[Mission] Utiliser pour mieux remonter [Terminé]

Victor de Rougelac fit enfin son apparition, avec à son bras sa fiancée, Adélaïde de Rougesoleil. Il était cocasse de souligner comment leur nom respectif étaient proches, ils ne feraient bientôt plus qu’un, cependant. Connaissant un petit peu les habitudes du Comte, le mariage promettait d’être grandiose. L’aîné de Rivefière observait le nouveau couple saluer les diverses personnes présentes. Quant vint son tour, il les accueilli d’un sourire chaleureux.

- « Bonjour Victor, Madame. Félicitations à vous ! Et quelle merveilleuse idée que ce tournoi ! »

Il en faisait peut être un peu trop, mais il était comme cela. Il faisait bonne figure. Il accueillait assez bien la nouvelle. Il ne connaissait pas la dame de Rougesoleil particulièrement, mais il connaissait un peu plus Victor. C’était leur affaires, après tout. Au moins comme cela, Serena n’aurait plus la pression d’un éventuel mariage avec le comte de Rougelac, cela ne serait naturellement plus dans ses intentions, si tant est que cela l’avait été auparavant.

Ce tournoi allait peut être se révéler plus amusant qu’il ne le pensait, finalement. Le cousin de Sydonnie n’avait pas l’air trop surpris de l’apparition du Comte de Rivefière à ses côtés, peut être voyait-il déjà qui il était, Sydonnie lui avait-elle fait part de leur lien si étrange, même de leur dispute ? Roland l’ignorait, il ne savait pas à quel point ils étaient proches. S’il était son confident. Lui naturellement n’évoquerait pas le sujet en premier lieu. Oh, et bien si, venait-il pas de le qualifier de ‘fiancé’, elle lui avait donc dit. Ou alors la nouvelle s’était déjà bien répandue. Après tout, malgré la population grandissante au cœur de la cité, les nouvelles de la noblesse, surtout des mariages, se répandaient encore très rapidement. Il sourit donc à cette évocation.

- « Certes j’apprécie les tournois cher Ulysse, mais bien plus lorsque je n’en suis pas simplement spectateur. Mais soit, pour ce jour, nous aurons le plaisir d’admirer une femme importante, combattre sous nos yeux. Cela promet ! Vous pouvez tout naturellement m’appeler par mon prénom. »

Le tournoi allait bientôt commencer, le baron invita le Comte à aller s’installer en tribunes.

- « Allez-y, je vous prie. Je vais aller souhaiter bonne chance à votre chère cousine, je vous rejoins en tribunes sans tarder. »

Il accompagna ses paroles d’un sourire, puis disparut prestement en direction de sa promise. Il voulait lui souffler quelques mots rapidement, avant le début des réjouissances.

- « Bonjour mademoiselle d’Algrange. Comme tu peux le constater, j’ai réussi sans toi à approcher ton cher cousin. J’espère que nos conversations secrètes ne te perturberont pas, ce serait dommage de te retrouver encore abîmée. »

Une petite taquinerie, ce n’était pas méchant. Mais il fallait bien tout de même qu’elle accepte le revers de la médaille. Petit clin d’œil à leur première rencontre, où elle l’avait gentiment envoyé promener lorsqu’il avait évoqué l’idée d’une rencontre avec Ulysse de Sombreval. Et aussi à leur deuxième entrevue, encore plus étrange celle-ci, lorsque la désormais sergente, était tombée dans ses bras, recouverte de sang. Il lui sourit cependant plus aimablement, avant de quitter les lieux, la laisser se préparer à ce tournoi qui allait commencer sans tarder.
Le comte rejoignit donc Ulysse en tribunes, il s’assied à gauche, se préparant à commenter ce tournoi de joutes.

- « Alors Ulysse, qui voyez-vous gagnant ? J’ai vu que vous parliez à un des combattants, est-ce donc lui votre champion ? »

Mais Roland était à présent occupé à regarder Sydonnie. Même s’il l’avait taquiné, parce que il fallait bien avouer que cela lui déplaisait qu’elle participe. Au fond, il n’avait vraiment pas envie de la voir blessée, encore une fois.

Roderik observait alors tout ce beau monde après que l'intendant l'ait inscrit pour ce fameux tournoi … il n'avait jamais participé à ce type de combat, cela ne l'avait jamais intéressé pour ainsi dire … la gloire, les récompenses très peu pour lui, tant qu'il servait sa patrie et maintenant sa cité contre la Fange, ça lui allait très bien … la preuve est que à quarante-huit balais il était encore qu'un simple troufion ! Pas qu'il était incompétent ou trouillard … il avait tenté de sauver le jeune Brice pendant cette mission suicide pour retrouver une caravane perdue mais cela s'était soldé par la mort de toute son escouade et d'une nouvelle blessure au dos pour le vieil homme, mais le fermier devenu milicien par la force des choses n'aimait pas donner des ordres, il n'avait pas l'âme d'un leader et puis bon … il avait une mauvaise mémoire des noms, ça la foutait mal pour devenir coutilier ou sergent.

Il se dirigeait alors vers « l'arène » où allait se dérouler les combats, les gradins commençaient déjà à se remplir de nobliaux … hmpf, il n'avait rien contre eux mais bon sang, qu'est ce qu'il aimerait en avoir un face à lui … il s'était battu toute sa vie pour ce genre de personne et n'avait jamais rien eu en contrepartie mais cela lui importait peu, c'était son métier, sa vie… une vie passé dans les champs pour nourrir le gratin, hmpf.

Le vieil homme ne vit qu'au dernier moment, les deux personnes qui se pointaient devant lui … oulah, ah … des miliciens … d'accord, une femme… booon … c'était un bon ou un mauvais présage ? Attendez, nan ! N'allez pas trop vite en besogne ! Roderik est pour l'égalité des sexes bien sûr mais … quand il s'agit de la boisson ou encore pour laisser la femme prendre le dessus dans la couche mais euh … une femme d'armes ? C'était trop pour le rustre qu'il était mais elle lui disait quelque chose … il voulait lui envoyer une petite pique mais … ooooh … aaaah … oui ! C'était la fameuse d'Algrange, la nouvelle sergente ! D'accord ! Fallait le dire de suite ! Bon, elle était de l'intérieur … guère étonnant, il avait envie de vous dire mais il lui devait le respect tout de même.

« Oh ! M'dame ! Chef ! Sergente, j'veux dire … ouip, not' m'lice est l'meilleure, plus mieux qu'ces paons, chef d'Algrange… moi, c'est Roderik, chef, Montignard, ouaip. »

Il se détourna de la milicienne nouvellement nommée pour observer l'autre sergent qu'il lui avait adressé la parole … eh bé, c'était la sortie des huiles aujourd'hui ou quoi ? Il n'avait jamais autant vu de sergents dans un seul et même endroit depuis qu'il était dans la milice.

« Faut bien, chef… mon groupe s'fait massacrer par un mordeur, Rikni était là pour m'sauver … j'attends qu'on m'donne un nouveau groupe, chef. »

Il eut alors un petit sourire à l'énonciation du Duc … elle prenait son nouveau boulot à coeur, la demoiselle !

« Bien sûr, chef … mais ch'ui sûr que l'duc verrait plus d'un bon'oeil qu'une sergente fasse honneur à sa milice, chef… histoire d'montrer qu'une donzelle p't'être égal qu'un sergent homme … sauf vot' respect chef Gauvin. .. »

Plus faux-cul on faisait pas mais après tout est-ce qu'on était pas entouré de nobles ? Fallait bien, jouer le jeu, il voulait pas finir sa vie à Salers. Il salua une dernière fois, les deux gradés et s'en alla dans l'endroit où allait se jouer le tournoi … observant alors le mastodonte au masque de cuir qui allait sûrement être son adversaire, il fit un léger moulinet de sa Faux … pas très facile mais quand vous avez des mains de forgerons et que vous mesurez deux mètres, une simple faux est vous pour une simple épée puis il observa les nobles avec une mine neutre.

Le Comte de Rougelac avait donc fait son impériale entrée, son introduction devant son assemblée d'invités tout autant que devant chacun des jouteurs, au bras de sa fiancée. La démarche n'avait rien d'anodine et Victor en son âme et conscience avait délibérément mit en avant la Baronne de Nerra dans une symbolique qui pouvait certainement en faire sourire plus d'un. Mais le noble mondain n'en avait que faire des possibles sourires, chuchotements dans son dos à travers ses manières, il usait de son étiquette, une arme dans laquelle il excellait et ce même si cela dépassait l'entendement de certains.

Bien entendu, intérieurement l'homme avait grincé des dents alors qu'Adélaïde devisait avec le sergent de la milice, mais après tout, il lui avait donné cette opportunité aussi dangereuse soit elle. Quoi qu'il en soit, il restait maître de cérémonie, c'était son tournoi, ses règles, ses aspirations à redorer son blason et il n'était pas peu fier d'avoir attirer à la fois les foules et les participants de tout bord.

Laissant le soin à sa compagne d'oeuvrer dans son rôle de première dame de cérémonie à sa guise, Victor semblait plutôt fier de sa tenue, de son debut de prestation et ce malgré la complexe relation qu'ils entretenaient, se cachant pourtant bien d'en dévoiler la moindre esquisse en publique. Prenant donc la direction de la tribune, de Rougelac invita la demoiselle de Rougesoleil à s'assoir en place d'honneur avant de laisser sa gouvernante installer les nobles invités celon leur prédicat et titre.

Le Comte de Rivefiere se retrouva donc invité à s'assoir à la gauche du quadragénaire tandis qu'on guida le Baron de Sombreval à apprivoiser le flanc droit d'Adélaïde. Observateur avisé, le sulfureux mondain laissa le calme regagner la tribune avant de se relever. Il était temps de lancer les joutes. Inclinant sa tête vers sa droite, il fixa sa charmante promise, lui adressant un chaleureux sourire de façade pour alors le offrir sa main, l'invitant à la prendre et se relever. Il balaya alors la lice d'un regard de satisfait. Puis contre toute attente, il posa son autre paume sur le dos de la main d'Adélaïde qu'il tenait.

- Je me félicite, moi Victor, Comte de Rougelac du succès de ces réjouissances. Je suis certain que chacun des combattant ici présent nous fera profiter de l'étendu de leurs talents. Et j'ai l'immense plaisir de laisser à Ma Dame, Ma mie, Ma promise, Adélaïde de Rougesole, Baronne de Nerra, à être Reine de ce spectacle que nous vous offrons dans mon humble cours. Bon nombre ici vantent autant votre beauté d’âme et l’harmonieux de vos traits… permettez moi de donner raison aux rumeurs et de lui laisser la primeur de cette ouverture qui lui revient.

Il lacha la main de la demoiselle, l'avisant discretement d'un respectueux regard, pour contre toute attente la laisser briller en lui cédant le premier rôle, celui de chef d'orchestre de ces joutes. Gage à elle de proclamer la compétition ouverte et tendre le fameux ruban dédié aux faveurs que pouvait s'offrir chaque participants de quelques rang social qu'il soit. Après tout, n'était ce point là un second geste fort ? Faire tomber l'espace d'un événement les barrières sociales ? Ohhh évidemment tout cela n'était que duperie pour le Comte, mais une fort belle duperie, seulement des apparences, des concessions éphémères pour cette devise du jour "Utiliser pour mieux remonter".

Laissant la primeur à sa fiancée de lui voler la vedette, il vint murmurer à l'oreille de Roland de Rivefiere.

- Mon cher ami... comme tout à chacun... ai-je ouï dire que vous seriez fort proche de la demoiselle d'Algrange ici présente. Peu désireuse de demander les faveurs d'une femme... serait-ce bien deplacé devant les Trois, pourriez-vous symboliquement et afin peut être de confirmer ses dites rumeurs... Lui offrir ce ruban.

Il lui glissa l'étroit tissu au creux de sa paume, faisant évidemment mine d'écouter religieusement Adélaïde si cette dernière prenait la parole devant l'assemblée et les jouteurs.

Informations MJ a écrit:

2 combats en simultané , démarreront donc :
Scarocci vs Bertrand >

Spoiler:

Roderik vs Gurth >

Spoiler:

Les 2 jouteurs en lices (Scarocci et Roderick), vous pouvez donc décrire votre combat avec le résultat décrit plus haut. Pour rappel, on ne vise que bouclier et zone protégée par l'armure. Tout infraction entraînera la disqualification.

Les 2 jouteurs en attentes (Sydonnie et Berard), décrivez ce que vous voulez, au moins la faveur d'une de ces dames.

En sachant que, après tirage au sort, voici l'ordre de choix :
1 - Scarocci
2 - Berard
3 - Roderick

Les dames offrants leur ruban sont :
Adélaïde de Rougesoleil - Élisabeth de Plessis - Berthe de Vouvret

Messieurs, à vous de donner votre choix dans votre réponse rp et sur le topic hrp avant peut etre, sachant que Scarocci à la primeur et Roderick ferme la marche.

Pour Francis, Ulysse puisque tu joue un pnj, je te laisse broder à ce sujet avec une ravissante petite bourgeoise à ta guise Wink

Pour dernière information, vos competences seront utilisable une seule fois durant le tournoi et octroieront un bonus de +2 à votre caractéristique (pour un niveau 1) et +4 pour un niveau 2.

Voilà, j'espere ne pas avoir été brouillon et PLACE AU SPECTACLE.
Idéalement pour ce tour, il serait mieux qu'Adélaïde commence.

Édit : en accord avec Adélaïde, cette dernière jouera Élisabeth et Berthe. Attendait donc sa réponse avant de répondre inrp

Adelaïde retrouva rapidement, à son grand désespoir, la compagnie de son promis. Il fallait être honnête, leur dernière rencontre avait loin d’être la plus cordiale qui soit, et le fait de se retrouver en sa présence ne l’enthousiasmait en aucun point. Elle savait pertinemment qu’il se servait d’elle pour aider sa réputation. Après tout, cette dernière s’était toujours bien entendue avec les différents nobles et lors de ses rares apparitions publiques, les gens du peuple semblaient l’avoir apprécié. Néanmoins, le devoir était important, donc elle tenta de se montrer sur son meilleur jour, mais les personnes qui la connaissaient assez bien pouvaient bien voir qu’être le centre d’attention dans cette situation particulière était loin de lui plaire. Bref, elle rejoignit rapidement Victor qui l’attendait sur l’estrade. Elle remonta doucement la lourde jupe de jacquard noire et or, avant de monter doucement les marches avant de s’asseoir à la droite de son promis, sans lui adresser un regard ou quelconque sourire. Puis une gouvernante fit signe au Baron de Sombreval de s’installer à sa droite. Légèrement intimidée par sa présence, la Baronne baissa doucement les yeux, tentant de déterminer la meilleure façon d’approcher la chose, puis retourna son regard azuré vers le baron, elle lui fit un sourire sincère avant de prendre la parole; « Quel plaisir de vous revoir, Votre Honneur. J’espère que vous vous plaisez dans l’ordre et que le Vicomte ne vous incommode pas trop d’innombrables missions. » Puis baissant légèrement les yeux pendant quelques secondes, honteuse, elle continua; « J’ose espérer que mes disons… impairs lors de notre dernière rencontre, sont toujours pardonné. » Elle avait pensé de nombreuses fois à leurs dernières rencontres, regrettant toujours la décision qu’elle avait prise ce jour-là. Est-ce que son sort aurait été différent? La baronne en doutait, après tout, le Baron de Sombreval avait été très clair quant au fait qu’il ne souhaitait pas se remarier et l’offre que lui avait faite Alexandre lui avait été beaucoup trop alléchante. Elle reporta rapidement son regard vers les combattants qui commençait à s’attrouper devant l’estrade avant de murmurer, comme pour elle-même; « On ne réalise jamais sur le moment les conséquences de nos actes. Malheureusement, l’on doit vivre avec les conséquences de nos actes… J’aurais…. » Avant qu’elle ne puisse continuer, le Comte de Rougelac, prêt à prendre la parole, ce qui fit rapidement taire l’audience présente. Puis, se tournant vers elle, y lui tendit la main en souriant. Légèrement hésitante, la baronne de Nerra prit doucement la main que son fiancé lui tendait et se leva doucement de son siège avant de prendre la parole.

« Je me félicite, moi Victor, Comte de Rougelac du succès de ces réjouissances. Je suis certain que chacun des combattant ici présent nous fera profiter de l'étendu de leurs talents. Et j'ai l'immense plaisir de laisser à Ma Dame, Ma mie, Ma promise, Adélaïde de Rougesoleil, Baronne de Nerra, à être Reine de ce spectacle que nous vous offrons dans mon humble cours. Bon nombre ici vantent autant votre beauté d’âme et l’harmonieux de vos traits… permettez moi de donner raison aux rumeurs et de lui laisser la primeur de cette ouverture qui lui revient. »

Ces paroles la laissèrent perplexe pendant un moment. Mais qu’est-ce que le Comte avait en tête pour lui laisser ainsi le « plaisir » de mener les jeux? Après tout de Rougelac ne lui semblait pas nécessairement être le plus généreux des hommes. La jeune femme ne put s’empêcher de lui lancer un regard surpris alors qu’il lui faisait signe de prendre le rôle de Maître d’orchestre. Mais à quoi jouait-il? Reprenant rapidement son sourire, cette dernière acquiesça en fuyant le regard azuré de son fiancé pour se tourner vers les compétiteurs qui attendait patiemment le moment pour quémander leur faveur à quelques jolies nobles. La baronne entama sa marche vers les compétiteurs bientôt suivis de deux autres femmes de Noble rang. La première n’était nulle autre qu’Élisabeth de Plessis, qui tout récemment veuve, tentait désespérément d’améliorer sa place parmi les Nobles. L’autre n’était nulle autre que Berthe de Vouvret. Adelaïde pouvait sentir la fébrilité des deux jeunes(?) femmes derrière elle. « Je suis si excitée! J’espère me faire remarquer par un valeureux chevalier! » murmura Élisabeth. Quant à Berthe, cette dernière ne cacha guère sa confiance; « Pfftt vous et la future Comtesse n’avez aucune chance! » Dit-elle en replaçant rapidement l’une de ses mèches grisâtres dans son dos. Adelaïde, quant à elle, ne put s’empêcher de sourire, décidément Berthe était probablement la personne la plus confiante en ses charmes de la ville! Les trois nobles femmes s’arrêtèrent devant les combattants, bientôt suivis de quelques bourgeoises qui tentèrent leur chance.

Adelaïde, sourire aux lèvres, porta son regard sur chacun des combattants avant de prendre la parole; « Messires, Madame… »Dit-elle en faisant un sourire à Sydonnie qui se tenait bien droite. « Je vous souhaite la bienvenue à ce tournoi amical. Au nom du Comte, je vous souhaite la bienvenue dans sa demeure. Si vous le permettez, commençons ce tournoi comme ils se doivent. Vous avez à mes côtés les plus magnifiques femmes de Marbrume. » Dit-elle en désignant les jeunes femmes et Berthe à ses côtés. Après tout, mieux valait ne pas insulter cette chère Berthe, la pauvre semblait tellement robuste qu’elle aurait pu vous tordre le coup d’une main… Mais revenons à nos moutons. « Je vous invite à demander les faveurs de celle que vous voulez faire reine du tournoi. » Continua-t-elle en souriant. Berthe, quant à elle, n’hésitait pas à faire des œillades peu discrètes au milicien à la faux à croire qu’elle le trouvait de son goût… Adelaïde, quant à elle, se recula d’un pas, laissant la place aux autres demoiselles qui tentaient tant bien que mal d’attirer l’attention des dits combattants.

Note:

Une Faveur ?!

Scarocci n'était pas du genre à demander des faveurs, mais plutot à en donner. Mélange d'humilité et d'arrogance, il se considérait la moindre demande d'aide comme une faiblesse de sa part. Il était sensé protéger les autres ! Sauver l'humanité ! S'il demandait de l'aide, tout était perdu !

Scarocci fulmina donc un petit peu derrière son masque, regrettant ne pas sentir le métal froid de son armure contre lui. Heureusement, les mots bien choisis de l'organisateur calmèrent le robuste combattant. Il ne demanderait pas de faveur, mais couronnerait quelqu'un reine du tournoi !

Le choix fut vite fait pour Scarocci. Il s’avança, comme tous les autres, vers celle qu'il voulait couronner. Et c'est d'un pas boiteux qu'il arriva en face d'Adélaïde de Rougesoleil, ignorant toutes les autres dames. Il s'inclina dans une révérence à faire pleurer de joie le plus psychotique des instructeurs, avant de déclamer une flatterie qui n'était pas vraiment son genre.

- Il n'est que justice de vouloir faire reine du tournoi celle qui l'est déjà ! Dame Adelaïde de Rougesoleil, Baronne de Nerra, je vous demande humblement votre faveur et votre protection, et promet de me battre au mieux pour vous apporter la gloire qui vous est dûe !

Singeant jusqu'aux travers les plus ridicules des grands tournois d'antan, le maître de maison semblait résolu à vouloir rejouer toutes les étapes de ceux-ci. Voila que les combattants, à peine entrés sur le sable de l'arène, s'alignèrent face au public. Crierait-on leur noms, leurs hérauts gueuleraient-ils leur famille, brandiraient-ils leurs blasons ? Si pour certains ça pouvait marcher, il fallait avouer que la perspective de voir un crieur beugler le patronyme d'un obscur quidam aurait de quoi surprendre.

Si on s'épargna l'exhibition des blasons, le seigneur de Rougelac et sa dame leur réservèrent tout de même une descente des donzelles dans l'entourage du comte, venues remettre au participant de leur choix un ruban. Ah, la belle affaire! Ce genre de bénédiction était plutôt à vous inciter à vous embrocher sur la lance de l'ennemi. Comprenez, ce n'était plus seulement une histoire d'honneur, c'était là une affaire d'amour!

Devant le trio de charme - enfin, le trio aux deux-tiers de charme, plutôt -, il ne fut donc guère surprenant de voir s'avancer le premier l'ineffable Scarroci, rodomont rare par le ridicule s'il en est. Voila que le chevalier venu d'on ne sait où se fendait d'une de ses simagrées auxquelles il avait d'ors et déjà habitué Bérard, lequel ne le connaissait pourtant que depuis près d'une heure. Ce dernier, dépité, jeta quelques regards à la cantonade, espérant y trouver un soutien muet dans les yeux d'un autre.

Lorsqu'il croisa les yeux de l'autre donzelle, le grand blond sut qu'il n'était pas le seul à désespérer des menées de son voisin, et affichant son sourire le plus canaille, Bérard, d'un geste de la tête adressé envers Scarroci, se moqua dès lors de concert avec celle dont il ignorait le nom. Surprenant quelque sourire chez la demoiselle dont il avait ainsi attiré l'attention, le grand blond poussa son avantage en lui envoyant quelque clin d’œil. Lui eût-on dit quelques jours auparavant que non seulement participerait-il dans un tournoi galant, mais demanderait-il la faveur d'une dame bien née, qu'il ne l'aurait pas cru, mais vous aurait même ri au nez. Voila pourtant qu'il se pliait à l'exercice. Après tout, si ce matamore de Corbera le faisait, pourquoi pas lui ? S'avançant vers la seconde demoiselle, tendit sa main gantée à Elisabeth.

« Avouez que ça vous déplairait pas de lui damer le pion, à la femme de l'autre », lui confia-t-il tout bas, avec sa tête de gredin. C'était la même chose pour lui-même ; qu'il lui serait bien agréable de leur mettre tous au cul et de rafler la mise, en ce jour!

- « Avec plaisir ma dame » souffla simplement la sergente, en faisant cette révérence appliquée « Ne suis-je que la main armée du Duc, devrais-je trouver un peu de temps pour venir converser à la fin de cette délicieuse animation »

Le sourire de Sydonnie s’était fait plus large, alors que le comte de Rougelac jouait de faux semblant. Appréciait-il que son épouse envisage de dialoguer en tête en tête avec la femme d’armes, elle en doutait fortement et n’allait certainement pas regretter ce petit avantage sur son redoutable adversaire. Laissant le couple s’éloignait, elle avait détaillé son collègue qui n’avait pas pu se retenir de rouler des yeux. Simples milicienne, coutelière et maintenant Sergente, d’Algrange ne changeait pas et ne changerait certainement jamais. Après un long échange de regard, et un bref échange entre les deux gradés de la milice, ils avaient fini par prendre la direction de l’autre milicien. Prenant une brève inspiration la conversation avait suivi son cours, l’homme semblant particulièrement ravi de voir des sergents ici. La femme d’armes avait étiré ses lèvres dans un large sourire, alors qu’elle écoutait celui qui ne semblait pas venir d’un milieu particulièrement favorisé.

- « La fange est un véritable drame pour notre peuple, mais ce n’est guère nouveau, je suis convaincue que votre prochain groupe sera beaucoup plus fort et qu’il vous fera honneur dans votre survie. » elle se pinça les lèvres « Si l’ennui vous guettes trop longtemps, n’hésitez pas à venir me voir, je suis convaincue que je vous trouverai de quoi faire dans les bas quartiers. »

La dernière phrase fit rire Gauvin, un peu moins d’Algrange qui se contenta d’hausser doucement les épaules. Inutile de réagir à ce genre de plaisanterie, cela faisait bien longtemps qu’elle avait appris à passer outre, à fermer les yeux et les oreilles à ce genre de bêtises.

- « Allons, allons, Montignard, vous savez bien mieux que personne qu’une femme n’arrivera jamais à la cheville d’un homme n’est-ce pas ? » elle se pinça les lèvres « Je ne suis là que pour m’amuser un peu, je ne prétends pas gagner ce tournoi, n’est-ce pas ? Les sergents ne sont que des grattes papier… »

Elle conserva son visage neutre, particulièrement sérieuse, Gauvin s’était mis à tousser, ne sachant pas si il devait rire ou pleurer, avant de laisser un petit rire nerveux s’échapper de ses lèvres. S’excusant en voyant arriver Roland, d’Algrange c’était éclipser, laissant le sergent seul avec le milicien :

- « Elle plaisante, elle plaisante… La trinité l’a doté d’un sens de l’humeur particulier n’est-ce pas… Nous allons observer attentivement vos combats Montignard, mh, mh, si vous voulez bien m’excuser à mon tour. »

Il s’était éloigné, gardant un œil sérieux sur la nouvelle arrivante dans les gradés, l’homme ne savait pas encore si Roland allait être un atout pour la remettre dans le droit chemin ou un frein important, de ce fait, il tentait d’écouter la conversation. Sydonnie venait de le rejoindre, ou plutôt de réduire la distance qu’il avait débuté à anéantir.

- « Bonjour héritier Rivefière, je ne doutais pas une seconde de cette rencontre suis-je ravi de voir que tu parviens à faire des choses sans mon aide… » elle étira ses lèvres dans un petit sourire « Peux-tu constater que le dernier membre de ma famille à un meilleur comportement que moi, néanmoins, je me méfierais à ta place, un seul petit mot et il pourrait se transformer en tempérament aussi fort que le mien. » elle s’était mise à rire doucement avant de reprendre plus sérieusement « Je dois voir la future madame de Rougelac après le tournoi, mais, si cela vous intéresse, on pourrait peut-être fêter ma victoire autour d’une bière à trois ? Et passe le bonjour à mon cousin qui ne daigne venir embrasser sa cousine. »

Elle lui fit un clin d’œil, le laissa s’éloigner en le détaillant un petit instant avant de s’éloigner pour retrouver Gauvin, qui n’avait pas hésité une seconde à lui mettre un petit coup de coude. Les deux avaient semblé discuter quelque peu avant de se rapprocher du terrain, pour écouter le lancement du petit tournoi. Rougelac avait laissé la main à sa charmante femme, qui amorça l’ensemble qui débuta sans attendre.

- « Les faveurs d’une dame, c’est ça ? » ronchonna presque immédiatement d’Algrange en s’appuyant sur une rambarde
- « Allez fait pas gueule Sydonnie, tu ne veux pas les faveurs d’une charmante jeune femme, tu fais un boulot d’homme, pourrais-tu au moins t’offrir ce qui va avec.»
- « Je te la laisse si je gagne.. »
- « Mhhh, vais-je commencer à prier pour que tu remportes ce tournoi en ce cas. »
- « Je devrais me mettre nue, je suis convaincue de gagner comme ça, un nichon de sorti et c’est la fin pour les hommes, regarde-moi les braves combattants… ».

Ce fut un premier silence, puis un énorme fou rire du sergent qui dévisageait d’Algrange qui semblait la plus sérieuse du royaume.

- « Tu penses que ton Rivefière serait heureux de te voir te pavaner nue au milieu du terrain ? »
- « Qui sait, il pourrait déjà vérifier la marchandise… »
- « Tu es épuisante d’Algrange tu sais, épuisante… » souffla-t-il dans un nouveau fou rire.

Adelaïde, qui s’était reculée d’un pas pour laisser la chance aux jeunes donzelles célibataires, fut légèrement surprise que le chevalier masqué s’avance vers elle. Sa prestation était digne des plus grands théâtres. Une révérence grandiose, parfaite, un ton confiant… Définitivement ledit chevalier savait amuser la foule!

« Il n'est que justice de vouloir faire reine du tournoi celle qui l'est déjà ! Dame Adelaïde de Rougesoleil, Baronne de Nerra, je vous demande humblement votre faveur et votre protection, et promets de me battre au mieux pour vous apporter la gloire qui vous est due ! »

Adelaïde haussa un sourcil avant de se retourner vers le Comte de Rougelac, lui faisant un léger regard interrogateur. Après leur dernière rencontre, la dernière chose dont elle avait envie était de se trouver une nouvelle fois à la merci de sa colère. Ce dernier lui fit rapidement signe d’obtempérer. La baronne de Nerra se retourna vers le chevalier, avant de détacher doucement une des attaches de sa capeline. Elle passa ensuite, doucement ses mains sous ses cheveux pour atteindre sa nuque et détacha rapidement un des rubans qu’elle portait à son coup. Un ruban tout simple, légèrement doré. Puis s’approcha doucement de l’homme masqué, avant de lui prendre délicatement le bras de sa main droite pour l’approcher d’elle. Adelaïde baissa alors le regard pour attacher le long ruban sur le poignet de son champion. Une fois que cela fut fait, elle releva les yeux pour lui faire un sourire charmeur; « Je n’ai aucun doute messire, que votre bravoure nous apportera la gloire. Puisse la chance vous êtes favorable. » La jeune femme relâcha doucement le poignet du chevalier avant de faire un pas de reculons, laissant ainsi à son champion la chance d’aller se préparer à son combat qui devrait commencer bien assez tôt…

Adelaïde retourna la tête vers Bérard et observa Élisabeth de Plessis qui donna ses faveurs au chevalier. Puis, cette dernière quitta rapidement la scène, le rouge aux joues pour aller rejoindre son siège. Définitivement le blond lui avait dit quelconque doucereuses paroles qui gêna la châtelaine. La baronne de Nerra ne put s’empêcher de lancer un regard amusé à Bérard avant de s’approcher doucement de lui pour murmurer;« Bonne Chance Messire, j’ai bien hâte de voir si vos capacités sont égales à vos paroles. »Adelaide baissa son regard pour ensuite doucement le relever, comme si elle le détaillait de pied en cap et sans attendre sa réponse, la baronne se retourna pour atteindre les gradins. Elle conserverait un œil sur Bérard. Il lui semblait être le type d’homme qui pourrait lui être utile un de ces jours…

Roderik n'était pas du genre à parler beaucoup et encore moins à suer pour comprendre ce que disait les huiles … il écoutait que d'une oreille d'ailleurs les dires de Sydonnie et de Gauvin, qu'est ce qu'il en avait à branler de toute façon ? Baaarf ! Il attendit quelque instant qu'ils ne s'occupent plus de la gueule du Roderik pour ensuite se barrer vers l'arène où le Rougelac avait décidé qu'il était temps de jouer les hôtes modèles mais alors qu'il regardait qui allait être ses adversaires durant ce tournoi, il se retourna précipitament vers le nobliau qui annonça que les participants pouvaient avoir droit à une faveur … une faveur … boarf ! Plutôt crever qu'être aidé par ces bourgeoises !

Il se rapprocha comme tout un chacun pour mater les beaux visages de la noblesse Marbruméenne pendant que Adélaïde de Rougesoleil, la future tapin du comte à la sulfureuse réputation demandait aux participants de choisir la demoiselle qui allait être la reine du tournoi. .. bon, il y avait du gratin et ce fut l'autre connard au pied bot qui était le premier à choisir … et bien évidemment, il choisit la Rougesoleil, pffa ! Avant qu'elle ne te taille une pipe, mon grand tu pourrais toujours courir le long des remparts et esquiver chaque Fangeux qu'elle ne voudrait pas de ta bobine métallique !

Puis ce fut au tour de Blondi de choisir la nobliaute dont il voulait les faveurs … haha, évidemment, un regard d'ange, un corps digne d'une noble qui n'avait pas engrossé … d'après Roderik la p'tite devait être encore pucelle, eh ! Ça se refuse pas les cons encore chauds et inexplorés … héhéhé.

Montignard matait les demoiselles pendant que les autres choisissait … hmpf … il y avait que de la fraicheur la dedans, pas au goût du vieux paysan qu'il était mais il aperçu la dénommée Berthe … 'fin il savait pas comment elle s'appelait mais on s'en fout de ça et en plus elle lui faisait les yeux doux … c'est qu'elle était pas mal … bon, elle ressemblait à une truie sur deux pattes mais il devinait que son cul devait être hospitalier même si on pouvait se perdre facilement … mais bon, quand on est de l'externe on à la goût du risque et puis bon c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, nan ?

Il se mit à cracher un glaio verdâtre sur le sol avant de faire un énorme sourire montrant des chicots marrons à la noble.

« M'me si j'pas b'soin d'vos faveurs, gent'dame, parc'que l'trois sont avec moi mais une personne d'vot' trempe m'dame pourrait faire pencher l'balance. »

Il frappa alors violemment le sable de sa faux et eut de nouveau un grand sourire.

« Donnez moi force et protection m'dame et j'serais vot' éternel es… euh … obli … euh … vous z'aurez mon éternelle r'connaissance. »

La noble lui donna son ruban, et Scarocci la laissa l’attacher avec douceur. Elle lui souhaita bonne chance, avant de le mettre au défi de tenir parole. Il ne s’en vexa pas. Les actes valaient mieux que les mots, et il se savait attendu !

C’était plus fort que lui. Scarocci ne fonctionnait que sous la pression. Se vanter, se mettre en avant, attirer l’attention, augmenter les attentes que les autres avaient de lui… il en avait besoin pour donner de son maximum, et briller ! Et il comptait briller. Ce tournoi, il en ferait une réussite !

Après que chacun ai obtenu son ruban, y compris la milicienne, on annonça l'ordre des combats. Scarocci vit qu'il était celui qui ouvrirait le spectacle, et serait en face d'un dénommé Bertrand. Ils eurent droit à quelques minutes pour s’occuper de leurs derniers préparatifs. Revoir leur équipement, s’échauffer un peu, méditer, prier la trinité, pisser un coup…

Scarocci vérifia que son armure de cuir était bien en place. Il se sentait bizarre en gambison. Mais c’était de sa faute, à refuser de venir avec son armure habituelle, sous pretexte qu’elle n’était « pas présentable ». Il regarda les autres concurrents. Certains discutaient entre eux, d’autres s’isolaient. Il trouvait dommage qu’aucun ne tente de sympathiser avec les autres.

Puis, ce fut son tour, à lui et à ce Bertrand qui serait son premier adversaire.

Il s'avancèrent au milieu de l'arène, avant de s'immobiliser l'un en face de l'autre.

Bertrand était jeune, mais il était difficile d'en dire plus. Il était clairement sorti de l'adolescence, mais son visage était encore vierge de rides et de marques d'une dure vie. De beaux yeux bleus et de courts cheveux blonds lui donnaient une apparence presque innocente, un peu angélique. Même son armure, similaire à celle de Scarocci, semblait faite sur mesure, tellement elle lui allait bien. Scarocci en était presque jaloux.

A coté d’eux se tenait un homme robuste. Scarocci l’avait déjà vu. Un vieux milicien à la retraite, à la jambe de bois et avec un œil en moins.

- Messires, je serais observateur pour votre combat. Ce dernier prend fin en cas de blessure trop grave et d’abandon. Pas de coup sous la ceinture, ni dans les yeux, d’accord ? On est là pour voir du sang, pas du massacre ! Compris ?

- Compris ! répondirent les deux combattants. L’observateur hocha la tête, puis recula à bonne distance.

Scarocci avanca une main vers Bertrand. Il voyait un peu de nervosité dans son regard.
- Première fois ?

Un hochement des yeux. Un peu discret. Scarocci se mit à rire, alors que Bertrand lui serrait la main. La poigne du jeune homme était trompeuse. Elle était forte, et Scarocci y vit quelques marques de coups.
Un petit démon à l'apparence d'ange.

- Ne vous inquiétez pas mon brave ! Nous sommes ici pour nous amuser. Faire bonne impression. Quelques passes d’armes impressionnantes ! Je ne vais pas vous casser en deux ! Hahahaha !

- C’est noté, Corbera.

Bertrand recula, avant de se mettre en garde, lame pointée vers Scarocci. Il tenait une épée à une main et gardait son autre main libre. Intéressant.

*Pourquoi n’avoir qu’une arme lorsqu’on a deux mains ?*

Scarocci se saisit de son grand manteau blanc qui entourait son cou et son torse comme une grande écharpe. Avec de grands très théâtraux, il enleva la cape de Genervey. Elle se trouva autour de son bras, puis dans le vent alors qu’il la lancait en l’air, vers un jeune garçon qui se trouvait derrière lui, et qui la rattrapa. L’immense cape blanche atterrit, presque pliée.

Le chevalier avait travaillé cet enchaînement de gestes très longtemps. A peine la cape atterrissant dans les bras du jeune garçon, il se mit aussi en garde, jambe gauche en avant. Le bras gauche pendant vers le sol, tandis que le droit était tendu vers l’arrière.

- Commencez !

Scarocci Corbera attaqua immédiatement. D’une impulsion titanesque du pied gauche, au point qu’il s’enfonça dans le sol en y laissant une marque concrète, il se projeta vers l’avant. Son bras arrière, projeté comme ressort, décrivit un arc de cercle de haut en bas. L’épée trancha l’air et s’enfonça de quelques centimètres dans le sol, frappant là où se trouvait Bertrand un bref instant auparavant.

- Muhahaha !

Le jeune blond avait habilement esquivé le coup de Scarocci. Sans attendre, le chevalier réattaqua, amorcant une attaque horizontale de son épée gauche afin d’empêcher toute veilleité de contre-attaque chez son jeune adversaire.

Sa posture semblait inconfortable, presque inhumaine alors qu’il frappait l’air et se remit en garde. Il se relança à l’attaque, alternant attaques de taille ou d’estoc, avec une épée, parfois les deux en même temps. Sa patte folle ne semblait pas le gêner. Le chevalier avançait par vives impulsions, frappant le sol sous ses pieds pour avancer par brusques à-coups. Bertrand avait les yeux exorbités, concentrés, un grand sourire sur les lèvres.

Les attaques de Scarocci était larges et impressionnantes, presque effrayantes, mais indéniablement agréable à l’œil, pour peu qu’on soit sensible à ce genre de spectacle de démonstration de force brute. Le corps large du chevalier pivotait à chaque coup, frappant de toutes ses forces.

Impressionnant, mais peu efficaces. Bertrand esquivait ou déviait chaque attaque du chevalier, avec une fenêtre de plus en plus courte, au point que certains spectateurs juraient de voir les coups de Scarocci Corbera simplement passer à travers lui sans causer le moindre dégat.

Bertrand remit un peu de distance entre eux deux, faisant tournoyer son épée avec de vifs gestes du poignet.

- Viens te battre, pleutre ! déclama Scarocci d’une voix exagérée et d’un air plaisantin.

Betrand répondit en fonçat vers lui. Ses attaques étaient rapides et précises. S’aidant de son bras libre pour rester stable, son équilibre semblait bien meilleur que celui du chevalier, qui fut forcé de se mettre sur la défensive, poussant de grands HAN ! et AH ! alors que ses deux épées paraient les attaques de Bertrand. L’agilité de Betrand tranchait beaucoup avec la force brute de Scarocci.

Après plusieurs échanges durant lesquels l’épée de Bertrand frôla dangereusement le corps de Scarocci ici et là, la lame se Bertrand se retrouva coincée entre celles de Scarocci, qui démontrait des compétences d’escrime surprenantes pour quelqu’un qui avait, jusqu’ici, enchaîné de grandes et lourdes attaques aisées à lire.

Profitant de cette instant, Scarocci frappa le sol du pid, et percuta Bertrand de tout son poids. Bassin, coude, épaule, tête, le corps entier du combattant masqué s’enfonca contre celui du jeune homme, qui fut propulsé en arrière et roula sur le sol.

Un « ooh… » se fit entendre dans l’assistance, suivit de quelques applaudissements lorsqu’il se remit debout d’une impulsion. Il tenait toujours son épée.

Déjà, Scarocci était sur lui. Il leva ses deux bras vers le ciel et frappa avec ses deux armes sur Bertrand qui, sonné par le plaquage qui avait eu lieu précédent, eut à peine le temps de réagir. Il parât difficilement des attaques de plus en plus violentes, brutales et rapides.

Ses bras tremblaient, et il poussa un cri de douleur lorsqu’après un pivot surprise, Scarocci parvint à prendre ses réflexes en défaut et le frapper au flanc. Il se retrouva paralysé et crispé de douleur. Le chevalier termina ainsi le combat, accablant son adversaire d’attaques de plus en plus irrésistibles, jusqu’à le renverser au sol, où Bertrand fut obligé de déclarer son abandon, n’étant plus en position de résister.

L’observateur mis fin au combat et, Scarocci, d’un grand rire de joie, aida Bertrand à se remettre debout, lui rendant son arme et lui tapant l’épaule, avant de lever le bras du jeune homme vers le ciel et de faire face au public, faisant une grande révérence en face d’Adelaïde de Rougesoleil. Puis, il s’éloigna avec son jeune adversaire, bras dessus bras dessous pour l’aider à marcher.

- Merci pour ce combat Bertrand ! J’ai bien cru ne jamais vous toucher !

Scarocci sentait son cœur ralentir petit à petit. Le combat avait été court, mais intensif. Il était en nage sous son armure et son masque. Mais, s’il avait eu du mal à coincer son agile adversaire, il avait réussi à éviter de se faire toucher. La force avait prévalue !

Il aida à déposer Bertrand sur un siège, afin qu’il se remette de ses émotions, et vit le dénomé Roderick, un géant à la barbe drue, qui allait se battre juste après lui, avec une grande faux.

- HOLA, messire Roderik !

Scarocci s’avanca vers lui en traînant sa jambe, avant d’avancer sa main pour proposer une poignée virile et amicale. Son souffle était encore court.

- C’est à vous après, n’est-ce-pas ? Je suis impatient de voir ce que vous ferez avec cette faux ! Mettez leur en plein les yeux !

Sydonnie lui avait part d’une réunion en petit comité après le tournoi, il acquiesça avec plaisir à sa demande, avant de tourner les talons.
Avant que tout ce beau monde monde assiste réellement aux festivités, un placement spécial avait été prévu. Roland se retrouva donc assis en tribunes, aux cotés du maître de cérémonie, Victor de Rougelac. Ce dernier expliqua qu’il laissait à sa fiancée, Adélaïde l’honneur d’officiellement lancer les réjouissances. La dame semblait tout à fait ravie, mais peut être n’était-ce là qu’une façade. Les nobles savaient bien cacher leurs réels sentiments, les enfouir, les rendre indiscernables. Roland ne le savait que trop bien, étant un maître en la matière. Bien que cela changeait au fil du temps, il ne dissimulait plus aussi bien ses émotions.

Néanmoins, lorsque Victor se tourna vers lui, lui murmurant d’avoir pris connaissances des rumeurs qui circulaient entre lui et Sydonnie d’Algrange, il ne put réprimer un rire franc. La nouvelle se répandait décidément bien vite dans l’esplanade, mais rien d’étonnant.
Il affirma qu’il serait bon d’offrir un ruban à la milicienne, symboliquement. Oui, et en plus de cela, l’action serait un brin comique. Mais Roland avait de l’humour, il était un peu joueur aussi, alors ne s’en formalisa certainement pas. Il prit le ruban qui lui était offert, attendit que les hommes participant reçoivent les faveurs des dames présentes. Puis le Comte se leva à son tour, contre toute attente et se dirigea vers Sydonnie, sourire aux lèvres. Il n’avait pas prévu de montrer devant tout le monde son choix. Mais après tout, c’était de bonne guerre. Par ce geste, il affirmait peut être aussi qu’il avait accepté sa carrière, malgré tout. Qu’il la respectait elle, la suivrait dans ses choix. Si elle devait finalement devenir son épouse, il était important qu’ils soient soudés. Et surtout, ne pas perdre la face devant son créancier… Il connaissait les différends, de loin, entre sa promise et Victor. Roland ne connaissait pas réellement au fond ce qu’il pensait de Sydonnie, de quel œil voyait-il leur potentielle union. Au fond, il s’en moquait. C’était sa vie, il avait encore le droit d’épouser ou non qui il voulait, n’en déplaise à plus d’un. En acceptant ce mariage, il s’était fait sans doute guider sa vie, une fois de plus. Mais à présent, les choses étaient bien différentes. Comme convenu avec Sydonnie, ce mariage se ferait si et seulement si, les deux parties étaient en osmose. Pour l’instant, même si leur relation n’était pas si mal, rien n’était encore joué, rien n’était encore officiel.

L’aîné de Rivefière avança donc en direction de Sydonnie, lui attacha le dit ruban autour du poignet, non sans un sourire amusé. Puis lui déclara.

- « Puisse le sort t’être favorable, mademoiselle d’Algrange. »

Il retourna s’asseoir en tribune, impatient d’assister au début de ce tournoi. Ce qui ne se fit pas attendre davantage. Le chevalier dans son armure totale, visage masqué, s’élança en premier et sembla prendre avantage sur son partenaire.

Les combats commencèrent peu après que les dames n'aient désigné leurs champions, toutefois Bérard ne se trouvait pas être de la première salve. Un instant absorbé dans l'observation de la croupe de sa mie, il regagna bien vite ses compères, dont certains se préparaient déjà à ferrailler. Deux premiers concurrents furent bientôt appelés, dont nul autre que l'hurluberlu à qui il manquait uniquement une plume quelque part. De l'autre combattant, Bérard ne savait guère quoi penser : il s'était montré relativement discret jusque là. Ainsi, quoiqu'il se fut agit sûrement là d'une erreur, toute l'attention du grand blond se porta vers le sire Corberra à la faconde si effrénée, curieux qu'il était de savoir si ce dernier, en sus d'être une grande gueule, savait également se battre.

Poussant l'extravagance jusqu'à l'excès, voila que le chevalier d'Arcadie - si tant est que ce bled existât ailleurs que dans la tête de son représentant - allait livrer bataille avec non une, mais bien deux épées. Mais après tout, on avait bien vu un autre portant la faux, il fallait donc croire que ce tournoi serait placé sous le signe de l'originalité, sinon de la sottise. Peu avare d'effet de scène, voila que le chevalier au masque ôtait théâtralement sa grande cape, cet apanage des fats, pour la lancer à son valet non loin. Ce fut peu ou prou le signal du départ.

Une mêlée confuse s'engagea dès lors. À la manœuvre, Scarroci lançait ça et là de grands moulinets, frappant sans retenue son adversaire, où plutôt l'air autour de ce dernier. C'est que le drôle, plus prudent que l'homme au masque, rongeait son frein, sûrement désireux d'épuiser son adversaire. Sage décision, pensa Bérard alors qu'un nouveau horion fort prévisible fouettait le vent. Jusqu'à présent, c'était ce bruit là qu'on avait le plus entendu et non le tintement de l'acier, néanmoins, la chose commença à changer, tandis que la contre-offensive débutait.

Visiblement plus à l'aise, le dénommé Bertrand enchaina alors les passes d'armes, ne manquant que de peu d'estourbir son adversaire au masque. Ce dernier perdit progressivement le terrain qu'il avait gagné par de grands efforts, jusqu'à presque être acculé. Cependant, voila qu'utilisant ses deux épées à la manière d'une pince, Corberra immobilisait la lame de son ennemi avant de jeter ce dernier à bas. Quoiqu'il se soit remis prestement sur pied, l'homme ne semblait pas tout à fait remis tandis que le masqué profita de son avantage. Bientôt l'hallali sonna, tandis que le chevalier Scarroci, après avoir touché son adversaire une première fois, accablait celui-ci de nombreux coups. Le combat prit ainsi fin, Bertrand rendant les armes et Bérard rendant un crachat au sol.

Comme quoi ce n'est pas le meilleur qui gagne forcément, ne put s'empêcher de penser amèrement le bâtard d'Ergueil. Il eût préféré la défaite du gandin, mais force lui était d'admettre que malgré son escrime inférieure, l'homme au masque avait su jouer de ses avantages au bon moment. Bérard n'eût cependant guère le temps de méditer bien longtemps sur cette première escarmouche, car voila que le deuxième combat débutait à son tour.

Berthe ne put s’empêcher de glousser alors que le milicien s’avançait docilement vers sa ô combien grandiose présence. Elle l’avait bien dit aux deux autres nobles brindilles… Elles n’avaient aucune chance! Et quel homme! Le crachat verdâtre ne laissait aucun doute quant à l’état de ses poumons. ÇA, Madame! C’était un homme fort! Oh oui un homme dans toute sa splendeur qui se tient debout, prêt à combattre, et ce même si la plus terrible des infamies est en train de vous dévoré vivant! Et lorsque l’homme – que dis-je! – lorsque l’ours lui dévoila son sourire ravageur, elle sentit un frisson s’emparer de son corps alors que le carmin lui montait doucement aux joues. La veuve de Vouvret roucoula une nouvelle fois, avant de sortir son éventail pour l’ouvrir d’une main qu’elle croyait experte, pour camoufler le bas de son visage. Puis elle fit rapidement battre ses cils, lui lançant un regard digne de la plus séductrice des biches pour attirer un peu plus l’attention du parfait animal qui se trouvait devant elle.

« M'me si j'pas b'soin d'vos faveurs, gent'dame, parc'que l'trois sont avec moi mais une personne d'vot' trempe m'dame pourrait faire pencher l'balance. Donnez moi force et protection m'dame et j'serais vot' éternel es… euh … obli … euh … vous z'aurez mon éternelle r'connaissance. »

Devait-elle être insultée par la réplique et les pauvres manières du glorieux chevalier? Que nenni! Au contraire! Ces paroles sonnaient comme la plus douce des mélodies à l’oreille de notre gracieuse biche. Berthe ferma rapidement son éventail puis le pointa rapidement vers le milicien qui s’avançait doucement vers elle pour lui réclamer sa faveur. « Oh vous! Quel Charmeur! Digne des plus grands poètes de Marbrume! » Elle s’approcha d’un pas déterminé de son champion avant de lui prendre rapidement, et fermement le poignet pour imiter la Baronne de Nerra avec son champion. Bon d’accord, le mouvement fut un tantinet plus violent que celui de la Rougesoleil, mais entre nous, ceci n’est qu’un détail, et le milicien semblait bien être de ceux qui pouvaient en prendre, si vous voyiez ce que je veux dire. Néanmoins, Roderik se retrouva avec un magnifique ruban rose bonbon autour de poignet, preuve qu’il tenterait de couronner la veuve comme reine du tournoi. Profitant du fait que les regards étaient occupés à regarder les autres donzelles, elle agrippa d’une main ferme une des magnifiques pommes qui ornait le fessier de son champion. Puis un délicat murmure vint titiller les oreilles de l’homme en question; « Mmmm, je vous mangerais tout cru. Faites-moi reine du tournoi et je vous ferai découvrir de grandioses horizons. » Puis, elle lui fit un clin d’œil, avant de retourner dans son siège pour admirer son héros à l’œuvre.

Confesser que ma première rencontre avec le promis de ma cousine me laissait une impression à priori relativement bien meilleure que ce que je m'étais figuré en entendant la sergente se plaindre avec emphase de ce sort que sa mère lui eut imposé en trépassant semblait un euphémisme. Le fils ainé du comte de Rivefière me parut un fort bon parti pour Sydonnie. Non pas simplement du fait de son rang élevé dans la noblesse exilée de la cité mais également de par son visage avenant chose dont je me moquais quelque peu en tant qu'homme mais qui par affection pour la milicienne me tenait assez à coeur. La superficialité d'un tel propos trouvait racine dans les exemples de ces mariages arrangés dans lesquels la promise arborait une face de deuil à son union après s'ètre rendu compte qu'elle devait épouser un homme de l'age de leur propre père au charme délétère. Cependant, pour connaitre l'officière intimement je savais que l'enveloppe charnelle ne serait pas suffisante à ses yeux. Au vu du caractère de feu de Sydonnie, le futur comte avait intérèt à disposer de mordant et de répondant. Notre modeste discussion trouva une fin abrupte lorsque les clairons du héraut de la maison Rougelac signala tant le début des réjouissances que l'arrivée du maitre des lieux et de sa promise.

L'héritier de Rivefière prit congé en m'indiquant qu'il me rejoindrait en tribune un peu plus tard ce à quoi j'acquiesais courtoisement d'un signe du chef. Pour ma part, je passais quelques instants supplémentaires avec mon meilleur ami carapaconé de plates et plaisantais encore avec lui à propos de l'évènement. Ser Francis de Sombrelame avait fière allure dans son harnois, son épée batarde dans la main. Et si, je l'avais sincèrement mis en garde au sujet du talent martial de ma cousine je ne doutais pas que leur duel serait probablement équilibré. Le chevalier de ma suite étant l'un des meilleurs Griffons j'eus été bien en peine de mettre une somme sur l'un ou l'autre. Finissant par abandonner mon ami à l'attente d'avant ferraillage, je me présentais à mon tour devant le couple organisateur d'un pas nonchalant. Une révérence polie mais mesurée fut suivie de quelques mots courtois. "Mon seigneur. Madame. Je suis honoré de pouvoir assister à un tel évènement qui ne manquera nullement d'éblouir cette noble assemblée autant que le charme de sa maitresse."

Si, mon alliance commerciale secrète avec le comte aurait pu m'octroyer une familiarité amicale je préférais m'abstenir. En effet, la propagande discrète mais continue que j'effectuais en son nom nécessitait à mes yeux un désinteressement public pour s'avérer plus rentable et efficace. Quant à la baronne de Nera, notre précédente et unique rencontre s'étant avérée si atypique que je n'aurais su me permettre le moindre élan. Du reste, nous n'étions pas mème des connaissances et rendre hommage à sa beauté n'était que vérité. Une fois cette formalité abattue, je m'installais dans la tribune à la place désignée par la gouvernante en fonction de mon rang baronnial. Rabattant ma cape d'ébène et d'or sur mon épaule, j'avisais Sydonnie en compagnie d'un autre gradé de la milice et son promis venu lui souhaiter bonne chance comme il venait de me l'annoncer. Un léger sourire teinta mes lèvres alors que je m'imaginais la mauvaise humeur de ma parente. Mon regard dévia jusqu'à l'homme massif et musculeux masqué qui passait aisément pour un favori sérieux de la compétition si son habileté à manier les armes atteignait le quart de sa flamboyance joviale.

A dire vrai, j'appréciais bien son caractère de fanfaron retrouvant une part de ma propre personne en cela. Un tournoi n'étant qu'une représentation théatrale de la guerre. Il fallait assurer le spectacle pour que le divertissement soit au rendez-vous contrairement à une vraie bataille ou jouer les grandiloquents ne pouvait que couter cher. Enfin, mes yeux émeraude accrochèrent une crinière blonde et un visage aux accents maussades qui ne tardèrent pas à m'interpeller sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi. Mais, l'observation prit soudainement fin lorsque la promise de Victor prit en main la cérémonie par le biais de l'attribution des faveurs.

Emergeant du pavillon aux couleurs comtales je m'engageais sur la lice d'un pas martial saupoudré d'une certaine arrogance tandis que le cliquetis de mon armure résonnait comme un brouhaha familier dans mes oreilles. Un sourire canaille si similaire à celui de mon meilleur ami et suzerain s'épanouit sur mes lippes lorsque je fis le constat que j'étais l'un des rares à avoir opté pour une armure aussi lourde. Bien evidemment je perdrais en souplesse et mouvement ce que je gagnerais en puissance et protection mais j'étais chevalier et les chevaliers se battaient en harnois à la guerre comme en parade. Un coup d'oeil circulaire me permit de prendre la mesure de mes adversaires potentiels. Je notais la cousine d'Ulysse en pleine discussion avec divers hommes. Une sacrée femme que celle-ci si je me fiais à ce que m'en disait le Sombreval. Pour ètre sincère, je préférais les donzelles plus féminines mais je devais reconnaitre que la cousine de mon baron était une beauté sauvage. Une fois devant Adelaide de Rougesoleil et la tribune d'honneur, je m'inclinais respectueusement bien qu'avec un brin d'impertinence et saluais de ma lame. Avant de prendre la parole de ma voix chantante de barde au sang bleu. "De quelle dame aurais-je l'honneur de défendre les couleurs en ce jour ? Moi Francis de Sombrelame, le chevalier poète de Belcastel aux mille victoires fait le serment solonnel de me dévouer corps et ame à la victoire de la plus belle femme de cette auguste assemblée. Alors mesdames ? Qui m'offrira sa faveur ?"

Un sourire enjoleur étira mes lèvres alors qu'une bien belle jeune femme s'approcha du bord de la tribune d'un air timide. Je ne lui donnais pas 26 ans révolue mais son minois m'émut suffisamment pour que quelques vers me viennent naturellement à la bouche. "O sublime demoiselle aux cheveux d'or, je me fais fort de ne point trouver de repos avant que ne triomphe votre sourire. A qui vais-je devoir dédier ma victoire ?" La bourgeoise arracha une manche de sa robe sable pour me la tendre délicatement. "Hélène d'Orfèvrenoir messire. Elle est encore chaude de ma chaleur. Montrez vous en digne sire chevalier." Mon sourire se fit aussi large que solaire car je ne m'étais guère attendu à tant d'audace de la part de la belle borugeoise. Nul doute que je me battrais bien à présent.

Le retour de Roland de Rivefière me poussa à me détourner du jeu de séduction de mon meilleur ami. Jeu qu'il maitrisait aussi bien que son maniement de l'épée et qui me tirait des sourires amusés pour l'avoir vu jouer la mélodie à des centaines de demoiselles depuis nos premières échappées sur les terres des de Sombreval. Le comte s'assit à ma gauche indépendamment du respect de l'étiquette qui eut certainement voulu qu'en vertu de notre écart de rang il soit placé plus près du maitre des lieux. Tournant la tète vers lui, je lui adressais un sourire amical avant de lui répondre. "Je ne saurais le dire mon cher. Tout comme vous j'aurais foncièrement préféré participer à ce tournoi. Contempler n'a guère le mème charme. Cependant, je parierais soit sur ma cousine soit sur mon champion comme vous dites. Sydonnie est une combattante redoutable et je ne le sais que trop bien. Pourtant mon chevalier Francis de Sombrelame est l'une des plus fines lames sous mes ordres. Le destin a choisi de les opposer dès le premier tour ce que je trouve éminement dommage. L'avenir nous dira lequel mérite les éloges. Pour le reste, ce Corbera m'a tout l'air d'un candidat sérieux mais je ne méprise pas pour autant les autres opposants. Bien que le choix de cette faux me parait hasardeux et pour le moins original. Et vous Roland qu'en pensez vous ? Avez vous un favori autre que ma cousine bien entendu."

Concluais-je en riant doucement. Mais déjà, voilà que le premier combat commencait sur les chapeaux de roues. Duel au sommet entre un titan au visage masqué et un jeune élégant à l'allure de spadassin. Le combat promettait d'ètre passionnant et il le fut. La force brute opposée à l'habileté pure manqua de succomber face à la geste fulgurante du dénommé Bertrand mais le chevalier avait prouvé que la brutalité féroce n'était pas sa seule carte et qu'il avait de quoi surprendre ses adversaires. En voyant ces deux styles s'affronter, je regrettais une fois de plus de ne pas me trouver sur la lice tout en imaginant à quoi ressemblerait l'affrontement entre Sydonnie et Francis. Applaudissant bruyamment les deux combattants, je lancais à mon interlocuteur. "Superbe joute n'est ce pas ? Ce Bertrand aurait pu l'emporter si le Corbera n'avait pas de bien beaux mouvements dans sa besace. Ou si son adversaire avait eu une puissance moins formidable car il se serait fatigué plus rapidement. Gageons que la suivante soit aussi bonne."

Informations MJ a écrit:

2 derniers combats en simultané , démarreront donc :
Bérard vs Virgile>

Spoiler:

Deuxième combat :
Sydonnie vs Francis>

Spoiler:

J'ai volontairement avancé sur les 2 derniers combats, mais évidemment nous attendons ta prestation Roderick. J'interviendrais avec mon personnage après que tout le monde est décrits ses combats et autres réactions de mon chaleureux publique ^^