine qu’Hector fermerait les yeux sur ta condition… Et puis, il a une confiture absolument délicieuse… »

C’était une idée terriblement maladroite, peut-être même irréalisable, ou naïve, mais sur le moment elle m’avait semblé bonne. Le fait que j’avais prononcé le prénom d’un noble avec une telle facilité et proximité pouvait également être maladroit, surtout quand on connaît la réputation de l’homme en question. Je n’avais pas vraiment réalisé sur le moment qu’on pourrait imaginer que j’avais été une de ces conquêtes ou pires encore une amante d’un soir. D’ailleurs, cela me semblait tellement improbable que je n’avais pas jugé intéressant de justifier cette rencontre. Un sourire discret avait vu une nouvelle fois le jour sur mes lèvres, alors que mon regard se posait discrètement sur Chris. Je n’avais pas l’habitude de discuter autant, pas l’habitude de partager autant… Je me sentais bien en sa compagnie et même si j’étais incapable d’en comprendre la raison, j’étais heureuse qu’il accepte de partager autant de moments avec moi.



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMar 21 Fév 2017 - 19:41
L'homme faisait la moue mais n'allait pas réellement lui répondre, il ne comptait pas non plus lancer un long débat. Fuir semblait quelque chose de mauvais d'après elle, enfin, évidemment, pour Chris il ne s'agissait pas non plus de l'acte le plus brave. Mais pourtant, n'était-ce pas ce qu'avaient fais tous les hommes et femmes qui ont survécus à Marbrume ? Fuir, tandis que ceux qui avaient combattus étaient eux déjà tous transformés en ces monstres. Le banni n'était pas du genre défaitiste, mais plutôt réaliste, la survie en ces temps était une fuite perpétuelle, se retrancher derrière ces murs, c'était aussi la fuite. Alors, pourquoi ne pas tenter autre part ? Après, il n'y connaissait rien en cartographie, peut-être qu'il n'y avait pas de terre assez proches qui n'avaient pas encore été visitées. Et quant aux divinités, il voulait bien croire à leur influence, pourtant, il était certain qu'il s'agissait de leur œuvre, la fange. Une épreuve à traverser pour l'humanité, assez dure pour qu'elle puisse prouver sa foi et sa force. Alors d'après Chris, ce n'était pas la solution, les humains, eux, étaient la solution.

Evidemment, il n'allait pas dire ce genre de chose à Sydonnie, d'une parce qu'il ne révélait jamais ses pensées religieuses et de deux, il voulait simplement passer un instant sympathique avec elle. Alors évidemment, lancer un débat religieux sur la situation actuelle de la fange ne devait pas être la meilleure des choses à faire. Alors, il se contenta d'un léger haussement d'épaule et d'un sourire, laissant alors la conversation changer de sujet d'elle-même.
Discussion qui venait alors porter sur Sombrebois, endroit qu'il avait déjà visité plusieurs fois, mais qu'il n'appréciait pas vraiment plus que ça. Là-bas, la forêt était traitre, nombre de fois la densité de celle-ci lui avait jouer des tours, permettant à des créatures de s'y cacher. Pourtant, c'était là-bas que se trouvait l'un des meilleurs bois, quant à son baron, il ne l'avait jamais rencontré, pourtant, il connaissait les rumeurs comme tout le monde. Mais rien qu'à l'énonciation du nom du sang bleu, il avait émit un léger grognement, il ne les aimait pas vraiment. Même s'il avait moins de préjugés envers eux plutôt qu'envers les miliciens, c'était rarement le genre de personne qu'il appréciait ou avec qui il partageait quoi que ce soit.

—«Oui, j'ai déjà été, mais, ugh... Ce n'est pas le genre d'homme que j'aime côtoyer. Et le travail du bois est devenu bien trop dangereux, c'est pour ça qu'il est vendu aussi cher. Rien que d'abattre un seul arbre dans cette région, je risquerais de me faire étriper une bonne quinzaine de fois avant que le tronc n'atteigne le sol...»

Le rire calme de Chris venait ensuite retentir lorsque Sydonnie lui expliquait qu'elle avait servit d'engin de démolition pour la forteresse de Sombrebois. Il eut l'image de la femme piétinnant le sol jusqu'à ce qu'il s'écroule sous sa force, ce qui le faisait rire un peu plus. Pourtant, il s'était demandé comment une milicienne pouvait se retrouver jusque là-bas, peut-être que la baron avait demandé de l'aide de Marbrume, ce qui restait assez embrumé. Un nouveau haussement d'épaule plus tard, son esprit taquin revenait prendre le dessus. Il connaissait le genre du baron de Sombrebois, enfin, il connaissait le genre des nobles en général.

«Ah oui, tu aimes sa... confiture ? Ahem !»

Le vieil homme venait tousser volontairement pour souligner son sarcasme alors qu'il lui souriait franchement, un air presque enfantin au visage. Sa remarque assez cinglante venait s'accompagner d'un petit pincement sur le flanc de la femme alors qu'il s'écartait légèrement du bord de l'eau pour qu'elle ne tombe pas non plus. Une fois son acte malicieux accomplit, il levait les mains en l'air au niveau de son torse, comme s'il se rendait, toujours un sourire aux lèvres.

«Je plaisante, je plaisante ! Enfin, peut-être que j'irais voir un jour, peut-être qu'il me proposera protection et salaire suffisant. Mais je prendrais pas de sa confiture, moi !»

Chris restait dans la même position, une mine joueuse était affiché à son visage alors qu'il reculait doucement, son regard se tournait de temps en temps derrière lui, s'assurant de ne pas rentrer dans quelqu'un. Ou tout simplement de tomber à la renverse dans l'eau. Le banni semblait assez heureux, il avait abandonné son maque de brute même en pleine ville pour laisser place aux rires avec Sydonnie.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMar 21 Fév 2017 - 21:23


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Pas le genre d’homme qu’il aime côtoyer, j’avais lentement froncé les sourcils, qu’est-ce que cela signifiait qu’il côtoyait plus les hommes simples ou simplement qu’il fréquentait plus les hommes. Doucement j’avais secoué la tête de droite à gauche, cherchant à oublier cette mauvaise pensée. J’allais beaucoup trop loin dans mes déductions et dans mes réflexions, un large sourire sur les lèvres, j’avais l’impression de vraiment apprécier le moment et de ne pas jouer de mes faux semblants habituels. J’avais simplement haussé les épaules à sa réflexion sur le temps qu’abattre un arbre prenait, je n’avais pas vraiment réfléchi à la question et c’est vrai qu’en prenant le risque F, tout devenait immédiatement plus complexe. Je la jouais cependant taquine, préférant jouer la carte de l’humour et de la provocation que de la certitude et du sérieux.


- « Comment, ce n’est pas toi le plus rapide abatteur d’arbre du royaume ? Je suis déçue, moi qui pensais être en compagnie d’un homme d’exception. »

Me tournant légèrement vers lui, j’aimais l’imaginer concentrer sur une tâche, calculant la bonne mesure et la bonne force à mettre pour faire tomber un arbre, puis ensuite le découper de façon adéquate pour le transport. Il avait l’air d’apprécier sa vie passée et j’avais du mal à comprendre comment de travailleur du bois, il était passé à banni. J’avais beau relayer en arrière-plan de mon esprit cette question qui me tracassait, elle revenait sans cesse, avec, toujours plus d’intensité. Une nouvelle fois, je secouais la tête, cherchant à oublier mes craintes, mes questions et les besoins de réponses qu’elles entraînaient. J’avais simplement envie de passer un bon moment avec lui, après tout un rendez-vous, ou deux, ou plusieurs, cela n’entraînait aucune conséquence, non ? Passant une dent sur ma lèvre inférieure, je me l’étais pincé, comme à chaque fois que j’étais prise de doute ou d’une réflexion profonde. Le sujet de conversation revint sur la confiture, et je ne compris pas immédiatement le sous-entendu, j’avais simplement répondu un « évidemment, elle est très bonne tu devrais y goûter un jour» avant qu’une illumination m’atteigne et que je fronce les sourcils, riant doucement.

Chris s’était mis à reculer lentement, les mains levées vers le ciel. Je m’amusais de ce comportement, avançant doucement au rythme de ses pas vers l’arrière. Monsieur voulait jouer au sarcasme, à l’humour mal placé, je ne devais pas être mauvaise non plus à ce jeu-là. C’est un regard beaucoup plus malicieux qui prit possession de mon regard, s’il voulait s’amuser, il ne risquait pas d’être déçu, il était hors de questions que je lui laisse le point.

- « Dis donc, mon cher Chris, qu’est-ce que c’est que ce sous-entendu à peine caché. Attention que je ne vous embarque pas pour outrage à une milicienne. »

M’avançant lentement, j’avais fini par le rattraper à l’aide de pas plus importants, le pointant de l’index jusqu’à toucher son torse du bout du doigt. Fronçant les sourcils, j’avais pris ma mine sévère, accusatrice, surjouant le tout pour ne pas paraître trop sérieuse tout de même. Mon regard avait croisé le sien et je n’avais pu m’empêcher de rire sincèrement, la situation était ridicule, d’autant plus quand on connaissait nos deux grades respectifs. J’étais venue prendre ses mains avec les miennes pour les faire lentement redescendre, dans le mouvement je m’étais rapproché de nouveau de lui, l’avisant un long moment, observant ses lèvres puis de nouveau son regard, tout en conservant toujours mon sourire. Soudainement, le sous-entendu me revint en mémoire, coupant le moment agréable, s’il me prenait pour une femme facile ? Brusquement, je m’étais empressée de reprendre la parole avec l’objectif d’effacer toutes mauvaises pensées :

- « Je n’ai pas pris sa confiture, enfin si, mais pas celle que tu penses, enfin… L’alimentation, la confiture alimentaire tu vois, elle est sucrée, on en trouve pas des comme ça à Mar… BREF. Ne va pas t’imaginer je ne sais quoi. Je ne suis pas une ‘bordelière’* MOI, monsieur, je ne m’abandonne pas avec tout ce qui bouge et à mon avis le nombre de mes conquêtes et largement inférieur qu’aux tiennes. Non mais…»

Il était carrément inexistant mon nombre de conquêtes, mais ça je me gardais bien de le dire, mes joues s’étaient soudainement empourprées plus que d’habitude et je ne savais plus vraiment quel comportement adopter. Par les trois, pourquoi m’étais-je enlisé dans ce genre de conversation. Incapable d’en comprendre même le sens véritable, ou de ne pas montrer ma gêne. J’avais pris une petite inspiration, relevant le visage que j’avais baisé au fur à mesure que je m’embrouillais dans mes explications, qui admettons-le n’avait aucun sens. J’avais tenté de réafficher un sourire beaucoup plus discret plein de gêne. Je n’arrivais pas à comprendre mon comportement vis-à-vis de cet homme, je n’arrivais pas moi-même à anticiper mes gestes ou mes pensées avec lui, j’étais incapable de réfléchir dans le bon sens.

Des pas plus brusques, plus lointains firent trembler le ponton et instinctivement, même soudainement j’avais abandonné la proximité de mon accompagnateur. Me déplaçant un peu sur le côté, j’avisais le groupe qui s’approchait de nous, a vu d’œil il s’agissait de pêcheur, pas d’armes lourdes. Les trois hommes se stoppèrent à notre niveau, j’avais lancé un regard vers Chris, comme pour lui signifiait sans mot de ne rien faire d’insensé. Le groupe ne poursuivant pas leurs chemins, j’avais cru bon de reprendre une posture bien différente que celle dont j’avais habitué mon interlocuteur, froide, sur mes gardes le visage fermé, j’avais brisé le silence qu’il venait de s’installer.


- « Bonjour, messieurs, est-ce que la milice de Marbrume peut vous aider ? »

Je n’avais pas affiché de sourire, je ne m’étais pas exprimé d’une voix particulièrement douce, au contraire. Je n’appréciais franchement pas d’être dérangé pendant un moment aussi agréable et l’idée que l’identité de Chris soit révélée m’angoisser. Un regard en coin vers l’imposante silhouette, je le questionnais silencieuse, ou je me questionnais silencieusement, je ne sais pas trop, connaissait-il les trois hommes, ou est-ce que c’était moi la cible de tout ceci. Lentement, j’avais amené ma main jusqu’à ma lame, le tout dans la plus grande des discrétions, dans un geste fluide sans agressivité. Les hommes ne m’avait pas répondu, il nous dévisageait, certainement cherchait-il à savoir si chris était également aussi un milicien, ou alors le connaissait-il ?

- « Dois-je réellement répéter la question ou vous embarquer ? »
- « Elle va faire quoi la donzelle ? On n’aime pas t’voir roder dans l’coin d’puis plusieurs jours. Si en plus t’ramène d’autre collègue à toi.. t’comprends, c’pas bon pour nos a’ffaires à nous. »

Mon visage s’était étonnamment adoucis, Chris n’était pas la source du problème, mais bien ma présence en tant que milicienne et j’ai presque eu envie de rire devant mon inquiétude si prononcé à son sujet, je crois que mon sourire a d’ailleurs était mal interprété puis qu’un autre à cru bon de rajouter :

- « Ça t’fais rire en plus ? T’préfère qu’on t’fasse comprendre les choses plus durement. T’seras pas toujours à deux. On te r’trouvera on t’aura p’revnu. Ton œil noir te suffit pas, t’veux qu’un d’nous recommence. T’vas voir. »

Ma langue avait claqué contre mes dents, j’avais légèrement penché la tête sur le côté soudainement plus contrarié, moins enjoué par la situation. J’avais beau essayer de canaliser mes impulsions et mes coups de colères intenses… Cette fois, je ne pouvais pas réagir, je ne devais pas réagir, si je provoquais un attroupement, j’allais le mettre en danger lui, si je réagissais comme à mon habitude, j’allais le mettre mal à l’aise lui… Si je décidais d’embarquer tout le monde, il allait devoir m’accompagner, lui, et notre moment serait terminé. J’avais donc pris la décision de ne pas réagir, de jouer à mon tour la carte de la provocation, consciente que cette fois, je ne risquais rien, parce qu’ont été deux, parce qu’il faisait jour et qu’ils étaient simplement venu me menacer.

- « J’en prends bonne note, on verra bien qui retrouvera l’autre en premier en ce cas. Malheureusement, j’ai très bonne mémoire.»

L’homme n’a visiblement pas apprécié ma provocation, plus qu’un geste brusque il se jette sur moi pour me mettre un coup, je n’ai qu’à peine le temps de m’écarter pour le voir s’écrouler dans l’eau dans un magnifique PLOUF particulièrement bruyant, un peu perdue je jette un regard vers Chris, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On fuit ?

Spoiler:



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMer 22 Fév 2017 - 2:28
L'ambiance enfantine qu'ils avaient tous les deux l'habitude d'installer entre eux restait très jouasse, et à la remarque de Chris quant à la confiture, elle semblait avoir besoin de se justifier. Apparemment, sans aucune surprise, elle n'avait pas énormément de conquête, ce qui aurait bien pu être l'inverse si elle ne rejetait pas les hommes comme elle le disait. Après tout, elle restait une femme très jolie et jeune, à cette âge, les femmes étaient généralement déjà mariées ou avait un prétendant depuis longtemps. Sydonnie préférait faire être seule de ce côté là, ce qui était louable et assez compréhensif, ne pas vouloir laisser sa vie être contrôlée par des dogmes, il comprenait tout à fait.
Pour ce qui était des "conquêtes" de Chris, elle était assez faibles elles aussi, il n'était pas particulièrement beau pour un homme, son visage restait assez banal comparé aux nobles de la vile. La force de son travail et le temps l'avait même travaillé, une cicatrice, des rides et des cernes sous les yeux. Ce n'était pas le genre de choses qui attiraient les femmes, enfin, avant son bannissement évidemment. C'était plutôt par choix lui aussi au final, après sa femme, il n'avait jamais vraiment eu l'envie de chercher quelqu'un d'autre. Son village était aussi assez petit, et les femmes ne courraient pas les rues. Cependant, quand il était plus jeune, il avait un physique et un caractère bien différent de maintenant, mais c'est une autre histoire.

Alors que le moment qu'ils partagèrent ne cessait de les amuser, ils firent finalement interrompu par un groupe d'homme, faisant acte de présence d'abord par leurs pas frappant sur le bois. Aussitôt, Chris et Sydonnie semblaient avoir changés tout deux de comportement sans même un regard, ils étaient sur la même longueur d'onde. Arrivant alors derrière la femme, elle se retournait, Chris n'était pas certain de ce dont il s'agissait, il ne les connaissait pas mais n'avaient pas l'air de miliciens. C'est pourquoi il n'avait pas l'air plus inquiet que ça, pourtant son regard restait sévère et son visage se renfrognait légèrement à la vue des trois hommes.
Sydonnie se retournait vers lui pour apaiser ses craintes, et sûrement lui demander de ne rien faire. L'homme restait alors derrière, les deux mains sur la ceinture, il observait la scène, ils n'avaient pas l'air très dangereux ni menaçant d'après Chris. La femme prenait la parole, deux fois, puis finalement, une réponse, la milicienne semblait les déranger, sans réellement savoir pourquoi, qu'est-ce que trafiqueraient des pêcheurs au final ?

Mais rapidement tout dégénérait, le premier homme qui avait parlé venait profaner des menaces envers sa partenaire. Des menaces qu'ils avaient déjà mis à exécution il paraîtrait, puisque l’œil au beurre noir qu'elle avait, était de leur origine. Fronçant les sourcils, Chris fit un pas un avant, tandis que l'homme vint se jeter sur la garde qui l'esquiva. Le banni suivit du regard l'homme qui finit sa course dans la mort, éclaboussant les jambes des protagonistes sur le ponton. Aussitôt, le vieil homme redressa la tête vers les deux autres hommes, l'un deux jeta son poing en direction de Chris qui sans sourciller attrapait son bras. Si on pouvait appeler ça un combat, il était perdu d'avance pour les deux pêcheurs, ils n'avaient rien à voir avec les bannis et bandits qu'on pouvait trouver dehors. Alors face à Chris et à Sydonnie, ils pouvaient tenter autant qu'ils voulaient, à trois, ils ne feraient rien.

Maîtrisant alors le bras de l'homme, il ne se fit pas prier pour le frapper à son tour tout en tournant son bras dans le sens inverse. La jambe de Chris venait finir dans un puissant coup dans les parties de l'homme qui gémissait de douleur, tombant à genoux. Dressant les yeux vers le dernier homme, Chris affichait un air bestial à son visage, les lèvres retroussés, comme un loup montrant les crocs. Mais le pêcheur ne comptait rien faire, rien que la présence de Sydonnie l'empêchait d'agir, elle avait sa main sur son épée, la situation était réglé. Pourtant, ce n'était pas finit pour le banni, qui avait toujours le bras retourné de l'homme, sur le point même de le lui briser. Il se baissa alors à sa hauteur en empoignant le cou du pêcheur de sa main libre, ses doigts lacéraient la peau de l'homme tandis qu'il lui forçait à lever les yeux vers lui. Dans un murmure de mort, il venait leur répondre à son tour, tout en écrasant sa gorge, l'empêchant de crier.

—«Il-n'y-aura-aucune-prochaine-fois.»

Relâchant son cou et son bras, l'homme tomba au sol, tandis qu'une marque des doigts de Chris s'était forgé dans la peau de son cou, laissant cinq gouttes de sang perler le long de sa gorge. Chris se releva, méprisant du regard l'homme qui était à terre, il n'avait pas eu besoin de dire plus, il n'avait pas besoin de le menacer, son acte suffisait comme preuve. Enfin, il le lâcha du regard, les yeux levés, il aperçut le monde qui s'étaient presque tous retournés vers eux, un regard vers Sydonnie. Il fallait y aller. L'attention était sur eux, sur lui, sa marque ?

Chris baissait une dernière fois les yeux en direction de son bras cette fois, la marque était toujours caché sous son vêtement, il soupira de soulagement tandis qu'il commençait à faire plusieurs pas. Sa main venait retrouver le bras de la femme, la tirant doucement avec lui, il ne la lâchait pas, sa prise était ferme mais attentionnée. Il ne fallait vraiment pas que des miliciens les voient. Peut-être fallait-il qu'ils se séparent ? S'ils étaient vu chacun de leur côté, tout serait moins grave mais il ne voulait pas partir déjà, pas maintenant. Chris se frayait alors un chemin à travers les quelques personnes qui s'étaient arrêtés pour le spectacle. Ils devaient retracer leurs pas, le Goulot devait être l'endroit le plus tranquille pour quelqu'un qui fuyait les regards. Alors que ses pas pressaient il jeta un regard en arrière, vers la femme, un regard un peu interrogatif, il n'était pas certain que ça soit la bonne décision.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMer 22 Fév 2017 - 12:55


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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Juin

La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] Port10

Chris s’était avancé vers moi, sur le moment je n’avais pas réussi à savoir si le geste m’avait rassuré ou au contraire inquiété, je n’avais pas l’habitude de me soucier de mes partenaires, de craindre une blessure, une mort… Avec lui, c’était différent. Au fond, la situation n’était pas si délicate que ça, des pêcheurs ne faisaient pas le poids devant le duo si particulier. Qui pourrait imaginer qu’une milicienne face équipe avec un banni, personne, moi encore moins. Enfin, quoi qu’il en soit l’homme s’étant jeté sur moi avait fini dans l’eau, dégageant une odeur de vase et poison avec l’état de décompositions avancées. Je n’avais pas pu retenir un rire amusé par la situation, comment pouvaient-ils sincèrement penser avoir une chance, ce n’est pas parce que j’avais pris un mauvais coup, une fois, qu’il serait simple de recommencer ? Roulant des yeux, j’étais surprise de voir que Chris avait déjà pris en charge un des deux restants, mon regard s’était posé sur le dernier, qui soudainement ne semblait plus aussi serein que quelques minutes auparavant, l’homme avait essayé de fuir et je l’avais rapidement rattrapé. Je pouvais remercier la course à pied que j’effectuais chaque jour, avec l’habitude, j’avais gagné une certaine endurance. L’homme avait finalement choisi de se jeter lui-même dans l’eau et j’étais resté un long moment sans réaction, une mine dépitée sur le visage. Pourquoi… Secouant doucement la tête, mon esprit n’avait pas tardé à se reconcentrer sur Chris et je m’étais hâté de le rejoindre, il semblait maîtriser parfaitement la situation. Seulement voilà, l’animation avait attiré l’attention, les regards et cette fois, il était presque évident que l’autre groupe de milicien patrouillant dans la zone allait être alerté, j’avais hurlé quelque « milice de Marbrume tout va bien », en vain.

J’avais finalement croisé le regard de Chris, qui semblait visiblement beaucoup plus inquiet que moi. Il m’avait entraîné contre lui, retrouvant mon bras pour nous entraîner sur nos pas, il avait visiblement en tête de revenir au niveau du Goulot, ou l’attention serait moins importante pour nous. J’avais simplement haussé les épaules, je n’étais pas certaine que ce soit judicieux, au fond, je n’avais pas l’impression que l’on risquait quelque chose. Mon regard était descendu jusqu’à son avant-bras, vérifiant que la marque était beaucoup toujours camouflée. Un sourire sur les lèvres, j’avais émis une légère pression sur son bras pour lui faire comprendre que j’étais d’accord, je n’avais pas envie que notre moment se termine. J’ai donc suivi sa démarche, nous créant un passage au milieu de la foule qui s’était amassé au bout du ponton. J’avais insistait les gens à reprendre leurs activités, chose qui lentement était en train de se faire. Retrouvant une assurance plus importante, une fois le passage fait, nous étions de nouveau sur le chemin du retour vers le goulot. Je réfléchissais déjà à une nouvelle occupation, un nouveau lieu à visiter, sans réel succès, ici hormis espionner et suivre les gens suspects il n’y avait pas vraiment d’occupation et Chris m’avait bien signifié qu’il n’avait pas envie de se rendre au six roses. Mh, j’étais restée silencieuse, durant le trajet, culpabilisant un peu de cet événement contrariant qui nous était arrivé, que faire, que faire.

Nous étions arrivés de nouveau à notre point de départ, l’entrée des égouts. Ma mine était soudainement plus triste, plus contrariée… Je n’étais pas une si bonne guide que ça, ni même très forte pour trouver des idées d’occupations. J’avais stoppé nos pas presque au même endroit que notre rencontre du jour, affichant un sourire plus discret, plus coupable. J’en venais à douter de la bonne idée de cette rencontre, de ces rencontres, si je ne parvenais pas à trouver de solutions, nous allions, j’allais le mettre constamment en danger. Je ne savais pas vraiment le sort qu’on réservait au banni pris dans Marbrume, j’avais bien conscience qu’il n’était pas le premier à y revenir, il n’y serait sans doute pas le dernier, mais ce n’était pas n’importe quel banni à mes yeux et sa survie me tenait à cœur. J’avais beau retourner ça dans tous les sens, aucune idée ne me venait à l’esprit. Je m’étais bien évidemment demandait si il était envisagé de sortir de ce quartier pour visiter la ville, le côté plus beau, mais je doutais que pour une première entrée en la matière, Chris soit particulièrement emballé par l’idée. Me replaçant devant lui, j’avais essayé d’afficher un sourire plus sincère, j’étais venu retrouver son regard du mien, cherchant de nouveau des réponses à mes questions silencieuses.


- « Je suis désolée... Je ne pensais pas avoir attiré autant l’attention avec mes dernières patrouilles, j’avais même évité la rue ou s’effectue le marché pour être certain qu’on soit plus ou moins tranquille aujourd’hui… Tu n’es pas blessé ? »

J’avais fait un pas en arrière, afin d’avoir suffisamment de recule pour l’observer dans sa globalité, évidemment qu’il n’avait rien, je m’en doutais déjà, mais je préférais m’assurer de la chose. Ce n’était que des paysans, rien de bien contrariant finalement. Du moins, c’était ce que je ne cessais de me répéter pour me rassurer. Je devais me reprendre, je me souciais de beaucoup trop de détail pour réellement profiter du moment de l’instant. Pourquoi n’arrivais-je pas à me détendre… Oh. Soudainement pleine d’assurance je venais d’avoir une idée qui en théorie me paraissait lumineuse. Il y avait un établissement pas très loin d’ici, moins important que celui des six roses, plus discrets. De base il s’agissait d’un repaire pour les femmes de joies, elles y emmenaient les clients qui ne souhaitaient pas être vus en leurs compagnies. Cela me semblait être la solution à notre problème, nous pourrions prendre une chambre, discuter, boire un verre puis décider de ce qu’il avait envie de faire, retourner nous promener dans le quartier, sortir des bas quartiers…. Ou s’il souhaitait rentrer. Ma main était venue trouver la sienne dans une certaine douceur, serrant légèrement les doigts autour de ma prise, je l’avais une nouvelle fois entraîné avec moi, sans vraiment lui demander son avis au fond. Je ne voulais pas prendre le risque de le voir refuser l’idée, sans même avoir essayé.

Je ne l’avais pas lâché, j’avais décidé de garder ce contact, ce lien, j’avais réellement le souhait de profiter de l’instant. J’avais pris à droite à une première ruelle, puis à gauche et enfin j’avais pris un passage beaucoup plus sombre et étroit. Je m’étais arrêté devant une porte fermée, j’avais ouvert, pour laisser nos yeux découvrirent l’endroit. Le lieu n’était pas très accueillant, un comptoir, quelques tables, des femmes, dont le sourire forcé, et la tenue ne laissaient aucune ambiguïté quant à leur métier. Certaine avait affiché un large sourire en me voyant, certaine de mes indiques travaillaient ici, en échange j’accompagnais des hommes, parfois nobles profiter des compétences de ces enfants, le tout, en toute discrétion évidemment. Milicienne oui, mais aussi un peu magouilleuse. Il fallait parfois emprunter des chemins parallèles à la droiture pour arriver à ses fins.


- « Nous y sommes » murmurais-je doucement.

Mon apparence était beaucoup plus calme, sereine, ici je doutais fortement que qui que ce soit vienne nous déranger, j’avais relâché la main de Chris, lui avait adressé un sourire rassurant. Je lui laissais le temps d’apprivoiser le lieu et les femmes qui déjà étaient venus lui tourner autour sous mon regard légèrement plus sévère qu’à mon habitude. Je l’avais laissé à l’entrée, préférant lui donner l’opportunité de se familiariser, je savais qu’ici nous ne risquions rien. Je m’étais approché du comptoir, commandant deux verres d’un alcool fort, j’en avais besoin peut-être que lui aussi. Cependant, ici même l’alcool le plus fort ne l’était pas forcément, tout était toujours coupé à l’eau. Il fallait faire des profits, paraît-il. J’avais également pris une chambre, histoire que même si d’autres clients débarquaient en bas, personne ne puisse voir le banni, celui qui m’accompagnait, même si au fond, ici il devait en voir passer plus d’un. J’avais écouté les quelques ragots que le gérant de l’établissement acceptait de me faire partager, avant de finalement me détourner pour revenir vers celui que me perturbait. Tendant un verre en sa direction, il me semblait bon de lui présenter le lieu, sans trop en dire, il était suffisamment intelligent pour comprendre où nous nous trouvions.

- « Nous avons une chambre à l’étage, histoire de pouvoir retrouver un moment de calme et de voir ce que tu souhaites faire maintenant. Ici, c’est plutôt calme, le mot d’ordre c’est la discrétion… Je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée, qu’est-ce que tu en penses ? »

Aucune idée mal placée derrière la réservation de la chambre, aucune intention de le mettre mal à l’aise non plus, simplement l’envie de faire retomber le petit moment de stress que nous avions ressentis, il était libre de monter comme de refuser, de me dire qu’il préférait ressortir, au fond, je n’avais fait qu’une simple proposition et bon nombre d’autres solutions devait entre envisageable.

- « C’est moins calme que l’extérieur de la ville.. »


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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMer 22 Fév 2017 - 19:24
Après quelques longues minutes de marche à un pas pressés, ils avaient de nouveau rejoint le Goulot, le lieu qui était le plus familier pour Chris. Ce qui en soit était assez rassurant inconsciemment, il avait quelques marques, quelques repères, et il n'était pas le seul ici en vadrouille illégale. Sûrement le seul à être en compagnie d'une milicienne cependant. Les rues étaient mêmes devenues familières pour certaines, puisqu'il s'agissait en fait d'une des rues où il était arrivé. Ils s'étaient tout deux arrêtés, et donc, Chris jetait un regard à la femme, afin de lui demander ce qui se passait. Il voyait déjà dans ses yeux qu'elle était assez inquiète, perdue, et que ça dernière phrase se voulait attentionnée, comme souvent.

—«Tu n’es pas blessé ?»

L'homme lui sourit doucement en tendant légèrement les bras pour lui montrer qu'il était sain et sauf, ce qui n'était sûrement pas le cas des trois pêcheurs. Un dernier regard en arrière, il s'assura qu'ils n'étaient pas suivis, puis, se retournant vers la femme, elle semblait frappé d'une idée. Aussitôt, Chris fut prit par la main, et tiré, sans aucun mot de la femme, et donc, silencieusement, il prit la route, pressant de nouveau le pas à ses côtés. Ils venaient alors s'écarter de l'entrée des égouts, ce qui signifiait qu'il ne partait pas tout de suite, un nouveau sourire se dessinait sur les lèvres du banni. Finalement, il comptait se laisser surprendre par l'endroit vers lequel elle le menait et dans un silence, ils avancèrent en s'enfonçant dans le Goulot.

Quelques minutes plus tard, ils étaient arrivés, l'établissement ressemblait à une sorte de taverne en mauvaise état et avec très peu de clientèle. Ici comme partout ailleurs dans ce quartier, le bois de mauvaise qualité craquait sous leur pas, comme s'il était prêt à rendre son dernier souffle et se déchirer. Très peu de lumière avait investit le lieu qui était donc en grande partie illuminé grâce à des bougies et lanternes, ce qui rendait alors l'endroit un peu plus lugubre. D'un regard, il venait juger les personnes qui se trouvaient là, des femmes en petites tenues, dont le temps passé ici avait probablement rendu leur beauté incertaine. Chris n'était pas du tout habitué à ce genre d'endroit, venant d'un village, ce qui s'en rapprochait le plus était la porcherie d'après lui. Et au final, les femmes le dégoûtait bien plus qu'autre chose, son visage grimaçait alors qu'elles s'approchaient, il leur fit signe de déguerpir d'un geste de la main.

Le banni marchait dans les pas de la milicienne, la suivant sans rien dire pour le moment, il se contentait d'observer, en espérant ne croiser le regard d'aucune connaissance. Ce qui au final ne l'aurait pas étonné, puisque les seules personnes à qui il rend visite dans les égouts étaient le genre de raclure à passer leur temps et dépenser leur argent ici. Mais, aucun visage familier, après tout, il y en avait très peu, voire aucun, à cette heure de la journée, le bâtiment devait souvent être vide de toute personne. Rejoignant la milicienne, elle lui tendit un verre tout en levant les yeux vers lui.

—«Qu’est-ce que tu en penses ?»

—«Eh bien, j'espère qu'on est les seuls ici, ou que les murs sont épais. commençant à s'écarter, il fronça les sourcils, comprenant l'autre sens que pouvait avoir sa phrase, il se retourna, le verre à la main. Pour les... autres hein, pas pour nous. Rah.. t'as compris.»

Il grogna, s'embrouillant dans ses mots, il ne voulait pas qu'elle comprenne mal ce qu'il voulait dire, puisqu'en effet, s'il y avait d'autres clients en haut, la scène pouvait être assez gênante. Se dirigeant donc vers les escaliers, qui eux aussi menaçaient de craquer sous chacun de leur pas, ils rejoignaient l'étage, composé d'un grand couleur avoir plusieurs portes. Sans doutes toutes des chambres, il jeta un regard vers Sydonnie qui lui indiquait la chambre qu'elle avait prise. Sans un mot de plus, il allait la rejoindre, ouvrant la porte grinçante qui donnait sur une chambre du même état que le rez-de-chaussée. La pièce était principalement composé d'un lit, il y avait bien des chaises et quelques meubles, mais elle restait assez petite au finale. Enfin, les gens n'étaient pas là pour jouer aux cartes d'habitude, se disait-il en entrant dans la salle.
Alors qu'il but une petite gorgée, il déposa son verre sur la table, tout en se retournant vers Sydonnie.

«Alors d'abord la confiture du baron, et maintenant un bordel, tu m'en caches des choses, Sydonnie.»

Dans un rire, il détachait ses deux armes pour les allonger toutes deux sur un meuble, ce qui le laissait alors s'asseoir de façon plus confortable sur la chaise. D'un regard vers le lit, il n'avait clairement pas envie de s'y poser, vu le nombre de choses inimaginable qui s'y étaient passés. Ou en tout cas, il fallait retourner le matelas et enlever les draps, au moins. L'ambiance de la pièce était assez étrange, sans parler de la gêne que pouvait provoquer leur situation, tous les deux dans une chambre d'un bordel. Pourtant elle n'avait pas l'air gêné de l'avoir mené jusqu'ici, les personnes qui les avaient vu monter tous les deux penseraient forcément quelque chose de ça. Probablement qu'elle s'en fichait, elle semblait ne pas tenir en compte des mauvais jugements, ce qui était pour le mieux.

«Bon, je pense qu'ici on viendra pas nous ennuyer, il faudra que je te rembourse pour le verre et la chambre, au fait. Et qu'est ce que tu as fais, t'as embêté une secte de pêcheur ?»

Chris fronçait légèrement les sourcils, se demandant bien ce qu'elle avait pu faire pour provoquer la colère de pêcheurs. Enfin, surtout ce qu'ils avaient pu faire d'illégal, de la contrebande, peut-être, ou de la pêche illégal. Un trafic de poisson ? Tout ça semblait assez ridicule, mais au final, la famine était tellement présente que ça en deviendrait logique. Le regard de Chris se glissa de nouveau sur l'oeil blessé de la femme, d'un air désolé.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyMer 22 Fév 2017 - 21:47


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Juin

La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] Port10

Lentement, j’avais monté les marches avec la crainte de me voir traverser le plancher à chaque pas, c’est vrai que l’établissement n’avait rien de merveilleux, ni même de chaleureux, c’était bien la raison de notre présence ici, au moins, j’étais certaine que personne ne viendrait nous déranger. Est-ce que pour autant, pour un rendez-vous, parce que oui à présent j’étais certaine que c’était un rendez-vous, c’était le lieu parfait… J’avais de gros doutes. Haussant les épaules, j’avais terminé mon ascension avec un léger sourire sur les lèvres, avisant chacune des portes, montrant d’un signe de tête la bonne à mon banni. Il l’avait ouvert, dévoilant l’état du lieu… Mh. J’étais rentrée sans grande conviction, n’osant absolument rien touché, sait-on jamais, certain avait peut-être des façons de s’amuser étrange. Portant mon verre à mes lèvres, j’avais avalé plusieurs gorgées en relevant le regard vers Chris, il avait envie de taquiner, j’allais en faire de même.

- « Moi, j’ignorais que tu pouvais être particulièrement bruyant dans une chambre, comme quoi, toi aussi tu m’en caches des choses. »

D’un mouvement, j’étais venue déposer mon verre au même endroit que mon interlocuteur avait déposé le sien, un sourire toujours sur les lèvres. J’étais venu m’appuyer contre le mur proche de la chaise ou le grand homme s’était installé, ainsi je pouvais l’observer à ma guise et avoir cette sensation de proximité qui me convenait. Il était évident qu’il allait avoir des questions sur le pourquoi du comment, seulement lui qui conservait tant de mystère à son sujet me donnait juste envie d’en faire de même. Consciente qu’on ne pouvait pas avancer en changeant toujours de sujet, j’avais décidé de répondre un peu à ses questions, tout en ayant à l’idée de lui faire répondre aux miennes. D’un simple geste, j’avais détaché mes armes, les déposants contre le mur, toujours proche de moi.

- « Eh bien, je ne sais pas trop pour dire vrai, cela fait plusieurs jours que je suis des hommes que je trouve louches, sans jamais réussir à trouver ce qu’il cache… Ce sont des pêcheurs, du moins des individus qui se prétendent pêcheurs, parce que si tu veux mon avis ils s’y connaissent autant en poison que moi en se… que moi en plante. Autant dire que c’est complètement faux si tu veux mon avis. »

Je fais une pause, réfléchissant un peu à tout ça, me demandant s’il était vraiment possible que ce qu’ils préparent soit un gros coup. J’hésite il y a tant de possibilités et je n’ai pas suffisamment d’indices. J’hausse de nouveau les épaules, abordant une enquête que je n’avais jamais abordée avec personne.

- « Il y a un certain temps, il y avait eu une série de meurtres horribles… À cette époque j’ai été affecté à l’enquête avec un collègue et mon coutulier. Le meurtrier s’inspirait de nos divinités, les cadavres ne ressemblaient plus à rien, c’était vraiment glauque… On a jamais vraiment eu de pistes, l’enquête a était abandonné… Mais j’ai perdu mon collègue dans l’affaire, je l’ai retrouvé mort à quelque pas de chez lui… Depuis, je traîne toujours dans le quartier en me disant qu’un jour je trouverais la solution de tout ça… Je me demande s’ils sont liés. »

Ma voix c’était cassé au moment des explications signes que malgré les apparences, tout ceci m’avait réellement affecté. J’avais de nouveau haussé les épaules, secouant doucement la tête, cherchant à fuir ses souvenirs. J’étais revenue sur le moment présent, m’appliquant à me concentrer sur les pêcheurs, qui nous ont embêtés tout à l’heure.

- « Quant à la marque sous mon œil, ce n'est pas grand-chose… Un des pécheurs à embêter une de mes informatrices, alors je l’ai embarqué. Sauf que, parfois, je ne réfléchis pas suffisamment et dans ma généreuse idée, je n’ai pas du tout pensé qu’ils pouvaient être plusieurs au moment de l’embarcation. Résultat, j’ai beau m’en sortir plutôt bien dans les combats, ils étaient trop et j’ai pris des mauvais coups. C’est aussi simple que ça. »

J’avais affiché un nouveau sourire, je n’avais plus vraiment envie de parler de mon travail, je n’étais d’ailleurs pas certaine que cela l’intéresse vraiment, alors j’avais habilement changé de sujet de conversation, reportant le tout sur sa petite personne.

- « Ici, c’est un lieu discret, les nobles viennent tromper leurs femmes, ou ceux ne souhaitant pas être vus au bras de femmes de joies viennent ici. Certaines sont des informatrices, d’autre des femmes que je fais plus ou moins chanté contre les derniers ragots du coin. C’est pour ça que je connais bien l’endroit. Mais et toi, dis-moi qui tu risques de croiser ici à Marbrume, que tu ne souhaites pas aller aux six roses ? Et est-ce qu’il y a un lieu que tu voudrais voir ici ou faire quelque chose en particulier ? »

Je regardais de nouveau Chris, ma voix avait repris sa tonalité habituelle, j’avais conscience qu’il n’aurait pas forcément envie de parler de lui, au fond, je ne lui en voudrais pas. C’était un peu un accord silencieux qu’on avait passé, lui et moi, ne pas poser trop de questions, éviter certain sujet de conversation. J’étais venue récupérer de nouveau mon verre, avalant une nouvelle gorgée, changeant de nouveau de sujet, anticipant presque un peu trop vite le fait qu’il n’aurait pas envie de répondre.

- « Inutile de me rembourser pour le verre ou pour quoi que ce soit, ça me fait plaisir… Je suis contente de te voir, vraiment. Pour la confiture, je t’ai déjà expliqué que tu avais l’esprit bien trop mal placé pour moi… »

Je conserve un large sourire, réfléchissant à une occupation, détaillant avec intention mon interlocuteur, profitant de nouveau de l’instant, du calme et de la non-présence d’autre personne. Pour l’instant, l’établissement était calme, est-ce que cela durerait, j’avais de gros doutes sur la question. J’imaginais déjà nos têtes "ambiancés" par le hurlement et/ou gémissement d’autre personne. J’étais certaine d’ailleurs, le plancher risquer de s’écrouler si des individus s’amusaient un peu trop brusquement… Enfin, je n’étais pas vraiment certaine que cela soit possible, mais bon… j’aime croire que rien n’est impossible.



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyJeu 23 Fév 2017 - 6:37
Les jambes de Chris s'étaient allongées, complètement étirées alors qu'il était toujours assit sur sa chaise, c'était toujours agréable de s'arrêter après avoir marcher aussi longtemps. Puisqu'au final, il ne s'était pas réellement posé depuis son départ de l'extérieur de Marbrume. Ici, il avait légèrement levé les yeux pour voir sa partenaire adossée contre le mur, il l'écoutait attentivement parler, répondre à ses questions.

Son histoire de pêcheur était assez louche, enfin, cela sautait aux yeux pour Chris, ils n'auraient aucune raison de se prendre de nouveau à Sydonnie s'ils n'avaient rien à se reprocher. Enfin, le coup de poing qu'elle avait prit au visage était une vengeance direct, mais l'attaque au port était une menace. Ils ne devaient pas simplement emmerder ses informatrices, c'était assez clair qu'ils faisaient quelque chose d'illégal. Tout comme le fait qu'ils ne soient pas pêcheur, enfin, il n'avait jamais connu de criminel pêcheur de sa vie, et là, tout un groupe, c'était encore plus étrange. Malgré l'histoire tragique que Sydonnie lui avait raconté, l'homme trouvait toujours ça intéressant.
En effet, il ne se passait rien à l'extérieur, évidemment, survivre était ardu, mais tout se répétait, il n'y avait rien qui sortait de l'ordinaire, apercevoir quelqu'un au loin était la chose la plus excitante qu'il faisait de ses journées. Alors, là, des crimes avec des significations, une secte de pêcheur qui n'étaient pas pêcheurs, des combats ? Aussi dangereux que cela pouvait paraître, Chris échangerait bien sa vie d'ermite exilé contre ce genre de choses.

Au final, il aurait bien parlé un peu plus de ça avec elle, mais s'il s'en intéressait trop et qu'ils en viennent à des conclusions, elle devrait ensuite agir, se mettre en danger, seule. Et évidemment, ce n'est pas ce que Chris cherchait à faire, il la laissa donc changer de sujet sans poser de question, un air désolé dans les yeux, puisqu'elle semblait assez affectée par toute cette enquête. Pourtant, son nouveau sourire venait retirer la peine du visage du banni.

Et alors qu'elle expliquait ce qui se passait dans ce genre d'endroit, elle en profita pour lui poser des questions, tentant de trouver un rapprochement bancal avec ce lieu. Ca curiosité le fit sourire, tout comme sa fourberie à tenter de le soutirer des informations par tous les moyens. Chris n'était pas vraiment gêné par ses questions, ce n'est pas tellement quelque chose dont il avait honte, ou qu'il cachait. Sa raison n'était pas plus légale que sa présence ici, mais, visiblement, ils n'en étaient plus à ça près, et il pensait aussi qu'elle comprendrait.

—«Le réseau d'égout que j'ai emprunté tout à l'heure, je le connais si bien parce que j'y passe souvent, enfin, de temps en temps. En dessous, il y a comme une ville entière cachés dans certains recoins, c'est tellement grand qu'il y a vraiment de tout. Evidemment, c'est pas très légal, et pas mal de bannis en profitent pour acheter là-bas des choses volées ou simplement des choses qui se trouvent en ville mais qu'ils ne peuvent pas acheter eux-même. C'est ce que je fais, je revend ce que je trouve dehors, et j'achète ma survie.»

En révélant ce dont il parlait, il savait qu'il discutait aussi avec la milicienne, il n'était pas certain qu'ils étaient tous au courant, mais elle était du genre à agir, contrairement à la plupart. Alors le fait de lui expliquer cela signait peut-être la fin de ce réseau souterrain qui lui était assez utile de temps à autre. Mais après tout, quasiment tous ceux qui se trouvaient en dessous étaient des pourritures, les prix de tous les objets, aliments étaient doublés voire triplés. Acheter des choses là-bas, c'était comme vendre sa dignité au prix du repas du jour tellement ce qui s'y trouvait était cher. Cependant, c'était toujours utile lors des jours les plus durs, et peut-être qu'il y serait passé s'il ne s'était pas approvisionner ici. La ville des égouts était implanté depuis déjà un moment, des miliciens étaient déjà passés par certains quartiers, mais il n'y avait jamais eu de réel tentative de les déloger jusqu'ici. C'était aussi difficile que de dératiser sa maison après tout, et là, c'était des rats armés de haches et d’épées en plus de ça.

«Donc ce que je veux dire, c'est qu'en achetant là-bas, ils finissent pas connaître ma tête, mon nom, et comme la plupart de ces quartiers souterrains de trouve sous des endroits affluant, comme le Six Roses ou différents bordel... C'est bien possible que ceux que j'ai vu en dessous soient aussi au dessus. Et il faut que je sois reconnu en ta présence, Sydonnie.»

Quant à ce qu'il aimerait voir, il n'avait pas vraiment d'idée, il connaissait seulement les quartiers de nom sans réellement connaître ce qui s'y trouvait. Mais rien de particulier ne l'intéressait, le port devait être l'endroit le plus curieux de la ville pour lui, puisqu'il aimait les navires qui s'y trouvaient. Faire les magasins n'était pas tellement son genre, peut-être un bar, ou une taverne ferait l'affaire, mais encore une fois, le problème de le reconnaître refaisait surface. Non, ici c'était très bien pour le moment, il voulait passer du temps avec elle et cette pièce semblait convenable. Il lui adressa alors un sourire tendre, les yeux légèrement plissés.

«Non, ne t'inquiète pas, passer du temps ici avec toi me suffit, c'est ce que je veux. Et bien sûr que si, je trouverais un moyen de te rembourser, pas forcément en sous ou pistole, mais je trouverais... Voilà ! Je te laisse me poser une question, celle que tu souhaites, toi qui est si curieuse.»

Les pieds contre le sol, il venait faire lentement glisser la chaise sur le sol dans un léger grincement pour faire face à elle, ses pieds se déposaient de chaque côté des siens. Il restait toujours proche d'elle. Son geste tout comme son regard, voulaient signifier qu'il était sérieux, il l'observait alors, réfléchir, il lui faisait assez confiance pour pouvoir répondre à ses attentes. Dans cette position, il lui bloquait aussi tout mouvement, comme si elle se trouvait dans un cul-de-sac, sans moyen de réellement bouger. Ses bras étaient étirés sur les accoudoirs, alors qu'un léger sourire se levait au coin de ses lèvres. Il était sérieux, mais il s'agissait tout de même d'un jeu entre eux, elle n'avait le droit qu'à une question particulière, et sans doute que plusieurs devaient lui ronger les lèvres.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyJeu 23 Fév 2017 - 12:49


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



Je n’arrivais pas à trouver le comportement adapté que je devais adopter avec Chris, même si j’avais accepté son statut de banni, j’avais encore du mal à faire complètement abstraction des agissements que son exclusion entraîne. Au fond, je ne savais pas si c’était une bonne chose de savoir tout ça, parce que l’unique idée qui me venait à l’esprit était de préparer un groupe pour visiter les égouts et empêcher ce commerce illégal, sauf que si je m’étais en place cette action, cela voulait dire aussi que j’empêchais Chris de faire son commerce, de gagner de l’argent et donc de survivre. Je m’étais pincé la lèvre inférieure, pleine de doute. Plus le temps passait, plus j’appréciais la compagnie de Chris, moins j’avais envie de lui faire du tort et donc moins je réalisais convenable mon travail de milicienne. Non il était évident que j’étais incapable de faire la part de chose, je ne trouvais pas le juste milieu dans cette situation. Je passais allégrement d’un extrême à un autre, sans passer par l’étape équilibrée qui pourtant devait bien exister.

Un peu perdue, je m’appliquais à remettre en ordre les différentes informations qu’il venait de me communiquer. Premièrement, comme je le soupçonnais, les égouts étaient un véritable réseau, évidemment relié à la ville, mais qui sous emprunté par de nombreux bannis. C’est donc bien par cette ouverture qu’il rejoigne Marbrume, soit pour commettre des méfaits, soit pour acheter de quoi survivre, soit pour… Je fronce les sourcils, peut-être que certains viennent simplement pour voir leurs familles, mais alors est-ce que… Non, non, les bannis ne sont pas des bonnes personnes. Mon regard se dépose une nouvelle fois instinctivement sur Chris et cette fois, je me sens définitivement perdue. J’ai trouvé bien pire que la noyade, la noyade psychologique. J’allais bien avoir le temps d’y réfléchir plus tard, cette décision n’allait pas se prendre dans l’immédiat, sur un coup de tête.

Il ne devait pas être reconnu en ma présence, d’après lui. Sans réellement comprendre, j’ai ressenti un petit pincement au cœur, me contentant d’hausser les épaules en guise d’unique réponse. S’il ne souhaitait pas être vu avec moi, il n’aurait pas dû venir ici alors. D’ailleurs pourquoi était-il venu si cela représentait de tant grand risque, comme-ci je n’en prenais pas moi en communiquant avec un type de son genre. J’ai pris une grande inspiration, consciente de la stupidité de mes idées, heureusement que je n’avais pas laissé ma pensée devenir réelle parole, parce que j’aurais eu l’air particulièrement ridicule. Il était venu en prenant des risques, je devais bien accepter le fait qu’il ne souhaitait pas être vu en ma compagnie. Au fond, j’espérais que ce n’était pas ma compagnie le problème, mais bien ce que je représentais, la milice. Cela semblait évident même. Finalement, c’est une réponse à mes anciennes compréhensions que je venais donner oralement, comme pour rassurer Chris sur le fait que je ne ferais rien qui pourrait le mettre en danger, ou l’empêcher de vivre convenablement.


- « Je ne ferais rien pour les égouts. La milice est tellement débordée, je ne pense pas qu’elle trouvera le temps de s’y rendre… Il y a tellement de choses à faire… Et puis prendre des risques inutiles pour finalement des éléments qui ne représentent pour l’instant pas de danger. »

Oui, j’étais encore un peu trop fière et peut-être gênée, pour simplement lui admettre que je ne voulais rien faire qui pourrait le mettre dans une position délicate. De toute façon, il m’autorisait une question, nous pouvions donc simplement changer de sujet… Le problème, c’est que je n’avais aucune idée de la question à poser, des interrogations, j’en avais énormément, mais, trouver LA question qui me tourmentait le plus, c’était plus complexe que ce que je ne pensais… Dans mes pensées, je n’avais pas pu m’empêcher de sursauter légèrement suite au grincement de la chaise, immédiatement je m’étais reconcentré sur mon interlocuteur l’observant faire son déplacement, un peu perplexe. Qu’est-ce qu’il faisait ? Ses pieds étaient venus encercler les miens, m’empêchant probablement de faire un pas en arrière.. Enfin, quoi qu’il en soit, si je le voulais vraiment, ce n’était pas ça qui allait m’empêcher de me mouvoir. Plissant légèrement les sourcils, j’avais suivi la longueur de ses jambes, jusqu’à remonter à son visage, un sourire moins présent qu’à mon habitude sur les lèvres. J’avais vraiment du mal à le comprendre, parfois. S’amusait-il avec moi, ou avait-il réellement l’intention de me répondre sans détour. Je n’en savais trop rien, mais j’avais bien envie de prendre le risque. Je me souvenais parfaitement de l’esquive qu’il avait mise en place au sujet de la question de la famille, mais j’avais des doutes sur le bien-fondé de la poser… Il restait encore la raison de son bannissement, mais un peu comme l’autre, je n’étais pas certaine que ce soit une bonne chose d’obtenir cette réponse, je n’étais pas certaine de pouvoir supporter la réponse, surtout si elle n’était pas celle que j’attendais. Évidemment, il y avait aussi le pourquoi du comment il haïssait si intensément la milice..

Ainsi mes lèvres s’entrouvraient puis se refermaient et ma mine généralement joyeuse disparaissait au profit d’une autre beaucoup plus concentrée, peut-être même perdue. Je ressentais tellement le besoin de prononcer les trois questions, de comprendre comment il en était arrivé là, mais pourtant, j’avais tellement peur de le voir disparaître aussi soudainement que la façon dont il était rentré dans ma vie, que je n’osais pas. Ainsi c’est une question beaucoup plus surprenante qui m’échappa et j’en fus la première surprise :

- « Est-ce que tu vas m’abandonner, un jour ? Est-ce que c’est juste un passage qui va se terminer aussi brutalement que notre rencontre ? »

Mes yeux s’étaient soudainement écarquillé, qu’est-ce que je venais de faire, j’avais immédiatement secoué la tête de droite à gauche, particulièrement gênée et mal à l’aise par cette demande stupide. J’avais repris rapidement la parole, bafouillant une argumentation qui ne tenait absolument pas la route :

- « Non ce n’est pas ce que je voulais dire, je me suis un peu… Enfin, je me suis mal exprimée… Ce n’est pas la question que je veux poser, alors tu fais comme-ci je n’avais rien dis, d’accord ? Oui, non. De toute façon c’est comme ça, tu n’as pas vraiment le choix. »

Fronçant davantage les sourcils, je cherchais rapidement une autre question à poser, quelque chose moins personnel, une question qui n’en serait pas vraiment une en m’évitant davantage de gêne et de rougeur au niveau des joues. Qu’est-ce qui m’était passé par la tête, je n’arrivais plus à me comprendre, ni même à suivre le fil de mes pensées. Chris était vraiment quelqu’un de perturbant et avait sans que je ne sache réellement pourquoi un impact sur moi. Essayant de retrouver un sourire plus ou moins confiant –qui ne l’était absolument pas-, j’avais finalement retrouvé le regard de Chris, cherchant certainement quelque chose de rassurant, avant de reformuler une question, plus ou moins basique.

- « Tu m’as dit ton nom, mais jamais dit ton âge finalement, ce n’est pas très courtois tout ça. C’est la base d’une présentation digne de ce nom. Enfin, je crois. Tu as peur que je découvre que ta vieillesse si importante ? »



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] EmptyJeu 23 Fév 2017 - 19:43
Chris s'était reculé, se replaçant alors en arrière puisque sa proximité semblait gêner la femme, il s'était de nouveau assit près du meuble où se trouvait son verre. Alors qu'elle lui répondait, il venait boire, gardant son verre en main, il prenait de petites gorgées. Elle ne voulait pas s'en prendre aux égouts, il en était à peu près certain, elle s'inquiétait déjà beaucoup et lui portait beaucoup d'attention. Evidemment, il ne pensait pas réellement qu'elle puisse se débarrasser de toute la vermine qui se trouve dans les égouts, mais c'était les paroles qui comptaient. La milice devait déjà être en partie au courant, mais la plupart étaient corrompus, alors qu'ils en soient conscients ou non, il n'était pas sûr que cela change quoi que ce soit. Il lui avait sourit, comme pour la remercier, elle comprenait et elle se faisait du souci pour lui, c'était agréable.

Quant à la seconde partie, celle qui s'agissait de sa question, il savait que cela allait prendre un moment, il avait déjà esquivé quelques questions. Alors il était certain qu'elle lui en réservait plusieurs, certaines étaient déjà assez évidentes, c'était d'ailleurs souvent les premières questions qui étaient posés à un banni. Généralement c'était la question du bannissement qui revenait le plus, même entre bannis, alors d'une milicienne, il n'en serait pas surpris. Il l'observait alors depuis sa chaise, meurtrie par ses réflexions, ça ne l'étonnait pas non plus, si elle était aussi curieuse qu'il le pensait. Finalement, c'était une tout autre question qui venait sortir d'entre ses lèvres, s'il comptait l'abandonner. Les sourcils de Chris venaient se froncer légèrement, essayant de comprendre le pourquoi de cette question tandis qu'aussitôt posée, elle se rectifiait, les joues roses.

A sa réaction, on aurait pu croire qu'on approchait un chat d'un bac d'eau tellement elle s'était affolé, visiblement trop gêné de sa question. Mais pourtant, malgré tout ce qu'elle disait, elle devait bien vouloir la réponse à cette question, elle n'aurait probablement jamais réagit de cette façon sinon. Et après tout ce temps de réflexion, si cette question était la seule à être ressortie, il devait bien avoir une raison. Et alors qu'elle continuait à essayer de se justifier, il souriait doucement, comme appréciant un spectacle sous ses yeux. Sa gêne était amusante mais mignonne, c'est probablement à ce moment là qu'il réalisait vraiment qu'il comptait à ses yeux. Chris finit par se redresser sur sa chaise, croisant les pieds sous celle-ci lorsqu'elle posait la question sur son âge. Une question pour se rattraper de sa gêne sans aucun doute.

—«Non, je ne compte pas t'abandonner tant que tu ne le souhaites pas. Je t'apprécie énormément alors que l'on se connaît depuis si peu de temps, malgré nos différences, j'arrive à me retrouver en toi. Et j'aime à te connaître, voir ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas, aussi étrange que ça puisse paraître pour toi, je tiens à toi. Tant que tu veux de moi, je serais là.»

Il n'avait pas du tout tenu en compte ce qu'elle avait dit, toutes ses justifications, qu'elle s'était trompé, peut-être était-ce le cas. Dans le meilleur des cas, elle voulait réellement savoir la réponse à cette question, dans le pire, elle ne voulait pas, mais elle le savait maintenant quoi qu'il arrive. Il avait enfin mit au clair ses pensées, sans s'imposer aucune restriction, c'était réellement ce qu'il pensait d'elle. S'il le pouvait au final, il passerait bien son temps avec elle, il n'avait jamais rencontré personne de ce genre avant, c'était une perle qu'il devait protéger. Chris n'était pas du tout gêné contrairement à la femme, même après ses paroles, son regard était toujours posé sur elle. Cependant, il ne la regardait plus dans les yeux après lui avoir répondu, probablement parce qu'il ne voulait pas la fixer, ce qui la gênerait plus qu'autre chose au final.

«Et tu ne sauras pas mon âge, il s'agissait d'une question seulement, et je ne cache pas ma vieillesse, je suis bien trop vieux pour toi.»

Cette note était là pour détendre légèrement l'atmosphère, même si ce n'était sans doute pas ce dont il était le plus capable. Généralement il rendait les situations encore plus gênantes qu'elle ne l'étaient, mais peu importe. Il lui sourit légèrement de nouveau après avoir gardé cette attitude assez sérieuse concernant ce qu'il pensait d'elle. Et alors qu'il finit sa phrase, il venait finir son verre dans une dernière gorgée, avant de le reposer, passant le dos de son index sur ses lèvres pour les essuyer. Il aurait finalement aimé lui demander pourquoi elle se demandait ceci, même si après tout, c'était un signe qu'elle avait peur qu'il s'en aille, et donc par déduction, elle voulait qu'il reste. Finalement, il se redressa, debout sur le plancher, il venait parcourir les quelques pas qui les séparaient l'un de l'autre. Ses larges mains venaient se glisser derrière la femme pour l'attirer doucement vers lui jusqu'à ce qu'il puisse la sentir contre son torse. Puis, il déposa son menton contre son épaule, le souffle chaud de l'homme parcourait alors le cou de la femme. Il l'étreignait pour souligner ce qu'il avait dit, elle comptait réellement, c'était peut-être maladroit, mais il espérait aussi lui faire passer sa gêne.
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