Marbrume


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 La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]

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Christopher du BoisBanni
Christopher du Bois



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyMar 7 Mar 2017 - 21:04
La mère de Sydonnie était particulièrement bavarde, enfin, il n'était pas certain de savoir si c'était seulement cette fois parce qu'il venait de la rencontrer. Ou alors était-elle toujours ainsi, son ton de voix semblait assez méprisant, surtout lorsqu'elle adressait la parole à sa fille ce qui faisait légèrement grimacer Chris. L'homme toujours debout tentait de garder bonne figure face à la femme ayant un caractère très particulier, il souriait, le visage légèrement tremblant comme s'il essayait de garder son calme face à un crissement aigu. Pendant un long moment, la femme avait débité des questions et encore des questions, saupoudrés de remarques désagréables à l'égard de sa fille, ce qui n'aidait absolument pas Chris à l'apprécier. Enfin, il ne comptait pas porter quelque affection qu'il soit envers elle avant même de la connaître, mais il espérait tout de même de ne pas la détester. C'était visiblement très mal partit pour lui qui l'observait cracher sans cesse sur sa fille peu importe le sujet qui était lancé. Le banni avait légèrement tendu la perche à la mère lorsqu'il avait taquiné Sydonnie, mais il cherchait juste à se venger, non pas à l'enfoncer autant, mais il ne s'attendait pas à une femme aussi passive-agressive.

L'homme était comme coincé entre deux feux, la mère qui venait pester sur sa fille, et Sydonnie qui jugeait silencieusement, jusqu'à ce qu'elle craque finalement et lui réponde. Les bras le long du corps, Chris restait immobile, comme statufier, n'ayant pas réellement l'envie de répondre plus que ça. Peu importe ce qui était dit, la femme retournait ça à sa volonté contre sa fille afin de la mettre un peu plus mal à l'aise et l'insulter quant à ses choix de vies. Pourtant, Sydonnie avait bien réussit sa vie d'après lui, elle semblait être une combattante très respectable, elle se souciait des autres et était une fervante croyante. Chris se disait que finalement, même si la femme s'était marié, avait eu des enfants, fait tout ce que ça mère lui disait maintenant, elle serait toujours critiqué peu importe ses choix. Chris profitait de la conversation presque haineuse pour réfléchir sur la question. La mère était peut-être jalouse de la réussite de sa fille dans un autre domaine que ce qu'elle voulait pour elle ? Finalement, il n'eut pas le temps de poursuivre sa pensée, il fut tirer par la douce main de sa partenaire, hors de la conversation et de ce champ de guerre.
N'ayant pas le temps de répondre correctement à la femme, il se contenta d'un hochement de tête lorsqu'elle lui proposa de manger ici. Après tout, il avait déjà accepté lorsqu'il avait approuvé à rester ici cette nuit. Pourquoi tout était si facile avec Sydonnie, tandis que tout était bien plus dur avec le reste du monde. Sûrement parce qu'ils se comprenaient l'un l'autre, qu'ils s'étaient acceptés. C'est bien pour cela qui voulait passer autant de temps en sa présence finalement, tout était bien mieux avec elle, il n'avait pas à se cacher, il n'avait pas à mentir, il pouvait être lui-même. Lorsqu'elle était là, tout était comme enrobé de miel, si doux et agréable.

Arrivant en haut, Chris observa l'intérieur de la chambre de Sydonnie, peut-être réfléchissait-il trop, mais c'était vraiment quelque chose de l'inviter ici. C'était sa chambre, son espace privé, tout ici était personnel, il devait être un des rares seuls à être venu ici, ce n'était pas forcément évident pour tout le monde de laisser entrer quelqu'un dans son monde.
Dans la chambre à coucher, l'homme laissait aller ses yeux sur tout ce qui se trouvait ici, comme s'il découvrait une nouvelle partie d'elle. Faisant quelques pas à l'intérieur, ses mains venait se déposer sur le bureau où se trouvait plusieurs papiers qu'il toucha du bout de ses doigts avant d'être coupé par Sydonnie. Relevant les yeux vers elle, il déposa le regard sur la milicienne contre la porte, comme si elle lui coupait le chemin s'il voulait partir, l'enfermant avec elle, une pensée qui le fit sourire.

—«On ira ensemble au bal, après tout, je t'ai proposé de t'accompagner non ?» Il sourit de nouveau avant de reprendre, sa voix était calme, posée. «Ne t'inquiète pas, c'est une bonne idée, je veux passer plus de temps avec toi, et ça devrait être amusant au final, j'espère.

Et effectivement, ta mère est très particulière, elle te ressemble un peu dans son agressivité.»


Chris s'approcha ensuite d'elle, faisant de lent pas pour la rejoindre, comme si la laissant languir, avant de finalement être près d'elle. Son corps revenait alors se déposer contre le sien, ses mains rejoignaient ses hanches pour la serrer contre lui-même, son visage se baissait légèrement afin de déposer un rapide baiser contre ses lèvres. Brisant rapidement ce baiser, il lui sourit tendrement, lui affichant un regard fondant de passion, plus il passait de temps en sa compagnie, plus elle lui plaisait. Déposant un dernier baiser contre son front, il venait reprendre la parole pour enfin lui répondre.

«C'est un peu étrange d'être ici, c'est un peu comme être dans une autre vie, avoir volé celle de quelqu'un d'autre. Mais c'est agréable, c'est bien différent de dehors malgré la pauvreté qu'on peut voir ici. Tu te plais à Marbrume ?»
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyMar 7 Mar 2017 - 22:40


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



Le dos contre la porte, une jambe légèrement repliée contre celle-ci, je regardais Chris avec beaucoup d’attention. J’ignorais encore si mon choix de lui faire confiance, de le faire entrer dans mon quotidien était une bonne chose, mais il était désormais trop tard pour se poser la question. De toute manière, je n’avais jamais vraiment été particulièrement doué dans le domaine de prendre des décisions raisonnables, j’avais toujours vu dans les choix de raison quelque chose de terriblement ennuyant. Mon sourire s’était élargi quand mon invitée me confirma son envie de m’accompagner au bal, l’idée de l’avoir un peu contraint vers cette décision m’amusa légèrement. Je me plaisais à l’imaginer, lui, l’ours des bois en tenu plus convenable, avec un masque, une attitude beaucoup plus mystérieuse sur les traits… Mh, oui, il serait parfait, moi, j’en étais certaine. Penchant légèrement la tête sur le côté, je me demandais ce qu’il entendait quand il me disait souhaiter passer plus de temps en ma compagnie ? Un nouveau sourire, plus sincère avait vu de nouveau le jour sur les traits de mon visage, visiblement touché par l’attention que l’homme me portait. J’avais cependant rapidement adopté une mine plus bougonne quand il me compara à ma chère et tendre mère. Je n’étais franchement pas certaine que le fait de lui ressembler dans mon agressivité soit un compliment, taquine j’avais cru bon de murmurer :

- « Je vais faire comme-ci je n’avais pas entendu, tu devrais t’entraîner davantage pour faire des compliments, Chris. »

Suivant ses mouvements des yeux, je prenais plaisir à le voir s’amuser avec moi, à voir dans chacun de ces mouvements une certaine forme de provocation. Là, où j’aurais dû certainement ressentir une hâte de le retrouver, de sentir à nouveau son odeur contre moi, ses mains effleurer ma tenue, j’imaginais un homme âgé, essayant d’avancer alors qu’il est plein de courbatures. J’ai retenu un petit rire étouffé entre mes lèvres, me restreignant dans mes propos pour ne pas le vexer. Mes yeux devaient pétiller de plaisir, j’avais cette sensation agréable d’apaisement de bien être, de pouvoir me montrer telle que je suis, sans gêne, sans jugement. Il était rare de s’ouvrir à quelqu’un, revoir de pouvoir faire confiance, pourtant, avec lui, tout semblait si différent, si simple, trop simple. Nous n’étions, au fond, que deux inconscients. Une fois à mon niveau, je l’avais accueilli dans un nouveau sourire plein de tendresse, j’avais laissé ses mains se poser sur mes hanches sans la sensation de gêne que j’avais jusqu’à présent ressenties. Appréciant le contact de ses lèvres sur les miennes, j’avais dû involontairement lui envoyer un regard enclin au reproche devant le duré –bien trop court- de l’échange. Fermant les yeux au contact de ses lèvres sur mon front, je m’étais finalement résolu à profiter de l’instant, à échanger plus posément, plus sérieusement… Il m’avait de toute manière donné matière à réflexion. Je n’avais jamais vraiment réfléchi à la question, est-ce que je me plaisais vraiment à Marbrume ?

- « Pour être honnête, je ne me suis jamais vraiment posé la question. J’ai toujours voulu fuir la ville, pour fuir mère… C’est pour ça que je me suis affiliée à la milice extérieure, au début je faisais partie de l’intérieur. » Je fais une pause, prenant le temps de réfléchir à mes arguments. « Je crois qu’au fond, j’aime Marbrume, j’aime l’odeur du port aussi horrible soit-il, j’aime parcourir les petites rues encore endormies avant que le soleil ne se lève, en courant un peu… j’aime observer son animation grandissante de jour en jour. » Affichant un sourire sincère, je prends le risque de poursuivre au risque de paraître bavarde. « J’en viens même à aimer prendre des coups lors de mes missions, parce que sans ça, je pense que je m’ennuierai plus que je ne peux l’imaginer. » Prenant une légère inspiration, je finis par conclure « Je ne sais pas si je pourrai réellement apprécier une vie calme. De toute façon, je ne sais pas si nous pouvons encore vivre quelque chose de calme depuis la fange

Doucement, je viens me rapprocher de lui, profiter de son odeur, de la sensation de mes lèvres effleurant les siennes sans les toucher, juste pour le plaisir de le narguer, de le tenter. Puis lentement, je viens déposer un léger baiser sur sa joue, avant de retrouver ma position initiale, le regard légèrement provocateur. Je découvre lentement, en m’amusant, en le taquinant et j’y prends un malin plaisir. Je souhaitais profiter de l’instant de calme pour apprendre davantage à connaître Chris, sur des choses aussi futiles et inutiles que des éléments d’une importance capitale. Préférait-il le jour ou la nuit, le sucré ou le salé… J’avais des idées de réponses dans certains domaines, sans pour autant en être entièrement certaine.


- « Ce n’est pas une autre vie, celle que tu mérites largement… Tu sais, j’ai très envie de te faire découvrir Marbrume entièrement sans limites…. Qu’est-ce que tu voudrais vraiment voir ? Tu sais, je suis certaine qu’avec quelque arrangement… » un petit sourire en coin plus loin « tu pourrais largement te faire passer pour un citoyen. Il faut juste revoir la coupe de cheveux, la barbe et la tenue. Parce que comme ça, tu ressembles un peu à un mercenaire ayant passé une mauvaise nuit. »

En le regardant bien, Chris me faisait penser à Arahaël, c’était peut-être pour ça que mère avait paru dans son élément en sa compagnie, l’invitant même pour le repas… Ou bien elle avait dans l’idée de proposer ces services d’Architecte à ses clients… Instinctivement, j’avais légèrement grimacé, imaginant Chris se dépatouiller avec la noblesse pour revoir la structure d’un bâtiment… Bien que la situation pourrait être drôle, elle pourrait aussi être très embarrassante, voire dangereuse. Mh, j’avais hoché la tête, confirmant par un geste ma pensée, il faudrait trouver une parade à cette situation et rapidement… Enfin pour l’instant le plus drôle était à venir, le moment ou mère allait comprendre qu’il allait passer la nuit avec moi, dans ma chambre. Lentement, je m’étais mordillé la lèvre, étouffant de nouveau un léger rire entre mes dents. J’imaginais également la tête devant la chère madame d’Algrange à la mine dépitée. Lui qui avait essayé de faire bonne impression…

- « D’ailleurs toi. » Dis-je doucement en pointant mon doigt sur son torse « tu es censé être de mon côté avec ma mère, pas contre moi… Mhhh, à moins que ce soit l’âge de ma chère et tendre mère qui t’attires plus que la fille trop jeune pour toi que je suis. »

Ma voix était remplie de douceur, dévoilant la taquinerie, je n’étais évidemment en rien sérieuse, c’était simplement une nouvelle façon de lui envoyer un pique concernant son âge qu’il refusait encore et toujours de me dévoiler. La montagne de questions que j’avais à son sujet semblait avoir disparu pour un temps, ou peut-être préférais-je jouer la carte de l’ignorance pour ne pas prendre le risque d’être déçu et de tout perdre.




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Dernière édition par Sydonnie d'Algrange le Mer 8 Mar 2017 - 10:21, édité 1 fois
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Christopher du BoisBanni
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyMer 8 Mar 2017 - 2:28
L'homme avait gardé sa compagne dans ses bras alors qu'elle répondait à sa question qui semblait lui avoir demandé mûre réflexion. Même malgré les temps qui courent, ça n'était pas une question évidente, sinon Chris ne l'aurait jamais posé, après tout. La pauvreté, la famine, les maladies, les odeurs, les voles, les meurtres, tout ça était presque monnaie courante ici entre les murs. Tandis que finalement, dehors s'ils connaissaient bien les lieux, ils pouvaient s'en sortir parfois plus facilement, mais non sans mal. Là dehors, en jouant ses cartes de la meilleure façon, ils ne tombaient pas facilement malade à cause des autres, l'argent n'avait aucune valeur, la seule odeur qui pouvait les déranger était la leur, il n'y avait pas de vole, pas de meurtre lorsqu'ils ne croisaient personne. C'était bien les seuls avantages finalement, pourtant, la solitude avait son prix, c'était aussi en partie pourquoi il s'était laissé apprivoisé par Sydonnie.

Finalement, sa réponse ne l'étonna pas, il savait bien qu'elle aimait aider le peuple et que le danger était quelque chose qu'elle côtoyait avec envie. Sinon, ils ne seraient pas là, l'un dans les bras de l'autre à se câliner. L'homme lui répondit de quelques caresses dans le bas de son dos, proche de ses hanches, alors que les pensées de la femme se faisaient plus sombres, plus réalistes.

—«Ne pas apprécier une vie calme ? Ca doit être pour ça que tu es dans mes bras, mh.»

Chris lui répondit dans un sourire amusé, chacun chercha à détendre l'atmosphère lorsque celle-ci tomba un peu trop bas, et se fut son tour cette fois. Ses larges mains enveloppant le bas de son dos venaient remonter le long de sa colonne pour la détendre légèrement avant qu'il ne réponde de nouveau.

«Je ne sais pas ce que j'aimerais voir. Je suis content d'avoir vu ta maison, ta chambre... Peut-être les temples, les échoppes, des lieux en hauteur, j'aime bien la hauteur ça me donne une impression de sécurité.»

Lorsque Sydonnie venait parler de l'état de sa barbe, ses cheveux et de son visage, il rit légèrement en faisant une légère grimace pour souligner son problème de style. Ses cheveux, même s'ils étaient courts, ressemblaient surtout à une motte d'herbe coupés avec difficulté, tandis que sa barbe était plutôt broussailleuse, lui donnant toujours un certain style d'ermite, ou de bûcheron, comme il l'était. Une bonne toilette n'était pas de trop en effet, il coupait ses cheveux et sa barbe lui même, ce qui donnait souvent quelque chose de très irrégulier, tandis que sa barbe était tout de même plus simple à entretenir, il aimait la laisser pousser. Ce genre de style, quoi que peu apte à la ville, lui donnait un aspect animal, sauvage, ce qui était bien utile lorsqu'il fallait menacer un adversaire potentiel.
Chris se contenta d'un léger haussement d'épaule, il n'avait jamais été dérangé par son physique, même avant la fange, il ne s'en préoccupait pas plus que cela. L'homme se contentait simplement de se laver quand il le pouvait dans une rivière, un lac ou un étang, mais chercher à se faire beau était un peu trop, il allait se salir de nouveau plus tard, alors à quoi bon ?

Puis, de nouveau, il rit aux taquineries de la femme, elle ne lâchait décidément pas lorsqu'il s'agissait de se moquer de son âge, ce qui amuserait toujours le banni. Enfin, c'était même quelque chose dont il pouvait en tirer profit. Les mains de l'homme caressant le dos de la femme venait doucement descendre le long de son dos, esquivant son fessier qu'il ne préférait même pas effleurer, il atteignait le bas de ses cuisses pour la soulever d'un seul coup. La ramenant alors de nouveau contre lui, cette scène était étrangement similaire à celle dans le bordel, l'odeur en moins. Les jambes de Sydonnie se trouvant de chaque côté de la taille de l'homme, il la blottit doucement contre son torse en lui souriant franchement. Avant de s'écarter de sa porte, il venait tirer le meuble le plus proche pour le placer devant le bord de la porte et qu'il serve de verrou, ainsi que d'alarme.
Ainsi, il venait porter sa douce à travers la chambre, jusqu'à atteindre son lit, la déposant dessus, telle une pétale de fleur sur la surface de l'eau. Chris l'allongea sur le dos alors qu'il se courbait pour passer son visage au dessus du sien, ses doigts venaient caresser sa nuque, passer à travers ses cheveux ou se glisser entre ceux de la femme. Il aurait pu être aussi taquin qu'elle, mais il voulait pour cette fois lui réserver un cadeau agréable, laissant les plaisanteries de côté pour quelques instants. Le visage de l'homme venait alors doucement se glisser proche de celui de Sydonnie jusqu'à ses lèvres se mêlent aux siennes. Dans un échange délicat, il venait intensifier leur baiser par une main resserrant la douce nuque de la femme l'embrassant alors de longs moments, contrastant avec les échanges rapides qu'ils avaient pu faire jusqu'ici. Les yeux de l'homme s'étaient refermés pour apprécier l'instant, son geste était ainsi une réponse à sa question, il avait succombé à son charme, il s'était abandonné à elle, entièrement, totalement.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyMer 8 Mar 2017 - 12:48


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



L’air de rien la réponse de Chris m’avait forcé à la réflexion, était-ce réellement mon attrait pour le non-calme qui m’avait poussé à lui, était-ce pour ça aussi que je refusais de me ranger dans une vie reposante de mère de famille aimante avec un époux respectable ? Lentement, j’avais froncé les sourcils, chassant l’idée, qui ne semblait pas complètement me correspondre, de mon esprit. Je n’en étais pas encore là, non, si j’en étais arrivée à ce genre de situation, complexe, improbable, ce n’était que parce que j’avais l’habitude d’agir avec mes émotions, avec mon instinct et non avec mon sens de la réflexion. Chris, un peu malgré lui, m’avait ramené au moment présent, ses mains remontant le long de ma colonne vertébrale, provoquant une multitude de sensations que je ne connaissais pas et dont j’étais incapable de ranger dans la case agréable ou désagréable. En guise de réponse, je m’étais contentée de lui offrir un sourire un peu maladroit, mitigé, un mélange entre la tendresse et l’inquiétude. Si, oui, si j’étais en train de commettre lentement la plus grosse erreur de ma vie… Secouant doucement la tête, glissant à mon tour mes mains dans son dos pour le serrer contre moi, j’essayais de me rassurer par un contact physique. Le cœur ne pouvait pas amener dans une direction si elle était réellement impossible, en tout cas, moi, je ne pouvais pas y croire.

Je n’avais pas mesuré l’impact que la visite de ma chambre avait pu avoir sur mon invité, il n’était pas le premier à y rentrer, j’avais pour habitude de m’en servir plus comme bureau et lieu de discussion calme, que véritable lieu d’intimité. Quoi que. Il était cependant l’un des rares à pouvoir y passer la nuit, pour ne pas dire un des seuls. Une autre personne avait déjà dormi ici, Dante, je lui avais concédé ma couche pour ne pas qu’il souffre trop de ses diverses blessures, de mon côté, j’avais pris le tapis. Cette fois, c’était bien différent, il ne s’agissait pas d’aider un collègue en difficulté… Il s’agissait… De nouveau j’avais lentement secoué la tête, refixant mon attention sur les paroles de mon banni, découvrant qu’il aimait les points en hauteurs, qu’il avait envie de découvrir le temple, les échoppes, mh, peut-être devrais-je le faire visiter le quartier marchand, j’étais certaine qu’il prendrait plaisir à voir la production des différents commerçants.

Chris avait ensuite ri à mes réflexions que ce soit pour sa tenue vestimentaire ou son âge –de grand père à la porte de la mort-, j’avais fait de même, contente de voir qu’il avait bien ciblé la taquinerie et non un reproche sérieux. Au fond, qu’il s’entretienne convenablement, ou qu’il reste comme son envie du moment le lui dictait, cela n’avait pas d’importance à mes yeux. Je n’avais de toute façon pas mon mot à dire, moi la femme qui ne cesse de recevoir des coups, qui ne cesse d’obtenir de nouvelle cicatrice et qui prend un malin plaisir à se voir couvrir de diverses substances, telles que la boue, le sang... J’avais d’ailleurs appris bien malgré que moi que le liquide rougeâtre était complexe à nettoyer, enfin mère ne cessait de me rabâcher que c’était complexe à nettoyer. D’ailleurs, il me semblait bon de devoir lui rappeler qu’elle ne devait pas rentrer dans ma chambre pendant mes absences…

C’est de nouveau mon compagnon, qui avait brisé la légère distance –de quelques pouces- qui s’était installée entre nous, réeffectuant des gestes qu’il avait déjà faits dans le bordel, peu de temps avant. Me retrouvant un peu malgré moi, dans ses bras, surélevée, les jambes entremêlées dans son dos pour ne pas glisser. J’avais répondu à son sourire par un sourire, essayant de m’habituer à ces nouvelles sensations, ces nouveaux gestes, cette relation que je découvrais petit à petit, que j’essayais d’apprivoiser. J’avais senti mon cœur manquer un battement, puis s’emballer, alors que ma respiration d’ordinaire très calme semblait sujette à des moments de pauses puis d’accélération. Mon regard plus vibrant essayait de comprendre les gestes de mon banni, ces intentions, alors que déjà un soupçon d’angoisse venait émerger dans mon ventre. Dans une certaine douceur, il avait tiré un meuble devant la porte, geste censé certainement être rassurant, mais qui se voulait de mon point de vue, lourd de sens et source d’inquiétude plus prononcé que ce que j’aurais bien pu imaginer. Instinctivement, j’avais resserré mon emprise contre lui, afin d’éviter de glisser quand il m’avait relâché d’une main pour bloquer la porte.

J’avais fini par me retrouver sur mon lit, qui admettons-le, était beaucoup plus confortable que celui que mon dos avait rencontré quelque temps auparavant, beaucoup plus propre aussi. Légèrement tendue, j’avais cherché le regard de Chris, essayant de me rassurer, essayant de lui faire comprendre par un simple regard mon angoisse naissante. Tiraillé entre les différentes émotions agréables et la découverte de nouvelles sensations, mais aussi de nouvelle crainte, je ne parvenais pas à me détendre complètement. J’avais l’impression de réfléchir en permanence, d’analyser le moindre de ses mouvements. J’avais à la fois peur, peur de le décevoir, peur de mal m’y prendre, peur que tout ceci aille bien trop vite pour que je garde la relation sous contrôle. Est-ce que j’avais au moins contrôlé quelque chose depuis le début de cette rencontre.

Involontairement, certainement, ce sont de nouveau les gestes de mon compagnon qui vinrent me rassurer. Lèvre contre lèvre, c’est une nouvelle danse que je découvrais à présent, naturellement j’avais fermé les yeux. Répondant de la manière la plus évidente qui soit à ce baiser, fermant les yeux, savourant l’instant présent. Adieu angoisse, adieu réflexion trop intense. Il ne restait que lui et moi et cette multitude de nouvelles envies qui émergeaient discrètement. Lentement, j’avais passé mes mains dans son dos pour le tirer un peu plus jusqu’à moi, pour profiter, pour savourer, pour en redemander. Doucement, mes mains étaient remontées jusqu’à sa nuque, remontant encore davantage pour passer mes doigts dans ses cheveux, puis elles étaient redescendues pour revenir en haut de son dos, effectuant de petites caresses, douces, maladroites. C’est une multitude de frissons qui me parcouraient à présent, frissons dont je ne parvenais pas à comprendre le sens, agréable, pas agréable, comment véritablement le savoir. Plus par crainte de l’inconnu, que par réelle envie, ma main droite était revenue se glisser jusqu’à son torse, effectuant une légère pression, non pas dans l’objectif de le repousser, simplement pour cesser cet échange bien trop intense pour moi.

Le souffle court, le palpitant battant à un rythme que je n’avais encore jamais ressenti, j’essayais de me calmer, j’essayais de remettre dans l’ordre dans ma tête. Comment faisait-il pour me faire ressentir autant, en faisant si peu ? J’avais murmuré son nom, mais ma voix semblait sonner comme un mot d’excuse.


- « Chris… »

Effectuant une pression supplémentaire sur la paume de ma main, je l’avais repoussée sans brusquerie. Ouvrant de nouveau les yeux, j’observais son visage, ses traits, ses lèvres, puis je revenais inévitablement à son regard. Mes prunelles devaient vibrer d’une intensité bien reconnaissable pour tous, sauf pour moi, l’envie. J’avais l’impression de ressentir tellement de choses contradictoires, dans un temps bien trop court, pour que je puisse avoir le temps de m’écouter, de me décider. Au fond, j’avais simplement peur, peur d’être déçu, peur de mal faire, peur de le décevoir, de me décevoir. J’hésitais, j’hésitais à formuler mes craintes à hautes voix, à lui dire que tout était bien trop inconnu pour moi et que forcément l’inconnu était impressionnant. J’hésitais à lui montrer un visage plus fragile, un visage que peu avait déjà dû apercevoir sur mes traits, la peur, la crainte, l’angoisse. Pourtant ces sensations normalement négatives ne me semblaient pas l’être cette fois, elle était même plutôt rassurante dans un sens. Doucement, je m’étais légèrement appuyé sur mes coudes pour me redresser, juste suffisamment pour venir retrouver ses lèvres, pour essayer, pour l’imiter, pour ressentir de nouveau mon cœur s’emballer, ma respiration s’effriter. Ressentait-il la même chose, percevait-il ce qu’il provoquait chez moi ? Difficile de dire que j’étais mal à l’aise, difficile de dire que j’étais complètement à l’aise. Maladroite, timide étaient certainement les mots qui me correspondait à la perfection sur le moment. J’avais de nouveau cessé l’échange, aussi intense qu’agréable, j’avais besoin de reprendre le contrôle de la situation.

- « Tu… Tu me déstabilises… »

J’avais honte de l’admettre, j’étais gênée de l’exprimer, mais pour autant il s’agissait bien de ça. Il me déstabilisait complètement, entièrement. J’étais incapable de réfléchir dans le bon sens quand il me parlait, quand il me regardait, quand il m’embrassait. Il partait avec une longueur d’avance sur moi, des années mêmes, il possédait l’expérience, alors que moi, je n’étais qu’une débutante en pleine découverte de tellement d’éléments inconnus. Inexpérimentée. J’étais sous son emprise et plus je le regardais dans les yeux, plus mes joues avaient dû se décorer d’une rougeur prononcée. Ma main n’avait pas bougé de son torse, comme pour me rassurer, comme pour essayer de l’obliger à respecter cette courte distance, que j’avais autant envie de conserver que d’anéantir.

- « Tu triches encore… » murmurais-je sans jamais rompre le contact visuel. « Tu abuses de ton expérience… » soufflais-je

Doucement, ma main avait abandonné son torse pour venir se perdre sur son visage, mes doigts effleurant son menton, puis remontaient jusqu’à ses joues dans de légères caresses. Je n’avais pas voulu paraître désagréable, je n’avais pas voulu le contrarier dans sa démarche, simplement sous-entendre que peut-être, j’étais beaucoup moins expérimenté que ce qu’il pensait, pour ne pas dire entièrement débutante. Je n’avais jamais jugé intéressant ce genre de relation, jusqu’à présent, j’avais toujours vu les sentiments comme un poids, comme une difficulté supplémentaire que les individus s’infligeaient. Descendant le regard jusqu’à ses lèvres, j’avais encore cette envie de l’embrasser, mais pour autant que je le pouvais encore, je m’appliquais à contrôler les pulsions que je ressentais. Avec Chris, l’ambiance changeait régulièrement du tout au tout, elle passait du sérieux à la taquinerie, de la taquinerie, au sérieux puis enfin… À cette sensation un peu tendue, sans pour autant l’être vraiment, je n’arrivais pas mettre de mot exact.

- « Je… » je m’étais finalement ravisé, spontanée oui, réfléchie aussi.

Affichant un sourire, j’avais finalement pris la décision de ne pas terminer ma phrase, au fond, je n’étais même pas certaine moi-même de ce que j’avais eu envie de dire sur l’instant. Je quoi ? J’ai des sentiments, comment pourrais-je le savoir, sans véritablement en avoir déjà ressenti ? Je suis attachée à toi ? Je n’ai aucune expérience dans le domaine ? Je voudrais qu’on y aille doucement histoire de me laisser le temps de comprendre, de découvrir ? Héhé, si j’avais envie de le faire fuir, j’étais plutôt bien partie. Je devais me reprendre, ne pas me laisser submerger par tant de nouveautés, j’avais de nouveau affiché un sourire, tendre, attentionné.

- « Je pense, que tu as besoin d’un bon bain… avant le repas… De te détendre un peu… »

Une façon de fuir, d’échapper à tout ce qui me submergeait, d’essayer de réinstaurer une atmosphère moins intense, moins désireuse. Toutes mes pensées étaient de véritables contradictions, j’avais envie de le sentir contre moi, de respirer son odeur, tout comme j’avais envie qu’il cesse de sous-entendre cette tentation. Je ne voulais rien connaître de sa vie, mais pour autant une chose stupide me traversait l’esprit, s’il était marié, j’allais être ce que j’avais toujours refusé. Mes pensées étaient simples et stupides à la fois, comment un banni pourrait être… Doucement, j’avais froncé les sourcils, refusant une nouvelle fois de faire face à mes doutes et mes pensées négatives plus si silencieuses que ça. J’allais devoir me rendre à l’évidence, je n’avais plus aucun contrôle de la situation, il m’influençait, il rendait sa présence indispensable malgré lui. Il était autant un danger qu’une force.


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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyVen 10 Mar 2017 - 1:46
L'atmosphère à l'intérieur de la chambre était douce, paisible, pleine de tendresse, tout comme leurs échanges passionnés. Chris légèrement courbé par dessus la femme déposait de longs baisers contre ses lèvres, des baisers qui se voulaient pleins d'affections et de passions. Après quelques instants, le contact se brisait, laissant le temps à l'homme de voir le visage de Sydonnie, tout proche du sien, elle semblait gêné par ce qui se passait. Les yeux du banni venait descendre pour apercevoir le bras de la femme, tendu contre son buste pour le repousser légèrement. Se redressant alors tout en levant les yeux vers elle, il fut interrompu alors qu'elle reprit leur baiser, n'ayant prononcé qu'un seul mot, son nom. Mais de nouveau, il se retrouva repoussé, son bras installant une barrière entre eux, Chris finit par se redresser cette fois, son regard un peu perdu, déçu, qui en redemandait retrouvait les traits de la femme.

A son tour, il dirigeait l'une de ses mains vers elle pour pouvoir caresser du bout des doigts son visage. L'index de l'homme vint alors passer contre le contour de son visage, puis retrouver ses lèvres comme pour les redessiner, il retira ensuite sa main dans une caresse contre sa joue empourprée. Le visage de Chris indiquait bien qu'il ne comprenait pas ce qu'il se passait, la femme le repoussait, puis revenait, puis de nouveau recommençait. Les sourcils à peine froncés, il se demandait déjà ce qu'il avait fait de mal, probablement ne voulait-elle pas qu'il l'embrasse. Chris ne chercha pas à comprendre plus loin alors que la femme venait en rajouter un petit peu à son explication.

—«Je pense, que tu as besoin d’un bon bain… avant le repas… De te détendre un peu…»

L'homme se releva alors, reculant d'un pas pour laisser à la femme la possibilité de se relever et de lui laisser un peu d'espace. Il ne savait pas s'il s'agissait d'une taquinerie ou si elle était sincère cette fois, tout montrait que ça n'était pas le cas, d'habitude elle se voulait plutôt explicite. Chris déglutit et hocha la tête en direction de la femme encore allongée sur le lit, il ne pensait pas être aussi repoussant au point de devoir prendre un bain. Mais si c'était le cas, il devait bien le faire, ça n'était rien de péjoratif, elle se voulait honnête et il ne devrait pas lui en vouloir. Il s'écarta alors, pourtant une mine bien moins amusée au visage, presque honteuse.
Les gestes de la femme étaient très indécis, elle semblait aussi perdue que lui par la situation, pourtant elle ne semblait pas vraiment aider dans ses mouvements en l'embrassant, puis le repoussant. Debout devant elle il commença alors à s'écarter du lit, faisant plusieurs pas en direction de la porte, où il finit par se retourner.

—«Où est ta salle d'eau exactement ?»

Les mots de Chris avaient été presque bégayés, comme s'il venait d'être humilié, pourtant il ne semblait pas du tout lui en vouloir. Le silence de la femme, les quelques mots et gestes qu'elle avait effectués semblaient porter vers cette direction. Peut-être si elle avait dit tout de suite ce qui n'allait pas, ce qui la tracassait, les choses se seraient mieux passées. Mais tout avait été implicite, Chris n'était déjà pas doué avec les personnes, encore moins avec ce genre de sentiment, alors comprendre par des signes, des expressions, ça n'était rien d'évident pour lui. Attendant sa réponse, il se retourna pour déplacer le meuble qu'il avait mit ainsi pour empêcher sa mère d'entrer facilement. Pour ne pas qu'ils les voient s'embrasser comme deux adolescents qui se cachent derrière un arbre pour ne pas être surprit par d'autres. Le passage ouvert, il se retourna de nouveau vers elle, les yeux dirigés vers le bas en attendant sa réponse.

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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyVen 10 Mar 2017 - 11:03


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
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Je m’étais redressée lentement avisant Chris sans prononcer un mot, j’avais été terriblement maladroite. Me pinçant la lèvre inférieure, je regardais les traits de son visage n’exprimant que l’incompréhension. Je lui devais des explications, je devais lui parler de mes craintes, mais absolument rien ne s’échappait de mes lèvres, aucun son, hormis un petit souffle discret d’une respiration saccadée. Passant une main, sur mon avant-bras opposé, je l’avais frotté légèrement signe de mon mal aise. La tête plus vers le sol que pleine de fierté, je ne parvenais pas à prendre une décision qui me convenait. Comment parler de craintes, sans pour autant dévoiler une fragilité ? Mes yeux clairs l’avaient regardé s’éloigner, pousser le meuble, clencher la porte, puis se retourner vers moi pour me demander où se trouvait la salle d’eau. J’avais immédiatement relevé la tête vers mon interlocuteur, abandonnant mes gestes dignes d’une grande angoissée que je n’étais normalement pas.

- « En bas, au fond du petit couloir… Mais. » un moment d’hésitation « Je vais t’accompagner voyons… »

Évidement que j’allais l’accompagner, je n’allais pas le laisser chauffer l’eau tout seul, non…. Bien que l’envie de me cacher dans un trou de souris soit particulièrement présente. J’avais finalement abandonné ma position, avant de prendre racine, réduisant de nouveau au néant les quelques pas qui nous séparaient. M’arrêtant à son niveau, j’avais essayé de sourire, sans grande conviction, sans grande réelle intention d’y parvenir. Je n’étais pas doué pour quoi que ce soit qui touche au relationnel, je venais encore de le prouver merveilleusement bien. Je n’étais définitivement pas courageuse dans tous les domaines. J’avais fait un pas en avant, avant me stopper brusquement pour de nouveau lui faire face, les prunelles plus déterminées que précédemment, je lui devais la vérité, serrant les poings pour me donner la force d’aller jusqu’au bout, j’avais repris la parole :

- « C’est une excuse le bain, une excuse pour fuir notre moment. »

Comme à chaque fois que l’émotion prenait le dessus sur la raison, ma voix se faisait plus forte, plus fragile et montait légèrement dans les aigus. Je n’étais pas en colère, il n’y avait d’ailleurs aucun signe de contrariété sur mon visage. C’était juste que l’intention était tellement forte que la tonalité en avait été tout aussi intense. Un peu comme-ci, j’avais craché ma phrase sans la prémâcher avant. Il était évident que les mots dits justes comme ça étaient un véritable plateau d’argent offert pour augmenter l’incompréhension qui régnait. J’avais de nouveau bien conscience que je n’allais pas pouvoir en rester là… Sauf que c’est l’apparition de ma nouvelle meilleure copine, la merveilleuse boule de stress dans la gorge qui m’empêchait de poursuivre. Fermant les yeux, inspirant profondément je cherchais une source de courage intérieure, c’était bien la dernière fois que j’écoutais ma conscience.

- « Chris, j’ai jamais… Je n’ai jamais… » du courage, un peu plus de courage « J’ai jamais eu de relation. »

Voilà c’était dit, c’était prononcé formulé, maintenant on allait peut-être pouvoir passer à autre chose. Je n’avais pas l’impression de me sentir soulagé pour autant, du moins pas forcement comme je l’imaginais. Il était certain que je venais de me retirer une épine du pied, maintenant de là à dire que je me sentais mieux. Je n’avais pas jugé intéressant d’en prononcer davantage, quoi que j’aurais pu, oui j’aurai pu lui dire le fond de ma pensée, que nous c’était de la folie, qu’on allait dans le mur, que j’avais peur, qu’il m’entraînait dans une forme de dépendance et que moi j’étais humaine. Humaine ET milicienne bordel. C’est finalement ma spontanéité légendaire qui avait repris le commandement de la situation :

- « J’sais pas faire, je sais pas faire Chris… Je sais pas aimer sincèrement, je ne sais pas partager, je ne sais pas, je ne comprends pas… Y a un tas de trucs que tu me fais ressentir et je ne dis pas que c’est mal, je ne dis pas qu’il ne faut pas… Mais c’est trop d’un coup… Enfin.. Non….Et rien que quand tu me regardes… » je fais une pause lui lançant un regard poignant de sincérité, mais aussi de tendresse « Regarde tu vois ça. » je montre mes joues que je sens s’empourprer « Ce n’est pas normal pas vrai ? Enfin, je veux dire… je ne veux pas d’enfant, je ne veux pas me marier… Ce n’était pas dans mes projets, les relations. Puis tu es là… Tu es là…Et moi je suis là… »

Lentement, je relève les yeux vers son regard, cherchant des réponses à des questions que je ne prononce pas, que je ne pense peut-être même pas encore. J’ai besoin de lui. Il est bien là le problème, moi, je n’ai jamais eu besoin de personnes. Alors, accepter de découvrir de nouvelles choses, accepter de s’ouvrir, accepter de partager, accepter les nouvelles envies, les nouveaux besoins… C’est du temps dont j’ai besoin, juste du temps. Doucement, je m’étais approché de lui, affichant un sourire plutôt soulagé, déposant mes mains sur ses épaules, me hissant sur la pointe des pieds, je viens retrouver ses lèvres pour l’embrasser avec tendresse et envie. C’était ma façon à moi de lui faire comprendre qu’il ne devait pas se méprendre, que rien de tout ça n’était négatif.

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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptySam 11 Mar 2017 - 4:54
Pour Chris, cette situation était très malaisante, depuis le début il faisait mal les choses, il était convaincu que le problème venait de son hygiène, et probablement des échanges qu'il offrait à la femme. Alors lorsqu'elle s'approchait de lui, il fit un léger pas en arrière, elle avait imposé des barrières entre eux deux, il ne comptait pas les briser aussitôt. La femme s'approchait un peu plus, devant lui pour lui faire face. Les choses étaient vraiment incompréhensibles, il avait l'impression qu'elle se contredisait à chaque instant, ou alors, il avait vraiment mal compris le problème. Les sourcils de Chris se fronçaient un peu plus lorsque Sydonnie lui avoua que tout ça n'était qu'une excuse. Tentant de reculer un peu d'elle, il réagissait comme s'il était littéralement contagieux, une main en avant pour ne pas qu'elle s'approche trop, après ce qu'elle lui avait dit. Il laissait toujours un contact avec sa main tout de même, elle semblait vouloir s'approcher, il n'allait pas imposer un périmètre de plusieurs mètres autour de lui. Sa main contre son bras, l'homme la regardait silencieusement, il la laissait réfléchir, elle était visiblement en pleine réflexion, perdues dans ses pensées. Tout comme lui qui essayait de décrypter tous les signaux qu'elle lui avait donné jusqu'ici, mais comme d'habitude, elle était trop complexe pour lui.

Sa main exerça une légère pression contre son bras lorsqu'elle avoua son secret à l'homme, comme si voulait la garder proche pour ne pas qu'elle s'enfuie. Son visage lui, s'éclaircit, visiblement assez soulagé de la nouvelle, il n'y avait pas de problème, il n'y en avait jamais eu, enfin, si, en quelques sortes, mais ça n'en était pas un pour lui. Il comprenait simplement qu'elle devait être perdues avec ses émotions, ses sentiments, comme chacun lorsqu'ils expérimentaient pour la première fois ce genre d'émotions. Évidemment, tout était différent, elle était plus âgé que la normale lorsque l'on vie ça, il était encore plus âgé qu'elle, il était banni, elle était milicienne. Chris comprenait, comme souvent, il essayait au mieux de le faire dans tous les cas. Mais encore une fois, tout ça n'était aucunement un problème pour lui, c'était même plutôt attendrissant.

Lorsque Sydonnie vint lui donner un baiser, Chris lui sourit, tandis qu'il relevait doucement les mains jusqu'à son visage. Ses deux larges mains venaient se déposer sur son visage pour le lover entre ses paumes, ses deux pouces caressaient ses douces joues rougies d'émotions, de timidité et de nouvelles émotions. Il se voulait rassurant, son regard, compréhensif. Il laissa place au silence quelques instants, la laissant se calmer entre ses mains qui se voulaient tendres. Puis, quelques instants plus tard, il lui répondit, d'une voix calme, basse.

—«Bien sûr que tu sais faire, tu me le prouves par chacun de tes gestes, par tes mots et ta présence... Calme-toi... Tout ira bien, on ira doucement tous les deux, comme on l'a fait jusqu'ici...»

Chris retira ses deux mains dans de lentes caresses, alors qu'il déposait un nouveau baiser, protecteur, contre son front. Ses mains se rejoignaient ensuite dans son dos pour la caresser, tenter de la calmer un peu plus. Chris n'aurait finalement jamais pensé qu'elle n'ait jamais pu eut avoir de relation jusqu'à lui, enfin, ça n'était pas non plus très surprenant en la connaissant maintenant. Alors pourquoi lui au final ? Ce n'était pas une question qu'il devait se poser, il le savait, l'amour, si ça en était, n'était pas quelque chose qu'on pouvait questionner. Personne n'avait pu définir l'amour, saisir le concept, l'expliquer, alors ce n'était pas lui aussi doué en relations humaines qu'un tronc d'arbre qui allait déceler les ficelles de l'amour.
Il finit par lentement enlever son étreinte, la laissant voir son visage, baissé légèrement vers elle. Il était complètement attendrit par Sydonnie qui le faisait fondre. Ses mains venaient rejoindre les siennes pour se lier à elles, honnêtement, il savait qu'il était maladroit avec tout ça, mais, il tentait de faire ce qu'il pouvait afin de la rassurer. Il était peut-être plus expérimenté qu'elle dans ce domaine, mais maîtriser le concept des émotions c'était autre chose, il était aussi novice qu'elle. Il venait alors reprendre la parole, gardant toujours un ton bas et doux.

«Je suis là, et je serais là autant que tu le souhaites, je veux être à tes côtés autant que je le peux. J'ai envie d'être avec toi, que l'on passe du temps ensemble, de t'embêter... Ce que tu ressens, je le ressens aussi, mais c'est différent et honnêtement je ne sais pas comment réagir non plus, j'essaie juste d'avoir bonne figure face à toi.. Et si je ne me faisais pas passer pour un gros dur, j'aurais sûrement déjà pleuré...»

Chris lui sourit légèrement mais sincèrement, avouant à haute voix qu'il craquait probablement autant qu'elle, qu'il portait une sorte de masque. Ça avait été évident jusqu'ici, pourtant, le dire de cette façon, c'était autre chose, ça n'était pas facile, mais il ne craignait pas, il n'avait pas honte, avec Sydonnie, il était prêt à partager un peu plus de choses. Son sourire était un peu tremblant, submergé par les émotions et par la vision de la femme qui était dans ses bras.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptySam 11 Mar 2017 - 16:42


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J’avais fini par lui octroyer un sourire plus large, plus sincère, plus soulagé. Penchant légèrement la tête sur le côté pour savourer ses mains sur mon visage, sur mes joues. Moment de tendresse, moment de partage, que je commençais à apprécier fortement. Relevant mes yeux clairs vers lui, j’avais pris le temps de me calmer, de sentir ma respiration ralentir, de laisser mon palpitant en faire tout autant. Plus de battements à côté, plus de saccade, plus de souffle qui s’échappe involontairement de mes lèvres. Je me sentais mieux, beaucoup moins prise à la panique, soulagée. Glissant ma main droite sur la sienne, j’essayais de savourer l’instant, de mémoriser sa façon de m’effleurer, la texture de ses mains, sa façon de me regarder, de m’imprégner de son odeur –qui n’était en rien désagréable-. Je devais bien l’admettre ce banni, était devenu mon banni… Mon influence. Le tout était de l’accepter à présent. La voix de Chris avait fini par venir briser le silence, jouant la carte protectrice. L’homme à la barbe prononcé prenait le temps de me rassurer, de me montrer qu’il avait compris, peut-être même de me faire comprendre qu’il ne m’en tenait pas rigueur.

Dans une infime douceur, Chris avait laissé ses mains glisser sur les traits de mon visage, l’abandonnant pour venir se perdre dans mon dos. L’atmosphère avait de nouveau tourné, le calme avait repris la place qui lui revenait de droit. Dans la continuité de notre enlacement, j’avais à mon tour glissé mes mains dans son dos, l’attirant à moi ou m’attirant à lui, venant me lové contre sa stature beaucoup plus imposante que la mienne. Je me sentais en sécurité, je me sentais bien et cette sensation avait à mes yeux énormément de valeur. La tête contre son épaule, je ne ressentais pas le besoin de relever les yeux vers son visage, la simple sensation qu’il était là, qu’il écoutait, me suffisait amplement. Doucement, Chris m’avait repoussé, enfin, il était venu trouver mes mains, entremêlant ses doigts avec les miens. Abandonnant le confort de ses bras, pour l’intensité de son regard.


- « Tu ne sais pas non plus ? Faire bonne figure face à moi ?» répétais-je dans un murmure.

Aussi étrange que celui puisse paraître l’idée même qu’il soit, lui aussi en terre inconnue était particulièrement rassurant. Évidemment, j’avais bien saisi la subtilité, lui avait déjà connu des femmes, ou une femme je n’en savais rien et moi pas. Cependant, il était aussi à l’aise que moi sur le sujet du relationnel et ça, je trouvais que c’était une bonne chose, une très bonne chose. Conservant mes mains dans les siennes, je l’avais finalement ramené doucement vers moi, lui offrant un sourire rassurant en guise de justificatif. J’appréciais cette sensation de confort et de bien-être qu’il faisait naître en moi, j’aimais sentir son odeur, sa peau, son souffle. Mon regard s’était perdu sur son visage, si bien que j’avais ressenti le besoin d’abandonner sa main, pour venir laisser la mienne parcourir ses traits, survoler ses lèvres. Qui aurait pu imaginer que notre rencontre aurait pu déboucher à cette situation. Me hissant sur la pointe des pieds, j’étais venue l’embrasser, d’abord au coin des lèvres, puis sur les lèvres. Ma main abandonnant son visage pour agripper au niveau des côtes le vêtement recouvrant le haut de son corps. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je me moquais que mère nous surprenne ou non. Ce qui comptait le plus à mes yeux était ce moment chargé d’émotion que nous vivions à deux. Tendrement, j’avais laissé mes lèvres redécouvrir les siennes avec peut-être un peu plus de fougue, un peu plus d’envie. J’avais mis plus de temps à rompre l’échange, fermant les yeux pour en profiter pleinement, savourant réellement ce moment à la fois doux et intense. Laissant peut-être même ma langue rencontrer maladroitement la sienne, jusqu’à venir cesser, me reculer sans brusquerie. L’avisant un large sourire sur les lèvres, je prenais doucement en considération ma proposition, celle que j’avais amenée pour fuir… Elle n’était peut-être pas si stupide, après tout Chris ne devait plus avoir l’occasion de réellement savourer le confort d’une habitation, d’un bain chaud. Ma voix avait fini par se faire de nouveau entendre, plus doucement, moins fortement :

- « Tu sais… Il n’est jamais trop tard pour partager un secret… Il n’y a rien que tu puisses dire, ou faire qui pourrait me faire peur… J’ai un passé moi aussi… » doucement j’avais déposé un doigt sur ses lèvres l’incitant à garder le silence « Je ne te demande pas de me parler maintenant… Je te demande juste d’envisager la chose. Je suis capable d’attendre. »

Retirant mon doigt de ses lèvres, j’étais venue récupérer sa main de la mienne, serrant légèrement mon emprise, comme pour être certaine qu’il ne s’échappe pas, qu’il ne s’enfuit pas. Les bruits significatifs résonnant en bas des escaliers indiquaient que mère avait déjà dû s’atteler à la préparation du repas, j’espérerais que Chris avait conscience qu’elle ne le lâcherait pas de sitôt. Affichant un nouveau sourire, j’avais cette envie de conserver ma première idée… Le faire profiter du confort d’une demeure familiale.

- « Sans mauvaise pensée, je tiens quand même à réitérer ma proposition… Si tu en as envie, je peux faire chauffer de l’eau pour remplir le bain… Et te permettra de te détendre… Juste te détendre. Profite, je ne serais pas toujours à ton service…» Je m’autorise un petit clin d’œil, essayant de réinstaurer une ambiance plus douce, plus joueuse.

J’avais laissé mes doigts s’entremêler avec les siens, mon autre main retrouver sa deuxième main pour faire de même. J’avais l’impression de l’observer avec une infime tendresse, exactement le même regard que je critiquais par le passé quand je le voyais dans les yeux des femmes observant leur amant. Au fond notre moment, semblait tellement simple, tellement courant… Un peu comme-ci il n’était pas banni et moi milicienne.

- « À moins que tu préfères aider ma chère et tendre mère dans la préparation du repas, je suis certaine qu’elle va vouloir t’impressionner ou alors poursuivre son interrogatoire… »



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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyDim 12 Mar 2017 - 4:41
Grâce aux gestes de Chris, la femme s'était calmé doucement, entre ses mains, elle semblait plus paisible, ce qui aussitôt, le rassurait. A la vue du premier sourire sur les lèvres qu'il chérissait, il l'imitait, affichant un nouveau sourire, heureux de la voir de nouveau ainsi. Et lorsqu'elle venait de nouveau reparler de son passé, il fronça légèrement les sourcils, pas par peur ou colère mais plutôt par surprise et un soupçon d'appréhension. Le fait qu'elle avait révélé son secret venait doucement le forcer à devoir faire de même, même s'il aurait préféré ne simplement pas en parler, tout oublier, c'était plus simple. Mais le doigt de la femme sur ses lèvres vint effacer cette pensée, elle voulait visiblement passer à autre chose, et il n'était vraiment pas contre, il hocha la tête en tant que réponse. Alors qu'elle revenait reparler du bain dont ils parlaient tout à l'heure, en le taquinant, comme avant. Il lui sourit, puis vint lui répondre.

—«Mh, pourquoi pas, ça fait... longtemps. Mais tu vas bien devoir t'occuper du petit vieux que je suis, regarde à quel point je suis frêle et fragile.»

A ses mots, il venait bien mettre en valeur son gabarit et ses muscles, grâce à un dos bien droit et un menton relevé. Les mains de l'homme venait quitter ceux de sa compagne se glisser le long de son corps jusque sous ses aisselles. De là, il venait la soulever comme si elle n'était qu'une enfant, la soulevant tout d'abord jusqu'au niveau de son propre visage, puis encore un peu au dessus. Il rit en la laissant gesticuler dans les airs, tandis que ses bras venaient faiblir peu à peu, il la redescendait, déposant un rapide mais doux baiser contre ses lèvres, toujours dans les airs. Il finit ensuite par la déposer au sol, laissant ses petits pieds attendre le plancher, il rit doucement de sa propre blague alors que de son autre main, il ouvrait la porte en grand.
Sans plus attendre, il venait la mener, en la prenant par la main, dans les escaliers, réalisant qu'il était toujours chez elle, et qu'ils n'étaient pas seuls, il la relâcha, lui jetant un regard indécis. Il n'était visiblement pas certain de quel comportement avoir en présence de sa mère, il ne voulait pas non plus qu'elle le prenne mal, et lui laisserait gérer cela. Son regard se voulait un peu désolé, mais sa main était toujours ouverte, si elle voulait la prendre, il lui laissait le choix.

Arrivés en bas, Sydonnie venait le mener jusqu'à la salle d'eau, quelque chose qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Enfin, il en avait déjà vu dans des maisons en ruines, avec des toitures et des murs écroulés, mais en état, ça remontait à avant la fange. La salle était modeste, mais tout ce qui était nécessaire à la toilette était là, l'eau qui devait rejoindre le baquet de bois devait seulement être chauffé. Enfin, si elle comptait lui faire prendre un bain chaud, en tout cas. Chris, une fois à l'intérieur, venait saisir deux seaux qui aideraient à remplir la cuve d'eau, aussitôt qu'il les avait en main, la femme lui indiqua l'endroit où il pourrait prendre l'eau. Avec l'un des seaux, il venait remplir doucement le baquet d'eau froide, tandis que de l'autre, il alimentait le petit chaudron qui faisait chauffer l'eau. Après plusieurs allés et retours qui duraient un bon moment afin d'avoir une eau à bonne température, le bain était prêt. Et une fois de plus, Chris s'était amusé à montrer sa force physique à la femme, plaisantant avec les seaux remplis d'eau à les soulever et les rabaisser au dessus de sa tête.

Enfin, tout était prêt, les deux amants se trouvaient dans la salle d'eau, et un léger moment gênant venait s'installer pour Chris. Il n'était pas certain de comment agir à partir de ce moment, comptait-elle rester, ou le laisser seul ? Devait-il simplement se dévêtir ou trouverait-elle cela trop brusque ? L'homme était presque certain qu'elle comptait partir, elle semblait très timide sur la relations qu'ils entretenaient, et ceci était une certaine étape à franchir. Mais ça ne serait pas lui qui lui dirait de partir, il ne voulait pas gaffer, Sydonnie pourrait très bien choisir d'elle-même, c'était son choix.
Toujours proche d'elle, il venait lui envoyer un long baiser passionné, une main saisissant son cou tout en l'effleurant du bout de ses doigts. Chris ne savait pas peut-être pas comment agir avec les gens, ou avec Sydonnie, mais s'il savait faire quelque chose, c'était embrasser. Ses baisers étaient rythmés d'une certaine fougue et chaleur alors qu'il essayait de donner encore plus envie à Sydonnie de continuer au fil de leurs échanges. Et c'est lorsque l'envie se faisait sentir de continuer plus fiévreusement, il s'arrêtait, afin de lui donner l'envie d'en chercher plus et de reprendre plus passionnément qu'avant. Alors Chris s'arrêta, lui souriant avec toute les flammes qu'il avait pour elle. Cette fois, il devait se détacher, et se détourner afin de s'approcher du bain. Le dos tourné, il commençait à retirer le haut de ses vêtements, très lentement, comme s'il laissait une chance à Sydonnie de partir si elle comptait le faire. Dans cette position, il ne croiserait pas son regard, il ne l’embarrasserait pas, il ne comptait pas la gêner. Sa musculature qui avait été jusqu'ici seulement supposée, se confirmait, son dos était dessiné comme dans une pièce de marbre, rigide et solide. Sa peau était marqué de quelques cicatrices parsemant son dos, un œil avisé aurait reconnu les marques d'un fouet. Les blessures semblaient vieilles, complètement cicatrisées depuis longtemps, sans aucun doute.

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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyDim 12 Mar 2017 - 17:05


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Un sourire rayonnant venait de nouveau illuminé les traits de mon visage, détendu, j’évitais de penser aux difficultés qui nous attendaient. Que ce soit son passé qu’il refusait pour l’instant d’exprimer, sa condition, la mienne, non, il n’y avait définitivement plus que nous pour l’instant, pas de conséquence, pas d’imprévu, pas de contrariété. J’avais suivi du regard ses mouvements, riant doucement à sa réflexion, faible et fragile… Mh, j’avais quand même quelque doute sur la question. Je n’avais de toute manière pas le temps de répondre, plus que monsieur avait décidé de me montrer son talent, me soulevant légèrement, puis plus hautement. Plus amusée par la situation qu’autre chose, j’avais évitée de faire des mouvements trop brusques pour ne pas le fatiguer inutilement. L’avisant un instant, j’avais quand même cru bon de lui rappeler qu’il ne tiendrait pas comme ça indéfiniment. Je pesais tout de même mon poids, l’air de rien. Chris avait fini par me redéposer sur le sol, en faisant une pause à mi-hauteur pour m’embrasser. Une fois les pieds parfaitement sur le sol, je lui avais offert un nouveau sourire.

Chris avait finalement glissé sa main dans la mienne pour m’entraîner dans les escaliers, l’idée de prendre un bain chaud avait l’air de lui convenir. J’avais légèrement froncé les sourcils quand il m’avait relâché, ne comprenant pas réellement la raison de cet agissement, avais-je de nouveau fait quelque chose de mal ? L’évidence avait cependant fini par se faire une place dans mon esprit, comprenant moins rapidement que ce que j’aurai voulu que cela devait être la présence de ma tendre mère qui le gênait. Doucement, j’étais revenue glisser ma main dans la sienne, me répétant intérieurement qu’il était grand temps que j’assume mes choix. Mère était de toute manière loin d’être stupide et puis elle était amenée à le revoir d’une façon ou d’une autre, autant sous-entendre la chose dès maintenant. Serrant légèrement mon emprise, entrelaçant mes doigts avec les siennes, je l’avais finalement dirigé vers la salle d’eau. Mère était occupée à découper ce qui ressemblait à des légumes et n’avait que très peu fait attention à notre passage.

Une fois dans la salle d’eau, je l’avais laissé un peu apprivoiser les lieux, me contentant de sortir deux grandes serviettes d’un meuble pour déposer le tout sur la chaise proche de la baignoire, ainsi qu’un tissu qui pourrait plus ou moins lui servir d’éponge s’il en avait besoin. Je lui avais indiqué d’un signe de tête ou puiser l’eau, ainsi que ou la faire chauffer et avait poursuivis de placer chaque élément à sa place. J’avais ensuite doucement secoué la tête devant son comportement joueur, riant doucement, avant de le rejoindre dans son activité de remplissage. A deux, cela allait beaucoup plus vite, je prenais soin de suivre chacun de ses mouvements des yeux, de lui venir en aide ou de répondre à une question en cas de besoin. Après tout, il ne connaissait pas aussi bien que moi la salle d’eau. Une fois la baignoire remplie convenablement, j’étais venue y glisser une main, afin de vérifier que la température était correcte, ni trop chaude, ni trop froide. L’objectif de tout ça étant simplement de le faire profiter du confort d’un foyer.

Chris était revenu trouver mes lèvres pour m’embrasser, d’abord doucement, puis plus intensément. Chacun de ses gestes, de ses souffles, provoquait une multitude de sensations. J’avais commencé à m’habituer à cet échange, pire, il était même fort probable qu’inconsciemment j’en redemande. De ma propre initiative, j’étais revenue trouver sa bouche, ses lèvres pour un moment plus passionnel. Mais, cette fois-ci, Chris avait mis fin à cet instant, s’éloignant, me laissant avec mes envies et mes incompréhensions. Lentement, j’avais froncé les sourcils avant de comprendre la raison de cet éloignement, il allait prendre son bain. Inerte, je n’avais pas bougé alors qu’il avait commencé à retirer son haut. Mes yeux gris avaient détaillé les parties de son corps visiblement, s’écarquillant légèrement devant les traces, marques cicatrisées qui recouvraient le dos de mon partenaire. Mes lèvres s’étaient entrouvertes, prêtes à poser les questions qui dévoraient ma curiosité débordante, mais je m’étais rapidement ravisé. Secouant doucement la tête, j’avais fini par me ressaisir et sentant la chaleur de mes joues, je comprenais qu’il était grand temps de partir.


- « Je… Je… Je te laisse profiter. »

Me retournant pour ouvrir la porte, je l’avais finalement laissé seul. Un moment pour lui, avec lui-même et l’eau chaude. J’avais rejoint mère, laissant le bruit de mes pas résonner dans le petit couloir. Les murs n’étaient pas très épais, s’il avait besoin de moi il lui suffisait d’appeler. Une fois dans la cuisine, j’avais récupéré de quoi couper le restant de carottes, essayant de calmer le flot d’émotion qui m’accaparait. Le petit bruit du couteau qui coupait tranche par tranche, était l’unique son qui se laissait entendre dans la pièce à vivre, alors que mère me lançait des regards hésitants. Je n’avais vraiment pas envie de me disputer, pas ce soir, pas maintenant.

- « Je ne savais pas ce qu’appréciait ton ami, j’ai pris des carottes, une salade, de la caille et des œufs, j’espère que cela lui conviendra. »

Mes yeux s’étaient écarquillés sous les paroles de ma tendre génitrice, elle avait acheté tout ça pour lui ? Pour me faire plaisir ? Impossible, mes lèvres s’étaient entrouvertes, puis refermaient, alors que cette fois mon esprit semblait repartir à plein régime dans les réflexions. Sous la surprise de ses propos, j’avais même réussi à m’entailler le doigt, le portant immédiatement à mes lèvres, sous le regard inquiet de ma mère.

- « Rien de grave ? »
- « Mh,mh… Vous n’étiez pas obligé, cela a dû vous coûter une fortune… »
- « Ne t’inquiète pas, mes nouveaux contrats sont particulièrement fleurissants. J’espère que tu lui as laissé des serviettes et des vêtements propres ? »
- « Je n’ai pas le souvenir d’avoir dans mon armoire des vêtements d’homme »
- « Tu n’as cas en emprunter à Arahaël, ou bien simplement ceux de ton père, dans ma chambre. Il risque d’être un peu à l’étroit, mais c’est toujours mieux que rien. »

Une nouvelle fois mes yeux s’étaient écarquillés sous la surprise, j’avais cessé mon activité, afin de me diriger vers l’eau chauffant sur le feu pour y déverser les carottes. Je n’avais pas répondu, je ne savais de toute façon pas quoi répondre, qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer dans l’esprit de ma génitrice pour se comporter ainsi.

- « Un architecte Sydonnie, c’est un très bon parti… Bien moins que ce que j’imaginais pour toi, mais au vu de ton niveau et de ton caractère, je suppose que c’est largement suffisant. J’espère ma fille, que tu n’as pas l’intention de l’envoyer balader celui-là, enfin, en partant du principe que par une chance hors du commun il daigne s’intéresser à la pauvre milicienne que tu es. »

Évidemment, j’avais resserré mes dents, contractant ainsi ma mâchoire. Elle ne perdait décidément jamais de vu son objectif, lâchant un soupir grossier je l’avais de nouveau laissé seul dans la cuisine pour monter les marches menant à l’étage. Je m’étais dirigé au fond du couloir, pour rentrer dans la chambre de mon cher cousin –qui ne passait quasiment plus à la maison-. J’étais rentrée, fouillant dans son armoire pour trouver des chemises suffisamment larges pour que Chris se sente bien, mais aussi et surtout pour que les manches puissent camoufler sa marque. J’étais ensuite redescendue les bras chargés des différents tissus, Arahaël était un peu plus grand que Chris, mais moins musclé l’un dans l’autre cela devrait faire l’affaire. Juste avant que je reparte vers la salle d’eau, mère m’avait de nouveau interpellé :

- « Vous vous fréquentez n’est-ce pas ? »
- « Je ne suis pas certaine que cela vous regarde... Mais c'est possible.»
- « Sydonnie, ne va pas froisser les trois. »

Dans un ‘mh,mh’ significatif, j’étais repartie m’arrêtant devant la porte menant à la salle d’eau et faisant suffisamment de bruit pour indiquer ma présence. J’avais toqué à la porte avant de rentrer, les yeux fermés. J’avais refermé derrière moi.

- « Mère a cru bon que je t’apporte des affaires plus confortables… Je pense que celle-ci devrait faire l’affaire… Je crois… Mh… J’espère que tu as faim, je crois qu’elle a voulu t’impressionner… Elle a prévu pas mal de petites choses…. »

Toujours les yeux fermés, je tente d’avancer en me fiant à mes souvenirs pour me diriger jusqu’à la chaise pour déposer les affaires, une main en avant, j’avance lentement, très lentement. Je connaissais ma maladresse et j’étais certaine d’arriver encore à me mettre dans une situation embarrassante si je ne faisais pas attention. Une fois ce qui semblait être la chaise entre les mains, j’avais déposé les affaires, puis je m’étais retournée, pour enfin ouvrir les yeux. Dos normalement à lui, je ne risquais pas de le gêner ou de me gêner.

- « Alors, agréable ce bain ? »


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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyLun 13 Mar 2017 - 4:45
Lorsque la femme quitta la salle d'eau, il put alors retirer entièrement ses vêtements sans crainte d'être vu, ou qu'elle l'aperçoit. Après tout, il savait qu'elle serait bien plus gêné que lui à la vue de son corps, Chris n'avait jamais été très pudique, ou embarrassé par sa nudité. De plus, il s'agissait de Sydonnie, il lui faisait confiance entièrement, et n'avait aucune honte à avoir à ses côtés. Une fois nu, il rejoint alors le baquet remplit d'eau chaude, laissant échapper un petit gémissement de surprise. Effectivement il était agréablement surprit par la sensation que lui apportait l'eau chaude contre sa peau, et la vapeur qui remontait le long de son corps nu. Même depuis la fange, il se lavait mais profiter d'un bain d'eau chaude c'était quelque chose de bien différent des rivières et des lacs gelés. Même en été la température de l'eau était bien en dessous de la température ambiante, alors se plonger dans un bain aussi agréable, c'était le luxe.

Une fois qu'il était à l'intérieur de la cuve, il prit un temps afin de se détendre, appuyant son dos contre le rebord, ainsi que ses bras s'accoudant sur le bord en bois. Ses jambes s'étiraient ensuite aussi loin qu'il pouvait tandis qu'il fermait les yeux pour ressentir entièrement les sensations que lui apportait l'eau chaude. Dans cette position, il eut le temps de réfléchir, de repenser à quelques détails, à des choses plus importantes. Il repensait à sa rencontre avec Sydonnie, la première. Celle-ci qui les avait menés jusqu'ici, et automatiquement, sa main venait se glisser sur sa marque à l'avant-bras. Malédiction, bénédiction, ses pensées ne pouvaient décider d'elles-même.

Il soupira alors que doucement il se plongeait dans l'eau chaude, enfonçant tout son corps à l'intérieur, il se recroquevillait légèrement afin de pouvoir se glisser entièrement. Sous l'eau, il commença à frotter doucement sa peau à l'aide du savon et d'un morceau de tissu qui étaient déposés sur le bord du baquet. Ses gestes commençaient alors à se glisser de ses jambes jusqu'à son cou très rapidement. Ses mains venaient ensuite se passer dans ses cheveux pour frotter de nouveau, retirant de la terre, de la poussière, de la saleté.

Puis après quelques instants dans l'eau, il resurgit à la surface en reprenant sa respiration, le temps de retirer l'eau de son visage, il aperçut Sydonnie juste en face lui. Son geste soudain la fit sursauter, elle ne l'avait pas vu visiblement, les yeux de la femme étaient fermés, il rit alors doucement. Même si elle semblait ne pas pouvoir le voir, Chris était à moitié caché dans la cuve, à moitié émerger de l'eau seul son torse et son bassin étaient visibles. Cette simple plongée l'avait bien nettoyé, sa peau semblait bien plus clair et ses cheveux plus fins rien qu'à l’œil nu.
Alors qu'elle s'approchait tout en lui parlant, l'homme attrapa sa main lorsqu'elle s'approchait de la chaise, sa main humide l'agrippa très tendrement. Et il la tira tout aussi lentement vers la chaise pour qu'elle puisse s'asseoir à ses côtés.

—«Tu peux ouvrir les yeux, tu ne verras rien à part mon buste, enfin, c'est comme tu veux. Mais assis-toi si tu veux rester.»

Chris déposa plusieurs longues caresses grâce à ses doigts sur la main de la femme puisqu'il ne pouvait pas en faire plus. Puis, il la lâcha, il ne voulait pas la forcer à faire quoi que ce soit, après tout, il était chez elle, et elle avait été plus qu'accueillante envers lui. Elle put entendre quelques mouvements dans l'eau, Chris se déplaçait légèrement pour pouvoir s'accouder sur le rebord du baquet. Ses deux bras s'étaient placés sur le rebord devant lui, et sa tête se plaça sur ses bras, ne laissant la vue que sur le haut de son torse.
Dans cette position, alors qu'elle avait encore les yeux fermés, il pouvait l'admirer, contempler sa beauté dans un moment de calme absolu. Elle était magnifique. Un sourire naissait sur les lèvres de Chris alors qu'il l'observait profondément, son regard effleura et caressa son visage alors qu'il lui répondait.

«J'ai toujours un grand appétit… dit-il alors qu'il se perdait dans les lèvres de sa tendre. Et oui, merci beaucoup pour le bain. Tu voudras y faire un tour aussi après ?»

Il lui sourit tendrement, complètement sous le charme de la femme qui l'émerveillait par sa simple présence. Mais ! Il ne devait pas non plus trop se laisser faire, si elle la voyait comme ça, elle pourrait très bien se ficher de lui. Aussi, elle avait un peu trop profité de ses taquineries dernièrement, et la balle était de son côté, c'était à lui d'agir pour renverser la tendance. Ouvrant les lèvres, il venait reprendre.

—«Mh, au fait, dans cette situation, c'est moi qui suis gagnant, moi je suis pas gêné par ma nudité, alors que toi.. En plus je peux te jeter plein d'eau !»

De nouveau, il rigolait, alors que de ses doigts il jetait des pichenettes dans le vide pour faire gicler des gouttelettes d'eau sur Sydonnie. Et en effet, il avait la position de domination, elle qui était si gêné par tout cela, il avait gagné ! Si elle le taquinait trop maintenant, il se lèverait, c'était certain.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyLun 13 Mar 2017 - 21:52


La féline et l'ours " Une rencontre en entraine souvent une autre, peut-on alors parler d'habitude ?"
( Christopher du Bois & Sydonnie d'Algrange )



Mes déplacements avaient été particulièrement lents, j’avais essayé maladroitement de rejoindre la chaise proche de la cuve, en me fiant uniquement à ma mémoire. Je pensais être sur le bon chemin, affichant un sourire au moment où ma main tendue avait frôlé le dossier de celle-ci, c’était sans compter sur Chris qui visiblement avait fait un mouvement brusque et bruyant qui m’avait fait sursauter. J’avais résisté difficilement à l’envie d’ouvrir les yeux, afin de pouvoir constater par moi-même l’étendu des dégâts. Inévitablement, devant ma frustration de ne pas parvenir à agir comme bon me semblait, j’avais légèrement froncé les sourcils avant d’effectuer un nouveau sursaut en sentant le contact de la main de mon tendre, sur la mienne.. Elle était visiblement encore bien humide, signe qu’il ne s’était pas encore séché, était-il encore dans la cuve ? Doucement, il m’avait tiré jusqu’à la chaise, du moins j’avais cru l’identifier de mon autre main, par réflexe et pour ne pas paraître désagréable, j’avais simplement opiné prenant place sur le bois de la chaise. Toujours les yeux clos, j’avais simplement secoué la tête de droite à gauche, je sentais le mauvais coup arriver à plein nez si je m’autorisais à ouvrir les yeux. J’hésitais.

- « Je vais garder les yeux encore un peu fermés si tu veux bien. »

Les mouvements de l’eau provoqués par les gestes de mon banni me permettaient de comprendre qu’il était encore dans le liquide, qu’il ne m’avait pas menti. J’avais affiché un nouveau sourire, savourant simplement et la sensation des doigts de Chris sur ma peau, l’humidité ne me gênait pas ni même les bruissements du liquide transparent qui au contraire me rassurait. Sa voix raisonna une nouvelle fois et cette fois-ci, cela m’avait forcé à ouvrir les yeux. « Toujours un grand appétit » ? Mes yeux clairs s’étaient déposés sur le visage de mon interlocuteur, le détaillant attentivement. J’avais l’impression de le redécouvrir, non pas qu’il était plus attirant une fois lavé, non, simplement que les traits de son visage, la texture de sa chevelure étaient légèrement différentes. Un sourire étirant toujours mes lèvres, j’avais eu du mal à répondre immédiatement à la question. La gêne avait commencé à se lire sur mon visage, mes joues s’empourprant de nouveau presque immédiatement. Normalement, ce genre de situation ne me dérangeait pas, mais avec lui tout semblait toujours si différent, si nouveau, si… surprenant. Indécise sur ma réponse, j’avais fini par en formuler une, sans pour autant le quitter des yeux.

- « Mh… Certainement après le repas…. Ou peut-être après toi, je ne sais pas vraiment. Est-ce que tu sous entendrais que j'ai besoin d'un bain ? Tu n’as pas besoin de me remercier tu sais, c’est normal… Monsieur est un grand architecte après tout. »

Mes prunelles avaient fini par se détacher de lui, avisant la salle d’eau, notre environnement. Chris avait repris la parole et je l’écoutais avec attention, il semblait penser avoir le dessus sur moi, pire, gagner une bataille. Un large sourire s’était de nouveau installé sur mes traits, tournant de nouveau la tête vers lui, je lui avais offert un regard provocateur, joueur. Pensait-il vraiment avoir le dessus sur moi, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire, confortablement installé dans son bain. Recevant les gouttelettes, j’avais ris doucement, me sentant dans l’obligation de remettre les choses au clair, enfin, au clair de mon point de vu :

- « Dis donc toi… De toute façon tu ne peux pas faire grand-chose dans ton bain et je doute fortement que tu oses sortir comme ça devant moi… »

J’avais reçu de nouvelles petites éclaboussures, je m’étais senti obligé de glisser une main dans l’eau pour faire de même, l’éclaboussant à mon tour plus généreusement. Après tout, lui était déjà bien mouillé, contrairement à moi. Alors, que je me redressais sur ma chaise, pour déclarer forfait, Chris se releva de la cuve, me mettant dans une situation bien embarrassante. Le visage rouge de gêne, j’avais immédiatement mis une main devant mes yeux, les fermants par la même occasion, secouant vivement l’autre de droite à gauche.

- « D’accord, d’accord, c’est bon, tu as gagné…Tu as raison, tu as raison.. J’ai perdu. Ne bouge pas, enfin.. Si… Non… Raaaah Chris ! »

Je m’étais relevée de la chaise, manquant de chuter en arrière, retrouvant mon équilibre de justesse. Beaucoup trop de sensations venaient de se réveiller en moi, accroissant davantage les rougeurs de mes joues. J’avais fini par trouver la solution parfaite, me retourner avant d’être face à la porte et dos à Chris… Ouvrant de nouveau les yeux, fixant la petite porte en bois de l’entrée, j’essayais de ne pas détourner les yeux d’un pouce de celle-ci. Derrière moi les mouvements de mon amant m’indiquaient qu’il venait de sortir complètement de la cuve, j’imaginais parfaitement la scène… J’avais beau secouer lentement la tête pour me sortir de l’esprit les images que j’avais pu voir de lui... Ce n’était pas désagréable, non, enfin peut-être un peu, enfin, non pas du tout... Il était attirant aussi… Rah. Passant les mains sur mon visage, j’essayais tant bien que mal de calmer cette respiration qui s’accélérait de nouveau, de calmer mon palpitant qui s’emballait encore.


- « Tu n’étais pas obligé de sortir les armes… Enfin… De sortir tout court même… Enfin.. Raaaah tu m’as comprise… Si tu veux sur le petit meuble au fond tu as un peigne et une glace… De quoi te tailler la barbe aussi, si Arahaël n’a pas tout cassé… »

Un léger soupir s’était échappé de mes lèvres, alors que je m’étais légèrement tourné pour attraper une serviette sur la chaise afin de lui lancer, les affaires étaient juste là par très loin, trop proche même. Je m’étais donc sentie dans l’obligation de m’éloigner un peu plus, afin de lui laisser le temps de se sécher et de s’habiller. J’avais l’impression que la température de la pièce avait soudainement augmenté, la chaleur de l’eau du bain certainement… J’avais attendu sagement que Chris termine et qu’il me spécifie que c’était bon pour me retourner… En attendant, j’avais continué de parler, surtout pour occuper l’espace et me laisser le temps de me calmer.

- « Tu as visiblement fait bonne impression sur mère, elle me supplie déjà de ne pas t’envoyer voir ailleurs si j’y suis… C’est étrange quand même. Enfin, plus rien ne me surprend avec elle… J’espère juste que tu maîtrises un minimum le sujet de l’architecture, parce qu’elle risque de te dénicher des clients… »

Doucement j’étais venue glisser mes bras sous ma poitrine, prenant une mine plus boudeuse, j’avais l’impression que les battements de mon cœur ne souhaitaient pas ralentir tout comme ma respiration, tout chez-moi laissait voir la gêne et la timidité, mais aucune tension gênante n’était venue s’imprégner du lieu. J’avais toujours mon sourire sur les lèvres, à la fois amusé et légèrement contrarié par mes propres réactions. Ce n’était pas humain de provoquer autant de choses chez une personne en faisant si peux.

- « Tu savais que tu avais l’avantage…. Ce n’était pas nécessaire de me le prouver en tout dévoilant… Tu ne m’as laissé absolument aucune chance…. Un véritable tricheur…. »

J’avais fait un pas en avant, comme-ci l’envie de quitter la pièce venait se faire ressentir, au fond ce n’était pas vraiment le cas, je ne souhaitais pas gêner Chris, même si lui n’avait pas l'air du tout gêné de ma présence dans un moment aussi intime qu’un bain et un habillage.


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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyMar 14 Mar 2017 - 3:23
Chris s'était bien amusé à embêter la femme, leur jeu de taquinerie était prit autant au sérieux que pour s'amuser, et l'homme voulait absolument gagner. Et il savait très bien que dans cette position, il était gagnant, même si Sydonnie voulait lui faire croire que non, elle était même prête à le provoquer en l'éclaboussant. C'était l'affront de trop, on ne provoque pas Chris sans répercutions ! Il se releva alors aussitôt de l'eau, exposant son corps en rigolant, elle ferma aussitôt les yeux, paniquée en lui criant dessus. Le banni en profita alors pour sortir du baquet en bois, complètement trempé et nu, il frissonnait légèrement en sentant l'air frais se déposer sur sa peau. Sydonnie s'était relevé pour s'écarter de lui, sans le regarder, Chris s'était de toute façon retourné, elle n'aurait une vue que sur son arrière.

Chacun de son côté, Chris la vit s'arrêter au milieu de la pièce, les bras croisés, elle avait complètement détourné le regard. Il n'allait pas en rajouter plus, il avait gagné, mais il s'approcha lentement d'elle, posant sa main contre sa hanche pour l'avertir qu'il s'avançait. A un pas d'elle maintenant, il venait se courber légèrement pour déposer un doux baiser sur sa nuque dénudée, retirant ensuite sa main dans une caresse, comme il commençait à en avoir l'habitude. Il se recula ensuite pour venir récupérer les tissus qui lui permettront de se sécher, et commença à s'essuyer. Pendant ce temps, il en profitait pour lui répondre, un ton un peu rieur et joueur était porté à sa voix.

—«Tu m'as forcé la main, ma douce. Mais au moins, tu as bien avoué le fait que j'ai gagné, et là tu ne peux pas le nier.»

Sa voix même si joueuse, était calme, il était toujours très doux dans ses propos quand il lui adressait la parole. Lorsqu'il eut finit de se sécher, il venait alors s'habiller, prenant les vêtements qu'elle lui avait proposé, il s'habilla d'abord d'un tissu pour recouvrir son intimité. Venait ensuite son pantalon, et enfin sa chemise qui était un peu serrée pour lui, il commença à retrousser ses manches, et se ravisa en soupirant. Les vieilles habitudes revenaient à la charge, probablement la nostalgie d'être dans un foyer de nouveau.
Lorsqu'il était de nouveau habillé, il revenait près de Sydonnie, passant ses mains autour de sa taille, il l'enlaçait par derrière, son visage, encore légèrement humide et transpirant la chaleur du bain qu'il venait de prendre, se déposa contre son épaule, embrassant son cou encore une fois. Il la gardait dans ses bras quelques instants, comme s'il s'excusait de ce qu'il venait de faire, peut-être était-il aller trop loin, trop vite ? Enfin, ce n'était qu'un corps nu, ça ne devait pas être si embarrassant, se disait-il, se séparant à contre cœur de Sydonnie.

Chris se dirigea ensuite vers le meuble dont elle lui avait parlé, là où se trouvait une lame, un peigne et un morceau de métal poli qui lui permettait de voir son reflet. Se penchant légèrement sur le miroir, il écarquilla les yeux alors qu'il secouait ses cheveux de sa main alors que l'autre parcourait sa barbe. Il avait eu meilleure mine, mais s'il se débrouillait bien, il pouvait s'arranger, d'une certaine façon. Chris attrapa la lame pour commencer à couper plusieurs morceaux de sa barbe, la coupant assez court, il tenait sa barbe d'une main, tandis que de l'autre il la tranchait. Ensuite, il fit de même avec quelques mèches de cheveux, il ne voulait pas trop couper pour ne pas faire de bêtise, il n'avait jamais été doué pour. Glissant enfin, ses mains à travers ses cheveux pendant quelques instants, il secoua la tête bêtement, en prenant le peigne pour continuer sa tâche. Il se coiffa un moment, grâce à ses cheveux humides, et une fois que le résultat lui semblait convenable, il se retournait vers Sydonnie. Il avait de nouveau l'air différent, sa barbe de quelques jours lui donnait un style plus citadin mais toujours un peu sauvage, en tout cas, il était bien plus propre maintenant.

«Bon, eh bien, je te laisse prendre ton bain maintenant et je rejoins ta mère ?»


Le banni lui sourit un peu maladroitement, son ton se voulait ironique, évidemment, il n'avait pas envie de passer de temps avec sa mère. D'une parce qu'elle était particulièrement désagréable avec Sydonnie, et de deux, s'il devait raconter des mensonges, elle devait aussi être présente afin d'en être au courant. Chris rejoint la milicienne pour de nouveau la câliner quelques instants, ses mains caressant ses hanches alors qu'un baiser se déposa sur ses lèvres, peu à peu, il se détachait, lui laissant le choix d'aller vers le bain. Malgré la possible future discussion avec la mère de Sydonnie, il semblait très heureux d'être ici avec elle, même si elle ne devait pas se rendre compte de la différence. Avec elle, il souriait presque constamment, ce qui était plutôt rare lorsqu'elle n'était pas là.
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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptyMar 14 Mar 2017 - 19:48


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Chris était venu me rejoindre, déposant une main humide sur ma hanche, avant de venir me faire ressentir son souffle sur ma nuque, ainsi que ses lèvres. J’avais affiché un certain sourire, signe que ses gestes étaient loin d’être désagréables. Mon amant m’avait presque aussi abandonné, me laissant avec cette envie grandissante de venir l’embrasser. Je ne m’étais pas pour autant retournée, pas encore complètement prête à découvrir son corps, à le découvrir entièrement. J’estimais que notre corps était une preuve de notre passé, tout comme les marques sur son dos que j’avais entrevu me donnaient des indices sur sa condition passée.

- « Ne te méprends pas, j’ai avoué simplement pour te faire plaisir. Rien de plus, il faut bien que je flatte ton ego de temps en temps… »

Une façon de faire encore bonne figure, ou alors simplement de poursuivre la taquinerie qui nous ressemblait si bien. Mon sourire s’était élargi davantage dévoilant mon amusement certain pour cette activité, dont j’allais devenir très rapidement dépendante, c’était une évidence. J’avais perçu les mouvements de Chris et j’avais pris plaisir à imaginer l’occupation qui se jouait derrière moi, mon partenaire entièrement nu, glissant les tissus sur sa peau encore humide, la chevelure en bataille. La rougeur de mes joues s’était une nouvelle fois accentuée –dans la mesure du possible, le rouge devant être particulièrement intense à présent-. Prise dans mes pensées, je n’avais pas perçu les signaux d’alerte qui auraient dû me faire comprendre que Chris était en train de se rapprocher, si bien, qu’en sentant ses larges bras m’enlacer, j’avais légèrement sursauté. Le dos contre son torse, ses bras autour de moi et son visage si proche du mien me permettaient de profiter une nouvelle fois de son odeur, de sa force, de sa carrure imposante qui me donnait l’impression d’être si minuscule. J’avais simplement fermé les yeux, passé mes mains sur ses avant-bras, abandonnant mon sourire, pour un visage beaucoup plus naturel, beaucoup plus commun. Je n’avais senti aucune gêne à ce moment précis, je n’avais pas eu cette envie de fuir ou même de parler… J’avais juste envie que ce moment dur encore et encore, qu’il ne s’arrête pas. Les lèvres de mon amant avaient de nouveau retrouvé mon cou, provoquant une multitude de frissons sur ma peau ainsi qu’un léger mi-sourire. J’avais voulu me retourner, mais de nouveau, l’idée de le découvrir nu m’avait freiné. Ce rapprochement si nouveau, si soudain, si… Était encore bien trop impressionnant à mon goût. Mon banni m’avait de nouveau lâchement abandonné afin de terminer sa préparation, du moins, c’est ce qu’au vu des différents sons, j’avais cru comprendre.

J’avais fini par me retourner, misant sur le fait qu’à présent il avait tout de même bien dû enfiler quelque chose. Mes yeux clairs s’étaient naturellement déposés sur sa carrure, l’observant terminer sa préparation, il semblait s’appliquer à être présentable et pour une raison que j’ignorais, je trouvais ça touchant. J’avais fait un pas vers lui, me rapprochant de la cuve, sans pour autant prendre la parole, afin de ne pas le déranger dans son moment de concentration. Cela serait triste qu’il se retrouve avec une moitié de cheveux ou une moitié de barbe quand même. Glissant une main dans l’eau chaude, un léger frisson de plaisir m’avait parcouru. J’espérai qu’il avait réussi à se détendre vraiment, et profiter… Je me doutais bien que pour lui tout ceci ne devait pas être commun. Je m’étais de nouveau, déplacé, silencieusement, récupérant un tissu afin d’éponger les différentes traces d’eau un peu partout. Je n’étais pas forcément très doué pour le ménage ou l’entretien d’une demeure, mais j’essayais de faire bonne figure, de paraître naturel dans mes mouvements. Chris avait fini par se retourner et c’est presque immédiatement que j’avais stoppé mon activité tissu en main, lui offrant un sourire plus doux et tendre que ce je n’aurai voulu. Il était revenu ensuite, jusqu’à moi et naturellement, étrangement même, j’avais déposé une main sur visage, suivant les traits de celui-ci du bout des doigts, passant sur sa barbe, ses lèvres, terminant mes gestes d’inspection en passant les doigts dans sa chevelure l’ébouriffant légèrement –oui, il n’aurait pas dû se donner autant de mal à se coiffer-. Ses lèvres étaient venues retrouver les miennes et je n’avais pas pu m’empêcher de lui offrir une tête ronchonne quand il s’était reculé, stoppant l’échange par la même occasion. Avec cette distance, il m’obligeait d’une certaine manière à prendre ma décision… Sauf qu’avec ces gestes j’avais complètement oublié la question.. D’ailleurs, il ne pouvait pas répéter la question ? Non…

- « Heu… Oui ? »

Chris c’était ensuite éloigné pour se diriger vers la porte et c’est à ce moment précis que j’avais compris à quoi je venais de dire oui… Mince… Si je le retenais maintenant, j’allais paraître vraiment ridicule.. Je n’allais tout de même pas admettre que son comportement m’hypnotisait tellement que je n’entendais plus rien à chaque fois ?

- « Je fais vite… » m’empressais-je de rajouter.

La porte venait de se fermer et j’étais restée un petit instant sans réaction, seule dans la salle d’eau, le morceau de tissu à la main… Il n’y avait plus qu’à espérer que mère allait bien se comporter.


♠ ♠ ♠ ♠ ♠

La mère d’Algrange était toujours, semble-t-il, particulièrement concentrée sur la préparation du repas, différents chandeliers allumés étaient disposés sur la table, une nappe blanche était d’ailleurs venu la recouvrir. Plusieurs assiettes et couverts étaient entassés au bout, signe qu’elle n’avait pas eu le temps de terminer la préparation. Une odeur agréable régnait dans la pièce principale, un mélange d’herbe, de viande de cailles et de légumes. Un nez habitué pourrait reconnaître les odeurs avec simplicités, un moins expérimenté ne sentirait qu’une douce odeur alléchante qui allait certainement provoquer quelques grognements de ventre. Comme à chaque fois qu’elle cuisinait la mère de Sydonnie avait remonté sa longue chevelure ébène en un gros chignon, quelques mèches s’échappaient de celui-ci et il n’était pas rare de la voir remettre le tout avec soin. A la vue de l'homme, la propriétaire des lieux n’avait pas daigné sourire, l’avisant simplement d’un regard plus ou moins satisfait.

- « Le bain est une véritable source de détente vous ne trouvez pas ? »

Faisant le tour de la table, la dame s’appliquait à tirer sur la nappe pour y retirer les petits plis qui étaient restés et qui semblaient particulièrement l’agacer. Une fois que tout semblait parfaitement bien, elle avait abandonné la préparation de la table pour revenir à sa marmite encore sur le feu de la cheminée, tournant légèrement le mélange avec application. Elle s’intéressa de nouveau à son interlocuteur, quand elle avait compris que sa fille n’était visiblement pas près d’arriver de suite. Seule, elle avait bien l’intention d’en profiter pour en apprendre davantage sur l’homme qui lui avait fait le plaisir de se joindre à elles pour le repas.

- « Alors, dites-moi monsieur Dupres, vous avez la joie d’être marié, d’avoir des enfants peut-être ? » elle afficha un sourire, poursuivant « Vous voulez bien m’aider et installer convenable les couverts s’il vous plaît….Merci. »

La bourgeoise, avait de nouveau abandonné sa marmite pour revenir vers la table, récupérant des carottes qu’elle avait coupées en fine lamelle et saupoudrées de certaines herbes, elle savait que sa bougonne de fille aimait grignoter ce genre de chose avant de débuter le repas, elle ne doutait pas une seule seconde que son invité apprécierait également. Elle déposa ensuite les quelques morceaux de pains cette fois-ci frais, proche de chaque assiette, avant de laisser vagabonder son regard sur la table, à la recherche de la moindre petite erreur ou élément ne convenant pas. Elle semblait attentive au propos tenu par le pseudo architecte, si bien que sa curiosité –bien que moins maladive que celle de sa fille- la forcé à poursuivre son questionnement :

- « Vous pratiquez l’architecture depuis longtemps ? Cela doit être vraiment un plaisir de voir évoluer une bâtisse sortie tout droit de notre esprit… »

♠ ♠ ♠ ♠

Sortant de l’eau du bain, je m’étais appliqué à vider l’eau, à passer un coup dans la salle d’eau pour la rendre aussi propre qu’à notre arrivée avant de me retourner pour m’habiller… Mon regard s’était légèrement écarquillé devant ma stupidité… Je n’avais pas pris de vêtement de rechange… Fronçant les sourcils, je m’étais demandé comment j’allais bien réussir à me sortir de ce mauvais pas… Observant le tas de serviettes, j’avais fini par me résoudre… Je n’allais pas avoir le choix, je ne pouvais de toute façon pas sortir toute nue d’ici. Prenant mon courage à deux mains, j’avais enroulé ma longue chevelure dégoulinante dans une serviette, que je m’étais appliqué à faire tenir sur ma tête, je m’étais également enroulé dans une serviette, la plaçant autour de moi, vérifiant en bougeant légèrement qu’elle tenait bien. Bon… Et maintenant ? Maintenant il fallait sortir.

La porte de la salle d’eau avait légèrement grincé devant mon passage et mes pas avaient résonné dans le petit couleur menant à la pièce principale. Peu vêtu, j’avais affiché un large sourire particulièrement gêné devant le regard plein de reproches de mère, je savais déjà que j’allais me prendre une multitude de reproche, si bien que j’avais cru bon de prendre les devants.

- « Oui, oui, je sais mère… Pas la peine de vous exprimer, je sais. C’était soit ça soit entièrement nu… Je vais enfiler quelque chose et je reviens… Je fais vite. Commencez, j’arrive ! »

J’avais lancé un regard complice vers Chris, vérifiant par la même occasion que tout se passait bien de son côté, si mère n’était pas trop désagréable. Une fois fait, je m’étais empressé de monter les marches menant à l’étage afin de m’engouffrer dans la chambre, j’entendais déjà les excuses gênées d’une mère dépassée par le comportement de sa fille.

- « Je suis confuse, ma fille ne sait définitivement pas se tenir… »

Je n’avais pas réussi à capter le reste de la conversation, mais j’avais fait vite, enfilant ce qui me passait sous la main, une chemise, un pantalon, rien de plus rien de moins… Vêtement sur la peau j’étais aussitôt ressortie de ma chambre, redescendant les marches pour rejoindre les deux personnes, avisant de mes yeux bleus mère déposer la marmite sur la table.

- « Alors, de quoi parlez-vous ? »

Tirant la chaise se trouvant à côté de Chris, ou l'invitant à s'installer à côté de moi d'un geste de la main si ce n'était pas déjà fait. Je m'étais installée à table, avisant mère qui m'envoyait déjà son regard noir.


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MessageSujet: Re: La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange]   La féline et l'ours [Sydonnie d'Algrange] - Page 3 EmptySam 18 Mar 2017 - 20:41
Chris avait quitté la salle d'eau pour laisser Sydonnie seule, comme elle lui avait demandé. Il avait donc rejoint sa mère dans la cuisine, là où elle préparait déjà le dîner pour eux trois. L'homme ne dit rien, il se déplaça d'abord à travers la salle pour jeter un œil à ce qu'elle faisait, à quelques pas de la femme, il avait croisé ses bras sur son buste. Son regard s'était perdu dans tous les aliments qui étaient installés en face de lui. La voix de la mère venait le tirer de sa vision, lui posant une question, Chris ne parla pas, et se suffit d'un hochement de tête lorsqu'elle le regarda. Portant le même sourire qu'elle avait sur ses lèvres, un sourire sans tellement d'émotion, seulement là pour égayer son visage et faire bonne figure. Mais aussitôt sa réponse donnée, elle semblait en profiter pour en poser une autre, une autre qui sonnait comme une attaque pour lui. Il n'allait pas hausser le ton, même s'il aurait bien voulu, il devait simplement trouver un moyen ingénieux de contourner la question, il n'avait pas envie de mentir.

—«Bien sûr. Dit-il, venant déposer les couverts ici et là sur la table. La joie ? Pourtant, vous ne semblez pas très fière de votre fille, cependant elle est inspirante, forte et courageuse. Elle vous ressemble, vous devriez aussi être heureuse de ses qualités.»

Le banni était au courant qu'elle pouvait mal le prendre, mais à vrai dire, il s'en fichait pas mal. D'une, il voulait remonter Sydonnie dans l'estime de sa mère, peu importe ce qu'elle pourrait dire, et de deux, il s'était présenté comme architecte et semblait être un prétendant pour sa fille, il serait idiot de sa part de le vexer. Mais de toute façon, qu'elle soit en colère ou non, il n'allait pas laisser Sydonnie se faire marcher dessus par sa mère, pas en face de lui, en tout cas. Finissant de placer les assiettes, il se replaça là où il s'était mit juste avant, les bras croisés, défendant sa position, les sourcils légèrement froncés et l'air déterminé.

«Concernant l'architecture, je la pratique depuis longtemps oui, mais il est rare d'avoir des demandes pour des édifices particuliers. Il s'agit la plupart du temps de maisons classiques, mais il arrive parfois d'être demandé pour des demeures dans le quartier noble et il s'agit là de plans complètement différents en effet.»

Étrangement, peut-être, Chris n'avait pas de mal à parler de façon soutenue, il arrivait à imiter les personnes de la ville sans trop de problème, plus particulièrement les bourgeois. Sans doute pour avoir passer beaucoup de temps à travailler pour eux, les mots s'étaient glissés dans sa mémoire et dans son vocabulaire même s'il n'était pas toujours sûr de leur définition. Ils furent ensuite interrompus par Sydonnie, qui traversa le couloir à peine recouverte d'un simple tissu. L'homme l'observa, ses yeux se déposant sur sa peau délicate, puis se détournèrent, il ne voulait pas gêner Sydonnie ni passer pour un homme obscène devant la mère.

«Tout va bien, comme je le dis souvent, il faut un peu d'épices dans la vie pour ne pas qu'elle soit fade. Votre fille est cette épice tout particulier.»

Cette fois, il lui souria bien plus sincèrement, car même s'il n'avait jamais dis ça et qu'il venait de l'inventer, c'était plutôt vrai. Et comme toujours, il espérait bien faire comprendre à sa mère que Sydonnie était très bien comme elle était, qu'il n'y avait rien à changer chez elle. Probablement qu'il n'y arriverait pas, mais il aurait essayé.
A peine un instant après, la même fille qu'il venait de voir dénudée venait les rejoindre, habillée cette fois. Chris lui afficha un sourire bienveillant et chaleureux, il lui aurait probablement adresser un baiser s'ils étaient seuls. Sydonnie s'assit aussitôt arrivée et Chris la rejoint à ses côtés, sur la chaise à côté d'elle, il paraissait géant comme d'habitude, bien grand pour un architecte.

«Nous parlions du fait que je pratique l'architecture depuis déjà longtemps maintenant, et à quel point tu mérites le respect pour la force qui t'animes chaque jour.»

S'il n'avait pas piqué la mère de Sydonnie avant quand ils étaient seuls, c'était probablement certain qu'il l'avait fait maintenant. Ensevelissant la femme sous les encouragements, peut-être qu'elle comprendrait finalement si l'avis venait d'une personne extérieure. A table, la jambe de l'homme venait se glisser contre celle de la femme, sous le meuble, lui montrant qu'il restait toujours proche d'elle.
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