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 La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyJeu 23 Fév 2017 - 21:02


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )




Le problème avec l’attachement, c’est qu’il survient sans crier gare, il n’annonce pas son arrivée, ni même sa présence, il est là, il s’impose à nous. C’est alors une évidence, une étape, un obstacle que nous sommes incapables de franchir. Le problème avec l’attachement, c’est qu’il entraîne obligatoirement avec lui, d’autre sentiment tout aussi brouillon, tout aussi complexe pour une personne inexpérimenté dans les relations humaines. Il se montre, provoque sa multitude de conséquences, de craintes, d’angoisses, de sous-entendus, il est alors impossible d’y échapper. Il resserre son emprise petit à petit, toujours plus fort, toujours plus loin. Les signes de cette emprise eux, sont facilement observables, c’est un peu comme un nid de frôlons qui s’installe dans le bas ventre, qui bourdonne, qui pique si fort qu’il nous donne l’impression d’exploser de l’intérieur. Le problème avec l’attachement, c’est qu’une fois qu’on s’est rendu compte de sa présence, qu’on à accepter notre condamnation, une fois qu’on a ouvert les yeux sur ce sentiment inexplicable, nous somme obligatoirement reconnu coupable de haute trahison avec notre ‘moi intérieur’. Comment se comporter alors avec cette peur de toujours perdre, de perdre cette source de bien-être, de chaleur, de vie. Oui, le véritable problème avec l’attachement, c’est qu’il survient toujours quand on ne s’y attend pas, quand on pense enfin ne plus courir aucun risque de succomber à son triste sort et puis, soudainement, il est là, il utilise tellement de place qu’il en devient une obsession. Peu importe le temps, peu importe la durée, peu importe qui, c’est comme ça. Le pire dans tout ça, c’est que ce n’est ni négociable, ni échangeable, ni achetable.

Avec ma question, je venais de recevoir ma condamnation, oui, j’étais coupable de haute trahison envers moi-même, envers mes idéaux, envers mes croyances et j’étais incapable de revenir en arrière. Il était responsable de tout ça, il était le coupable de cette vision de la vie changeante. J’étais incapable de comprendre, de trouver la bonne manière de me comporter, incapable de souhaiter autre chose que de le connaître davantage. Ainsi, je lui étais reconnaissante de m’avoir laissé de l’air, d’avoir rompu son contact, son emprise sur mes jambes, heureuse d’avoir eu un peu de temps pour réfléchir, même si cela n’a pas été réellement utilisé de la bonne manière. Mon sourire avait disparu, non pas parce que je ne ressentais plus cette sensation de bien-être, mais parce que simplement je ne trouvais pas la bonne manière de me comporter. J’étais noyée, coulée, perdue dans les méandres de mes réflexions. Revivant mentalement, la scène, je ne parvenais pas à comprendre le comment j’en étais arrivée à demander une telle chose… Au fond, peut-être que la raison était bien trop évidente pour que je puisse la comprendre, peut-être que j’avais peur que la boucle imaginaire que j’avais perçue ne recommence. Celle qui entraîne la mort ou la disparition des personnes auxquelles je montre un minimum d’intérêt, cela avait commencé avec mon père, puis mes amies, puis mon collègue, puis Dante… Peut-être que je n’étais pas suffisamment confiante pour ne pas croire que comme mère me le répétait sans cesse, je portais malheur. Chris avait simplement retenu la regrettable question, et, bien que sa réponse se veuille rassurante et me tira un sourire, elle n’enleva en rien la gêne que je ressentais.


- « La liste de ce que je n’aime pas risque de prendre beaucoup de temps à être énumérée… On serait tous les deux morts avant même que je ne la termine. »

A mon tour, j’essayais de détendre l’atmosphère, j’essayais sincèrement de stopper cette réflexion qui tournait en boucle à l’intérieur de ma tête, j’essayais de me concentrer sur le moment présent et non aux conséquences de gestes ou de parole pas encore prononcés. Sa phrase m’avait fait sourire, se pensait-il réellement aussi âgé que ça ? Soudain, ce fut le silence dans mon esprit, mes yeux se fixant sur le plancher qui grinçait sous le poids de l’homme qui venait de se redresser. Mon regard avait longé la silhouette massive du banni, s’arrêtant au niveau de ses yeux, suppliant presque silencieusement de ne rien faire de compromettant. Lui, ne semblait pas l’entendre de cette oreille, il avait avancé vers moi, glissé ses mains au niveau de mes hanches, pour finalement m’attirer à lui, déposant sa tête sur mon épaule, son souffle venant déplacer sans vraiment le faire les quelques mèches de cheveux longeant ma nuque. Indéniablement, je m’étais crispée sur le coup, trop peu habitué à n’importe quel contact, j’avais fini par glisser mes mains dans son dos, ma tête sur le haut de son torse tout en soupirant lentement. Peu à peu, les signes de stress s’étaient évaporé, ne laissant une nouvelle fois que l’évidence d’une situation, le calme, le silence. Un agréable moment. Mes doigts étaient venus froisser légèrement sa tenue, le serrant davantage contre moi, m’habituant à son odeur, à sa corpulence, oui, j’avais envie de ne jamais oublier. J’avais fini par briser le silence, sans pour autant rompre le contact qui semblait m’apaiser :

- « Si tu avais dans l’idée de détendre l’ambiance, tu as presque réussi… Presque, parce que tu ne m’as pas donné ton âge, mais tu te doutes bien que rien ne résiste à ma curiosité, ou presque. »

Je n’étais pas revenu sur la réponse à ma question, ni même sur mon interrogation, je n’étais pas revenu sur les multiples problématiques émergeant dans mon esprit. J’avais simplement décidé de laisser faire les choses, enfin, et d’assumer les conséquences, peu importe la conséquence. Étrangement, ce n’est ni ces paroles ni les miennes qui finirent de me détendre, mais bien les pas qui faisaient trembler le couloir, les rires et une porte proche qui claque. Les craintes de Chris étaient fondées, les murs n’étaient vraiment pas épais et commençaient déjà à trembler, alors que rapidement ce sont d’autres bruits ou plutôt cri qui ne laissait aucune place au doute quant à l’activité du couple. Contrairement à ce que j’aurai pu imaginer quelque temps auparavant ce n’est absolument pas la gêne qui traversa mon visage, mais bien un véritable fou rire inexplicable et surtout incontrôlable. J’étais finalement sorti de l’emprise de mon banni, toujours prise d’un même fou rire. J’essayais tant bien que mal de me calmer, récupérant mon verre, terminant le contenu, tâchant de ne rien recracher. Au détriment de musiques agréables, nous avions la mélodie des penchants tordus qui résonnait
intensément, j’avais déposé mon regard clair vers mon interlocuteur, affichant un large sourire sincère.


- « Je suis désolée, je pensais qu’il y avait des heures pour ça et qu’il était bien trop tôt pour ce genre de pratiques… D’ailleurs, toi qui sembles si connaisseur dans le domaine, tu auras pu me prévenir tout de même. Bon, enfin, il me semblait que tu étais curieux, tu n’as pas de question toi, je pense que tu vas juste devoir parler plus fort.. Je ne suis pas certaine de tout comprendre ou entendre… »

J’avais parlé plus fort comme pour illustrer mes propos, alors qu’abandonnant mon verre vide, je m’étais de nouveau rapproché, piquant allégrement la chaise lâchement délaissée par Chris. L’imitant par pure provocation ou simplement par jeu, j’avais fait grincer la chaise sur le bois pour me rapprocher davantage, étendu mes jambes jusqu’à venir encercler ses pieds des miens et déposé mes bras sur les accoudoirs, un regarde et un sourire particulièrement joueur sur le visage. Évidemment la position n’était pas le moins du monde féminine, mais je m’en fichais, je le laisse un peu maître de la situation. J’avais l’impression de jouer en permanence avec lui, sans réellement mesurer les règles et les limites de cette partie. Nous jouions à un jeu dangereux dont les critères n’avaient visiblement pas été définis.


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Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyVen 24 Fév 2017 - 4:10
Alors que les gémissements des deux personnes se firent entendre à travers les deux murs, l'homme et la femme se mirent à sourire, puis à rire, tous les deux. Chris l'avait vu venir gros comme une maison, il ne savait pas si elle avait pensé à ce genre de situation, mais c'était particulièrement comique. Le rire de la femme qui résonnait légèrement entre les quatre murs ne le faisait que plus rire, tout comme les hurlements qui se faisaient entendre. Le banni secouait la tête, passant sa main sur le haut de sa tête, la situation avait tourné au ridicule, ce n'était peut-être pas si mal au final, tant qu'elle riait, ça lui allait.

—«Moi, connaisseur ? Attends mais ce n'est pas moi qui suis un habitué de cet endroit !»


Le ton était toujours très comique, souriant et riant toujours un peu, il espérait finalement que les ébats des deux personnes seraient assez courts. Sinon, leur discussion serait assez compliqué, Chris avait déjà du mal à répondre, il se contentait de placer un mot entre chaque cri que l'on entendait à travers le couloir. Puis, tandis que les affaires des deux inconnus comblaient le silence, il observait Sydonnie prendre sa place, l'imiter, se fichant visiblement de lui. Il plissait alors les yeux, les sourcils légèrement relevé, comme pour signifier "ah oui ?".
Sans plus attendre, il s'adossait alors contre le mur, prenait une position plus ou moins féminine, le bassin légèrement sur le côté alors qu'il croisait les bras sur son torse, faisant une mine gênée, se pinçant la lèvre. Quitte à que la situation soit incroyablement ridicule, autant le faire complètement, Chris s'était donc transformé en une Sydonnie caricaturé. Après tout, elle voulait jouer à ça, il jouerait aussi, se fichant alors d'elle, il finit par sortir de son rôle en rigolant, finalement, ce n'était pas la punition qu'elle méritait pour se foutre de lui.

Il connaissait bien pire que de l'imiter et la caricaturer, quelque chose de tellement horrible pour une femme comme elle. Dans sa position, elle était très vulnérable, et sans hésiter alors, il se baissait légèrement pour passer ses mains sous ses genoux pour la soulever. Sans réellement avoir de souci pour la porter, elle était comme une poupée entre ses mains. La portant par les jambes, il la laissa alors se tenir à ses épaules pour qu'elle ne bascule pas en arrière et poussa la chaise de son pied, celle-ci glissant à l'autre bout de la pièce et tomba. Maintenant qu'elle était de nouveau contre lui, elle ne pouvait plus réellement bouger, ils étaient dans une position un peu étrange si quelqu'un ouvrait la porte. Enfin, la position en elle-même n'était pas curieuse étant donné l'endroit dans lequel ils se trouvaient, mais pour eux, c'était une autre histoire. Chris n'eut pas tellement le temps d'être gêné, il ne s'agissait que de quelques secondes dans ces conditions.

La tenant fermement pour ne pas qu'elle se débatte, il fit plusieurs pas dans la chambre, se dirigeant dangereusement du lit, elle lui paraissait tellement chaste et prude que ça devait être le meilleur des châtiments. Chris se dépêcha de rejoindre le lit avant qu'elle ne bouge trop et s'échappe, et finit par la lancer sur le grand matelas, celui-ci qui devait avoir vécu des choses toutes plus malsaines les unes que les autres. En la jetant, il s'assura de ne pas lui faire mal, elle devait atterrir au milieu, et non contre une des rambardes du lit. Une fois qu'elle était dessus, il se plia sur lui-même tout en rigolant, grand enfant qu'il était en sa présence. Tout en la pointant du doigt et en riant, il venait se moquer.

«Tu oseras plus te ficher de moi maintenant ! Ha ! Tu es bonne pour une douche, ou deux je crois.»

Restant alors au milieu de la pièce, il la regardait, se fichant d'elle à son tour, après tout, personne ne pouvait se moquer de Chris sans recevoir une punition adéquat ! Même Sydonnie, encore moins Sydonnie d'ailleurs, leurs taquineries mutuelles était un jeu de surenchère, et il ne comptait pas perdre là-dessus. Au final, il n'était pas certain que l'alcool était si léger que ça, enfin, probablement que ça les avait aider à rire de nouveau. Et puis, tout n'était pas si horrible dans cet endroit, malgré les murs, l'alcool un peu trop clair, le bois qui grinçait, le matelas avait l'air bien rebondit d'après la chute de Sydonnie, les jambes en l'air. Finalement, alors qu'elle se redressait, il était prêt à recevoir sa colère et voir ce qu'il penserait être le dégoût sur son visage. Il espérait évidemment qu'elle le prenne bien, il ne voulait pas l'offusquer horriblement, c'était une bonne chose pour voir ses limites. Les bras croisés, il attendait de voir sa réaction, les lèvres fermées, riant légèrement encore.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyVen 24 Fév 2017 - 12:46


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



L’ambiance était passée de la gêne à l’humour, pour mon plus grand plaisir. J’avais imité Chris dans sa gestuelle, dans sa façon d’être, jusqu’à l’expression de son visage. Mes yeux clairs l’avaient suivi, cherchant à comprendre son comportement, je n’avais pas pu m’empêcher de rire sincèrement. Est-ce qu’il essayait de m’imiter ? Bon, je devais admettre que c’était plutôt réussi, quoique, au fond, je le trouvais bien plus féminin que moi dans cette posture. Peut-être se faisait-il passer pour une femme de temps à autre pour éviter les problèmes ? J’avais ri davantage à cette pensée, je pouvais aller bien trop loin, parfois dans mes réflexions. Je ne suis pas certaine, de pouvoir rivaliser devant une telle imitation, alors je reprends une posture qui me ressemble un peu plus, conservant cependant les jambes tendues.


- « Tu es particulièrement féminin comme ça, cela te va très bien, trop bien même. »

J’avais ri une nouvelle fois, le regardant poursuivre son imitation à la perfection, un peu trop exagéré sur certains points, mais au fond, cela ne me dérangeait pas. J’avais bien conscience d’avoir certaines manières ou certains gestes récurrents que je ne parvenais pas toujours à contrôler. Soudainement, Chris avait stoppé sa taquinerie, s’était rapproché d’un pas pour glisser ses mains sous mes genoux, j’avais immédiatement plissé le regard, comprenant bien trop tardivement la manœuvre du bougre. Je m’étais retrouvée presque sur le sol et mon unique solution avait été de m’agripper à ses épaules pour ne pas chuter, heureusement que j’avais une notion d’endurance et que mes muscles avaient l’habitude de travailler. Un noble au ventre plus imposant se serait trouvé lamentable à terre. Quoiqu’un sang bleu plus imposant ne se serait certainement pas retrouvé dans ce genre de situation… Peu importe. De nouveau contre lui, je ne lui avais étrangement accordé un sourire, aucune gêne sur mon visage, juste cette surprise dans le regard. Qu’est-ce qu’il préparait. Évidemment, j’avais bien essayé de le repousser, le menaçant de me venger plus fortement s’il tentait quoi que ce soit d’inconscient. J’étais loin, très loin de la réalité. Quand mon regard suivit le sien et se déposa sur le lit, j’avais tenté davantage de me débattre, sans jamais parvenir à m’extirper de son emprise. Me secouant dans tous les sens, j’avais l’espoir d’éviter le pire… Mais non. Il n’allait tout de même pas… J’allais avoir la réponse bien trop rapidement à mon goût, puisque je m’étais senti éjecté jusqu’à atterrir sur une chose plutôt moelleuse, mais puante, atroce.. Beurk. Je n’avais pas crié, je n’avais pas ri, je n’avais pas bougonné non plus.

Sur le lit, je n’osais même pas ouvrir les yeux, de crainte de découvrir un élément qui m’écœurerait. Je devais pourtant bien me déplacer pour sortir de là, bon, quand il faut y aller, il faut y aller. J’avais finalement ouvert les yeux, grimaçant à plusieurs reprises. Beurk. Beurk. Beurk. Je m’étais déplacé sur le côté sans pour autant rouler, non, en essayant de restreindre mes mouvements et mes gestes au maximum pour ne pas risquer de tomber sur une chose délicate. Une fois les pieds sur le sol, je m’étais appuyé sur les paumes de mes mains pour me relever et là c’est le drame. Au niveau de ma main gauche, je sens une chose liquide rentrer en contact avec ma peau, j’essaie de ne pas grimacer, de ne rien montrer, mais l’écœurement est bien présent. Ah, il avait vraiment voulu jouer comme ça, il voulait vraiment s’amuser jusque-là, en oubliant la propreté et l’hygiène et les odeurs. Très bien. Très très bien. Le visage toujours fermé je m’appliquais à ne dévoiler aucune émotion, prenant une mine faussement vexée, faussement horriblement dégoûté.


- « Là c’est trop. » Déclarais-je l’air très sérieuse.

Je me redresse lentement, sans jamais porter un intérêt à la main ayant touché la substance étrange, non, je ne voulais pas démontrer mon plan absolument horrible. J’avais fait mine de me dépoussiérer, une grimace beaucoup plus lisible sur mes traits. Vraiment, il voulait vraiment déclarer la guerre. Il n’allait pas être déçu. Je m’étais rapprochée de lui, jusqu’à me placer juste devant son imposante silhouette. Les sourcils froncés, la mine sévère, j’essayais de paraître vraiment contrarié.

- « Tu as vu un peu l’état du lit, bon d’accord, il n’est pas trop désagréable, mais personne ne sait ce qui s’est passé là-dedans avant nous. Je vais avoir besoin de plusieurs bains maintenant, par ta faute et je déteste l’eau, vraiment, je ne sais pas si je vais pouvoir te pardonner ça. »

Je m’approche un peu plus, doucement, pour ne pas paraître louche, ma mine se veut triste, même sincère. Mère m’avait toujours dit que pour paraître crédible dans une négociation, il ne fallait pas mentir, simplement habilement jouer avec les mots, avancer une vérité et sous-entendre une possibilité. C’est bien ce que je faisais. J’exprimais ma crainte de l’eau qui était bien réelle, très angoissante pour moi, ce qui me permettait d’avoir ce visage si affecté, et de l’autre côté je sous-entendais qu’il avait été trop loin et donc la possibilité que j’allais partir. Évidemment que ce n’était pas le cas, je ne lui en voulais absolument pas, il avait mis en avant sa force physique, je m’étais en avant ma fourberie avec l’objectif de remporter le jeu pour la journée, pour repousser encore plus loin nos limites. J’avais déposé ma main touchée par le liquide étrange sur son épaule murmurant « je suis désolée » , avant d’afficher un large sourire victorieux pendant que j’essuyais ma main que j’avais fait glisser jusqu’à sa barbe. Les yeux brillants d’une nouvelle intensité, j’étais particulièrement fière de ma manœuvre, je m’étais mise doucement à rire, un peu gênée tout de même par mon comportement d’enfant mal éduqué.


- « Ah, merci, je ne savais pas trop comment me débarrasser de ça, tu viens de me rendre un grand service. Enfin au fond, c’est toi qui m’as obligé à me comporter ainsi… »

J’avais ri doucement, me demandant s’il allait de nouveau répliquer à ma provocation, ou s’il allait mal prendre mon comportement. Au fond, j’étais certaine qu’il allait vouloir taper plus fort, je commençais même à me demander si je dois avoir peur… Avec lui tout était possible. J’avais légèrement penché la tête sur le côté, retirant ma main de son visage. Au fond, je n’avais pas grande substance sur la paume de ma main, tout était une question de persuasion, de provocation. Le tout était de faire croire à l’autre l’éventualité de la possibilité et ainsi tout pouvait devenir possible.

- « Je crois que nous sommes à égalité. » Déclarais-je tout sourire.


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Christopher du Bois



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyVen 24 Fév 2017 - 19:38
Chris avait sourire un bon moment après avoir joué son tour, qu'il venait ensuite regretter en voyant la mine de la femme qui se trouvait sur le lit. Son sourire se perdait alors peu à peu alors qu'elle commençait à descendre du lit, ses sourcils se fronçaient, se demandant bien ce qu'elle comptait dire. Le visage de la femme était plutôt sérieux, complètement décomposé contrairement à il y a quelques secondes où elle souriait encore. Le banni commençait alors à craindre un peu ce qu'il avait fait, il ne la pensait pas vraiment comme ça, se brusquer pour un peu de crasse. Il y était habitué depuis longtemps maintenant, mais peut-être que c'était horrible pour elle, il n'avait pas tellement réalisé jusqu'ici.

Alors qu'elle s'approchait et semblait lui faire réaliser ses craintes, Chris ne souriait plus du tout, ses mains s'étaient serrés par peur d'être aller trop loin finalement avec elle. En plus de ça, elle avait peur de l'eau, c'était alors la provocation de trop de finalement, et si c'était le cas, quoi qu'il y avait entre eux, c'était probablement finit. L'homme déglutit, même si elle lui pardonnerait cela, tout serait différent, il n'oserait même plus quoi que ce soit avec elle par peur de l'offenser encore une fois. Le banni avait une mine de chien battu, un air vraiment désolé collé au visage au fur et à mesure qu'elle s'avançait.

Finalement, il sentit un contact, une main sur son épaule, puis sur son visage, quelques mots prononcés, et il fronçait de nouveaux les sourcils, pas pour les mêmes raisons cette fois. Comment ça « se débarasser de ça » ? L'homme eut à peine le temps de regarder ton épaule et la main de la femme qu'il avait compris, son visage un peu peureux c'était transformé. Les lèvres retroussés, les sourcils froncés et le menton relevé, c'était la guerre, elle l'avait déclaré, et il ne comptait pas la perdre. Le banni ne semblait pas vraiment dégoûté, évidemment, ça ne l'enchantait pas, mais ce n'est pas pour autant qu'il réagit. D'une, il ne voulait pas la faire gagner en réagissant, et de deux, il avait vu substances bien plus horribles en ouvrant des cadavres d'animaux.

Le plan de l'homme était tout de suite clair, il n'allait pas lui laisser le temps de souffler, il allait attaquer sans aucun repos. Il fit un pas un avant, vers elle, un pas lourd qui s'écrasa sur le plancher assez faible, grinçant sous son pied. En avançant à peine, il voyait déjà la crainte qui s'affichait sur le visage de la femme, elle reculait aussi, malgré son sourire. Elle ne lui échapperait pas, en venant la surprendre, il fit un nouveau pas très rapide vers elle tout en avançant les bras. Ses deux mains allaient saisir ses hanches pour l'empêcher de bouger, jusqu'à se rapprocher complètement. Il gardait ensuite une main sur sa hanche pour pouvoir l'empêcher de bouger et la garder contre lui. Leur bassin l'un contre l'autre, il la regardait d'en haut.

—«Je ne joue pas à égalité.»

Chris semblait très sérieux à son tour, malgré un petit éclat très joueur dans ses yeux, dur à percevoir. La main précédemment contre sa hanche venait monter le long de son corps, jusqu'à atteindre finalement sa nuque qu'il saisissait avec une douceur surprenante. Sa large main recouvrait le côté gauche de sa nuque, alors qu'en se baissant légèrement, il refermait les yeux. Son visage tout proche du sien, il l'embrassait, même s'il ne s'agissait pas réellement d'un vrai baiser, le but était surtout de l'embêter. Les lèvres de Chris contre celles de Sydonnie, il comptait surtout déposer quoi que ce soit qui était sur sa barbe, contre le bas de son visage. Il gagnerait doublement en la dégoûtant tout autant, en l'embrassant et en lui rendant la monnaie sa pièce. Peu importe ce qui se trouvait sur la barbe de Chris, c'était aussi contre le menton de la femme.

Il finit par séparer leurs lèvres, une fois qu'il était certain d'avoir appliqué sa vengeance, finalement, retirant son visage, il n'y avait rien sur elle. Enfin, ça, peut-être qu'elle ne s'en apercevra pas, il savait maintenant qu'il pourrait lui faire ce qu'il veut pour se venger, tant qu'il restait dans le jeu, évidemment. Chris affichait maintenant un sourire satisfait, sans bouger, il la gardait près d'elle, retirant finalement la main de sa nuque dans une caresse, il la déposait de nouveau contre sa hanche. Retroussant ses lèvres dans sa bouche, le temps de les humidifier légèrement, il continuait de sourire, comme s'il lui disait « et maintenant ? ».
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Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptySam 25 Fév 2017 - 11:31


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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Le problème dans un jeu, c’est qu’il faut toujours un perdant et un gagnant, peu importe la façon, peu importe la manière, il devait toujours y avoir les deux opposés. Le problème dans un jeu, c’est que s’il n’y a pas de règles, il n’y a pas de limites, pas de cadre, donc par extension, tous les coups sont permis. Le problème dans un jeu comme celui-là, c’est que ce n’est pas un jeu commun, ce n’est pas une simple partie qui se termine par de la bougonnerie de la part d’une perdant et puis plus rien. Non, cette activité allait laisser beaucoup plus qu’un goût amer de défaite, beaucoup plus qu’un simple sentiment de déception pour l’ego. Il n’y avait pas de tactique, pas de stratégie, pas de besoin. Le plus doué, le victorieux serait celui qui taperait le plus fort, celui qui irait le plus loin, sans scrupule, sans crainte, sans doute. Le véritable problème, c’est que j’avais eu l’illusion de croire qu’à ce jeu-là, j’étais en mesure de remporter la victoire, évidemment, pas avec une avance fracassante, mais la remporter quand même. Le regard de Chris, venait lui de me faire comprendre que je n’avais aucune chance, parce que lui n’avait aucune limite, alors que moi ma pensée, ma réserve m’empêchait de franchir le cadre que je m’étais fixé.

Il avait fait un pas en avant, instinctivement, j’en avais fait deux en arrière, jusqu’à, d’un simple regard, comprendre que je n’allais pas pouvoir -à cause du lit-, reculer indéfiniment. Il avait retroussé les lèvres, froncé les sourcils, relevé le visage, tel un animal désormais en chasse. J’étais la proie, il était le chasseur et le pauvre lièvre en moi ne cessait de ressentir l’odeur de la défaite à chaque respiration, déglutition. Le plancher qui grince sous son pas, ses mains qui s’approchent de mes hanches et déjà je suis prise au piège, par son regard, par ses gestes, par ma crainte insouciante que tout ceci aille véritablement trop loin. Mes yeux l’avisent encore et encore, suivent le moindre de ses gestes, de ses mouvements avant de revenir à son visage, cherchant des réponses, des indices sur la sentence qui m’attend. J’étais prête à me reconnaître coupable de manipulation, j’étais prête à me reconnaître perdante par abandon, mais certainement pas prête à que ce jeu se termine de façon aussi surprenante.

Bassin contre bassin, tissu contre tissu, la proximité qu’il avait imposée m’avait une nouvelle fois mise dans l’embarras. Évidemment, je commençais à avoir l’habitude, à connaître son odeur, à apprécier même son odeur, mais je n’étais pas suffisamment rodée à ce genre de pratique pour en comprendre la signification. Comme un poussin en pleine éclosion, je retirais crainte par crainte, bout de coquille, par bout de coquille, pour mieux appréhender ce qui m’entoure, en l’occurrence, mon banni. Le visage, légèrement relevé pour pouvoir mieux l’observer, mes yeux clairs semblaient vibrer d’une intensité nouvelle, je ne pensais déjà plus à cette supposée substance que j’avais étalée dans sa barbe, non, je ne voyais que ce rapprochement et ce visage qui se rapproche du mien. Ne pas aller trop loin, voilà, les limites qu’on aurait dû se fixer, mais comment savoir ce qui est le trop loin pour l’un ou pour l’autre.

Les paumes de mes mains avaient glissé contre son torse, effectuant de légères pressions, non pas pour le repousser brusquement, simplement pour le mettre en garde, pour murmurer un attention. C’était trop tard de toute manière, trop tard pour comprendre, pour réaliser que sa main derrière ma nuque était comme un piège se refermant sur sa proie, ses lèvres contre mes lèvres n’étaient pour lui qu’une distraction de plus. J’avais fermé les yeux durant le court échange, un peu en retard, comprenant certainement que c’était mieux comme ça. Je m’étais sentie frissonner de haut en bas, avec cette formation de frôlons dans le bas ventre qui me semblait être encore plus nombreux, encore plus présent. Puis, son visage s’éloigna du mien, me laissant avec cette sensation étrange, ce goût de déception, je n’étais qu’un jeu, un jeu ou tout était permis pour gagner et j’avais perdu. Perdu non pas parce que je n’étais pas en mesure de répliquer, mais parce que dans tout ça, j’avais l’impression de m’être attachée plus que lui. J’avais rouvert mes yeux bleus, plein de ce sentiment qu’on pourrait comparer à de la déception, sans vraiment que ce soit ça, encaissant ma naïveté un peu comme je le pouvais.

J’avais tenté de sourire, sauf qu’il ne devait pas ressembler à celui rayonnant de mes habitudes. J’avais appliqué la réaction à laquelle il devait certainement s’attendre, passant une main –celle qui n’avait pas touché la substance- sur mes lèvres. D’abord pour réaliser ce qu’il venait de se passer, puis ensuite pour essuyer le potentiel échange d’étrangeté qui avait dû se dérouler durant les quelques secondes de proximités et enfin mes doigts avaient effleuré sa barbe, non pas pour repartager, mais bien pour également retirer l’éventuelle substance. Je n’avais pas cru bon de répondre à son sourire, du moins, autrement que par un autre sourire et cette fois, j’avais cette imparable envie de fuir. Comme-ci, avec son geste il avait réussi à fissurer le masque que je me forçais à maintenir en présence des autres. Finalement, j’ai glissé mes mains de son torse au bas de son dos, l’attirant à mon tour contre moi, déposant ma tête contre le bas de son épaule, fermant un instant les yeux, comme pour me permettre de réaliser, ou de récupérer mon masque protecteur. C’était un jeu, un simple jeu, je devais l’accepter, j’étais reconnu perdante par avance, mais tant pis. Renoncer, voulait certainement dire mettre fin à tout ça, chose dont je n’avais pas réellement envie. J’avais pris une légère inspiration, comme pour me donner le courage de poursuivre l’activité, enfin, surtout de ne rien montrer de ce qui me tourmentait.


- « Tu triches mon cher… » murmurais-je dans un souffle

Sans pour autant argumenter, j’avais ressenti le besoin de me défaire de ses bras, de ce contact qui ne me faisait que me rappeler à quel point, j’avais été naïve. Comment avais-je pu imaginer un seul instant qu’il avait pu être sincère et m’apprécier, peut-être était-ce le cas au fond, peut-être que ses limites à lui n’étaient simplement pas les mêmes que les miennes. Non, jouer avec ça, ce n’était plus jouer, c’était de la torture pure et simple. Je m’étais mise sur la pointe des pieds, déposant mes lèvres contre son cou, laissant mon souffle réchauffer sa peau et mes lèvres l’effleurer, avant de légèrement le pousser, toujours dans une certaine douceur, pour rompre l’échange. Je ne savais pas vraiment pourquoi j’avais fait ça, c’était un geste qui m’avait paru naturel sur l’instant. Il pouvait prendre ça comme une nouvelle provocation, pour une nouvelle étape de cette merveilleuse partie. Lentement, j’avais secoué la tête de droite à gauche, cherchant à stopper le flux de mes pensées qui ne cessaient d’alourdir mon esprit suffisamment embrumé comme ça. J’avais besoin d’air.

- « Je vais nous rechercher de quoi boire… Et un seau d’eau… Histoire de retirer les traces de notre partage. Mh. Ne t’inquiète pas, je saurais me venger de ta demi-victoire, quand tu t’y attendras le moins.»

Une excuse pour fuir, le temps de prendre une bouffée de raison, dans un lieu respirant le foutre, la sueur et les différentes pulsions. J’avais cru bon de le rassurer, prétextant une suite à notre jeu, qui n’arriverait certainement pas. Je venais à peine de remarquer que les gémissements avaient cessé et j’étais incapable de me souvenir depuis combien de temps, peu importe au fond, le tout était de pouvoir de nouveau circuler sans hurlement suggestif. Je lui avais jeté un bref comme pour me rassurer sur le fait qu’il serait encore là quand j’allais remonter, je m’étais même sentie dans l’obligation de rajouter « Je reviens hein. » Évidemment, ce n’était pas la phrase exacte que j’avais eu envie de formuler, certainement plus un ‘ne bouge pas, ne pars pas’. J’avais tellement cette habitude de voir disparaître les gens m’entourant, que j’étais certaine que cela finirait par arriver aussi. Peu importe, j’avais fini par passer le seuil de la porte de notre demeure pour redescendre les escaliers dans un grincement, désormais habituel. Une fois en bas, je m’étais approchée du comptoir, réalisant que j’avais oublié les verres, j’ai commandé une bouteille du même liquide que précédemment. J’avais ensuite pris le chemin du puits, de quoi tirer un saut d’eau, puis j’étais remontée lentement, traînant légèrement. Je ne savais pas si je devais lui exprimer ma pensée, lui dire, que pendant un jeu, je ne trouvais pas ça normal de jouer avec les sentiments que… Je n’étais pas ce genre de femme, qu’il y en avait en bas, s’il avait besoin. Enfin, au fond, je ne comprenais pas pourquoi, cela me perturbait autant. J’avais secoué doucement la tête, avant de repousser de nouveau la porte. Déposant le saut dans un coin, la bouteille sur la petite table. Je l’avais regardé un instant, affichant un sourire, reprenant la parole doucement :

- « L’eau est froide, mais je ne pense pas que ce sera désagréable. »

Me rapprochant de nouveau du saut, j’avais plongé mes mains dans l’eau, récupérant deux morceaux de tissus. J’avais pris le temps d’essorer un peu l’élément, pour ne pas mettre de l’eau partout, puis je m’étais rapprochée de nouveau de lui. J’aurai pu lui tendre simplement le tissu, mais j’avais de nouveau une idée en tête. J’avais avancé lentement jusqu’à lui, même si il avait reculé, il n’avait pas pu le faire éternellement à cause du lieu plutôt petit où nous étions. Je m’étais de nouveau glissé dans ses bras, venant tapoter le tissu sur son front, son visage, puis sa barbe, puis discrètement de l’autre main, j’étais venue glisser l’autre bout de tissu bien humide derrière son vêtement. Le laissant glisser du haut de sa nuque, tout le long de sa colonne, cela devait être particulièrement froid. J’avais de nouveau affiché un large et grand sourire, consciente que je ne tapais pas aussi fort que lui, mais au moins, j’avais essayé de relancer la partie. L’air innocent, j’avais fait de nouveau entendre le son de ma voix, me confiant sur la réalité de ma crainte de l’eau.

- « J’ai vraiment peur de l’eau par contre, je ne sais pas nager » admis-je « Enfin, j’ai compris que je peux flotter, c’est un collègue qui m’a appris, mais je ne suis toujours pas rassuré en présence d’eau. Je ne m’y aventurerais jamais volontairement, ou sans raison. Enfin, je suppose que tu n’as pas de peur particulière toi, et que cela doit te sembler bien étrange du coup…. »



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptySam 25 Fév 2017 - 18:44
Peu importe ce qui se passait, Chris avait détruit l'ambiance, et c'était plus qu'évident pour lui, tout était différent. Et alors qu'elle quittait ses bras, il se recula lui aussi, plus aucun sourire ne s'affichant sur son visage. Tandis qu'il quittait la salle, il en profitait pour rassembler ses pensées, il ne voulait pas que ça se passe de cette façon. Pourtant, il ne savait pas non plus ce qu'il avait fait de mal, sans doute, il s'agissait du baiser en lui-même, il s'était importé, il ne recommencerait plus. L'homme était revenu se diriger vers la fenêtre dont les volets fermés laissait un filet de lumière y passer. D'un regard assez triste et déçu de lui-même, il observait les rues animées du Goulot, lui laissant s'échapper de cette situation gênante qu'il avait crée, pour quelques secondes.

Ses yeux à travers les volets était une fuite, tout comme celle de la femme pour aller chercher de l'eau, Chris croisait les bras, serrant les poings contre son torse. Ce n'était pas la première fois qu'il se décevait lui-même par ses actions, d'habitude, il savait qu'il pouvait rater ce qu'il faisait, c'était une déception prévisible. Pourtant là, il avait été simplement stupide, il avait bien trop perdu l'habitude d'agir avec les gens, encore plus avec une femme, encore plus avec quelqu'un comme elle. Il avait simplement tout gâché, sauter par la fenêtre pour en finir serait bien moins embarrassant que de passer pour un idiot à ses yeux. Pourtant, il se contenta de reculer, se replaçant au milieu de la pièce, son regard n'était plus animé de la même façon qu'avant.

Sydonnie était finalement de retour, une main portant une bouteille, tandis que l'autre soutenait un sceau d'eau. Son sourire était toujours là, différent cependant, ou alors Chris le percevait différemment, pourtant, son sourire agissait comme un reflet de sa déception. De telle façon qu'elle avait l'impression que chaque mot qu'elle prononçait lui crachait son échec au visage, l'enfonçant un peu plus. Revenir à la civilisation ravivait de nouvelles émotions qu'il pensait avoir perdu, finalement elles étaient toujours là, l'attendant au tournant, prêtes à se jeter à sa gorge. Ce qui était fait maintenant, Chris avait de nouveau cette boule à la gorge, le regard baissé, ses lèvres étaient refermés, elles ne souriraient plus.

La femme s'approcha encore, c'était étrange, pourtant, il était sûr d'avoir mal fait, elle devait simplement agir normalement pour ne pas vouloir briser l'ambiance plus qu'elle ne l'était, il devait donc faire pareil. Chris avait fait un demi-pas en arrière avant de se raviser, il la laissait se replacer de la façon qu'elle voulait, reprenant leur proximité habituelle qui lui était devenue gênante. Il aurait voulu la repousser, comme elle aurait due le faire tout à l'heure, comme elle l'avait fait ensuite, mais il ne fit rien, il n'était plus qu'un mannequin sans vie.
Perdu dans ses pensées, il ne faisait plus attention à rien, comme s'il était inconscient, l'eau sur son visage agissait comme de légères tapes. Tandis que lorsqu'elle coulait dans son dos, dans de long filet, jusqu'à atteindre le bas, il s'agissait d'un retour à la réalité, extirpé de ses pensées, il baissait le regard pour la voir. Tout était étrange, il se rappelait bien avoir vécu des situations similaires ou il avait tout cassé, mais même dans ces souvenirs, il n'était plus certain d'avoir fait quoi que ce soit qui pouvait réparer cela. Il se sentait comme piégé dans de la boue, chacun de ses mouvements l'enfonçait un peu plus au fond, alors il ne savait plus quoi faire.

La voix de Sydonnie venait doucement le tirer hors de ce piège, avant de le glisser dans un nouveau, elle était son piège à lui, il n'y pouvait plus rien, il l'acceptait. L'eau qui coulait sur son corps venait imaginer la peur de la femme, celle de couler, probablement, de ne pas savoir ce qui pouvait y avoir où nos yeux nous trahissaient. Les mains de Chris rejoignaient enfin la taille de la femme, sans aucun mot pour le moment, il l'écoutait, l'air plein d'amertume envers lui-même. La révélation de la femme était-elle là pour réparer son erreur à lui ? Pour que l'ambiance puisse enfin tourner, ou était-elle toujours aussi déçue de sa part ? Il avait finalement l'occasion de parler et malgré l'air taciturne de Chris, il devait mettre les choses au clair, il devait réparer son erreur, arrêter de jouer le maladroit aussi incapable qu'il l'était. Sa voix dure était hésitante, cherchant ses mots, déliant le vrai du faux dans ses pensées, il était perdu, mais il devait parler, il savait que tout garder pour soi n'était jamais bon, au contraire, ça ne causerait que plus de mal.

—«Bien sûr... bien sûr que j'ai des peurs. J'ai... peur des chauves-souris, j'ai peur tous les soirs dehors, j'ai peur d'être oublié de la Trinité, j'ai peur d'errer sans aucune raison, j'ai peur de perdre mon humanité, j'ai peur de changer, j'ai peur de mes émotions, j'ai peur de te faire du mal, j'ai peur de te décevoir, j'ai peur de te perdre... J'ai peur...

Je suis désolé de la façon dont j'ai agis tout à l'heure, je pensais que... Je ne recommencerais plus, désolé...»


Finissant sa phrase, Chris détournait légèrement le visage, sa mâchoire était contracté, contenant ses émotions, il ne bougeait pas, l'un contre l'autre, son regard tremblait doucement.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyDim 26 Fév 2017 - 18:14


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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Une femme doit bien se comporter en toute circonstance, se tenir droite, sourire, paraître agréable, douce, fragile, oui une femme doit supporter bien des épreuves, mais rien ne doit la perturber, jamais. Voilà ce que m’expliquait mère en permanence, justifiant le fait qu’une femme était toujours le gant de velours d’un homme, celle qui absorbe ces douleurs, celle qui le remet dans le droit chemin sans jamais montrer qu’elle le fait. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais véritablement compris ces paroles, pensant naïvement qu’on avait tous nos faiblesses et nos forces, qu’une femme autant qu’un homme pouvait l’admettre et réajuster en conséquence. Mais, en voyant Chris se comporter ainsi, ne plus sembler apprécier l’instant, j’avais compris. Compris que non, nous n’étions pas tous sur le même pied d’égalité, que certain vive des difficultés plus importantes que d’autre, que j’étais égoïste, bien trop centrée sur ma personne pour comprendre réellement toute la difficulté de cette situation. Il était banni vivait en extérieur seul et moi, petite milicienne je rentrais chaque soir chez mère, retrouver tout le confort et la nourriture que je désire. Et malgré cette différence, flagrante, j’osais lui reprocher la maladresse d’avoir été trop loin ? Alors, que nous n’avions jamais évoqué nos limites. J’avais lentement secoué la tête, désolée de mon comportement bien trop changeant, bien trop brusque. J’avais cette faculté à insuffler le chaud, puis la seconde d’après le froid.

Doucement, j’étais venue me blottir contre lui, déplaçant ses mains sur le haut de mes hanches, plaçant les miennes sur le haut de son dos. Je cherchais simplement à réinstaller notre proximité, cette proximité qu’il m’avait habitué à avoir avec lui, sans gêne, je voulais qu’il comprenne que non, non, je n’avais pas le droit de lui en vouloir pour quoi que ce soit et qu’il n’était coupable de rien. Comment reprocher quoi que ce soit à quelqu’un qui ne cesse d’essayer de nous découvrir ? Je ne savais pas vraiment comment réinstaurer un dialogue, comment lui faire comprendre ce que je pensais quand moi-même j’avais des difficultés à mettre des mots sur mes maux. Pourtant, j’allais devoir essayer, je lui devais au moins ça. Ca dernière phrase me laissait un goût d’inachevé, que pensait-il ? Voyait-il la vie comme le baron, voyait-il la vie comme un simple jeu ou le plaisir éphémère était le maître mot. La tête contre son torse, le visage tourné vers lui, j’avais fermé les yeux, un peu, juste le temps de remettre dans l’ordre un esprit qui semble partir dans tous les sens.

- « Tu pensais quoi ? » murmurais-je, comme-ci j’avais besoin de rendre une pensée personnelle en une conversation partagée.

Lentement, j’avais ouvert les yeux, remontant ma main gauche jusqu’à son visage, passant mes doigts sur sa mâchoire serrée, cherchant à en comprendre la raison, à essayer de le détendre aussi, puis délicatement, j’avais essayé ‘de forcer’ légèrement sur le bas de son visage, pour l’inciter à me regarder. J’avais besoin qu’il comprenne, qu’il comprenne ce que moi-même, je ne parvenais pas à exprimer, à comprendre. Parfois, les gestes étaient plus forts que les mots, parfois il était peut-être plus simple de montrer que d’argumenter. J’avais décidé de faire les deux. Lentement, je m’étais mise sur la pointe des pieds pour me hisser jusqu’à la naissance de son cou, laissant mon souffle chaud caresser sa peau. Puis, me hissant davantage, j’étais venue de mes lèvres trouver les siennes, pour un échange tout aussi maladroit que spontané, l’idée en théorie m’avait paru lumineuse, en pratique, c’était un peu différent. J’avais ressenti le besoin d’inverser la situation, d’entrevoir chez lui la même réaction, ou au contraire pouvoir enfin comprendre si il s’agissait d’un jeu ou bien d’autre chose de beaucoup plus sérieux. J’avais fermé les yeux un peu tardivement, comprenant finalement enfin l’intérêt. Ma main avait abandonné son visage, mes pieds avaient retrouvé la terre ferme, rabaissant ainsi ma taille de quelque centimètre, m’obligeant à relever le visage pour mieux pouvoir l’appréhender.


- « Ce n’est pas un jeu pour moi, ça. C’est trop intime, pour en être un. Ce sont mes limites. Je ne suis pas un jeu… »

Ma voix était plus douce que ce que je ne l’aurais cru, elle ne reflétait ni de la colère ni de la déception. J’étais incapable d’être un jeu, incapable d’accepter qu’on m’apprivoise ainsi pour disparaître ensuite, incapable de me faire à l’idée qu’on pouvait passer du bon temps puis repartir en laissant ce vide constant, grandissant. Incapable de lui révéler qu’en si peu de temps, j’avais toujours envie de le revoir, de ne pas le voir partir. Pourtant, cela ne faisait pas si longtemps qu’on se connaissait, pas si longtemps qu’on essayait de se voir plus ou moins régulièrement, pourtant… Il était devenu important. Naturellement, j’étais revenu sur ses craintes, commençant par la plus éloignée de mes sentiments, terminant à la plus proche.

- « Les chauves-souris ne nous attaquent pas, nous, humain. La trinité ne peut pas oublier quelqu’un, elle nous apprend à pardonner, elle nous donne la force et le courage… Il me semble que tu es doté de tout ça, alors tu vois, elle ne t’a pas oublié. C’est à toi de trouver une raison pour ne plus errer pour rien, mais crois-moi, on a tout un avenir quelque part. Tu es loin de perdre ton humanité, on ne peut pas perdre son humanité. Du moment que tu respires, que ton cœur bat, alors tu es humain. »

J’avais pris une petite inspiration, prenant le temps de chercher son regard, puis j’avais poursuivi, pour aborder la partie me concernant.

- « Je vais te blesser, tu vas me blesser, mais cela ne va pas dire que je vais partir ou que tu vas partir. Je crois, au fond, que c’est en faisant des erreurs qu’on comprend l’autre, tu ne penses pas ? Tu ne me déçois pas. Je serais incapable de survivre à l’extérieur de la ville, incapable de me retrouver seule, incapable de faire ce que tu fais. »

Un petit sourire venait de se dessiner sur mes lèvres, alors qu’enfin, je semblais me détendre de nouveau, j’avais retrouvé le courant de mes pensées, le fil conducteur. Celui qui me permettait d’y voir un peu plus clair, de cesser de m’inquiéter pour rien, au fond, c’est bien le baron qui avait raison. Il ne peut pas avoir d’infini, sans petit instant de plaisir avant.

- « C’est moi qui te dois des excuses pour être honnête. Je suis un peu têtue, même avec moi-même. Attends, ne ris pas de suite, ne me coupe pas de suite… Sinon, je ne vais pas réussir à aller jusqu’au bout… » je prends une petite inspiration. « Je pensais que pour toi, c’était un jeu, et j’ai cru un peu bêtement que tu voulais que je sois ton jeu. C’est stupide, je sais… J’ai envie de te découvrir, j’ai envie de te revoir, encore, et encore, et encore… J’ai envie de comprendre comment tu es devenu ce que tu es, pourquoi tu es banni, pourquoi tu refuses de parler de ta famille… Mais je veux rien forcer, je veux rien presser. Je ne vais pas te mentir, si tu me disais que tu avais tué beaucoup de personnes de sang-froid, j’aurai certainement envie de partir, mais… Je reviendrai. Parce que peu importe ce que tu as fait, peu importe ce que tu étais… Je te vois toi, aujourd’hui. Et je ne sais pas ce que tu provoques en moi, ce que tu me fais ressentir ou pas ressentir, je ne sais pas… Mais je m’en fiche, si tu veux encore jouer, alors jouons… Mais je veux imposer une règle. » une autre pause d’une demi-seconde « Je veux qu’on soit honnête. »

J’avais reculé d’un pas, abandonnant ses bras, non pas pour fuir, non pas pour paraître désagréable, mais bien pour pouvoir plonger mon regard bleuté dans le sien, sans risquer de me coincer la tête à forcer de la lever pour le regarder. C’était aussi une façon de lui montrer ma sincérité, de lui dire, ‘regarde comment je suis’. J’avais choisi de parler, de m’ouvrir, de lui donner de façon brouillonne mes pensées, mais surtout, j’avais aussi particulièrement maladroitement abordé le fait de mon attachement pour lui, sans vraiment l’identifier clairement.



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyDim 26 Fév 2017 - 19:50
Ils étaient tous les deux à proximité l'un de l'autre, malgré le fait que Sydonnie s'était écarté de lui, ses mains s'étaient glissés de ses hanches jusqu'à ses mains. Ils étaient alors toujours reliés comme par un dernier fil alors que son regard observait presque timidement la femme, comme s'il tentait de regarder directement le soleil. Chacun des mots de la femme avaient agis comme une pommade appliqué sur une blessure, le rassurant, refermant ses plaies, ses incertitudes. Pourtant, son comportement n'avait pas réellement changé, mais il ne s'agissait plus des mêmes raisons, ce n'était plus par gêne ou par peur de la décevoir maintenant. C'était complètement différent, tout était bien plus sérieux, tout se concrétisait, leur relation, leurs émotions, ce qui permettait à Chris de porter un nouveau masque, la timidité. Même s'ils avaient été aussi proches avant, là ce n'était plus pour les mêmes raisons, et sur son visage, on pouvait lire l'hésitation, la timidité d'un garçon qui révélait ses émotions à une fille pour la première fois. Dans cette situation, l'homme qu'elle avait rencontré dans la forêt était loin, pourtant, il était aussi juste devant elle. Chris se sentait ridicule dans cette position, pourtant, c'était bien plus fort que lui, il déglutit, se mordant la lèvre en gardant la bouche fermée.

Le nouveau contact de leurs lèvres l'avait rassuré, un peu plus, tout en intensifiant de nouveau ses émotions, son coeur qui battait si vite se calmait, sa respiration était plus douce. Il n'avait plus le contrôle sur la situation et lentement, il l'acceptait, sa gêne et timidité s'adoucissait pour que son regard puisse retrouver celui de la femme. Il admirait alors Sydonnie quelques instants, son regard regagnait ses lèvres, caressant ensuite ses joues et dessinant les traits de son visage. Les doigts de Chris enlaçaient délicatement ceux de la femme alors qu'il la contemplait, face à elle, il venait lui répondre.

—«Je pensais que ça nous rapprocherait plus facilement, le jeu, c'était comme une excuse, je ne suis pas doué pour ça, excuse-moi... Je ne suis pas doué pour parler de ce genre de chose non plus, j'essaie...»

Chris n'avait pas reparler de ses craintes, de ce qu'elle en pensait, évidemment, il savait qu'elle aurait tenté de le rassurer à ce propos. Mais de la même façon que sa peur de l'eau ne partirait pas en quelques mots, les siennes ne s'évanouiraient pas non plus. Chacune de ses craintes persisteraient, peut-être en était-il différent concernant celle pour Sydonnie, elle comprenait bien que se faire du mal faisait partie de cette relation quelle qu'elle soit. Pourtant, ses mots comptaient bien pour lui, ils avaient redressés son visage, son regard et son sourire.
Mais ce qui concernait son histoire, tout était bien plus délicat, il aurait pu tout lui expliquer à l'instant, mais tout serait forcé, ce n'était pas quelque chose qu'il comptait déterrer de son passé facilement. Il les avaient laissés enfouis quelque part dans son esprit, et ses souvenirs étaient ressassés à chaque fois que ce genre de question était posé, mais jamais ce n'était révélé. D'une certaine façon, c'était une autre peur inavouable de Chris, une blessure qu'il se contentait de cacher, peut-être il y aurait un temps pour ça, mais ce n'était pas ce jour.

Timidement, maladroitement sans doute, il était revenu en contact avec elle, la tirant doucement ses mains pour l'attirer vers lui, ses mains venaient alors se joindre derrière son dos. L'étreignant de cette façon, son visage se déposait dans son cou, le dos courbé, son souffle réchauffant de nouveau sa nuque et ses mains dans le dos de la femme agissaient comme des caresses. Il ne savait pas par où commencer, il savait en tout cas qu'il ne reparlerait pas de son passé maintenant, elle était compréhensive, bien plus que ça même. Alors dans des murmures hésitants, proche de l'oreille de la femme, comme une confidence, un secret qu'elle seule ne pouvait entendre;

—«Je n'arrive pas non plus à te sortir de ma tête... Je sais vraiment pas comment dire ça, mais tu m'envoûtes.. Je t'apprécie énormément, tu n'es pas un jeu, tu es comme... Comme si tu m'insufflais la vie, je ne sais vraiment pas comment m'expliquer... J'ai l'impression de... d'être quelque chose avec toi... E-et, je pense, que tu es ma raison d'errer... Hm... j'essaie d'être honnête mais je ne sais vraiment pas comment l'exprimer...»

Chris finit par se redresser pour faire de nouveau face à elle, mais en restant l'un contre l'autre. Un air désolé au visage, il était sans aucun doute maladroit avec les mots, chaque mot était prononcé avec beaucoup d'émotion, mais pourtant, il n'arrivait pas à placer le doigt sur ce qu'il voulait dire exactement. L'homme faisait une moue assez déçu, par lui-même encore une fois, il aurait espéré être bien plus précis sur ce qu'il ressentait mais ça n'avait jamais été facile pour lui. Comme un poisson qui tentait de voler, tout ce genre de chose n'avait jamais été au premier plan pour lui, il n'en avait jamais eu l'opportunité, même après tout ce temps derrière lui. Son regard dans le sien, il espérait finalement qu'elle comprenne ce qu'il signifiait même après autant d'hésitation.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyDim 26 Fév 2017 - 22:20


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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J’essayais d’écouter, de comprendre, d’envisager les différentes possibilités, je m’appliquais à fuir les murmures que me raison m’insuffler, cherchant à ignorer les conséquences que tout ceci allait entraîner. Désormais, tout allait être compliqué, le tout était d’en avoir pleinement conscience pour pouvoir faire y faire face, désormais ma vie allait mouvementer. Après aujourd’hui, après tout ça, je n’allais pas disparaître et ne plus le revoir, non j’allais devoir jongler entre lui et le reste, tout le reste. Instinctivement, je m’étais mordu la lèvre inférieure, il avait instauré le jeu pour essayer de se rapprocher, cela voudrait-il dire que déjà avant je l’avais marqué ? J’avais penché la tête sur le côté, comme un chien attendant sa gamelle, intrigué par le temps qu’elle mettait pour arriver. Moi, j’attendais au fond, non pas une gamelle, mais des explications, un semblant de justificatifs tenant plus ou moins la route, mais elles n’arrivaient pas. Comme un aveu inavoué, j’avais alors compris que son bannissement n’était pas une erreur comme je l’espérais, mais qu’il avait bien commis quelque chose de grave. Secouant doucement la tête, j’avais besoin de ne pas y penser, je ressentais cette envie d’oublier, de profiter simplement. Comme Hector me l’avait longuement répété, comme pouvais-je savoir que quelque chose était voué à l’échec, si je ne lui donnais même pas une chance d’exister.

Les mains du banni étaient revenues trouver les miennes me tirant doucement jusqu’à lui, glissant ensuite de nouveau jusqu’à mes hanches, m’enlaçant. Dans cette situation, je me sentais bien, protéger par ses bras, bercé par sa voix et surtout réchauffé par son souffle dans mon cou. Oui, Chris avait cette façon de faire, cette façon de me faire oublier en un geste, en une posture, que tout ceci était finalement peut-être bien trop complexe pour nous. Ainsi, j’avais suivi, je m’étais blottie contre lui, cherchant le réconfort non pas d’un homme, d’un banni, mais de lui. Peu importe ce qu’il était, ce qu’il avait fait, ce qu’il ferait, j’avais juste besoin de ne pas penser, mais de ne pas trop espérer non plus. Je devais rester réaliste, comment l’être quand dans ses bras, j’ai l’impression que l’avenir est devant nous, pour nous, avec nous. Mes mains avaient glissé de manières désormais habituelles jusqu’à son dos, remontant le long de sa colonne puis redescendant, dans de petites caresses légères, qu’il devait à peine ressentir avec ses vêtements. Je l’écoutais, oui, je l’écoutais avec une attention qu’on ne me connaissait que rarement, j’avais envie de croire qu’on n’allait continuer à s’apprivoiser, peu importe ce que l’on deviendrait, amant, aventure, véritable relation, le tout était seulement d’essayer pour ne pas avoir de regret. L’ambiance était devenue un peu trop sérieuse à mon goût et bien que la gêne avait laissé place à la timidité de l’inexpérience, j’avais eu envie de remettre un peu d’humour, après tout, l’humour et la taquinerie étaient deux choses qui nous ressemblaient plutôt bien. Toujours la tête, contre le haut de son torse, le regard légèrement relevé vers son visage, j’avais murmurais aussi doucement que la voix de mon banni :


- « M’accuserais-tu de sorcellerie mon cher ? Les accusations sans preuve, c’est très grave, tu sais… »

Au fond, j’étais particulièrement touché par ses paroles, bien trop pour pouvoir réagir qu’autrement qu’en me protégeant derrière une plaisanterie. Mes yeux devaient briller, mes lèvres s’entrouvrirent puis se refermer avec cette envie irrésistible de venir retrouver les siennes, mais non, non ça faisait déjà beaucoup trop pour moi, beaucoup trop de découvertes d’un coup. Les frôlons dans mon bas ventre semblaient s’être transformé en papillon et tout le monde sait que les coups d’aile sont beaucoup plus agréables que les piqûres. Nous allions à présent devoir nous découvrir autrement, faire preuve de patience, l’un vers l’autre et de nouveau reprendre l’apprivoisement, tout n’était ni gagné ni perdu d’avance. Qui sait, les trois nous réservaient certainement bien des surprises… Bonnes, comme mauvaises. Plus sérieusement, j’avais de nouveau légèrement la tête, que j’avais précédemment rebaissée pour écouter les battements de son cœur à travers son vêtement. Oui, je trouvais agréable d’entendre un cœur autre que le nôtre, battre.

- « Tu es ce que tu as envie d’être, je ne veux pas être ta raison d’errer, je veux que tu erres avant tout pour toi… Je veux t’aider, je suis certaine qu’on trouvera une solution. Puis, finalement, hormis ta marque, rien ne te différencie d’un autre homme, non ? »

Lentement, une de mes mains étaient remontées jusqu’à son visage, mes doigts découvrant ses traits, mémorisant, avant de remonter jusqu’à sa chevelure pour l’ébouriffer un peu maladroitement. Peu importe son âge, peu importe son passé, peu, importe tout ce qui devrait normalement m’impacter, inexplicablement, je me sentais bien en sa présence, je me sentais vraiment apaisé. Toujours aussi doucement qu’auparavant, j’étais venue reprendre la parole, essayant de relativiser tant bien que mal notre situation. Je n’étais pas connu pour être si compréhensive, généralement, mais tout avec Chris semblait horriblement différent, comme-ci, il y avait ce ‘nous en construction’ et le reste du royaume.

- « Je n’aime pas quand tu fais cette moue-là, je trouve qu’elle me va mieux à moi… Et puis, finalement, tu sais quoi ? » Je fais une longue pause, étirant un large, très large sourire sur mes lèvres « Du coup, c’est moi qui sort victorieuse de notre jeu. Qu’est-ce que ça fait de perdre contre la jeunesse ? L’expérience face à l’inexpérience, j’ai gagné héhé. »

Oui, j’avais eu cette envie de terminer sur, une nouvelle fois, une note d’humour, une façon de passer outre tout ça. J’étais certaine qu’il devait être aussi perdu que moi, qu’il n’abordait certainement pas tous les sujets qui le tracassaient, mais j’avais l’espoir qu’avec le temps cela viendrait. De toute manière, rien n’était fait, tout était à faire. Il ne restait plus qu’à essayer. Réfléchissant, encore, je me demandais depuis combien de temps nous étions là, si il était encore dérangé par l’endroit. De nouveau, je me posais bien trop de questions. Je me remémorais les paroles du bannis, me rappelant qu’il était plus ou moins connu par certaine personne des bas quartiers, était-il possible pour lui dans ce cas, de se déplacer plus librement dans les autres quartiers ? Ou alors devrait-il déjà partir ou souhait-il passer la nuit ici ou à la maison… ? Oui, mais alors mère ne devrait pas le voir, ou alors, il était fichu et moi avec. Lentement, j’avais froncé les sourcils, je me désespérais, j’étais incapable de cesser de réfléchir. Je n’allais pas de nouveau lui demander ce qu’il avait envie de faire, mhhh.

- « Tu penses que cela fait longtemps que nous, nous trouvons ici ? Tu as peut-être faim, ou bien envie de marcher de nouveau ou alors à cause de ton grand âge, la fatigue pointe déjà peut-être le bout de son nez… »



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyLun 27 Fév 2017 - 6:59
Finalement, grâce à quelques pirouettes de Sydonnie, l'ambiance était redevenue plus légère, les sourires s'étaient de nouveau affichés sur le visage des deux compagnons. C'était donc si facile pour elle de faire oublier à Chris le sérieux d'une conversation, enfin, après tout, ils avaient dis chacun ce qu'ils avaient à dire. Advienne que pourra, leur relation devait reprendre, celle où ils se taquinaient, où ils passaient de bons moments, avec un quelque chose de plus, des sentiments avoués. C'était comme une nouvelle aventure qu'il découvrait, quelque chose dont il avait presque tout oublié depuis la fange. Pourtant, il avait l'impression que très peu allait changer avec elle, leur relation pleine de malice était naturelle et tout deux aimaient ça, il serait sans doute simplement plus proche. Chacune des piques et blagues de Sydonnie confirmait sa pensée, son esprit taquin venait reprendre le dessus, et dans une demi-caresse contre son dos, il venait séparer l'union de leur corps.

S'écartant d'un pas, il lui souriait, en repassant sa main dans ses cheveux, il ne se recoiffait pas réellement, c'était plus une façon de s'assurer qu'elle n'avait pas été plus malicieuse qu'elle ne l'était. La coupe courte de Chris ne permettait pas vraiment à ses cheveux d'être en pagaille finalement, seul le devant était ébouriffé. Le banni fit plusieurs pas en direction de la fenêtre de nouveau, son regard vint épier les mouvements dans la rue, puis, se dirigea vers le ciel, calculant la position du soleil. Evidemment, il avait bien bougé depuis leur départ des égouts, ou même de leur arrivée ici, l'heure quotidienne du repas était sûrement à peine dépassé, le soleil se trouvant tout en haut dans le ciel. Après avoir vu ce qu'il cherchait du regard, il se retournait vers elle, le sourire toujours aux lèvres, puis, se dirigeant vers la table il saisit la bouteille en lui répondant.

—«Hm. Eh bien, sachez, très chère, que la conclusion de cette... activité n'est pas encore advenu. Il n'y aura de fin que lorsque l'un des participants... Bon j'arrête. Ahem. C'est pas parce que tu dis que t'as gagné que t'as gagné ! Le jeu s'arrête pas aussi tôt, attends voir.»

Chris prit une voix de noble très arrogant, plus claire et plus aigu que sa voix habituelle, allongeant les mots et caricaturant l'accent des sangs bleus. Le tout en remplissant chacun des deux verres dans une certaine gestuelle bien particulière, la bouteille bien au dessus du verre tout en levant le petit doigt, alors qu'il était bien droit. Il s'arrêta en rigolant bêtement, ne sachant pas tellement pourquoi il avait prit si soudainement cette imitation, sans doute parce qu'elle l'avait appelé «mon cher». Au final, il souhaitait seulement la faire rire, tandis que le sien éclatait d'entre ses lèvres, amusés par les blagues de la femme et de ses propres bêtises. Une fois les verres remplis, il saisit le sien, ainsi que celui de la femme pour aller le lui tendre, trinquant, il prit une gorgée en restant proche d'elle, reprenant ensuite la parole.

«Aussi, tout ce qui est blague sur mon âge, tu devrais sûrement arrêter avec ce qui vient d'arriver, après tout, être aussi proche d'un vieillard c'est pas terrible, non ?»

De nouveau, il lui souriait, il n'avait jamais été complexé de son âge qui avançait au fur et à mesure des jours. A vrai dire, il n'avait pas réellement sentis de différences marquantes en plusieurs années, parfois il sentait que son corps était plus faible, mais généralement, il lui obéissait. Son corps bien travaillé devait être l'une des raisons, sa force et son physique en général s'était bien conservés de sa jeunesse. Et maintenant qu'il parcourait des lieues chaque jours pour pouvoir survivre, son corps continuait d'apprendre un peu plus, se durcissant à chaque jour passé.

«Honnêtement, j'ai faim, mais je sais que la nourriture est à prix d'or, et je trouverais de quoi te rembourser, j'ai quelques économies dispersés un peu partout dehors. Moi aussi je veux te faire plaisir et t'offrir des choses. Si tu veux aller quelque part, je te suis, il faudrait simplement éviter les endroits trop ouverts dans le Goulot, enfin, comme le Six Roses, je te fais confiance.»

Chris avalait de nouvelles gorgées de l'alcool qu'elle avait ramené, c'était le même qu'ils avaient bu précédemment, de quoi rougir légèrement leurs joues, mais rien de particulièrement fort. Quant à ce qu'il en était de se déplacer, Chris n'était pas contre, l'endroit n'était pas particulièrement accueillant, le plancher grondait à chacun de leur pas, l'odeur prenait le nez, enfin, c'était partout pareil au Goulot après tout, et ils n'étaient pas à l'abris de nouveaux voisins bruyants. Mais au final, cet endroit restait discret, un coin discret où ils pouvaient être eux-mêmes l'un envers l'autre, rire ouvertement, s'enlacer. Tout était si difficile seulement à cause d'une marque, mais tout était devenue possible grâce à cette marque, sans elle, il n'y aurait pas de Sydonnie et Chris. Le banni venait frotter l'intérieur de son avant-bras contre sa taille, comme s'il était dérangé par la présence de la marque une fois qu'il y avait fait allusion. Mais avant de prendre tout autre décision, Chris devait se laver après ce qu'elle avait fait, déposant son verre, il venait reprendre le tissu humide qu'elle avait abandonné. Le passant sur son épaule, il retirait le liquide qu'elle avait oublié dans une grimace, et avant de remettre le morceau dans l'eau, il passait ses deux mains dans le seau pour les humidifier. Chris venait ensuiter les passer contre son visage, sa barbe et ses cheveux pour avoir meilleure mine devant elle. Pour finir, les doigts encore plein d'eau, il venait la taquiner en lui jetant plusieurs gouttes au visage, tout sourire pour elle.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyMar 28 Fév 2017 - 12:12


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



Chris s’était finalement détaché reprenant ses activités pour nous servir un verre, imitant les nobles. J’avais ri doucement, secouant légèrement la tête de droite à gauche. Nous étions des enfants, de véritable enfant en quête d’un moment de détente. Le verre en main, nous avons trinqué, puis j’avais pris une longue gorgée, profitant une nouvelle fois de l’instant. Difficile d’exprimer à quoi nous buvons, peut-être à notre sincérité, peut-être à notre envie de prolonger nos moments, ou bien d’essayer de voir ou toute cette histoire va nous mener. Peu importe au fond, je ne cessais de l’observer, de rire, comment pouvais-je regretter ? En tout cas, je n’en étais simplement pas capable. J’avais affiché un sourire quand le sujet de l’âge refaisait surface, au fond il n’avait pas tort, mais je n’avais pas l’intention de cesser mes taquineries à ce sujet. J’avais donc réfléchi à une argumentation, l’annonçant fièrement par la suite :

- « Voyons, je ne suis pas proche d’un vieillard, je suis proche de l’expérience. C’est complètement différent. C’est de l’intérêt tout simplement. »

J’avais évidemment effectué un plus large sourire, lui adressant même un clin d’œil pour être certain qu’il soit bien conscient que je faisais de l’humour. De toute manière, pour qui réfléchissait il était évident qu’une milicienne n’avait aucun intérêt de fréquenter un banni, bien au contraire. Terminant mon verre, j’avais écouté mon interlocuteur avec attention, il avait faim, j’étais un peu sotte de ne pas y avoir pensé plus tôt. Mh, comment lui proposer de l’alimentation, sans le faire culpabiliser des frais que cela engendre, réfléchissant, j’avais légèrement froncé les sourcils, me demandant si je ne pouvais pas simplement l’accompagner jusqu’à ma demeure. Le problème mère pointerait rapidement le bout de son nez, mais j’étais certaine que Chris serait en mesure de le gérer, du moment qu’elle ne se doutait jamais qu’il était banni, elle devrait aussi amère qu’avec n’importe qui. Perplexe, j’essayais de visualiser les petites rues que nous allions emprunter, de façon à être le plus discrets possible, il était inutile de prendre des risques pour rien, que ce soit pour lui, ou pour moi. Mhh, la sensation de gouttelettes humides sur le visage qui me fit relever le nez vers Chris, qui semblait s’amuser à m’arroser.

- « Eeeeeh » l’interpellais-je en riant. « On va aller chez moi. Il y a largement de quoi manger, on pourra se reposer et cela te permettra de découvrir d’autre quartier. On va passer par les petites rues, comme ça pas de risque de se faire interpeller. » Je fais une petite pause « Tu sais Chris, tu n’as pas besoin de m’offrir quoi que ce soit, ce n’est pas important à mes yeux… Ne te sens pas redevable ou dans l’obligation de me rembourser. A ma mort, je ne vais pas enterrer le peu que j’ai, je ne vais même pas être enterré de toute manière, autant que ce soit utilisé. »

J’avais lentement haussé les épaules, déposant mon verre sur la petite table. Je m’étais posté à la fenêtre du lieu, cherchant à observer les ruelles, la position du soleil. Je n’avais pas abordé la présence ou non de ma mère, ni même de son comportement, il savait déjà que nous n’étions pas en bon terme. Puis, autant lui laisser la surprise du merveilleux caractère de celle m’ayant donné la vie. Après tout, je n’allais tout de même pas le faire fuir de suite. Me retournant vers lui, j’avais affiché un nouveau sourire.


- « Je t’attends en bas, histoire de régler une autre affaire pour la milice en passant. »

Un nouveau sourire et j’avais ouvert la porte, lui laissant le temps de terminer de se débarbouiller s’il en avait besoin, ou peut-être prendre un petit moment seul. J’avais dévalé les escaliers, plus joyeusement qu’à mon habitude, si bien que les craquements du bois avaient redoublés faisant davantage de bruits, donnant davantage l’impression de lâcher à chaque ‘petit saut’. Une fois en bas, les regards des femmes c’était déposé, surpris sur moi, habituellement plus froid, elle ne devait pas me reconnaître. J’avais simplement levé les épaules en faisant de gros yeux. Je m’étais approché du patron de l’établissement, afin de voir avec lui quelques détails au sujet d’une affaire en cours. Je me suis retournée quand le grincement des marches a retenti, retrouvant dans l’instant mon sourire. Chris venait de descendre, j’abandonnais le patron pour le rejoindre à l’entrée souhaitant une bonne journée à chaque personne présente. Avisant mon interlocuteur, j’avais repris la parole, de façon plus discrète :

- « Prêt pour reprendre la marche ? Ce n’est pas très loin de toute façon. »

J’avais attendu sa réponse, ou qu’il termine son occupation si il en avait eu une, avant d’ouvrir la porte et de m’engouffrer à l’extérieur. Un petit vent animait la ruelle, ou plutôt animait les débris la recouvrant. J’avais vérifié d’un regard que l’homme me suivait bien et j’avais repris un chemin que je connaissais sur le bout des doigts. Généralement, les bas quartiers étaient réservés pour les débutants, les miliciens venant d’effectuer leurs cérémonies d’entrée dans la milice, mais moi, j’appréciais travailler ici. Du moins, quand je n’étais pas en mission à l’extérieur. Il y avait toujours quelque chose, toujours quelque chose à dire, au fond, malgré l’environnement du lieu, je me sentais plutôt à ma place ici. Enfin, mes pas n’étaient ni trop rapides, ni trop lents, je vérifiais régulièrement que Chris était toujours derrière moi. Bien que le risque n’était pas très élevé je restais tout de même sur mes gardes, que personne ne nous suive, que des miliciennes ne patrouillaient pas dans le coin. Oui, je faisais beaucoup plus attention à notre environnement qu’habituellement. La population était toujours active, passait de rue en rue, s’affairait à ses activités, sans même nous remarquer. Nous étions finalement invisibles aux yeux de tous, pour mon plus grand plaisir. Un sourire toujours sur les lèvres, j’avais commencé à ralentir le rythme quand la grande rue des Hytres se dressait devant nous. Nous n’étions vraiment plus très loin de la demeurer de mère. Comme promis, j’avais immédiatement tourné dans une petite ruelle, évitant le passage de la grande rue, privilégiant les petits raccourcis que les habitués connaissaient sur le bout des doigts. Une fois proche de la maison, je m’étais stoppé me tournant vers Chris, consciente que je devais quand même le prévenir.

- « Si mère est là… Promets-moi de ne pas faire attention à elle ou à ses propos… Elle n’est pas toujours… Enfin, tu verras bien, je te laisse la surprise… Ne prends pas trop peur. »

J’essayais vraiment de paraître rassurante alors qu’au fond, je priais les trois pour qu’elle ne soit pas là. Je ne savais ni comment présenter Chris, ni comment argumenter sa présence, je ne savais rien finalement. Lentement, j’avais monté les quelques marches avant la porte d’entrée, l’ouvrant et laissant la place à Chris de pénétrer dans l’habitation principale. La demeure était plutôt grande et agréable, en face de la porte une lourde et imposante cheminée était allumée, des petits fauteuils se trouvaient sur la droite, ainsi qu’un tapis en peau de bête et une table basse en bois. Sur la gauche se trouvaient les éléments ressemblant à une salle de vie, une grande table en bois des chaises, des chandeliers, un petit meuble contenant des livres, des papiers. Sur les murs beaucoup de peinture de la famille, du père, de la mère, de moi et mon cousin Arahaël vivant aussi dans la demeure familiale. Proche de la cheminée, se trouvait un petit couloir amenant au puits de l’habitation enfermée dans une petite salle d’eau, quelque marche annonçant un léger étage, amenant vers trois chambres. La demeure laissait entendre les moyens de la famille qui ne vivait visiblement pas dans la pauvreté, sans pour autant parler de richesse importante. Laissant mon invitée entrer, j’avais refermé doucement la porte derrière nous, le laissant découvrir à la fois le lieu, la demeure, l’ambiance, mais aussi lui permettre de s’installer si il en ressentait le besoin. Je faisais confiance à Chris dans la dissimulation de la marque.

- « Bienvenue chez moi… » annonçait tout sourire

Je m’étais avancé dans la demeure, jetant un regard vers le petit couloir, visiblement elle n’était pas là, cela nous laissait le temps de nous installer, de nous détendre un peu. J’avais fait un petit signe de tête à Chris, lui proposant de s’installer.

- « Je vais faire chauffer de l’eau, tu peux regarder sur le meuble derrière la table, il doit y avoir du pain et un pot de confiture de sombrebois. Je suis désolée, le pain doit être plutôt dur, je n’ai pas pris le temps, d’acheter de quoi.. Mère doit justement être partie faire des échanges de façon à préparer le repas. Tu n’as cas te faire quelques tartines. »

J’affiche un sourire tout en remettant une bûche dans le feu de la cheminée, j’y dépose un gros récipient permettant de faire chauffer l’eau et j’abandonne Chris pour aller puiser de l’eau au niveau du puits, pour revenir et remplir le récipient. Je me tourne enfin vers lui, avec le même regard et le même sourire.

- « Si tu veux, tu dormiras là cette nuit… »

Je me coupe dans ma lancée de discussion quand mon regard se déposa sur un papier que je ne reconnais pas, je m’approche lentement et l’entrouvre, lisant à voix haute le contenu :

- « Moi, Baron de Sombrebois, je tiens à vous inviter le quinzième jour du 8ème mois à un bal masqué dans mon domaine. Je serais ravi de passer du temps en votre compagnie ainsi que celle de vos amis, soyez cependant prudent sur le chemin. Bien à vous, votre cher Hector de Sombrebois. »

J’avais légèrement écarquillé les yeux, un bal masqué à sombrebois ? Mère ne m’autoriserait pas à ne pas m’y rendre et l’idée même de devoir porter une robe ne m’enchantait pas. Mon regard c’était déposé sur Chris et c’est le plus naturellement du monde que j’avais dans l’idée de l’entraîner dans mon calvaire.

- « Tu as déjà été à un bal ? »


Spoiler:

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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyMer 1 Mar 2017 - 2:09
La remarque de la femme l'avait faire sourire, puis rire. En fait, sa simple présence le faisait sourire, mais ses joutes de taquineries étaient si amusantes à ses yeux. Elle serait donc à ses côtés par intérêt, il haussait les épaules, même s'il savait qu'elle plaisantait, il n'y avait pas grand intérêt à être avec lui. A part chasser, et l'avoir fait rire jusqu'ici, il n'était pas certain de ce qu'il avait pu faire avec elle. Peu importe à vrai dire, ce qui comptait, c'était qu'elle appréciait sa présence, qu'elle soit heureuse.
Après avoir avoué qu'il avait faim, Sydonnie prit quelques instants pour réfléchir visiblement, elle devait probablement se ressasser les endroits où ils pourraient manger. Chris en profitait alors pour finir son verre, et le re-déposer sur la table. Après mûre réflexion, elle souhaitait rentrer chez elle pour grignoter, au moins, ce qui était certain, c'est qu'ils seraient à l'abris des yeux et des oreilles un peu trop curieuses. Pourtant, il y avait bien la présence de sa mère, qui d'après elle, n'était du genre agréable comme l'était sa fille. Elle devait être gérable, pensait Chris, après tout, il était un banni, tout ce qu'il pouvait raconter sur lui ne pouvait être que des mensonges, alors, pourquoi ne pas mentir afin de lui plaire ? De cette façon, elle risquerait d'être moins sur le dos de Sydonnie, et sa présence pourrait peut-être s'effacer. Enfin, ça, c'était s'il y arrivait, mais si elle était aussi horrible que la femme pouvait la décrire, ça ne serait probablement pas aussi facile que ça. Elle ne pouvait pas avoir une fille comme Sydonnie et être une teigne aussi grosse, enfin, il allait bien le découvrir.

Quant à celle que disait à propos d'un remboursement, aucune excuse n'était assez valable pour Chris, c'était dans sa nature de donner après avoir reçu. Et peu importe ce qu'il disait, il retrouverait toujours une façon de se faire rembourser. Ça n'était pas forcément pour qu'ils soient quitte entre eux, non, ce qu'il espérait, c'était lui faire plaisir, de quelques manières que ce soit.
Finalement, elle allait quitter la pièce, une fois que lieu de repos avait été décidé, chez elle en outre, ils étaient prêt à partir. Alors qu'elle partait, il était prêt à la suivre, mais s'arrêtait avant de sortir de la chambre, revenant sur ses pas, il se dirigeait vers la table pour récupérer la bouteille. Il souriait en la prenant en main, il n'était pas du genre à gaspiller facilement des choses, et encore moins de l'alcool. Avant de s'en aller il récupéra aussi ses armes, qu'il ré-attachait à sa ceinture, ainsi que celles de Sydonnie. Il se dirigea ensuite vers la sortie de nouveau pour rejoindre la milicienne au rez-de-chaussée du bordel.

Aussitôt, ils venaient rejoindre l'extérieur, Chris ne dédaigna même pas jeter un regard aux femmes ou au propriétaire, ses yeux étaient portés sur Sydonnie. Le couple traversa alors quelques rues, allées, jusqu'à enfin rejoindre la rue marchande, à cette heure, l'endroit était noir de monde, impossible de voir à plus d'un pas de soi. L'homme était alors presque collé à la femme pour ne pas la perdre, tandis que son regard découvrait les stands, boutiques, échoppes et bazars de marchands. Tout ça était tellement spécial pour lui, il n'avait même pas vu autant de monde au même endroit depuis si longtemps, alors voir autant de magasins au même endroit était incroyable. Alors qu'ils avançaient, Chris observait tout ce qui l'entourait, apercevant des boutiques de vêtements, d'armes, de livres, des marchés de légumes et de fruits. La vie en ville devait vraiment être quelque chose pensait-il en ayant cette vision si particulière des yeux d'un banni.

Enfin, ils rejoignaient la maison de Sydonnie, qui à peine arrivée sur le pas de la porte, l'avertissait sur la présence possible de sa mère. Chris était partit du fait qu'elle serait là quoi qu'il arrive, alors la possibilité de son absence était déjà bien mieux que rien, il lui sourit, un peu amusé, mais aussi inquiété de son avertissement. Avant d'entrer après la femme, il prit une légère inspiration, comme s'il s'apprêtait à plonger dans un bassin d'eau, ou pour le coup, dans un autre univers complètement différent. Il n'avait jamais été à l'aise avec la présence d'étrangers et qu'il devait se comporter de façon courtoise et respectueuse, même avant la fange. Dans son village, il connaissait tout le monde, il n'y avait jamais de surprise, même lorsqu'il vendait son bois, il vendait toujours aux mêmes personnes, et encore, il s'agissait de relation professionnelle, alors ça importait peu.
Une fois à l'intérieur, ils venaient tous les deux jeter un coup d’œil aussitôt rentrés, à la recherche de tout signe de vie, mais après quelques instants, ils comprenaient qu'ils étaient seuls. Est-ce que c'était mieux ? Probablement pas, sa mère finirait par rentrer, et il devrait expliquer sa présence dans sa maison, tandis que si elle avait été ici directement, elle aurait pu l'accepter à l'intérieur. Le banni commençait maintenant à redouter le retour de la mère, secouant la tête, il devait oublier tout ça, il avait affronté des fangeux, des miliciens, des bandits et même Sydonnie. Il arrivera bien à bout de sa mère, il espérait, en tout cas.

Chris observait ensuite l'intérieur de la maison, y prenant doucement ses marques, il faisait quelques pas afin de s'y habituer. La maison semblait paisible, bien différente de celle dont il avait eu l'habitude de vivre, c'était très bien ainsi. Une fois bien à l'intérieur, l'homme déposait alors la bouteille qu'ils avaient achetés dans le bordel. Lorsque sa partenaire lui indiquait qu'il y avait la présence de nourriture, Chris jeta un œil dans la direction énoncé, apercevant le dit pain, il fit une grimace pourtant, entendant le nom de "confiture de Sombrebois". C'était définitif, il n'y toucherait jamais même si on le forçait, plutôt mourir. La grimace du banni restait affiché sur son visage jusqu'à ce qu'il attrape le pain qu'il venait découper de ses mains et détourner le regard de la commode. Pain en main, il commençait aussitôt à mordre dedans comme un loup dévorant son repas. En effet, le pain était plutôt sec, mais c'était le genre de nourriture dont il avait l'habitude de se suffire, c'était donc très bien ainsi, se dit-il. La bouche à moitié pleine de mie de pain, il redressait la tête vers Sydonnie qui était revenue dans la pièce.

—«Do'mi' ichi ? "Gulp, avalant sa bouchée." Oui, je veux bien... mais ta mère ?»

La femme semblait ensuite surprise de la présence de quelque chose, le regard de Chris balayait alors l'endroit, jusqu'à ce que la main de Sydonnie attrape un morceau de papier. La femme lisait ensuite à haute voix ce qu'il y était écrit, Chris en profitait alors pour arracher de nouveaux morceaux de pain grâce à ses crocs. Un bal ? L'homme manqua de s'étouffer alors qu'il toussait, en entendant tout cela. La regardant, il relevait un sourcil, un peu étonné après avoir entendu ce qui venait d'être prononcé, et un peu plus de la question de Sydonnie. Evidemment, Chris n'était jamais allé à un bal, il était bien sûr aller à des fêtes, mais ça se résumait généralement à une taverne ou un feu de camp. Il n'y avait rien de noble là-dedans, il avait encore moins danser, pas sobre en tout cas.

«Moi, un bal ? Tu m'as vu ? Je n'ai même pas vécu près d'un château souverain, alors non, ce n'est pas le genre de fête que je fréquentais. Tu risques de t'amuser, enfin, je crois... Peut-être pas en fait !»

L'homme rit alors alors qu'il finissait le pain qu'il avait emprunté, il s'amusait déjà de la femme en l'imaginant aller dans ce genre d'endroit. Ce n'était clairement pas le genre de femme à s'habiller de façon complètement féminine et se faire passer pour une vraie femme le temps d'une soirée. Il riait donc, se fichant un peu d'elle, elle qui semblait tellement apprécier ce baron, il était sûr qu'elle y aille. Pour se moquer un peu plus, il venait poser une main dans les airs, au niveau de sa taille, tandis que l'autre était bien plus haute, près de son torse. Il commençait ensuite à tourner légèrement sur lui-même, imitant une danse classique qu'il faisait avec une femme imaginaire. Ses pas étaient assez maladroits, pourtant, il semblait assez doués malgré les apparences et l'expérience qu'il n'avait jamais eu. Dansant alors quelques instants, il s'arrêta de tourner juste à côté de la femme en rigolant, déposant une main sur l'arrière de sa hanche, il souffla ensuite, calmant ses rires.

«Ahh ! C'est dommage, je vais manquer ça, te voir dans une robe serrée, à danser avec un inconn-... Hm.»

Son regard se trancha aussitôt qu'il réalisait ce qu'il venait de dire, les informations venaient se regrouper une à une dans sa tête. Un bal. Une superbe femme dans une robe. Un baron excité du... bulbe. De l'alcool. D'autres inconnus. Effectivement, tout ça n'avait rien de bon, Chris n'était pas du genre jaloux, pourtant, cela faisait beaucoup de circonstances qui ne se mêlaient pas bien ensemble. Le sourire et les rires de Chris avaient été troqués par des sourcils froncés et des lèvres retroussées, il n'était pas certain que c'était une bonne idée finalement.

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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyMer 1 Mar 2017 - 10:56


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



Chris me faisait rire, il semblait affamé et le pain n’était visiblement pas de trop. Lettre en main, je l’avisais avec une tendresse que je ne me connaissais pas, peut-être devrais-je prendre le temps de faire cuire quelque chose d’autre… Enfin, pour sa santé, il valait mieux pour lui que je ne m’essaie pas à la cuisine trop complexe. Chauffer de l’eau était déjà particulièrement complexe pour moi, du moins, j’étais surprise de réussir cette épreuve sans brûler, ou renverser quoi que ce soit. Doucement, je m’étais dirigé vers le feu de cheminée, récupérant justement le récipient d’eau désormais chaude, déversant le liquide dans deux tasses que j’avais préalablement sorti d’un meuble en bois. Je m’étais doucement retournée vers lui devant son interrogation au sujet de mère.

- « Ne t’inquiète pas, elle pique plus qu’elle n’est véritablement méchante. »

Mère avait déjà vu de nombreux collègues, que ce soit des miliciens que j’appréciais ou non, je lui avais même déjà ramené un homme ensanglanté. À l’époque elle m’avait apporté de quoi réaliser le minimum de soin, puis avait disparu préférant ne pas participer à quoi que ce soit m’impliquant. Voir Chris dormir ici ne devrait donc pas poser de problème, du moins, ce n’est certainement pas à lui qu’elle ferait des reproches, non l’apparence devait toujours être plus forte. Ainsi, jouant sur l’effet de surprise de son absence, j’étais certaine que tout ce passerait bien. Ouvrant un récipient posé que le coin de la table, j’avais récupéré des plantes que j’avais directement mises dans les deux tasses. Elles avaient des vertus apaisantes, permettaient de lutter contre le stress et l’angoisse. Au fond, il s’agissait de mon infusion préférée, mais depuis le décès de l’ami de mère qui nous fournissait il était devenu complexe d’en récupérer. Je n’avais pas le temps de sortir en extérieur pour ça, mère me le rappelait suffisamment.

Un sourire amusé, j’avais fini par éclater de rire en voyant faire Chris, lui qui ne souhaitait pas m’accompagner au bal, il se débrouillait largement mieux que moi en danse. De toute façon, j’avais dans l’idée de refuser l’invitation, il était hors de questions que je porte une robe, que je danse ou encore que j’impose à mon corps cette chose atroce qui nous compresse les côtes et nous empêche de respirer. Non, vraiment ma décision était prise. La main de Chris sur ma hanche me fit sourire, sans pour autant stopper mon rire, qui s’amplifia quand monsieur semblait laisser entrevoir un soupçon de jalousie
.

- « Tu risques de manquer tellement de choses » murmurais-je, essayant de calmer mon rire.

Lentement, j’avais secoué la tête de droite à gauche, m’éloignant de Chris dans une espèce de petit tourbillon raté pour venir récupérer les deux tasses chaudes. Je lui en avais tendu une, conservant l’autre. Mon rire venait enfin de se stopper, mais mon regard lui semblait encore particulièrement amusé. Malgré le temps que l’on passer ensemble, j’avais toujours autant de mal à réaliser qu’il était banni, que j’étais milicienne et que tout ne serait pas toujours aussi agréable, que cela ne pouvait simplement pas durer indéfiniment ainsi. C’est d’ailleurs, la première difficulté qui ne tarda pas à pointer le bout de son nez, des pas s’approchant, montant les quelques marches puis ouvrant la porte de la demeure, une voix ne tarda pas à se faire entendre, alors qu’a première vu, une femme de dos, les bras lourdement chargés faisaient son apparition.

- « Eh bien, qu’est-ce qui te fait rire ainsi ma fille, cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas entendu comme ça. On t’entend jusqu’au dehors de la maison… Tu as décidé d’abandonner la milice , ce serait enfin une bonne nouvelle.... Si tu veux bien m’a.. »

Alors qu’elle se retourne, son regard se pose immédiatement sur l’homme qui se trouve dans sa demeure. Son comportement change presque du tout en tout, prenant l’apparence d’une femme d’affaires redoutable. Je donne un petit coup d’épaule discret à Chris, histoire qu’il vienne m’aider à prendre les paniers que mère porte à bout de bras –au fond j’avais l’impression que même sans mon petit coup, il allait lui venir en aide-. Mère nous accorde un sourire de remerciement alors que je viens poser le tout sur la table, ma tasse y comprise. Elle semble avoir de nombreux achats alimentaires et à la quantité je me dis qu’elle a dû soit négocier de nouveau contrat prometteur, soit avoir fait d’énorme progrès en négociation. Elle nous avise tour à tour semblant attendre quelque chose, j’ai du mal à réaliser qu’il s’agit en fait simplement des présentations. Naturellement, je m’empresse de le présenter.

- « C’est un collègue à toi ? »
- « Mère je vous présente heu.. » j’hésite, vrai prénom ou pas… « Eh bien, Chris je te laisse te présenter, après tout, tu es grands. Mère, laissez-moi ranger tout ça, installez-vous, prenez ma tasse d’eau chaude, juste là. »

J’affiche un sourire taquin vers lui, je lui laisse le cadeau empoisonné. Comme ça, je suis certaine de ne pas faire d’erreur, c’est à lui de savoir ce qu’il dit ou pas. Je n’étais pas très bonne dans le domaine du mensonge, il paraîtrait beaucoup plus crédible que moi. Une chose était évidente, si il se présentait en tant que milicien, il était foutu, cuit, elle ne lui laisserait aucune chance, en revanche, toute autre excuse passerait très bien à ses yeux. Je récupère le panier qu’il avait entre les mains et m’empresse de tout ranger, sans quitter la pièce principale. Je laissais les deux personnes faire connaissance, du moins j’abandonne lâchement Chris pour qu’il se dépatouille, tout en surveillant évidemment. Mère récupère ma tasse, s’installe sur une chaise et boit une longue gorgée, avisant de haut en bas, l’homme qu’elle ne connaît pas. Elle semble l’analyser et penche légèrement la tête sur le côté, comme à chaque fois qu’elle réfléchit. Elle ne tient finalement plus et se lance dans son interrogatoire, digne de la plus grande des enquêtrices.

- « Alors, mh, Chris c’est bien ça ? Vous n’avez pas de nom de famille ? Que faites-vous dans la vie ? J’espère que vous n’êtes pas un de ces miliciens ratés ? Je ne me souviens pas vous avoir vu dans Marbrume, la ville est grande, je ne vois pas tout le monde je vous l’accorde.. Vous êtes originaire de la ville, ou d’une autre peut-être ? J’espère que vous n’êtes pas un mercenaire comme Arahaël. Mercenaire, ce n’est pas pire que milicien, mais quand même. Mes deux enfants sont des incompétents quand à choisir leurs avenirs professionnels. »
- « Mère… »
- « Eh bien quoi, j’ai bien l’intention de connaître ton ami, toi qui me reproches toujours de ne pas m’intéresser à ton quotidien. D’ailleurs, ton ami le baron est passé, il a déposé une lettre d’invitation pour un bal qu’il organise, elle est juste là.»
- « J’ai vu. Justement Chris venait de me proposer de m’accompagner. J'ai accepté évidemment.»

J’avais lancé un regard dépité vers Chris, implorant dans mes yeux un pardon que j’espérais obtenir rapidement. Terminant mon rangement, j’étais venu me laisser tomber sur une chaise, proche de l’homme. Je le laissais prendre la parole, peut-être qu’il aurait finalement plus de succès que moi quand à la réussite de cette conversation, de toute manière, elle attendait des réponses et plus il en dirait à son sujet, plus il aurait l’espoir de la voir cesser cet interrogatoire ridicule.



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyJeu 2 Mar 2017 - 2:43
Comme souvent lorsqu'ils étaient seuls, l'ambiance était aux rires, à l'amusement, aux taquineries et plus encore. Et là encore, pendant un moment, ça ne manquait pas, les rires de la femme et de l'homme résonnait légèrement dans les alentours. Jusqu'à ce que ceux de l'homme s'arrêtent subitement, lorsqu'il réalisait qu'elle allait être dans ce genre de tenue, dans ce genre d'endroit. Il avait maintenant un visage un peu douteux, s'imaginant divers scénarios qui rapidement, il préférait oublier, se re-concentrant sur la femme qui tournoyait. Sydonnie lui tendit une tasse d'eau qu'il eut à peine le temps de goûter, se brûlant les lèvres en passant, les pas près de la porte vint l'arrêter. Chris déposa alors aussitôt le récipient sur la table la plus proche, comme s'il cachait l'oeuvre d'un délit. Il avait été surprit par le bruit, extirpé de ce moment de bonheur qu'il partageait avec la femme.

La voix d'une seconde femme fit réagir sa partenaire qui, aussitôt apercevant sa mère, se dépêcha tout comme Chris de s'approcher. La femme avait les bras plein à craquer de colis divers et variés, que les deux n'hésitaient pas à charger dans leurs bras à leur tour pour la délester. Le banni ne dit rien, laissant les deux femmes parler, il avait le visage plutôt neutre, tentant de faire bonne impression pour une première fois. Il ne faisait ni la tête ou n'était ni trop souriant, il se contenta d'aider la mère jusqu'à ce tous ce qu'elle portait soit déposé à l'intérieur de la maison.
Alors que Sydonnie tentait de faire les présentations, elle se ravisa visiblement, laissa aux soins de Chris de s'en occuper, et lui adressant un sourire mesquin. Finalement, ça ne le dérangeait pas tellement, c'était sans doute mieux ainsi après tout, de cette façon, il pourrait choisir ses mensonges et s'y retrouver plus facilement.
Une fois que tout était rangé, Sydonnie donna la tasse qu'elle avait préparé, et tout aussi naturellement, Chris donna la sienne à la femme dans un léger sourire, sans vouloir trop en faire. Lorsque tout était enfin en place, la mère sur sa chaise, Sydonnie d'un côté de la pièce et Chris de l'autre, au milieu, comme s'il passait un examen ou un interrogatoire, la femme relâcha son flot de questions. Chris semblait prendre cela assez au sérieux, les bras croisés sur son torse, il regardait la femme assise, dans cette position, il avait bonne allure, grand et solide malgré un visage peut-être à la mine faible.

Son nom, sa profession, son lieu de vie. Tout ça était des questions qu'il avait déjà repassé plusieurs fois, il avait déjà crée plusieurs identités, ce n'était clairement pas ce qu'il manquait. Pourtant, pour cette fois, il ne devait pas piocher dans quelque chose qu'il avait déjà pré-fait, non, il devait tenter d'être un minimum admirable. Peut-être de cette façon la mère de Sydonnie laisserait plus de crédits à sa fille lorsqu'il était présent, ou peut-être se fichait-elle de ses relations, il verrait bien. Alors qu'elle parlait, Chris eut le temps de réfléchir, à trouver une identité qui conviendrait parfaitement à cet instant. L'astuce était toujours de mélanger le vrai et le faux, il fallait toujours être certain que ses mensonges n'étaient pas vérifiables sur le moment même. Et plus encore, si des questions étaient poser, il fallait savoir y répondre, donc en savoir un minimum sur le sujet sur lequel il mentait. Le mensonge était tout un art qu'il avait commencer à réellement pratiquer depuis son bannissement, que ce soit lors de transactions avec des marchands ou à la rencontre de miliciens. Tout était bon pour survivre après tout. Chris s'éclaircit la voix avant de lui répondre dans un ton plutôt sérieux, il n'hésitait à aucun moment sur ce qu'il disait, ne révélant aucune faille.

—«Je m'appelle Christopher Duprès, et non, je ne suis pas dans la milice il adressa un regard joueur envers Sydonnie je suis architecte, artisan et bûcheron quand le temps le nécessite. Effectivement, je ne suis pas de Marbrume, je suis originaire d'Estaing, loin d'ici donc.»

D'après lui, il s'agissait d'une bonne présentation, il avait effleurer la vérité et même touché du doigt, et c'était donc la meilleure façon de mentir. Il pratiquait aussi ces métiers, mais plutôt dans l'autre ordre, il était bien bûcheron et artisan, mais il n'y connaissait pas tant que ça en architecture, il savait tout juste construire des maisons. Quant à Estaing, il connaissait le village, il y était déjà passé, et il pourrait donc répondre sans trop de problème sur des questions concernant cet endroit. Chris était plutôt confiant en lui quant à la direction que prenait cette conversation, jusqu'à ce que le mot "bal" soit prononcé. Tournant alors le regard vers la femme il fronçait un sourcil tandis que l'autre se relevait doucement, inquiet, interrogatif et un peu incompris.

«Ah.. ah oui, j'ai fais ç-... ? Oui, oui bien sûr. Je pense que lui faire porter une robe, un corset et des chaussures à talons lui changerait de cet habit de milicien qu'elle porte beaucoup trop. Elle doit apprendre à être dans un autre monde que celui des soldats. Vous ne pensez pas ?»

Cette fois, il se retournait vers la mère, dans un sourire qu'il voulait machiavélique pour Sydonnie, sa vengeance avait été immédiate, quoi que assez légère. Après tout, il serait assez logique qu'elle devait porter une robe, mais le faire remarquer lui vaudrait probablement de nouvelles remarques. C'était donc une vengeance assez légère comparé à l'obligation à aller à un bal, quelques réprimandes auxquelles elle était déjà habitué n'était pas grand chose. Chris finit ensuite de déposer son regard sur Sydonnie, ainsi qu'une main sur son épaule, une main qui paraissait amicale et pour bien souligner de quoi il parlait à la mère. Mais cette main se voulait aussi douce et tendre, autant il aimait l'embêter, autant il aimait l'avoir près de lui.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 2 EmptyJeu 2 Mar 2017 - 16:53


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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Installée sur la chaise, je ne savais pas trop quel comportement adopté. Plutôt passive sur le moment je laissais la conversation suivre son cours, écoutant avec attention les paroles de celui que j’avais invité dans ma demeure. Je devais mémoriser ses mensonges, pour être en mesure d’avoir la même version que lui, si mère approfondissait davantage le sujet. J’avais accordé un sourire à Chris, pour le remercier pour sa tasse, mais aussi pour le remercier d’être là. Mère semblait encore l’analyser, écarquillant des yeux de plaisirs, visiblement satisfaite par le métier du jeune homme, elle jouait des doigts sur la table, les yeux pétillants d’une nouvelle intensité, elle avait visiblement quelque chose en tête. Je m’étais lentement relevée, pour récupérer une nouvelle tasse, préparant une nouvelle infusion. Revenant vers les deux personnes, j’avais déposé la tasse chaude devant Chris, lui accordant un nouveau sourire. Je n’avais de toute manière pas le temps de placer une seule phrase, mère repartait dans son interrogatoire :

- « Oh, mais que c’est intéressant. Pour une fois que ma fille me ramène quelqu’un digne d’intérêt, cela en devient presque suspect. J’espère que vous ne passez pas votre temps avec des énergumènes louches, vous êtes fréquentables au moins ? » Elle avait fait une pause, cherchant certainement à provoquer, à tester un peu l’homme avant de reprendre dans un sourire qui sonnait un peu faux « Je plaisante.. Enfin peut-être pas. J’ai l’habitude de la voir passer du temps avec le petit peuple du bas quartier, vous comprenez… Il y aurait tellement de commerçants beaucoup plus appréciables pour des conversations, vous ne trouvez pas ? »

Mes yeux s’étaient écarquillés sous la surprise, alors que je manquais de m’étouffer avec la gorgée que je venais d’avaler. Elle n’avait vraiment plus aucune limite. J’avais lâché un soupir bruyant, qui m’avait octroyé le droit d’obtenir un regard noir de sa part, elle ne devait pas juger ce comportement agréable. Cela tombait bien, ce n’était pas le but de la manœuvre. Mes lèvres s’étaient entrouvertes, mais elle avait de nouveau repris le monopole de la parole, préférant revenir sur le sujet du bal. Sujet qui l’intéressait visiblement beaucoup plus.

- « Je suis complètement en accord avec vous très cher. Ma fille ne sait rien faire de ses doigts, l’entretien de la maison lui échappe complètement, la cuisine n’en parlons pas… Mais je pense que le pire de tout, c’est sa façon de se mouvoir dans une robe, un corset ou avec des chaussures dignes d’une dame. Vous savez que quand, elle était petite, Sydonnie passait son temps à se battre dans la boue. Vous avez bien du courage de vous proposer pour l’accompagner. Je suis heureuse qu’une personne parvienne à la supporter. Elle n’a vraiment pas été facile à éduquer. Avez-vous été un enfant évident, vous ? Vos parents sont-ils encore avec vous ou vous avez eu le malheur de les voir rejoindre nos divinités ? »

Une nouvelle fois, j’écarquillais les yeux. Chris qui commençait par aller dans le sens de mère, certainement pour ce faire bien voir et elle qui évidemment en profitait pour me rappeler à quel point j’étais insignifiante et une honte pour sa petite personne. Inévitablement, j’avais plongé mon regard dans ma tasse, alternant entre l’envie de m’emporter et celle de me faire petite pour ne plus qu’on me voit. Chose qui devrait être simple, au vu du peu d’intérêt que mère portait à ma présence. Finalement c’était plutôt la première option que ma réponse sous-entendait :

- « Généralement mère, on attend qu’une personne ne se trouve pas autour de vous pour l’attaquer. C’est comme ça que font les grandes dames non ? Jouer de la plus grande qualité que vous avez, l’hypocrisie.» je ponctue ma phrase par un large sourire forcé. « Si vous le permettez, je pense faire visiter l’étage à Chris, histoire de pouvoir discuter de manière privée et de nous organiser pour le bal. »
- « Oh, ne soit pas désagréable ma fille. Chris, j’étais enchantée, vous vous joignez à nous pour le repas ? Je serais ravie de faire plus ample connaissance.»

Mère semblait avoir elle aussi d’autre chose à faire, elle s’était déjà relevée inclinant poliment la tête vers notre invité qu’elle avait l’air d’apprécier, puis c’était engouffré dans le petit couloir. J’avais fait de même, enfin sans incliner la tête, tendant une main vers Chris pour le convier à me suivre vers l’étage. Lentement, j’étais montée, ouvrant une des premières portes amenant à ma chambre. Elle était ni trop spacieuse, ni trop petite, un tapi en peau sur le sol, une lourde armoire bois avec de multitude de robe que je n’ai presque jamais mis, un bureau avec des feuilles de notes donnant un aspect un peu bordélique, mais ce n’est pas tout ça qu’on voyait le plus. Non, ce qui attirait l’attention était ce grand lit, celui où je rêverais de passer ma vie et peut-être l’épée qui semblaient d’une très bonne qualité accrochée au mur, entre différentes peintures de la nature, de la forêt. Une unique peinture de famille est présente proche du bureau, représentant ma mère, mon père, mon cousin Arahaël et puis moi évidemment. Refermant la porte dernière Chris, j’avais affiché un sourire gêné, bien que je trouvais que cette rencontre s’était très bien passée. Mieux que ce que je pensais en tout cas.


- « Je suis désolée pour le bal, je pensais changer le sujet de conversation et finalement, c’est l’unique chose à laquelle j’ai pensé… Mais au fond, ce n’est pas une si mauvaise idée si ? Je veux dire… Un bal masqué, c’est l’occasion de passer un moment qui change de l’ordinaire ensemble… Non.. Je comprendrais si tu ne veux pas m’accompagner, je trouverai quelque chose à dire à mère… D’ailleurs, je trouve que tu t’en es très bien sorti. Tu m’impressionnes. »

J’avais affiché un nouveau sourire tout en m’adossant à la porte, observant attentivement mon interlocuteur. Pour une première journée en ville, je trouvais qu’il s’en sortait très bien, plus que ça même. Haussant lentement les épaules, j’avais cru bon de rajouter.

- « Alors tes premiers instants dans la magnifique ville de Marbrume ? »


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