Marbrume


Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez

 

 La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyDim 19 Mar 2017 - 1:44


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



- « Exactement, tu sembles avoir fait très bonne impression sur notre cher monsieur Dupres, à croire que vous n’avez pas dû passer suffisamment de temps ensemble. » Elle fit une pause affichant un sourire des plus provocateur « Vous ne l’avez pas encore vu rentrer couverte de sang, vous ne l’avez pas encore vu traquer des bannis. Participer à ces jeux stupides, de celui qui tue le plus d’ennemis du royaume. Oh non, vous ne l’avez pas vu revenir couverte de marque de fouet pour avoir osé tenir tête à son supérieur. » un sourire plus loin, elle avisa l’homme de son regard froid, jugeant celui-ci avant de poursuivre « Mon cher monsieur, ma fille n’a rien d’une femme, elle est simplement animé par des pulsions et par la volonté de refaire le royaume, de le changer pour le faire devenir en un lieu où il fait bon vivre. Ma fille est une crétine insouciante et si elle me ressemblait, croyez-moi qu’elle sera déjà en lien avec une personne haute placée. »

Mes yeux clairs s’étaient instinctivement déposés sur mère, dont les rictus démontraient des signes d’agacement important, signe qui n’avait pas pu être provoqué par une seule parole maladroite de Chris. Mes lèvres s’étaient instinctivement ouvertes puis refermées. Pinçant ma lèvre inférieure, j’avais pris le temps de déglutir bruyamment devant l’ambiance qui venait soudainement de s’alourdir. Si moi j’étais capable de faire abstraction de tout ça, je doutais fortement que Chris en soit encore capable. Volontairement, je ne m’étais pas emportée, camouflant la peine que mon unique parent venait de m’infliger, cachant ce poignard qui venait d’entailler ma poitrine avec une force sans pareille. Un fin sourire de façade était venu s’infiltrer sur mes lèvres, alors que tout en me relevant je venais attraper le plat de légumes parfaitement découpé. J’avais laissé un silence s’installer, avant de venir le briser, d’une voix pleine de légèreté.

- « Maintenant que nous avons réussi à mettre l’ambiance à son plus haut niveau, je pense que nous devrions manger ce délicieux repas. Merci, mère d’avoir pris de votre précieux temps et de nous faire l’honneur de votre présence. Je vois que vous avez toujours les bons mots. » Mon regard s’était ensuite déposé sur Chris, inclinant doucement la tête comme pour apaiser la situation. « Mère n’a jamais su choisir les bonnes paroles pour illustrer ses propos. Elle trouve d’ailleurs que tu as l’air d’être une personne avec un avenir très intéressant

- « Mh, ça, c’est bien vrai. » s’empressa de reprendre mère qui semblait prendre conscience qu’elle avait été trop loin « Je m’excuse, mes paroles ont dépassé ma pensée. Je me fais juste beaucoup de souci pour mon unique fille, je suppose que vous êtes en mesure de le comprendre. Elle passe presque tout son temps en extérieur, à affronter les bêtes, les bannis et quand ce n’est pas une menace extérieure, c’est les hommes de la milice qui l’a maltraite. C’est une honte. »

Toujours debout, je n’avais pris le temps de servir du vin dans chaque verre, aucun grand cru, ni de saveur particulièrement envoûtante. Ce n’était qu’un vin commun, comme l’on en trouve beaucoup ici, personnellement, je ne le trouvais ni bon ni mauvais. J’étais ensuite venue récupérer les derniers éléments sur le feu, afin de venir servir dans les assiettes une caille chacun, des légumes, des œufs, de quoi remplir les estomacs et faire les taire les différentes personnes. En passant derrière Chris, pour aller jusqu’à mère et la servir, j’avais laissé mes doigts frôler le haut de son dos, puis de la même façon j’étais revenue m’installer. J’ignorais si mère essayait simplement de se rattraper ou si elle était sincère dans ces paroles, au fond je n’avais qu’une envie qu’elle cesse d’employer le mot banni.

- « Bien, nous devrions manger avant que ce soit froid…. »
- « Oh ne soit pas déplaisante, nous pouvons manger et discuter. Je suis certaine que monsieur Dupres à énormément de choses à nous apprendre. Alors, mon cher, vu votre âge, vous devez avoir des enfants ? Des petits enfants peut-être ? À moins que vous soyez plutôt solitaire, à préférer une bonne lecture au coin d’un feu ? Oh non, laissez-moi deviner vous êtes un acharné dans le travail, vous avez la tête pour ça. »

J’avais manqué de m’étouffer avec les dernières paroles de mère, cette fois, je n’en doutais plus une seconde, elle avait un don pour aborder les sujets inabordables. Toussant à plusieurs reprises, j’avais mis ma main devant mes lèvres, me raclant la gorge, buvant une longue gorgée, rien n’y faisait, le morceau de pain que j’avais avalé pour me détendre était véritablement en train de me tuer. Après plusieurs secondes de toux, j’avais fini par me calmer, reprenant une gorgée, faisant un petit signe pour signifier que tout allait bien.

- « Et si nous laissions monsieur Dupres choisir la conversation, plutôt que de lui donner l’impression de subir un interrogatoire ? D’ailleurs, mère saviez-vous que monsieur Duprès est un très bon chasseur. »
- « Oh.. Heu, oui, oui bien sûr… Que vous voulez vous savoir mon cher ? Nous n’avons rien à cacher dans notre famille. Un chasseur vous aimez la nature alors ? Comme je vous comprends

J’avais décalé légèrement mon pied de façon à toucher celui de Chris, je lui avais offert un large sourire afin de détendre définitivement l’ambiance. Il était évident que tout ne se passait pas comme je l’avais prévu, mais je ne cessais de me répéter que cela aurait pu être bien pire. J’avais pris mes couverts afin de découper des morceaux de la viande, de porter le tout à ma bouche et de mastiquer lentement. Je ne doutais pas une seule seconde que Chris allait avoir beaucoup de choses à dire sur tout ça, j’espérais simplement qu’il allait réussir à garder son calme et non s’emporter. Au fond, j’avais l’impression de ne pas le connaître suffisamment pour anticiper sa réaction, calme, pas calme, silencieux, pas silencieux, je n’en savais rien… Instinctivement comme pour me répondre à moi-même, j’avais simplement haussé les épaules, attendant simplement.


© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyLun 20 Mar 2017 - 18:06
La discussion autour de la table était bien trop étrange, passant d'un extrême à l'autre. Chris s'était demandé si sa mère n'était pas tout simplement malade pour que tantôt l'agresser et tantôt aller dans son sens. Car c'était exactement ce qu'elle venait de faire, insulter sa fille de la sorte en face d'un étranger n'était en rien digne d'une mère. Le visage de l'homme s'était renfrogné, ne supportant visiblement aucun des mots qui arrivaient à sortir de cette bouche. Comment quelqu'un pouvait être aussi perfide envers sa propre chair ? Si Sydonnie n'était pas venue calmer l'ambiance qu'ils avaient installés, probablement que Chris aurait répondu et cette fois sans faire aucune manière civilisée.
Mais de nouveau, ça n'allait visiblement pas mieux, la mère insistait sur le sujet précis qu'il venait d'éviter, comme une sangsue. Elle ne semblait pas comprendre que lorsqu'un sujet était évité, c'est qu'il y avait une bonne raison, mais celle qui voulait se dire avec le plus de manières semblait être la moins raffinée des trois personnes. Si cette femme n'était pas la mère de Sydonnie, probablement aurait-il déjà explosé pour lui dire ce qu'elle méritait.

Grâce à la milicienne, la conversation s'était calmé encore une fois, elle lui avait permit de poser lui-même la discussion, ce qui allait probablement aider. Quoi qu'au final, après tout ce que venait de débiter la femme, il devait se forcer de ne pas essayer de se venger. Car des sujets, il en avait, mais c'était bien plus dans l'optique de pousser la femme dans ses retranchements et lui faire cracher le mal qu'elle venait de dire de sa fille. Mais rien de tout ça ne pouvait sortir d'entre ses lèvres, il se devait d'être respectueux envers sa mère, car il s'agissait après tout de sa famille, mais s'il comptait revoir sa tendre, être en bon terme était un début.

L'homme se contenta alors au début de découper les aliments qui se trouvaient de son assiette, tranchant avec force viande et légumes. Il intériorisait sa colère envers la femme afin de calmer son esprit et lui permettre de trouver un sujet convenable. Un sujet qui pourrait durer tout le dîner pour ne laisser aucune chance à la mère de changer de sujet et de relancer son venin. Au moins, elle semblait aimer parler, beaucoup parler, ce qui l'aiderait, lui qui n'était pas du genre à éterniser les conversations et aller droit au but, elle semblait savoir faire la conversation seule. Après quelques instants à réfléchir avec lui-même, Chris releva le regard vers la femme, puis Sydonnie.

—«Que faites-vous comme travail exactement ? Sydonnie m'en a parlé mais ça m'avait l'air passionnant, je voulais en savoir plus.»

Le banni se contenta de lui adresser le même sourire qui s'était affiché sur ses lèvres, un sourire sans émotions, simplement là pour faire acte de présence. Avec sa question, Chris était certain d'avoir lancé la femme dans une discussion qui durerait bien longtemps. Ce genre de personne semblait être de l'acabit à aimer de parler de soi, quand on lançait un sujet dans leur sens, ces personnes pourraient en parler pendant des heures. En quelque sorte c'était le but de Chris, faire passer le dîner de façon ni gênante, ni énervante. Peut-être qu'il serait ennuyant, mais au moins, il n'y aura aucun silence embarrassant ni aucune tensions, il lui suffisait juste de la laisser parler jusqu'à ce qu'ils aient finit de manger.

Par ailleurs, l'homme commença à piquer dans son assiette afin de commencer à mâcher le mélange de viandes et de légumes. Mastiquant la bouche fermée, Chris jeta un regard vers la femme puis vers Sydonnie, s'assurant que tout allait bien, qu'il n'avait pas commis de bourdes. Après plusieurs bouchées, il se disait que si sa mère n'était pas agréable, elle savait au moins cuisinée. Manger de la viande cuite de cette façon ainsi que des légumes n'étaient pas impossible pour Chris, dans certains coins du Royaume il existait encore de petites auberges. Mais ce n'était jamais très ragoûtant, rien ne vaut une mère qui cuisine pour sa fille et pour un homme qu'elle essaie d'impressionner. L'homme dévora assez rapidement ce qui se trouvait dans son assiette, sans pour autant paraître pour un sauvage, il avait seulement un grand appétit et ses dents découpait rapidement les aliments. Une fois finit, il feinta de passer sa main sous la table pour remettre sa botte, mais glissa sa main contre la cuisse de Sydonnie, la caressant avec tendresse. Simplement pour lui adresser de douces caresses et la rassurer si jamais elle semblait tendue, il lui envoya aussi un sourire sincère, plein d'affection.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyLun 20 Mar 2017 - 23:15


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



L’ambiance était lourde sans pour autant être véritablement pesante, je m’appliquais tant bien que mal à maintenir le bateau à flot, à conserver un sourire, à essayer de détendre mère et Chris. Je n’étais pas aveugle, je voyais bien mon compère bougonner, s’enfermer dans son silence, dans son alimentation. J’essayais vainement de ne pas donner des éléments qui pourraient alimenter le conflit silencieux qui se jouait sous mes yeux. J’évitais de montrer mon désarroi, ma tristesse devant le comportement d’une mère qui ne cessait de me décevoir. À mon tour, je me concentrais sur mon assiette, bien trop copieuse pour moi, pourtant je découpais morceau par morceau, mâchant lentement la bouche fermée pour éviter tout bruit gênant. J’alternais entre les légumes, puis la viande, puis les œufs et discrètement je venais piquer les aliments crus coupés en fine lamelle, c’était mon petit truc à moi, la chose que j’aimais plus que tout, peut-être même plus que la confiture. Je laissais la crudité croquer sous mes dents, un peu moins discrètement, retenant un petit soupir de contentement. Je lançais des regards discrets, mais réguliers vers celui que j’avais invité dans ma demeure. D’autant plus quand il avait enfin pris la parole pour poser une question à mère. La lancer dans ses activités n’était pas une mauvaise idée en soi, cela allait lui permettre de se montrer, de se mettre en avant comme elle aime tant faire. D’un autre côté, j’avais eu l’espoir de vivre un repas différent et je ne pus m’empêcher de laisser transparaître ma déception. Un peu maladroitement, j’avais fait tomber un couvert sous le regard réprobateur de celle qui m’avait donné la vie, lentement, en prenant tout mon temps j’étais venue le ramasser pour éviter d’entendre les paroles d’une femme se mettant continuellement en avant, me donnant cette impression d’étouffement d’inexistence.

- « Eh bien mon cher » avait-elle commencé, signe que le dialogue allait être long, j’en soupirais d’avance « Je suis la propriétaire de plusieurs petits commerces de la ville… J’apporte un soutien financier au commerce dans le besoin. Je vais aussi proposer le commerce à un cercle de connaissance que mes parents ont battis, un véritable réseau. » Je connaissais l’histoire par cœur et je ne pouvais m’empêcher de faire semblant de le réciter moi-même. « Il ne faut pas s’y méprendre, je n’achète pas que les commerces, je viens apporter un soutien, que ce soit en dénichant des clients, et en échange j’obtiens à mon tour des services. C’est un échange de bon procédé en soi. »

Elle s’arrêta un instant et prit le temps de boire une gorgée de son verre de vin. Je n’avais pas pu m’empêcher de la dévisager, s’il y avait bien chose qu’on pouvait lui laisser, c’était qu’elle avait ce don pour parler. Oui, mère captait toujours l’attention, si bien qu’on en oubliait presque les autres personnes nous entourant. Enfin, ce n’était pas vraiment mon cas, mon centre d’intérêt était tout trouvé et ce n’était absolument pas mère, mais bien le décryptage des traits qu’exprimer le visage de Chris et parfois naïvement, j’affichais un sourire un peu flou, trahissant mes pensées. Discrètement, j’étais venue trouver la main de Chris, celle qui se trouvait sur ma cuisse, cherchant le réconfort de ses doigts, de sa présence, cherchant peut-être aussi à le rassurer. J’ignorais si la question qu’il avait posée à mère était réellement intéressée ou justifiée par l’envie de fuir la conversation. Au fond, le savoir ne m’apporterait pas grand-chose. Mère avait repris la parole poursuivant, me laissant bien dubitative :

- « C’est bien pour ce réseau que vous m’intéressez mon cher monsieur. Imaginez la joie que vous pourriez me faire et l’honneur que cela représenterait pour moi d’avoir un architecte dans mes liens… Le dernier ayant malheureusement disparu suite à une attaque de fangeux. »
- « Ça suffit. » Grognais-je soudainement. J’étais la première surprise de ma réaction. « Comment pouvez-vous parler d’un être humain comme ça ? Comment pouvez-vous parler de remplacement ? C’est si simple pas vrai pour vous. De remplacer simplement une personne. »
- « Enfin Sydonnie… »
- « Non ça suffit. »

Sous l’impulsion, j’avais du serrer beaucoup plus fortement la main de Chris, sans même forcement m’en rendre compte, avant de relâcher mon emprise pour me relever. Le repas était de toute manière terminé, d’un bref regard je vérifiais que Chris avait fini aussi, dans le pire des cas il était simple d’emporter avec nous de quoi grignoter.

- « Sydonnie ? »
- « J’ai dit non » ordonnais-je de nouveau « Le repas est terminé, je vous aide à débarrasser et ensuite nous disposerons. Vous comprendrez, j’en suis certaine que je ne vous demande pas l’autorisation. »
- « Mais… Mais… J’ai fait une tarte.. »
- « Eh bien vous n’avez cas la manger. »

Mère venait de perdre la face, visiblement choquée par se vent de rébellion que je ne m’étais jamais permis d’avoir jusqu’à présent, mais là c’était trop. Trop pour moi, trop pour les morts que j’avais vues, trop dur de ne pas réagir quand elle parlait d’humain comme de vulgaires pions. Elle ne se rendait pas compte des événements, elle ne prenait même plus en considération la souffrance de ceux n’ayant pas la chance de vivre plus ou moins à l’abri. Pourtant, cela n’avait pas toujours été notre cas. Habillement, je m’empressais de débarrasser, de rassembler les aliments dans un plat, les objets sales de l’autre, disposant le tout dans un bac d’eau déposé un peu plus loin dans un coin de la pièce. Je n’avais pas réellement osé regarder Chris, ni m’attarder sur son expression… Je m’étais emportée, j’avais perdu ma patience légendaire… Et… Je culpabilisais. J’avais dû l’effleurer en rangeant, afficher un faible sourire. Mère avait abandonné sa chaise, pour venir s’installer lourdement dans le fauteuil proche du feu, visiblement dépassé, dépité par tout ça. Elle ne parlait plus, ne souriait plus, le masque était tombé, elle ne supportait pas se faire dominer. J’étais finalement venu trouver le regard de Chris, cherchant une confirmation dans l’idée de me suivre à l’étage. Peut-être souhaite-t-il rester, qui sait ? Même si j’en doutais un peu.

Abandonnant mère dans son silence, dans sa réflexion, j’avais finalement monté les marches, jetant un bref regard pour m’assurer que mon complice était toujours bien derrière moi. « Je suis désolée… » Murmurais-je, proie au doute. Je savais que j’avais dépassé les limites, que j’avais manqué de respect à celle qui nous avait offert un délicieux repas. Pourtant je ne parvenais pas à m’apaiser. C’était vraiment une drôle de journée qui était en train de s’écouler. Une fois à l’étage, je n’avais toujours pas affiché un sourire, tourmentée entre ma conscience et ma loyauté vis-à-vis de celle qui m’avait offert la vie. Poussant la porte de ma chambre, de mon petit cocon de bien-être, je me pressais d’y rentrer cherchant à retrouver le confort, le lieu de sûreté qu’elle représentait à mes yeux, en vain. J’avais laissé le choix à Chris de fermer la porte derrière lui, ou de la laisser ouverte, pour moi cela n’avait que peu d’importance, mère allait sûrement partir marcher, comme à chaque fois qu’elle était sujette à une contrariété. Lui faisant enfin face, je me sentais dépassée par tout ça, malgré ça, c’est plutôt naturellement que j’étais venue trouver ses lèvres des miennes, son dos de mes mains pour l’enlacer non pas sans une certaine tendresse. C’était ma façon de vérifier que tout ceci n’était pas un mauvais rêve, qu’il était réel, que je l’avais bien présenté à mère et que sans être un véritable succès, ce n’était pour autant pas un échec non plus. Après plusieurs minutes d’échanges, de découverte, de tendresse, j’avais stoppé l’échange, sans vraiment m’éloigner de lui pour autant.

- « Excuse-moi encore… Je sais que je n’aurais pas dû m’emporter… Je ne voulais pas.. » anéantir l’ambiance ? Il fallait dire qu’elle n’était déjà de base pas forcement a son plus haut niveau. « Enfin tu as eu le plaisir de rencontrer mère… J’espère que tu n’as pas eu trop peur… »

Mes doigts glissaient le long de la colonne vertébrale de Chris montant et redescendant lentement, avec une certaine douceur. Mes yeux bleutés observaient attentivement mon interlocuteur, cherchant peut-être à jauger un peu la situation, à réussir à anticiper ses mouvements, sa pensée.


© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyVen 24 Mar 2017 - 20:23
Comme prévu par sa question, le sujet s'était orienté vers la mère de Sydonnie afin que la discussion dure pendant le repas et lui permette d'échapper à ses questions. Ce qui fonctionna en grande partie, lui avait finit, mais encore devait-il attendre les deux autres femmes avant de pouvoir quitter la table. Avec très peu d'intérêt, Chris écouta le discours de la femme qui se voulait bienveillant dans ses mots tandis, ce que l'homme trouvait très ironique. Elle ne l'était pas avec sa fille, il trouvait donc ça assez difficile à entendre, ou alors elle gardait tout son bon côté pour les autres. Peu importe finalement, tout semblait être bien ficelé, trop bien pour que cela soit entièrement vrai. Un regard lancé vers Sydonnie suffit pour voir qu'elle commençait à s'impatienter en écoutant les fins de phrases de sa mère. Et, elle explosa de colère. Rarement il avait vu la milicienne de cette façon, enfin, une fois à leur rencontre dans les bois, elle était agressive, cinglante et ne laissant aucune option.

Chris avait bien résisté à ce genre d'agressivité qu'elle lui avait lâché, car il l'était tout autant, voire bien plus grâce au côté sauvage que lui avait donné la solitude et la dureté de la nature. Mais sa mère, elle était complètement différente, les gens qui se veulent agressifs même en présence de leur famille, eux, ne pouvaient qu'avoir un masque. Un masque de malveillance, d'hostilité, mais un masque qui tombait facilement lorsqu'on lui faisait face. Pour sa mère, sûrement par peur que Sydonnie se rende compte qu'il ne s'agit là que d'une supercherie, et que sa fille était bien plus forte qu'elle, la mère abandonnait donc. Se réfugiant dans un silence après avoir tenté de reprendre le fil de la discussion sans aucun succès.
Le banni, comme à son habitude, avait laissé la conversation coulé entre la mère et la fille, s'empêchant de sourire en apercevant de nouveau une partie de la force de Sydonnie. C'était un côté qu'il aimait bien, enfin, tant que cette agressivité ne lui était pas adressé.

Toujours caché dans un silence le caractérisant, l'homme s'était levé en même temps que Sydonnie afin de l'aider à ranger. Il n'allait en aucun cas se ranger du côté de la mère, même s'il avait commencé à la cerner, il lui suffisait de lui jeter du leste, de l'intérêt, et elle semblait « dressée ». La colère de sa tendre lui avait même montré l'autre facette de la mère, qui une fois contrariée, se jetait dans un silence lorsqu'elle n'avait plus aucune autre option.
Chris avait alors aidé la femme à ranger les couverts et la viande et légumes encore sur la table afin de se débarrasser au plus de cette scène que Sydonnie pourrait trouver embarrassante. Il lui jeta un sourire, presque amusé lorsqu'ils finirent de ranger les couverts pour se diriger vers les escaliers.

Une fois en haut, l'homme avait clenché la porte derrière lui, ne voulant pas que leurs paroles se fassent entendre à l'étage du dessous. Et enfin, il laissa éclater quelques rires camouflés derrière ses lèvres souriantes, bien trop amusé par la situation.

—«Oh tu n'as pas à t'excuser tu sais, c'est amusant de voir vos deux caractères qui se ressemblent, mais chacun à l'opposé. Tu es gentille et attentionnée mais tu sais te montrer agressive, tandis que ta mère est agressive mais peut se montrer gentille, enfin, peut-être.»

Chris la serra entre ses grands bras pour l'enlacer tendrement, même si lui s'était amusé à voir cette scène sous ses yeux, ça devait être autre chose pour Sydonnie. Voir sa mère agir ainsi devant un invité devait être quelque chose, en plus de devoir vivre ça chaque jour de sa vie. L'homme la réconforta de plusieurs caresses adressées à sa peau, et d'un long baiser plein de passion, le baiser se voulait plus doux, maintenant que sa barbe était correctement taillée.
Il tira sa belle par la main en se défaisant de leur étreinte pour qu'ils rejoignent tous deux la fenêtre de sa chambre. De là, il pouvait voir que la nuit s'était définitivement installé pour la soirée, ne laissant que quelques rayons de soleil très timides au loin, qui pouvaient être devinés derrière les bâtiments.

«Bon, eh bien c'est à mon tour de passer une nuit dans ta vie. J'aimais la nuit, avant, enfin, je l'aime toujours, mais c'est assez... difficile, tu t'en doutes. S'approchant un peu plus de la fenêtre, il plaquant presque son visage contre le verre, il pointa du doigt le ciel. Par exemple, le soir, je regarde les étoiles pour m’entraîner à me repérer. Un homme qui était passé dans mon village il y a plusieurs années m'avait enseigné cette technique, et honnêtement, je n'aurais jamais pensé que ça me serait utile maintenant. Et puis, la nuit, c'est calme, paisible... parfois en tout cas.»

Il tourna le visage pour lui adresser un sourire détendu, il avait complètement changé de sujet pour lui mettre de nouvelles idées en tête. Pour qu'elle oublie la scène passée et qu'elle ai la tête à autre chose. De ses mains, il déposa quelques caresses le long de sa joue, ses yeux se plongeant dans les siens.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptySam 25 Mar 2017 - 17:49


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



Mes yeux avaient dû s’écarquiller devant le rire de Chris, j’avais pincé mes lèvres, me renfrognant sur moi-même. Visiblement lui, il s’était beaucoup amusé durant cette soirée, ce merveilleux repas à l’ambiance impeccable, moi de mon côté, j’avais trouvé ça, lamentable, juste lamentable. J’avais eu du mal à comprendre, à intégrer cette façon de tout prendre à la légère de s’amuser d’un rien, de rester calme, toujours. Évidemment qu’en y réfléchissant, sa réaction était beaucoup plus convenable, plus respectable que la mienne, moins impulsive, mais quand même. L’implication était l’unique solution, l’unique raison valable qui expliquait ce détachement, cette facilité à voir du positif ou moi je ne voyais qu’un amas de stupidités. Doucement, je m’étais glissée dans ses bras, découvrant un réconfort appréciable, particulièrement agréable. Fermant les yeux, glissant mes mains dans le dos de mon banni, je prenais le temps de savourer l’instant, de me calmer, de respirer son odeur, de m’imprégner de sa façon d’agir. Mes lèvres avaient répondu à l’appel des siennes avec beaucoup de tendresse, d’envie, apprivoisant cette nouvelle danse, cet échange passionnel dont le baiser n’était que les prémices d'une longue et intense découverte. J’avais ensuite redeposé ma tête contre son épaule, répondant par un simple murmure :


- « Elle est agréable quand il y trouve un intérêt… Et je ne suis pas gentille, j’essaie simplement de ne pas oublier d’être humaine… » changeant de sujet je reprenais une posture plus taquine « Je préfère quand ta barbe est entretenue…. Ça pique moins » avouais-je semi-amusée.

Je n’avais jamais été le centre d’intérêt de mère, j’étais toujours trop ou pas assez trop active, trop bavarde, trop agressive, pas assez intelligente, pas assez féminine…. La liste se voulait longue, bien trop longue pour qu’une enfant, puis une adolescente et enfin une adulte l’acceptent définitivement, avec le temps on s’y accommode, on apprend à ignorer, à vivre pour nous et non pour les autres. Quant à mon humanité que j’avais peur de perdre, ce n’était qu’une conclusion une promesse faite avec ma propre personne de ne pas oublier qu’aucune vie n’en valait une autre, je m’en rendais d’autant plus en fréquentant Chris, celui que j’aurais dû tuer sans état d’âme. Fermant doucement les yeux, me blottissant davantage contre son torse, j’avais eu du mal à le laisser rompre notre contact. M’abandonnant là, pour la vue que pouvait offrir ma fenêtre et c’est sans un geste de plus que je l’avais regardé s’éloigner avec une attention si particulière. J’avais fini par le rejoindre, glissant ma main dans la sienne, pour répondre à cette invitation silencieuse, celle de le suivre, d’observer ensemble la nuit tomber ou du moins, d’observer son arrivée. Je n’aimais plus la nuit depuis longtemps, ni même la pluie, petite je faisais souvent des mauvais rêves, adulte, mes mauvais rêves étaient devenus ma réalité. J’étais venue me glisser derrière lui l’enlaçant déposant ma tête contre le haut de son dos. Je connaissais par cœur cette vue, je la regardais bien trop souvent pour la trouver encore agréable. Serrant légèrement mon emprise, je me contentais d’opiner doucement, sans être certaine que les mouvements de mon visage en appuis sur son dos lui permettraient d’identifier ma pensée.

- « La vie de… » de la cité te manque ? C’est ça que j’avais eu envie de demander et je m’étais arrêté presque aussitôt en comprenant la stupidité de la question. « La vie ici n’est plus comme avant, il y a encore un peu de confort… Mais c’est tout. » Le confort était encore un bien grand mot, j’avais conscience d’être une privilégiée à ma façon… C’est d’ailleurs la suite logique qui s’échappa de mes lèvres « Chris… Promet moi… Promet moi, que si un jour tu dois choisir entre ta vie et moi… Tu ne me choisiras pas. »

Une vie n’en valait pas une autre, je l’avais amèrement constaté chaque jour en annonçant le décès de mes collègues à une famille, une femme, un enfant. Chaque fois, je m’étais demandé pourquoi je n’étais pas morte à leur place, pourquoi moi qui n’avait rien, n’avait pas perdu la vie pour qu’eux puissent poursuivre encore un peu avec leurs proches… j’avais fini par me faire à l’idée, peu importe, la vie, peu importe la manière de vivre, il faut conserver une forme d’égoïsme, vivre pour-soi, survivre pour-soi. J’avais resserré mon emprise autour de son ventre, peut-être pour l’empêcher de se tourner, pour l’empêcher de voir ce flot d’émotion qui était en train de me submerger alors que pour empêcher une larme de couler, je fermais les yeux, prenant une légèrement inspiration. La vie que j’avais choisie était égoïste, j’avais renoncé à l’insouciance pour me présenter chaque jour devant la mort, pour soumettre mon âme au jugement des trois. Maintenant qu’il était là, maintenant que je comprenais la douleur, la peur de perdre quelqu’un, je ne pouvais que culpabiliser devant ma façon d’annoncer un décès aux proches de mes collègues. Frottant légèrement mon visage, comme pour l’enfouir dans le tissu couvrant le haut du corps de mon partenaire, j’avais fini par changer de sujet, rebondir sur ces paroles, évité de me morfondre dans mes pensées.

- « Tu es courageux de vivre ainsi, plus que je ne le serais certainement jamais et que beaucoup ne seront jamais… Si tu veux… Autant que possible, tu pourras venir dormir ici… On trouvera une solution. » j’avais fait une légère pause avant de rebondir sur autre chose « Tu m’apprendras ? A me diriger avec les étoiles, à m’orienter… Quand j’étais petite, j’aimais la nuit, mais rapidement j’ai eu peur des ombres de mes mauvais rêves… Maintenant, la nuit rime avec hurlement et mort…Comment fais-tu pour encore l’apprécier à sa juste valeur ? »

J’avais abandonné le confort de son dos, pour venir me positionner à côté de lui, l’imitant en plaçant mon visage proche de la fenêtre, ma respiration embuait rapidement la vitre, bué que je retirais d’un revers de main, avant de la glisser dans celle de mon invitée. Une nouvelle question me brûla les lèvres et c’est naturellement que j’étais venue la murmurer, dans un souffle de respiration :

- « Ton village te manque n’est-ce pas ? »

Nous avions déjà survolé ensemble son passé, légèrement, sans réellement l’approfondir et je m’en étais contentée, mais j’étais certaine qu’on ne pouvait pas oublier son passé. Qu’il n’était pas possible de passer de membres du peuple à exclus, invisibles, mort aux yeux de tous, qu’on devait forcement voir naître au fond de notre cœur une rancœur, quelque chose de si fort qu’il devait provoquer le souvenir amer, dur, difficile, inavouable.




© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyMar 28 Mar 2017 - 6:00
Une fois qu'ils étaient tous les deux devant la fenêtre, Chris venait l'ouvrir, laissant entrer aussitôt un courant d'air frais qui allait chatouiller la peau des deux amants. Le banni souffla, libéra un petit nuage de vapeur blanche de sa bouche, tandis qu'il venait s'appuyer sur le rebord de la fenêtre, le haut de son corps dépassant à l'extérieur. La main de l'homme vint se glisser sur l'épaule de Sydonnie, la caressant pour la réchauffer et lui indiquer qu'elle pouvait se réfugier contre lui si elle avait froid. Mais c'était l'été, et il ne faisait pas si froid que ça, seul le changement de température entre l'extérieur et l'intérieur pouvait choquer les peaux les plus frileuses. Dehors, il n'y avait pas grand chose, quelques voix s'élevaient parfois au loin, une ou deux personnes pouvait circuler dans la rue, armé d'une lanterne ou d'une torche. Car les lueurs lune se faisaient assez timides, on ne voyait pas très loin, seules les silhouettes des bâtiments étaient perceptibles.

—«Excuse-moi, j'aime prendre l'air, et comme je te l'ai dis, j'aime la nuit. Bon peut-être que c'est contradictoire avec ma situation, peut-être que je devrais préféré être à l'intérieur, mais j'suis comme ça hm.»

Il haussa les épaules, repensant à ce qu'il venait de dire, effectivement, il serait plus logique que la sécurité d'un foyer soit ce qu'il préfère. Ou alors s'était-il habitué aussi vite à ce mode de vie ? Il n'en avait aucune idée. Une pensée lui traversa la tête, peut-être avait-il simplement peur de devenir faible. S'il se contentait de rester cacher derrière ses murs, protégé, quand il sera forcé de sortir, de reprendre sa vie, s'habituer au confort d'une habitation pourrait l'affaiblir. La vie d'un banni était faite d'une routine à respecter, des règles à ne pas outrepasser et passer trop de temps ici pourrait lui faire oublier la dureté de sa vie. Ouvrir cette fenêtre était peut-être une façon inconsciente de ne pas baisser sa garde, de rester vigilent, comme ce vent frais qui venait le réveiller. Mais, après tout, il avait déjà enfreint ses règles, il avait rencontré Sydonnie, il était venu jusqu'ici. Et vivre ici, en tant que bannis, demandait tout autant de vigilance, parfois même plus.
Chris soupirait, ses pensées allait toujours trop loin sans qu'il ne puisse vraiment les contrôler, son esprit retournait ses idées dans tous les sens et se contredisait sans cesse. Il devait se concentrer sur Sydonnie. D'un regard bienveillant, il reprit la parole, répondant à ses questions, même s'il esquivait la promesse que lui demandait Sydonnie. Pour lui, ça n'avait pas sa place en ce moment, il n'avait pas envie d'attrister plus la situation en parlant de ce genre de chose, il se contenta alors simplement de répondre à ses interrogations.

«Eh bien, tu as retenue toutes ces questions combien de temps ? Il rit, souriant. Je ne suis pas plus courageux qu'un autre à vivre dehors, je m'adapte seulement, il s'agit de survie, pas de courage, le fait de rester en vie n'est pas une marque de courage.

Pour ce qui est des étoiles, de la navigation, oui je pourrais t'apprendre, mais dehors, là on ne voit pas grand chose. Et puis, honnêtement, j'apprends encore chaque jour, à m'améliorer, je connais simplement les repères importants.

Et la nuit... Je ne sais pas, j'ai toujours aimé la nuit, aussi loin que je m'en rappelle. Elle est calme, douce et la lune est comme une douce caresse. Peut-être que je vais un peu trop loin dans mes mots.. Hm.
Mais, oui, je comprends, la nuit est aussi traître, c'est elle qui amène les bêtes, les ombres. Mais c'est aussi celle qui te cache, qui te couvre d'un voile invisible comme une mère.»


L'homme soupira en fermant les yeux, ses mots dépassaient toujours sa pensée, c'est pour ça qu'il se contentait de peu de mots d'habitude. Et là, il avait peur d'être ridicule en parlant ainsi, l'homme des Bois ne pouvait plus qu'être qu'une légende quand Sydonnie l'entendait parler ainsi. Mais elle avait réussit à le dompter jusqu'ici, à lui faire abattre ses barrières, peut-être pouvait elle entendre la mélodie de ses mots, aussi idiote était-elle à ses propres yeux. Ré-ouvrant les yeux, il détourna le regard vers l'extérieur, pour observer aussi loin que ses yeux pouvait le porter, entre les bâtiments, les ruelles, au dessus des toits, pour enfin continuer de parler.

«Mon village... Oui, évidemment, ça me rappelle tout ce qui était avant la Fange, alors, oui, ça ne peut que me manquer. Mais c'est derrière moi, et quoi que je fasse, ça le sera. La Fange m'a porté jusqu'à toi, c'est ça qui est important, aujourd'hui.»

Chris avait finit de répondre à chacune de ses questions, et une fois sa dernière phrase terminée, il venait reposer son regard sur elle. Sa main avait retrouvé celle de Sydonnie pour la caresser, alors que Chris affichait un petit sourire, entre deux, mitigé entre un sentiment de tristesse par ses mots, et de joie à la vue de sa tendre.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyMar 28 Mar 2017 - 18:55


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



J’avais laissé Chris ouvrir la fenêtre sans véritablement me poser de questions, pensant naïvement qu’il devait avoir trop chaud. Un frisson avait parcouru l’arrière de ma nuque, bien trop habitué à un certain confort, le petit vent –pourtant pas trop frais- me donnait l’impression d’avoir froid. La main de Chris sur mon épaule m’indiquait que je pouvais venir me blottir, je n’avais dû le faire attendre longtemps, me glissant dans ses bras, me créant une petite place, une habitude que je commençais à apprécier. A son tour, mon regard s’était déposé sur le lointain, sur le peu de lumière éclairant les ruelles, sur les voix non identifiables qui passaient là, simplement. Mes yeux bleutés s’étaient ensuite relevés pour observer les étoiles, cherchant à comprendre comment il était possible de se diriger simplement avec ce genre de petite étincelle illuminant le ciel. A la remarque de mon interlocuteur, j’avais simplement haussé les épaules, que pouvais-je lui répondre ? Que je ne comprenais pas ? Que je n’étais pas en mesure de comprendre la préférence pour l’extérieure ? Quoi que peut-être avait-il l’impression d’étouffer dans une ville, ou bien ne pas avoir suffisamment d’air ? Penchant la tête en arrière au niveau de son épaule gauche, j’avais légèrement tourné la tête pour venir déposer mes lèvres proche des siennes, un bisou furtif, tendre. Je m’étais ensuite légèrement redressé, me reconcentrant sur le dehors de la chambre, sur cette fenêtre ouverte et les mots de mon amant. J’avais ri avec lui, pensant fortement qu’il n’avait pas tort, parfois je n’osais tellement pas poser mes questions que je ruminais jusqu’à tout sortir dans la même seconde, un peu comme là.


- « Merci… » avais-je simplement répondu, retenant le fait qu’il acceptait de m’apprendre la technique de l’orientation céleste, un jour. Réfléchissant un peu, j’avais ensuite rajouté « Tu as certainement raison, c’est une question de point de vue, une façon de percevoir ce qui nous entoure. Je m’accroche plus souvent au négatif, aux bêtes… Toi au réconfort, à la sécurité de l’obscurité. »

Glissant mes mains dans les siennes, j’étais venu croiser nos bras devant mon ventre. Cherchant à créer inconsciemment une prison hautement sécurisée autour de moi. J’avais compris qu’involontairement avec mes questions, j’avais jeté un froid, ou du moins une sensation plus désagréable, qu’agréable, il était l’heure de réinstaurer l’humour, ou le repos, je ne savais plus trop. Jetant un bref regard vers le lit, je me demandais s’il souhaitait le partager, ou si je devais lui laisser et moi m’installer sur le sol. Autant de questions stupides et à la fois très importantes à mes yeux. Je ne savais jamais vraiment comment agir, peut-être que je réfléchissais beaucoup trop.

- « Je suis désolée, je crois que j’ai un don pour aborder les sujets non abordables, ceux qu’on préfère taire ou oublier. » j’affiche un sourire un peu plus faible, avant de me retourner de façon à lui face –et dos à la fenêtre- afin de venir l’embrasser avec douceur « Nous devrions nous reposer, la journée était longue et plutôt agité quand même. »

Je passe une main sur son visage, un peu hésitante, j’ai envie de préparer le lit de le tirer convenablement, mais en même temps je ne souhaite pas quitter le contact de Chris, savourant encore une fois cet instant si particulier à mes yeux. Finalement, après plusieurs minutes et à contrecœur, j’abandonne les bras de mon tendre, afin de venir chercher de quoi refaire parfaitement le lit, enfin de quoi le compléter. J’ouvre la grande armoire en bois, me hisse sur la pointe des pieds pour venir récupérer un second oreiller de plume et une couverture, pour mettre au bout du lit, au cas où. A cette période de l’année, il faisait chaud, mais j’ignorais les habitudes de Chris, d’ailleurs je le voyais souvent avec des grosses peaux de bêtes, peut-être était-il frileux, qui sait. Plaçant le tout sur le lit, j’affichais un sourire plus convaincu. Certaine que cela lui permettrait de passer une bonne nuit. Pivotant légèrement vers Chris, lui lançant un regard, je venais enfin relancer la conversation, m’intéressant cette fois-ci davantage à ses habitudes, qu’à son passé.

- « Est-ce que tu veux une infusion ? Ou une tasse d’eau pour la nuit ? Quelque chose à grignoter peut-être ? »

De nouveau une pluie de question s’échappait de mes lèvres, pas sans intérêt que ça finalement. Je lui montrais une nouvelle fois que je m’intéressais vraiment à lui, à son confort. Abandonnant l’idée de descendre immédiatement, j’avais fini par m’installer au bord du lit, visiblement pensive. M’étirant légèrement, réprimant un bâillement je faisais le plus d’effort possible pour rester concentrer sur Chris, pour essayer d’en savoir davantage sur lui, sur ce qu’il aimait, sur ce qu’il n’aimait pas. Une idée un peu idiote me vint à l’esprit, un échange de bon procédé. Je revenais donc sur le sujet de conversation précédent :

- « Si je me souviens bien tu m’as déjà appris quelque chose, et tu vas m’apprendre encore autre chose… Du coup, est-ce qu’il y a un élément qui te ferait plaisir ? Du moins, que je pourrais moi t’enseigner ou t’offrir ? Une nouvelle arme, des vêtements… Une visite du temple ? » je profite de ma nouvelle flopé de questions pour placer l’interrogation qui m’inquiète un peu plus « On partage le lit ou tu préfères que je m’installe sur le sol ? »



© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyDim 2 Avr 2017 - 0:58
Lorsque sa compagne reprit la parole et se détacha de lui, il se retourna pour fermer la fenêtre qu'il avait gardé ouvertes quelques instants. Assez longtemps pour qu'un air frais s'installe à l'intérieur de la chambre, Chris appréciait, mais il ne voulait pas non plus que Sydonnie attrape froid à cause de ça. Une fois qu'il eut refermés les battants, il se retourna vers la femme, qui tout de suite l’asséna de plusieurs questions, n'attendant même pas qu'il se soit retourné. Chris rigola, trouvant toujours que sa curiosité était amusante. Il fit un pas vers elle jusqu'au lit, pour la rejoindre. Une fois là-bas, il plaça ses mains sous ses aisselles pour la soulever et bien l'asseoir sur le lit, complètement, et non plus au bord, pour bien lui montrer que c'était à elle de choisir.

—«Pour commencer, non je n'ai pas très soif pour le moment, ou faim, ça m'a suffit, merci. Ensuite, je ne pense pas avoir besoin de quoi que ce soit. Mes armes me suffisent, j'ai réussis à récupérer de nouveaux vêtements, que j'ai laissé en bas. Et le temple c'est bien trop risqué, je me contenterais des petits quartiers et même là...

Et c'est ton lit ! C'est à toi de décider, pas à moi.»


Une fois terminé, il se pencha pour embrasser son front, tendrement, alors qu'il se retirait, reculant un peu d'où se trouvait le lit. Et commença à déboutonner sa chemise, sans l'enlever pour autant, il laissa un dernier bouton fermé pour rester habillé. Ensuite, il se déplaça jusqu'aux affaires que Sydonnie avait amené pour lui, il déplia aussitôt la couverture, la plaçant sur sa large épaule. Dans sa main, il caressa doucement la couverture, la touchant afin de sentir la sensation agréable qu'elle procurait. Dormir dehors avait un avantage, une fois qu'il dormait dans un endroit un peu plus confortable, c'était comme dormir sur un nuage.

Le banni sourit à sa propre remarque, tandis qu'il détournait le regard vers le côté, près du lit, par terre. Une fois enveloppé dans la couverture, et la tête sur l'oreiller, il ne se sentirait pas gêné par le sol, il avait connu des nuits bien plus horribles. Mais, il ne comptait pas forcément dormir ici non plus, si Sydonnie voulait dormir en sa compagnie, il n'allait pas refuser. Ouvrant son autre main, lui montrant sa paume, il lui sourit légèrement, comme s'il attendait son choix. Car d'après lui, c'était à elle de choisir, et non à lui, il n'était qu'un invité, et il ne voulait pas s'imposer avec elle dans son lit. Et encore moins la faire dormir par terre.

«C'est moi qui dormirait par terre si tu préfères dormir seule.»

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyDim 2 Avr 2017 - 13:54


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )


Sans réellement comprendre comment, Chris était de nouveau venu me porter pour m’installer plus confortablement sur lit. Me laissant entendre par la même occasion que je devais prendre les décisions. Affichant une moue un peu plus boudeuse, j’essayais de trouver la solution qui nous conviendrait le plus à tous les deux. Me laissant tomber légèrement en arrière, j’avais fini par me retrouver sur le dos, parfaitement allongé sur mon lit avisant le plafond comme-ci celui-ci était en mesure de m’apporter des réponses. Fermant les yeux, j’essayais de me concentrer finalement sur la voix de mon amant, sur ces paroles, les mots qu’il employait, la tonalité de sa voix. J’avais de la chance avec moi, Chris était un peu plus bavard qu’avec ma mère, en même temps, il était plutôt difficile d’être chaleureux avec ma génitrice. Enfin. Je devais prendre une décision, Chris attendait sur moi et pour le coup, je n’arrivais toujours pas à me décider. Rapidement, je m’étais redressée, me répétant que je devais réellement cesser de réfléchir autant. On avait pris des risques, beaucoup de risques en se fréquentant aussi régulièrement, ce n’était pas un simple problème de couchette qui allait avoir raison de nous tout de même.

- « Je pense que le lit est suffisamment grand pour deux» admis-je doucement, affichant un léger sourire.


Me redressant doucement, je m’étais finalement relevée récupérant la serviette humide qui traînait encore là pour venir la déposer sur la chaise du bureau. J’avais fait une légèrement pause sur mon chemin, afin de venir embrasser non pas sans une certaine tendresse mon amant. Avec la fermeture des volets pas Chris, l’obscurité était d’autant plus présente dans la pièce, j’allais devoir allumer les bougies. « Je reviens » murmurais-je en récupérant 3 petites bougies sur mon bureau, ouvrant de nouveau la porte, j’avais descendu les marches pour venir allumer le tout auprès du feu. N’accordant que peu d’attention à mère qui s’était finalement assoupie sur le gros et imposant fauteuil du salon. Remontant les marches, avec une bougie dans chaque main et la dernière maintenue de façon un peu maladroite, je m’appliquais à ne pas provoquer une catastrophe. Revenant dans la chambre j’avais refermé la porte du pied, déposé une bougie sur le bureau, une autre sur chaque petite table de nuit en bois de chaque côté du lit.

- « C’est mieux avec encore un peu de lumière » admis-je doucement. « J’ai encore envie de t’observer un peu » complétais-je un peu taquine.

Avisant un long moment Chris, le moment que j’appréhendais beaucoup plus était en train de pointer le bout de son nez. Si j’avais visiblement choisi en toute connaissance de cause de partager ma couche, je ne savais pas encore comment. Je devais mettre ma tenue de nuit, la petite robe légère blanche et ensuite me glisser dans les draps… J’ignorais si j’étais quelqu’un qui bougeait beaucoup durant son sommeil ou si j’allais parvenir à m’endormir avec la présence d’une personne juste à côté de moi… Quoi qu’il en soit, j’allais réellement devoir agir, parce qu’à force de rester en plein milieu de la chambre sans faire le moindre mouvement, il allait finir par me trouver louche. Affichant un léger sourire, et pour rompre le petit silence qui venait s’installer, j’avais de nouveau repris la parole, pour prononcer une courte phrase :

- « Tu es certain que tu n’as besoin de rien ? »

Me rapprochant du grand lit, j’étais venue récupérer sous mon oreiller ma tenue de nuit. Je m’étais ensuite de nouveau déplacée jusqu’à mon armoire pour en ouvrir les deux grandes portes afin de me donner l’illusion d’être légèrement camouflée –chose qui n’était absolument pas le cas-. Dos à Chris, je prenais la peine de défaire mes boutons de ma chemise, avant de venir la déposer sur le rebord d’une porte. Je n’étais pas particulièrement à l’aise avec mon corps. J’avais des marques un peu partout, que ce soit de coup, de brûlure, de trace de fouet plutôt récente, j’étais véritablement marquée par mon entrée dans la milice. Une femme au milieu d’homme ce n’est jamais évidemment, une femme avec du caractère et qui refuse de se laisser faire, c’est encore plus compliqué. Glissant rapidement le tissu blanc sur ma peau, cherchant à dissimuler tout ça, je m’appliquais à l’ajuster à la perfection avant de venir retirer mon bas. La robe de nuit m’arrivait un peu en dessous des genoux et même si je n’étais pas parfaitement à l’aise dans cette tenue, c’était déjà mieux que rien. Prenant une légère inspiration, j’avais fini par refermer les grandes portes pour venir retrouver ma couche, me glissant doucement dans les draps. Si Chris ne s’y trouvait pas déjà, je m’étais permise de lui faire signe afin qu’il vienne me rejoindre…

- « Je ne sais pas toi, mais de mon côté, je suis fatiguée… » en réalité pas vraiment, j’essayais simplement de me convaincre moi-même « J’espère que le peu que tu as vu en ville te convient… » j’avais envie de le faire parler de son village, que je puisse le visualiser, l’imaginer, mais je me retiens de poser des questions « Quand j’étais petite, avec mon cousin on avait une habitude. » j’affiche un léger sourire « A chaque fois que mère et père venaient nous border, on attendait qu’ils partent puis on allait se retrouver dans le couloir pour espionner, puis on a grandi et finalement la réunion espionnage se transformait plutôt en conversation, on prenait le temps de se raconter notre journée, nos pensées et nos contrariétés du jour. »

En position demi assise, j'avais légèrement réajusté le gros oreiller plein de plume juste derrière moi. Déposant mes yeux clairs sur mon amant, j'attendais sagement de savoir ce qu'il allait à son tour décider.


© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyDim 9 Avr 2017 - 0:30
De droite à gauche, Sydonnie avait traversé la chambre, en était sortit, était revenu, s'était changé. Chris n'était pas trop certain quant à lui de ce qu'il était censé faire, il la laissait donc courir dans tous les sens, alors qu'il retirait sa chemise, gardant sur lui des braies blanches. Vêtement assez ample, il lui apporterait assez de pudicité pour ne pas gêner la femme qui partagerait le lit avec lui et resterait assez confortable pour la nuit. La pièce était maintenant plongée dans une pénombre plus supportable, les lueurs tamisées des bougies leurs permettaient de voir à plus d'un pas de distance. Sydonnie avait ensuite sauté dans le lit et lui jeta un regard, lui demandant de venir. L'homme était resté là, attendant surtout sa permission et qu'elle ne croit pas qu'il allait se jeter sur elle. Rentrant alors dans le lit, il apporta sa couverture et son oreiller pour s'y installer, recouvrant alors sa peau nue.

—«Non, non je n'ai besoin de rien, enfin.. Si. J'aurais bien aimé avoir un petit manoir près de l'océan à l'abri des fangeux mais, j'imagine que tu n'as pas ça sous la main ?»

L'homme lui adressa un sourire amusé, alors qu'il se couvrait dans le lit, la couette remettant jusqu'au dessus de son torse. Seul son visage, le haut de son torse et l'un de ses bras qui remontait jusque derrière sa propre tête étaient visibles. Il n'était pas certain de l'approche qu'il devait avoir envers Sydonnie, il se contenta alors de rester de son côté du lit, le visage légèrement tourné vers elle. Son visage souriant était à peine visible malgré les bougies, tout comme celui de Sydonnie, ils n'étaient que devinables.

«Et tu as envie de discuter comme tu le faisais avec ton cousin, ou alors tu préfères dormir ? Je m'endors assez vite donc si t'en as envie, ferme les yeux.»

Chris se tourna légèrement vers elle, son corps se glissant alors sur le côté, son visage s'enfonça légèrement dans son coussin plein de plume. Les yeux relevés vers Sydonnie, il lui adressait toujours un sourire à peine perceptible à cause du peu de lumière dans la pièce. Sa main libre venait se glisser jusqu'à l'épaule de la femme qu'il caressait du dos de sa main. Il considérait que son épaule ne serait pas un endroit trop intime pour elle, même s'ils s'étaient déjà pris dans les bras l'un de l'autre, ils étaient dans une toute autre tenue qui gênerait probablement Sydonnie. Le banni laissa échapper un sourire de plaisir, s'accordant un instant afin de réaliser la chance qu'il avait d'être là, ce qui provoquait un nouveau sourire chez l'homme.

«Sinon, ton lit est très agréable, il a ton odeur en plus de ça, j'espère que la mienne ne va pas trop l'imbiber, je ne sais pas si elle est très douce pour le nez.. hm.»
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyDim 9 Avr 2017 - 13:55


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



Installée sur le lit, j’attendais, j’attendais de savoir si Chris allait me rejoindre, si on allait dormir ensemble pour la première fois, du moins dans le même lit. Je ne savais pas vraiment si je trouvais la situation gênante ou agréable, j’étais plus dans l’optique d’espérer ne pas trop bouger, ne pas respirer trop fort afin de ne pas le déranger. Mes yeux bleutés ne pouvaient s’empêcher de le détailler avec plaisir, cette fois, je m’étais définitivement habituée à sa silhouette, je pense même être en mesure de le décrire les yeux fermés sans trop me tromper. Me redressant légèrement de façon à trouver une position plus confortable, j’essayais de ne sombrer directement dans les méandres du sommeil. Riant doucement à son humour si appréciable, j’avais l’espoir inavouable un jour de pouvoir réaliser cette demande, de pouvoir vivre cette histoire sans avoir besoin de me cacher. Me pinçant la lèvre, secouant doucement la tête, j’essayais de chasser cette pensée, inutile de se faire de faux espoir, tout ça n’était simplement qu’une parenthèse agréable, parenthèse que j’espérais voir durer encore et encore.

- « Désolée, je n’ai pas de manoir sous la main… Mais, le jour où je peux m’en procurer un, promis je te l’offre. »

Une promesse enfantine, naïve, insouciante, comme une enfant qui souhaite attraper la lune, moi j’avais l’envie de le rendre heureux, de lui offrir bien plus que ce que je n’étais en mesure d’offrir. Une fois que Chris était installée sur le lit, j’avais abandonné la couche pour aller éteindre chacune des bougies, il avait dit apprécier l’obscurité, moi, pour dormir c’était ma préférence aussi. De toute façon, ici, il n’y avait strictement aucun risque. Revenant à tâtons, je m’appliquais à rejoindre le lit, sans trop me cogner, après tout je connaissais la chambre sur le bout des doigts. Me glissant sous les draps, replaçant convenablement mon oreiller, je m’étais positionné dans ma position préférée, sur le ventre, la tête sur le côté. L’obscurité avait définitivement pris possession du lieu et je me plaisais à imaginer le sourire sur les lèvres de mon amant. Je n’osais pas vraiment bouger, pas vraiment parler non plus… Je profitais du moment, de l’instant… Je savais que je ne devais pas trop m’habituer, pourtant, je trouvais cette situation réellement appréciable. Me concentrant sur la voix de mon interlocuteur, j’avais fermé lentement les yeux, sa voix berçant déjà plus que de raison mes songes, ses caresses m’apaisant avec facilité.

- « Ton odeur est agréable… » murmurais-je doucement à moitié endormis « Même si tu baves partout, ça ne me dérange pas » poursuivais-je de la même manière.

Taquine je le restais quoi qu’il arrive. Je ne souhaitais pas le mettre mal à l’aise, je n’osais même pas venir me glisser dans ses bras, par peur que nos tenues respectives provoquent bien plus que je ne l’imaginais. Je voulais prendre mon temps, je voulais le découvrir, je voulais être certaine… qu’il ne disparaisse pas, que je n’étais pas un jeu, un pion qu’on utilise… Et puis, je me suis finalement endormie sans même avoir le temps de lui souhaiter une bonne nuit.


Il devait être tôt, trop tôt, j’émergeais doucement de mon sommeil avec cette impression d’avoir beaucoup plus chaud qu’à mon habitude. Ouvrant un œil puis un autre, je réalisais doucement que durant la nuit, j’avais retrouvé le corps de Chris, m’étant visiblement installée contre lui. Affichant un sourire, je n’avais finalement plus envie de quitter le lit. Les bras de mon amant recouvraient de manière si protectrice mon corps, que je n’avais nullement envie de sortir. Dans cette position, je ne pouvais que profiter davantage de son odeur, de sa respiration, des battements de son cœur que je percevais à travers sa cage thoracique. Je me sentais bien, étrangement bien même. Lentement, j’avais fini par déplacer dans une extrême douceur, les bras qui me tenaient prisonnière de ma prison dorée, afin de m’extirper des draps, du lit, le tout sans émettra aucun bruit. Quelque rayon du soleil tentait de traverser les volets en bois, illuminant de manière très légère la chambre, me permettant de me mouvoir le plus discrètement possible pour ouvrir la porte et descendre. La chevelure en désordre, les yeux encore un peu endormis, les membres endoloris je descendais les marches menant jusqu’à la cuisine ou je m’appliquais à faire chauffer de l’eau afin de préparer un thé. Sortant un petit plateau en bois, je déposais des morceaux de pain, de la confiture et deux tasses. Même si il n’était pas bien vu pour un homme de manger le matin, j’estimais qu’au vu de son statut, il avait entièrement le droit de manger. Remplissant les deux tasses d’eau chaude tout en y rajoutant des plantes, j’avais pris le plateau entre mes mains pour remonter en évitant toute catastrophe. Du coude, j’avais clenché la porte, la refermant avec le pied avant de venir déposer le tout, sur la petite table de nuit en bois qui se trouvait de son côté. Lentement, j’étais venue me glisser de nouveau dans le lit, venant déposer mes lèvres contre les siennes, afin de le vérifier ou simplement de le saluer s’il était déjà réveillé.

- « Bonjour… » murmurais-je doucement, ne souhaitant pas rendre le réveil trop désagréable. « J’ai cru bon de ramener de quoi manger un peu… »

Je ne savais pas ce qu’il aimait, en tout cas, j’avais fait de mon mieux, j’avais de gros doutes sur le fait que Chris souhaite davantage prendre de risque en restant ici, je redoutais d’ailleurs son départ. Ma curiosité n’était néanmoins pas suffisamment importante pour j’ose poser la question, ainsi je préférais largement parler d’autre chose. Relevant ma chevelure dans un espèce de chignon à moitié raté, je tentais de faire bonne figure, d’être plutôt agréable, sans pour autant paraître trop bavarde.

- « Tu as bien dormi… ? »



© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyJeu 25 Mai 2017 - 3:34
La nuit avait été bien différentes de celles qu'il avait vécu en un an, voire plus encore, peut-être une dizaine d'années, enfin, à d'autres degrés. Évidemment, dormir dans un lit confortable depuis son bannissement devenait très rare, parfois, on lui offrait le gite contre un travail musclé, d'autre fois il achetait sa nuit dans des auberges peu regardantes sur son statut. Mais en plus de ça, dormir avec une femme, ça n'était pas arrivé en très longtemps, il n'avait jamais été coureur de jupon, ou même essayé de séduire une femme depuis qu'il s'était installé en son ancien village. Alors cette nuit ne pouvait être que parfaite, le corps sur le côté sur le matelas, le regard glissant comme une plume sur la peau de Sydonnie, il était comblé.
Chris était resté dans cette position pendant de longues minutes alors qu'elle dormait, un long moment qui lui permit de réaliser la situation, tout ce qui s'était passé jusqu'ici. Tout ça était tellement extraordinaire, et impensable, évidemment, il était toujours banni, là dehors, tout était toujours pourri et prêt à le tuer. Mais ici, pendant une nuit, pendant qu'elle était en sa présence, il reprenait un certain espoir concernant sa vie, son but qu'il avait perdu ou oublié.

En pensant à tout ça, à Sydonnie, l'homme finit par s'assoupir, acculé par la fatigué qu'il avait porté jusqu'ici. Pendant son sommeil, les deux corps s'étaient unis, s'étreignant l'un à l'autre, à demi-éveillé, probablement sans vraiment en avoir conscience, Chris n'aurait pas réellement osé dans ces habits. Les larges bras de l'homme venait blottir la jeune femme contre lui, comme un cocon qui, sous la couette, créait une véritable fournaise, en plus de la chaleur ambiante. Pourtant, l'homme ne se réveilla pas, plongé dans un sommeil profond, à l'abri de la chaleur et des bruits.
Un sommeil qui n'avait pas du tout été dérangé jusqu'au matin, la femme avait été bien trop discrète et l'homme était bien trop épanoui dans le lit, qu'il n'avait même pas bougé. Mais, à son retour, lorsque la porte se referma, un peu trop fort, il sursauta sur lui-même, levant aussitôt la tête et son buste hors du lit, l'une de ses mains attrapait une arme invisible près de son oreiller et la dirigea vers la porte qui s'était fermé. Les yeux à moitié ouverts il fronçait les sourcils en jetant d'une faible voix;

—«Elle est à m-.. !»


Chris s'arrêta au milieu de sa phrase, en réalisant qu'il n'avait rien entre les mains, et que son agresseur n'était autre que sa bien aimée. L'homme soupira en laissant sa tête retombé sur le lit, alors que la femme s'approchait de lui pour l'embrasser, lui rendant ce même baiser. Il luttait quelques secondes pour ouvrir grand les yeux, apercevant tout ce qu'avait apporté la femme. D'un rapide bond, il s'assit sur le rebord du lit, gardant Sydonnie proche de lui, son bras emmêlé au sien pour tenir sa main entre la sienne. Le banni jeta quelques coups d’œil au plateau qu'elle avait apporté, se penchant pour l'attraper et le déposé sur ses genoux, à portée de main de la femme. D'un léger hochement de tête et d'un nouveau baiser, il venait la remercier pour ce tendre geste, lui tendant alors un morceau de pain, il venait boire une gorgée de la tisane qu'elle lui avait préparé. La fatigue était toujours présente sur son visage, mais les quelques gorgées d'eau lui ouvrait peu à peu les yeux.

«Désolé pour l'agression, c'est... l'habitude j'imagine ? Bonjour... Et merci beaucoup, j'ai merveilleusement bien dormi, je crois pas m'être réveillé une seule fois, c'est une première. Et toi ?»

Chris lâcha sa main pour qu'elle puisse se servir entre le pain et la confiture, et la déposa sur sa cuisse, dans plusieurs légères caresses. Finissant son thé, il s'apprêta ensuite à croquer dans un morceau de pain, sans y avoir mit de confiture, évidemment.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyJeu 1 Juin 2017 - 18:22
La situation me paraissait presque improbable, un homme était glissé dans mon lit. Encore à moitié endormie, je n’avais pas pu m’empêcher de le regarder encore un peu avant de faire entendre le son de ma voix et de refermer d’un geste du pied un peu trop brusque la porte qui claqua. Plateau entre les mains, mes deux prunelles bleutées l’avisaient avec cette tendresse que je ne connaissais que trop peu. Difficile de croire que j’étais milicienne et lui banni. Le bien-être qui se propageait dans mon bas ventre se répandant dans tout mon être m’indiquait que j’étais heureuse, ou tout du moins, que malgré le danger de la situation, elle me convenait. La silhouette de mon compagnon avait ce quelque chose de rassurant et quand il se redresse brusquement une arme imaginaire entre les mains pointées vers moi, je n’avais pas pu m’empêcher de retenir un sourire amusé. J’avais doucement secoué la tête, le laissant retomber dans le lit, comme un enfant boudeur, comprenant qu’il est l’heure de se lever. À petit pas, je m’étais simplement approchée de celui qui provoquait ce rythme infernal dans ma poitrine, ce raisonnement de battement intense qui m’en donnait presque la migraine. Assise au bord du lit, pas trop loin de son imposante carrure, j’avais déposé le tout sur la table de nuit, précisant, au cas où, qu’il avait de quoi manger un peu.

Surveillant ses gestes, je n’avais pas pu m’empêcher de me perdre sur son physique, attendant sagement –ou presque- qu’il daigne se redresser. Une fois fait, mes lèvres avaient rencontré les siennes dans une douceur extrême, une dance très légèrement sans qu’aucune langue ne se rencontre. Un simple baiser, plein de pudeur et d’affection. Son bras était venu se mêler au mien, ses doigts se mélanger avec ceux de ma main droite, son contact me fit frissonner. Mes yeux avaient dû se mettre à briller, l’observer avec ce regard de femme aimante, de femme en train de tomber amoureuse, ce même regard que je ne supportais pas chez les autres et qui me donnait souvent la nausée. Chris avait récupéré le plateau, me remerciant d’un nouveau baiser, tout aussi chaste que le premier. Je n’avais pas pu m’empêcher d’offrir un sourire, simple et efficace, culpabilisant devant ce visage encore un peu endormi de l’avoir réveillé si tôt. S’abstenir de bouger quand on est en charmante compagnie, voilà une résolution qui n’allait pas tarder à s’inscrire dans mes habitudes de vies. Récupérant le morceau de pain, je n’avais pas pu m’empêcher moi, d’y rajouter un peu de confiture, le tout dans un grand et large sourire significatif. Peut-être jouais-je un peu la provocation aussi. Qui sait. Une fois parfaitement bien mastiquée, j’avais avalé me laissant doucement tomber sur le dos, avisant le plafond, acceptant que la main de Chris caresse ma cuisse, sans même imaginer une seconde qu’il puisse avoir quelque chose derrière la tête. D’ailleurs, j’étais certaine qu’il n’avait rien derrière la tête.


- « Je suis désolée, je ne voulais pas te réveiller » murmurais-je alors que mes yeux fixes un point imaginaire du plafond. « Tu devrais mettre de la confiture » poursuivis-je, un sourire sur les lèvres, sachant pertinemment qu’il n’allait pas en mettre. « Goûte au moins. »

Passant mes mains derrière ma tête, je n’avais pas vraiment bougé de ma position, réfléchissant à la suite des événements, prenant peu à peu conscience que tout ceci était irréaliste. Bien plus que ça même. Je m’étais mordu la lèvre inférieure, une espèce d’appréhension en tête, il allait partir, j’allais de nouveau être seule, sans savoir quand le revoir. Les événements n’allaient pas tarder à s’enchaîner, on allait forcement devoir se positionner, l’un ou l’autre au bout d’un moment… Je ne savais même pas si nous étions un couple. Un léger soupir s’échappa de mes lèvres, alors que je fermais les yeux une seconde ou deux, le temps de reprendre mes esprits et de refixer ce point imaginaire. Pliant légèrement une jambe, la calla contre le bord du lit, je n’arrivais pas à sortir de mes pensées, à obtenir des réponses à mes questions. J’avais fini par reprendre la parole, préférant déjà répondre à l’interrogation sur la qualité de ma nuit, avant d’abord les sujets qui pourraient fâcher :

- « En ta compagnie ma nuit ne pouvait qu’être parfaite, tu devrais dormir ici plus souvent… » petit prélude avant la véritable question « Quand est-ce que je pourrais te revoir ? » sous-entendu, est-ce que tu vas partir ? « Ca va être compliqué, nous, pas vrai ? »

J’avais bien prononcé ce nous, il était même sorti plutôt naturellement. Je me maudissais d’être tombée sous le charme d’un banni dont finalement je ne savais pas grand-chose. Pourtant, je sentais bien à ce cœur battant dans ma poitrine qu’il représentait déjà quelque chose de trop important pour que cela soit encore gérable.


Dernière édition par Sydonnie d'Algrange le Ven 2 Juin 2017 - 19:54, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyVen 2 Juin 2017 - 5:03
L'homme se releva du lit, retirant sa main de la cuisse de la femme dans une dernière caresse, déposant le plateau à l'endroit où il était assit, il se planta ensuite devant Sydonnie, debout, en partie dénudé, le haut de son corps exposé. Le manque de nourriture étirait légèrement sa peau, détaillant alors un peu plus sa musculature. Chris lui sourit, il était plutôt agréable d'entendre ses mots, son regard s'attendrit alors qu'il observait sa beauté matinale. Abaissant son visage au niveau du sien, l'homme vint redéposer ses lèvres contre celles de la femme, la remerciant de ses doux mots. Il fit un peu plus durer leur échange, alors qu'une main caressait les contours de son visage, avant de s'en détacher lentement. L'une de ses mains glissa le long du bras droit de Sydonnie, jusqu'à atteindre son avant-bras qu'il tira jusqu'à ce qu'elle se relève. La main de l'homme se déposa ensuite dans le dos de la femme afin d'entretenir une certaine proximité, leur visage proche, malgré leur différente taille. Il lui adressa un sourire, complètement attendrit, peut-être aussi un peu assommé par son réveil.

—«Je ne sais pas quand on pourra se revoir, dès que possible, j'espère, on pourra se rejoindre à différents endroits, mais c'est un souci à repousser à plus tard. Je pense que ça sera compliqué, c'est même certain, mais en traversant ça, nous, après ça, on ne sera que plus liés. C'est ce que je pense.»

L'homme termina alors sa phrase par un dernier sourire, alors que ses mots résonnaient comme tout droit sortit d'une fable entre une princesse et un paysan. Evidemment, c'était lui le paysan, mais ce qu'il trouvait de plus sincère à dire, tout en essayant de la rassurer. C'était sûr qu'elle se faisait beaucoup de souci pour leur relation, et sûrement pour leur statut de banni et de milicien, c'était elle qui avait le plus à perdre après tout. Tandis que lui, n'avait qu'elle.
Chris se recourba légèrement afin de la prendre dans ses bras, ce n'était pas le genre de problème dont il avait envie d'avoir en tête. Mais c'était sans doute plus réaliste, plus logique. Ses bras venaient alors étreindre la femme, la blottissant contre lui de façon à la protéger, le visage de l'homme se déposa ensuite dans le cou de la femme, fermant les yeux. Il voulait profiter d'un réveil plus tendre, et repousser les problèmes, sans réellement savoir si Sydonnie était du même avis.

«Tu sais quand je dois partir ? Si je dois m'habiller maintenant ou alors m'enfuir à moitié nu comme un amant poursuivit par le mari ? Le mari étant ta mère.»

Le sourire de Chris se plissa dans le cou de Sydonnie, amusé par sa propre remarque, essayant de la faire rire, lui faire oublier leur situation irréaliste. Peut-être que c'était plus simple dehors, quand ils étaient dans la forêt, dans la tour, en dehors de la cité. Dans son environnement, tout pouvait lui rappeler qu'il n'était qu'un paria, tandis que dehors, c'était probablement nouveau pour elle, et lui faire oublier était plus simple. Tout était moins risqué aussi. Même s'il savait qu'elle aimait les risques, probablement pas celui-ci cependant. Il soupira dans ses propres pensées, lui aussi se mettait à penser à de mauvaises choses, l'homme ré-ouvrit les yeux. Il ne devait pas se perdre dans ses pensées comme il avait l'habitude quand il pensait à elle, simplement vivre le moment c'est ce qu'il devait faire. Parce qu'après tout, tenir la femme qu'il aime entre ses bras, c'était réel, sa douceur, l'odeur de ses cheveux, sa voix, ses doigts, ses lèvres, tout ça était le moment présent, ce qu'il chérissait. C'était tout ce qui importait.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 EmptyVen 2 Juin 2017 - 19:54
Allongée sur le dos, fixant ce point imaginaire, j’attends. J’ai besoin de savoir d’obtenir des réponses à mes questions, de trouver un côté positif, un angle auquel m’accrocher avec une force surhumaine. Puis une idée folle me vient, s’insérer dans ma pensée la plus profonde, parvenir à gagner suffisamment d’influence pour obtenir une faveur ducale. J’avais senti le corps de mon partenaire se mouvoir, me sortant de mes pensées, je m’étais légèrement redressée m’appuyant sur mes coudes de chaque côté pour me maintenir dans une position demi-assise plutôt précaire. Ma longue chevelure ébène retombée derrière mes épaules, légèrement emmêlée, pas franchement domptée, elle n’avait jamais vraiment été ma priorité. Mes deux perles bleutées l’avisaient avec cette intensité propre qu’elles n’avaient jusque-là offerte qu’à lui, je ne pouvais pas m’empêcher de le détailler, de longer sa silhouette du regard, de parcourir sa musculaire souligné par ce manque d’alimentation. Ma canine était de nouveau venue à la rencontre de ma lèvre inférieure, dans une réaction plus inconsciente que consciente. J’avais lentement relevé les yeux vers lui jusqu’à son visage. Pile le temps de réceptionner ses lèvres contre les miennes, de sentir cette multitude de frissons parcourir ma peau, d’entreprendre un échange plus langoureux, plus envieux. Sa main avait longé mon bras jusqu’à se stopper au niveau de mon avant-bras, mettant suffisamment de force pour m’attirer jusqu’à et lui et me relever.

Ma moue s’était faite plus boudeuse, plus ronchonne, il m’embrasse, je prolonge toujours, j’en redemande encore. Une main dans mon dos, une proximité conservée, je n’ai plus vraiment envie de discute, d’obtenir des réponses qui ne me satisferont de toute façon pas. La paume de main droite se dépose sur son torse, comme pour l’obliger à maintenir cette distance, à ne pas entreprendre quoi que ce soit qui pourrait mal se terminer. J’avais déjà des envies non avouables, inutiles d’en rajouter. Si la situation pouvait faire croire à une rencontre entre le prince charmant et la princesse en détresse, ses paroles eurent le don de me ramener dans la réalité. Fronçant doucement les sourcils, j’avais déposé la main gauche sur son épaule, juste de quoi me hisser sur la pointe des pieds pour venir déposer un baiser sur sa joue. Lui était rêver, moi terriblement réaliste, j’avais l’impression de m’être prise une porte en plein visage. Plus tard qu’il avait dit, on verra ça plus tard. Mon sourire était devenu faiblard, traduisant ses paroles comme un au revoir. Le moment c’était transformé en instant plus tendre, son imposante carrure m’entourant à la perfection, sa tête contre mon épaule, son souffle contre mon cou, je m’appliquais à ne pas oublier ce qu’il avait dit. Tendrement, je l’avais enlacé, le serrant doucement contre moi, torse contre poitrine avec comme unique distance un simple morceau de tissu.


- « Je vais te faire gracier par le Duc. » La phrase m’a échappé alors que je le sers toujours plus fort contre moi pour qu’il ne parte pas. « Je te le promets. Je vais travailler aussi fort que je peux et quand je monterai en grade, je ferais ce qu’il faut pour me porter garante… Pour que tu puisses retrouver une vie normale… Je t’en fais la promesse. »

Ma voix n’est que murmure alors que mon esprit hurle déjà à l’improbable. Pourtant j’y crois, je veux y croire. Je veux avoir cette possibilité, cette motivation, cet objectif de le voir un jour libre de vivre et d’agir comme bon lui semble, sans devoir faire attention, sans risquer de se faire prendre, torture ou que sais-je encore. J’étais milicienne, je n’étais pas une mauvaise milicienne, j’avais de grandes chances d’arriver à mon objectif. Remontant doucement mes doigts le long de sa colonne vertébrale, caressant cette musculature que je découvre, m’imprégnant de cette odeur qui m’enivre déjà, j’avais l’intime conviction d’être déjà dépendante de cet homme. Mes lèvres se déposent sur le haut de son torse, remontent jusqu’à son cou, sa joue, le coin de ses lèvres, puis ses lèvres dans un léger échange. Je plonge mon regard dans le sien, j’essaie de capte son attention, je ne plaisante pas, j’ai besoin qu’il me prenne au sérieux, qu’il envisage la chose, qu’il me fasse la promesse d’essayer. Je n’ai pas envie de rire, j’ai besoin d’avoir des certitudes. Je comprends qu’il n’est pas prêt alors je me rétracte, du moins, je n’insiste pas davantage, abandonne mon regard du sien, abandonne même l’idée même de négocier cette possibilité.

- « Tu pars quand tu veux, mère ne dira rien, elle sait que tu as passé la nuit ici. Elle voit déjà sa fille épouser le merveilleux architecte que tu es … Cependant, si tu as envie de vivre l’aventure extraordinaire de l’amant en fuite, tu peux passer par la fenêtre pendant que je t’envoie tes vêtements et tes chaussures… »

Un léger sourire en coin venait de prendre naissance sur mes lèvres, alors que les paumes de ma main étaient revenues se positionner à plat contre son torse, effectuant une légère pression pour le repousser, toujours dans une certaine douceur. M’écartant de quelque pas, j’avais du lui lancer ce léger regard joueur. Si il refusait de se lancer dans un discussion sérieuse, d’envisager un avenir à deux, alors autant profiter de l’instant et s’amuser à deux, comme deux jeunes adultes se découvrant, se testant. Je recule encore un peu, alors que je récupère sa chemise déposée dans un coin. Mes doigts l’enserrent de chaque coin et je fais mine d’exercer une légère pression, comme-ci j’allais la déchirer.

- « J’aime bien te voir comme ça aussi… Et puis généralement, l’amant prend la fuite avec des vêtements abîmés… Je pourrai rendre ça plus réaliste si tu veux… »

J’hésite encore un peu, avec ce regard plein de défis avant de lui envoyer d’un geste rapide le morceau de tissu. Je recule encore légèrement jusqu’à retrouver mon bureau, me hissant sur celui-ci, croisant les jambes, croisant les bras sur mes cuisses. Je réfléchis un peu, toujours ce petit sourire provocateur sur les traits de mon visage, les yeux brillants. J’ai envie de le titiller, de l’embêter, alors sans vraiment savoir pourquoi je lui lance :

- « Tu es le seul homme avec qui j’ai passé la nuit qui ne tente absolument rien. Je dois quand même te féliciter, je crois… » faut dire qu’ils n’étaient pas nombreux à se bousculer au portillon non plus. Que les heureux chanceux étaient soit des miliciens, soit des hommes blessés que je surveillais par acquit de conscience, ou des gens extérieurs dont la situation m’avait obligée à choisir entre la fange et dormir en compagnie masculine « Le seul pour qui j’éprouve un certain attachement aussi. »

J’ignorais si Chris était un homme jaloux, j’ignorais également son passé. Au fond, il restait presque le même mystère qu’au premier jour. Je décroise mes mains, déboutonne un bouton de ma tenue de nuit, lui lançant un bref petit regard, toujours aussi joueur.

- « Je suppose que je dois me préparer à te raccompagner ? » demandais-je simplement.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 4 Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 4 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bas-Quartiers :: Le Goulot-
Sauter vers: