[Mission] Utiliser pour mieux remonter [Terminé]

Sydonnie s’était appuyée contre une rambarde, détaillant d’un air un peu perdu le petit jeu de séduction ou plutôt l’offrande féminine qui venait se pavaner pour offrir les petits rubans. Ne s’était-elle pas fait prier pour exprimer à son collègue la stupidité de la chose, sans parvenir à le justifier réellement. Aurait-elle pu essayer, jouer la carte de l’humour est choisir une prétende, mais son humeur bien qu’un peu meilleur que les jours précédents ne lui permettaient guère encore de parvenir à avoir suffisamment de recul pour agir de la sorte. La femme d’armes n’était définitivement pas dans les premiers jouteurs, ce qui avait don de la satisfaire. En observant, elle pouvait par avance repérer les points faibles et points forts de ses futurs adversaires, parce qu’elle n’en doutait pas, elle passerait ce tour, même contre le talentueux adversaire que son cousin avait fait concourir. Son regard ne trompait pas, elle était concentrée, plus que de raison et Gauvin ne pouvait que prier davantage qu’elle ne parvienne pas à être première à cette petite compétition. Une femme merde, même sergente, cela restait une femme, il ne fallait pas pousser. Silencieuse, comme toujours, ses deux prunelles passaient tour à tour sur les différentes silhouettes qui n’allaient pas tarder à se mettre en place. Ne faisait-elle guère attention aux tribunes, au noble, ou à celle qui venait de terminer ses vœux d’ouverture ou même d’accepter d’être une récompense ? Sacré Rougelac, même sa future épouse était une vulgaire marchandise.

- « Monsieur de Rivefière approche, avec… »
- « Quoi ?! » fit-elle en détachant son regard des autres participants pour le déposer sur celui qui s’approchait.

Si Sydonnie était connu pour être une femme neutre qui ne démontrait rien, la surprise cette fois-ci fut parfaitement lisible sur les traits de son visage. Ses lèvres s’étaient entrouvertes, alors que ses deux sourcils s’étaient légèrement froncés. Qu’était-il en train de faire ? Rapidement son regard avait fini par repérer le ruban et presque dans le même moment la sergente avait jeté un coup d’œil à Rougelac. Ordure, cela ne pouvait que de lui, à moins que Roland souhaite définitivement officialiser sa qualité de prétendant ? Mais le duo n’avait-il pas été d’accord pour laisse faire le temps, pour se laisser faire le choix, alors ce ruban, maintenant ? Définitivement, la noiraude ne semblait pas comprendre et si aucun rapprochement n’avait eu lieu dans les jours précédents, aucun doute que Roland aurait été reçu bien différemment. Le noble avait fini par prendre la parole, lui souhaitant finalement bonne chance, alors qu’il attrapait son poignet pour y nouer le ruban. Avait-il sentir sa crispation, son hésitation, cette envie de retirer son poignet alors que toute la symbolique du geste ne lui échappait nullement. En avait-il seulement conscience lui ? Sa mâchoire s’était crispée avant de se détendre pour tenter un sourire, pour tenter de jouer à un jeu qu’elle ne comprenait définitivement pas.

- « Puisse votre favorite ne pas vous décevoir, monsieur de Rivefière » souffla-t-elle en relevant ses yeux jusqu’aux siens.

Gauvin était restée presque incrédule, les yeux détaillant la silhouette masculine qui s’éloignait. Souhaitant éviter la fureur de la sergente, il ne commenta pas, restant silencieux à son tour, alors qu’il se raclait doucement la gorge, comme pour essayer d’atténuer un peu l’ambiance qui régnait entre eux. La noiraude n’avait pas bougé, avisant encore et encore ce ruban dont elle ne parvenait pas à identifier la signification, un bref regard vers celui qui venait de s’installer elle essayait de comprendre. Officialisation ? Non-officialisation ? Manigance de Rougelac ou véritable envie de Roland ?

- « D’Algrange, cesse de le dévisager comme ça, fais un effort. »
- « Hein ? »
- « Ton regard… C’est pire que celui d’un fangeux devant un homme qu’il va déguster. »
- « Ça veut dire quoi pour toi ? »
- « Qu’il veut te mettre dans son lit pour te récompenser de ta victoire ou plutôt la sienne du coup ahah…ah. »

Ce fut un silence et un regard tout aussi sombre qui s’était déposé sur son collègue. L’homme s’étouffa dans un rire qu’il tenta de faire passer pour une quinte de toux, avant de secouer doucement la tête pour se concentrer sur les combattants qui venaient de se mettre en place. Sans un mot, elle détailla finalement les deux combats, grimaçant parfois, penchant la tête, son comportement changea sembler du tout au tout, elle était plus douce, plus attentive, plus curieuse, dévoilant un véritable plaisir à être là. Après tout avait-elle pris l’habitude de former les nouvelles recrues, de les entraîner, l’analyse des combats était une chose qu’elle faisait par réflexe, par habitude.

- « Le chevalier »
- « Il a une trop grosse bouche, il cherche à déstabiliser l’adversaire par la parole. »
- « Et ça marche ? »

Elle avait haussé les épaules, Sydonnie n’avait jamais été une grande bavarde et l’enchaînement des deux combats ne lui permettait pas de se concentrer sur la conversation. Elle retenait déjà, ne pas l’écouter cet homme masqué, celui dont le masque ne devait pas lui permettre de tout voir convenablement. La force était son point fort, la rapidité beaucoup moins, elle devait le faire bouger si elle se retrouvait contre lui, se mouvoir et ne surtout pas provoquer trop longtemps un corps à corps qui lui serait fatal, jouer sur sa diminution de visibilité dû à son masque. Peut-être essayer de le faire chuter, peut-être, oui, déjà tentait-elle d’analyser une stratégie. Le second combat était bien différent, malgré le choix de l’arme, le milicien avait un avantage, la distance et il sembla en jouer suffisamment bien pour prendre le dessus très vite. Son adversaire n’était pas à la hauteur, définitivement. Après que les combats se soient terminés, il y eu ce temps de latence, ce petit moment de calme où la sergente restait particulièrement concentrée, elle fut néanmoins rapidement sortie de ses pensées pour détailler le chevalier dans son armure qui arrivait jusqu’à elle.

Silencieuse, elle coula un regard à son compère, retenant un petit rire de s’échapper de ses lèvres. Les premières paroles auraient pu lui faire froncer les sourcils, mais il n’en fit rien, Sydonnie était habituée à ce genre de paroles, de faits, de sous-entendu, aussi se contenta-t-elle d’opiner simplement en retenant le flot de pensées plutôt violentes qui venaient de s’insérer dans son esprit. Lui prouverait-elle à cet idiot que tout n’était pas qu’une question de sexe, ni même une question de caractère. Il était là, avec son masque ridicule, camouflant un visage qu’elle n’imaginait aucunement agréable à la baratiner sur sa condition, avant de finale admettre qu’elle devait être forte pour en arriver là.

- « Il suffit de savoir écarter les cuisses avec les bonnes personnes » claqua-t-elle presque spontanément les lèvres pincées, après tout c’est ce qu’il avait dû penser non ? « Dommage, vous n’êtes pas sergent ou capitaine, j’aurais été curieuse de connaître ce qui se cache derrière votre masque. » souffla-t-elle en rivant ses prunelles vers son interlocuteur.

Gauvin avait dû manquer de s’étouffer en observant d’Algrange qui restait dans une posture droite et particulièrement froide. Elle ne semblait ni faire de l’humour ni particulièrement choquer par ses propres paroles, pire elle avait l’air complètement sérieuse, laissant entendre que finalement c’était peut-être vrai. Ferait-elle ses preuves en tant que sergente, comme elle l’avait fait en tant que milicienne, en tant que coutilière. Passant une main dans sa chevelure qu’elle remonta une nouvelle pour nouer l’ensemble sans aucune possibilité d’accrocher pour un éventuel adversaire, elle finit par incliner poliment la tête et le reste du corps dans une révérence forcée, alors que l’homme arrivait à un sujet plus piquant pour la femme d’armes.

- « Il me semble qu’en tant que survivant, nous sommes tous des amis n’est-ce pas ? L’intensité est peut-être différente d’une personne à une autre simplement. Je le félicitais pour son mariage à venir et sa compagne m’invitait à échanger après ce délicieux tournoi… » répondit-elle simplement dans un sourire en coin en lui serrant la main « Qui sait, peut-être parviendrez-vous à me prouver que la place des femmes n’est nullement une arme à la main, mais si je gagne j’attends de vous une acclamation pour ma personne particulièrement remarquée. »

Elle s’excusa d’un petit signe de tête, offrant un clin d’œil qui se voulait complice à son collègue qu’elle laissait sur place alors qu’elle intégrait le lieu de son combat. Gauvin avisa un long moment le chevalier, prenant une légère inspiration alors qu’il ne savait guère comment rattraper les choses. Sydonnie était ainsi, une fouille-merde, elle foutait sa merde et repartait l’air de rien en laissant les autres galérer à sauver l’honneur. Il avait du courage le Rivefière, une sacrée paire pour tenter de dompter la donzelle, du moins, c’est ce que pensait Gauvin, sans le formuler oralement.

- « Alors, combattant avez-vous une idée de nos gagnants à venir ? Après vos paroles, je n’ose guère imaginer que vous voyez en notre nouvelle sergente une potentielle gagnante ? » questionna-t-il en détaillant la noiraude faire quelque jeu avec sa lame. « Si vous voulez mon avis, je crois qu’elle peut encore nous surprendre celle-là, surtout que son futur mari est dans la tribune, je doute qu’elle accepte de perdre devant lui. »

Il n’avait pas tort, mais pas tout à fait raison non plus. Sydonnie n’avait pas envie de décevoir Raoul, elle était là pour honorer sa mémoire, mais aussi pour se prouver à elle-même qu’elle était encore en mesure de faire le poids devant des adversaires. Elle fut surprise de reconnaître celui qui se trouvait face à elle et avant d’attaquer, elle c’était approché pour venir lui serrer la main, lui souhaitant un bon combat et potentiellement une belle victoire, avait-elle dû penser très fortement une belle défaite, mais ne l’avait pas formulé oralement. S’éloignant de quelques pas, la sergente avait privilégié la défense, hors de questions pour elle d’être à l’origine de la première attaque, il fallait attendre. Sydonnie avait conscience que son adversaire était bon et surtout très expérimenté, préféra-t-elle prendre le temps d’analyser, de comprendre, de comprendre son fonctionnement. Dégainant sa lame, son regard se faisait froid, presque sauvage, dos au tribune, elle en arrivait à ignorer entièrement ce qui l’entourait.

La femme d’armes tenait ça de son père, le plaisir du combat, le goût du sang de la violence, c’était sa manière de se défouler, de faire sortir tout ce qu’elle conservait en elle, toute cette colère qui n’avait de cesse d’augmenter, de se tapir dans l’ombre, de la dévorer, de la consumer entièrement. Oui, c’était sa manière à elle d’être cette folle enragée, ce tremblement de terre, cette tornade sans limites aucune, sans jugement. L’homme avait fini par lui foncer dessus, jouant principalement sur sa force physique, son regard l’avait trahi et de la même manière, la silhouette féminine s’était élancée à sa rencontre. L’attaque fut contrée alors que les deux lames dansaient désormais lune contre l’autre, se découvrant, se détaillant sans qu’une main d’un des exécutants ne viennent faiblir, sans que l’un ou l’autre ne parviennent à obtenir le point. La danse fut-elle que lame contre lame, l’étrange duo avait échangé sa place, lui se retrouvant dos aux tribunes, elle face à ceux qui observait le spectacle.

Après une énième tentative, elle avait fini par reculer sans diminuer sa garde, alors que son adversaire faisait de même. Essoufflée l’un et l’autre par cette première approche agréable qui démontrait le talent respectif qu’ils possédaient. Aucune provocation n’avait fui les lèvres de la noiraude, aucun rire, ni sourire, seul son regard dévoilait cette détermination, alors que son esprit n’avait de cesse de murmurer tous les conseils que Raoul lui avait enseignés. Elle n’avait pas le droit de le décevoir, jamais. Premier tour, égalité. Le second serait différent, elle devait réussir. Jouant un peu de son épée par quelques brefs mouvements du poignet la désormais gradé avait fini par s’élancer, sa technique était régulière, la même qu’à son habitude, elle se lançait avec rapidité pour se laisser glisser sur le sol et provoquer de la poussière autour d’eux, avant de se relever derrière son adversaire pour tenter d’attaquer. Néanmoins, tout comme lui précédemment, l’attaque se solda par une rencontre entre les deux lames, violentes, intenses, faisant couler quelques perles de sueurs alors que rentrait en jeu cette force psychique, cette force physique aussi, cette envie de rien lâcher.

Le deuxième tour fut une nouvelle égalité, ce qui laissa les deux combattants avec une mine éprouvée, le visage plus crispé, les muscles plus douloureux et maintenant ? Il ne restait qu’un tour et la sergente commençait à ressentir cette excitation du combat, ce désir, cette envie véritable de l’emporter, de se distinguer. De terminer au prochain tour par le point gagnant, elle devait y parvenir. Ce fut lui qui fonça le premier, mettant visiblement toute sa force dans son action, espérait-il certainement parvenir à obtenir le dessus ainsi et la technique n’était pas dénuée d’intelligence. Pour autant, la noiraude esquiva, avant de laisser sa lame détourner la sienne, de s’éloigner de jouer sur son habilité pour l’obliger à s’épuiser plus, à se mouvoir plus, jusqu’à le voir renoncer à ce point douloureux et qui aurait pu être déterminant. Ce fut une égalité, encore.

Soufflant bruyamment, les cheveux sombres collés à son visage d’Algrange semblaient arriver petit à petit à ses limites. Son adversaire aussi était dégoulinant, peut-être autant qu’elle, le combat était prenant, intense, brutal et constant. Ni l’un ni l’autre ne semblait vouloir renoncer à cette victoire qu’ils auraient de toute façon tous les deux mérité.

- « À mon sergent que je remplace. » souffla-t-elle finalement pour elle-même.

Le laps de temps fut court, pas d’interlude, pas de pincette cette fois, la Noiraude avait fait ce qui lui semblait le plus juste, le plus improbable aussi. Foncer directement, avant de partir sur la droite pour l’obliger à tourner, le contourner à plusieurs reprises, comme une bête sauvage, comme un prédateur flairant sa proie, puis elle eut cette multitude de mouvements vers l’avant qui laissé entrevoir qu’elle allait y aller sans forcément le faire, après un temps de feinte important, elle avait fini par attaquer et ce fut à sa grande surprise une réussite, elle toucha son flan. Son regard croisa celui de l’homme d’armes et un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’aucune parole déplacée ou aucun excès de confiance ne s’était exfiltrée de sa bouche. Rangeant sa lame, elle lui tendit la main gauche pour serrer la sienne.

- « Vous étiez un de mes plus beaux adversaires monsieur, permettez-moi de vous féliciter. »

Note MJ a écrit:

Comme au Superbowl, on est à la mi temps ou tiers temps bref on s'en fou. Vous pouvez donc aller converser avec qui vous plaira. Les tribunes se vides à l apparitions de vin et nourriture. Quelques spectacles sont également prévu, pas de choses grandioses mais quelques amuseurs publics. A vous de les choisir, bref éclatez vous encore une fois. Aller causer par ci par là, faite même vos paris si vous le voulez.

L'ordre des combats sera celui énoncé par l intendant. Mais on ne fonce pas encore, on attendra mon top départ messieurs dame pout les demi finales. Là, profitez juste de la pause. À VOUS de la faire vivre comme vous avez pu le faire jusque là brillamment.

Sydonnie était restée silencieuse, laissant couler son regard vers Roland, puis vers Ulysse, les deux hommes semblaient bien s’entendre, ce qui sur le moment la dérangea quelque peu. Sans l’expliquer, sans savoir pourquoi ou comment, elle ressentit cette gêne, cette incompréhension, certainement due à la sensation de lâcher prise, de devoir accepter de ne pas avoir un contrôle sur tout, de laisser quelqu’un l’approcher. Le souffle encore court, la femme d’armes était néanmoins fière de sa performance, le sang n’avait pas coulé, elle avait gagné en fonction de ses règles, elle avait respecté ses valeurs et trouver un adversaire à sa taille. Son collègue avait fini par la rejoindre, esquissant un large sourire, il ne pouvait que se satisfaire de la performance de la femme d’armes, ne pouvait-elle que dévoiler la force de la milice. Néanmoins, la noiraude était un peu éprouvée, passant une main derrière sa nuque humide.

- « Félicitation madame de Rivefière » piqua-t-il avec un brin d’humour « Je suis convaincu que ton futur sait parfaitement à quoi s’attendre maintenant si il te fait faux bond. » Laissa un silence s’installer alors qu’elle le dévisageait il clôtura « Tu pourrais me plaire, tu sais ? Nous devrions discuter d’éventuelle mission ensemble. Je ne pensais que tu maniais l’épée ainsi. Raoul avait raison, tu es une femme pleine de surprises. »

Silencieuse, le regard que lui avait offert d’Algrange c’était fait plus sévère, plus hostile, ne sachant guère comment comprendre les propos du second sergent. Était-il en train de la menacer, de tenter une approche ou plaisantait-il simplement ? Elle ne savait pas réellement, conserva-t-elle le silence, alors de sentir une main se déposer sur son épaule.

- « Allons, tu mérites une petite pause, paraît-il que tu vas affronter l’homme là bas » fit-il en montrant d’un geste du menton son futur adversaire
- « Mh, on verra bien ce qu’il donne à l’épée, je ne vais pas m’amuser à faire couler le sang juste pour plaire à nos spectateurs. »
- « Tu devrais, il a l’air brutal. »

L’attention des deux interlocuteurs c’était détourné pour offrir un sourire au chevalier qui venait d’arriver avec un verre de bière à destination de d’Algrange. Celle-ci le récupéra en levant son verre vers lui.

- « À notre futur affrontement en final, non pas ? » fit-elle dans un large sourire « Merci pour vos encouragements, vous avez le don de vous faire repérer de loin ».

Elle lui offrit un sourire, encore, visiblement plus détendu, mais aussi plus fatigué par l’ensemble des combats. La noiraude l’avait laissée s’éclipser avant de faire de même, avait-elle besoin de s’installer un peu sur le sol, de reprendre complètement son souffle, de réfléchir à la suite. Le ruban l’avait perturbé plus que de raison et l’attache toujours présente à son poignet n’arrangeait absolument rien. Soucieuse de conserver son moment de tranquillité elle avait été s’installé dans un petit coin à l’abri des regards. Assise sur le sol, elle jouait avec le ruban entre ses doigts, se demandant bien si ce n’était qu’une énième provocation de Rougelac, ou une geste sincère de Roland. Difficile de savoir, enfin elle avait encore le temps d’y réfléchir, restait encore la question de ce que cela pouvait engendrer si elle gagnait ? Peut-être n’était-ce pas une si bonne idée de remporter la victoire ?

Initative a écrit:

Bérard 8 < 11 Sydonnie , La milicienne attaque donc la première

attaque/défense a écrit:

attaque 1 :Sydonnie, 1d20 : résultat 16 (>14) ~ échec d'attaque
attaque 2 :Bérard, 1d20 : résultat 20 (>9) ~ échec d'attaque

attaque 3 : Sydonnie, 1d20 : résultat 20 (>14) ~ échec critique d'attaque
attaque 4 : Bérard, 1d20 : résultat 8 (<9) ~ réussite d'attaque
parade 1 : Sydonnie, 1d20 : résultat 7 (<15) ~ réussite de parade

attaque 5 : Sydonnie, 1d20 : résultat 17 (>14) ~ échec d'attaque
attaque 6 : Bérard, 1d20 : résultat 1(<9) ~ réussite critique d'attaque
parade 2 : Sydonnie, 1d20 -3 malus (suite réussite critique de l'adversaire): résultat 5 (<15-3) ~ réussite de parade

attaque 7 : Sydonnie, 1d20 : résultat 16 (>14) ~ échec d'attaque
attaque 8 : Bérard, 1d20 : résultat 3 (<9) ~ réussite d'attaque
parade 3 : Sydonnie, 1d20 : résultat 19 (>15) ~ échec de parade

Note MJ avant le 2nd round a écrit:

Bérard et Sydonnie, si vous désirez utiliser l'une de vos compétences avant le prochain lancé de dé, faite le savoir à la fin de votre réponse RP :) cela vous octroiera simplement un bonus pour faire simple

Sydonnie continuait de siroter quelques verres, mauvaises habitudes qui a la vie dure, elle n’était pas convaincue d’avoir envie de ne pas boire dans ce genre d’événement. La noiraude n’en restait pas moins dubitative vis-à-vis de tout ça, y compris de sa présence aussi. La présence de Roland devait également jouer, sans qu’elle ne l’admette. Ses lèvres se pinçaient régulièrement, alors qu’elle semblait de plus en plus pensive, sous le regard particulièrement incertain de son collègue sergent. Gauvin n’avait pas trouvé les mots, n’avait certainement pas cherché à trouver quoi dire non plus. Plus le temps s’écoulait, plus la noiraude semblait s’enfoncer dans les méandres de ses souvenirs, dans ses doutes profonds. Raoul n’était plus là, elle était désormais une sergent avec ou sans e et le plus difficile dans tout ça, c’est qu’à aucun moment sa culpabilité vis-à-vis du décès de son ami n’avait disparu. Trifouillant nerveusement le ruban qui se trouvait à son poignet, la femme d’armes ne semblait plus réellement avoir la certitude que cet hommage avait un sens, le faisait-elle pour elle ? Pour lui ? Pour une énième provocation vis-à-vis de Rougelac, de Roland sans doute aussi sans oublier Ulysse ?

Terminant son verre, qui devait déjà être celui de trop depuis les cinq derniers, elle avait fini par lâcher un soupir, alors que l’autre responsable de la milice venait tapoter son épaule. Ailleurs, elle n’avait même pas entendu le signal qui annonçait la reprise des combats. D’un geste de la tête, Gauvin lui avait indiqué ou se rendre, d’un hochement de tête et d’un sourire pincé elle avait confirmée avoir parfaitement compris. Dégainant sa lame, elle avait foulé la terre poussiéreuse, laissant la pointe de son épée effleurer le sol. Se positionnant face à son adversaire de l’étape, elle sentie presque immédiatement que quelque chose clochait. Il y avait deux types d’adversaires, les sérieux qui s’ignoraient et les sérieux qui ne s’ignoraient pas, celui-là faisait partie de la deuxième catégorie, pire, il semblait même avoir une rage du combat presque aussi importante que la sienne lorsqu'elle était complètement dedans. Hargneux, déjà, sans que rien n’est commencé ? Cela avait le don de lui laisser un arrière-goût amer. Encore un qui n’avait plus le goût de la vie, s’amusant à faire couler le sang stupidement.

- « Puisses la trinité nous offrir un beau combat » fit-elle simplement, s’amusant à effectuer une courbette de sa lame.

Le premier échange fut laborieux, elle s’était élancée la première, cherchant à tâter sagement les compétences de l’homme d’armes contre qui elle c’était retrouvé. Sa lame avait fendu l’air, tout comme la contre-attaque du blond, qu’elle n’eut aucune difficulté à éviter. L’alcool ne devait certes pas aider, pour autant avait-elle l’habitude ce qui lui permettait de ne pas voir double, trouble, ou de ne pas déterminer avec certitude la présence de son adversaire. La deuxième tentative lui prouva néanmoins qu’il serait peut-être plus judicieux de ralentir sur les mélanges, puisque se précipitant une nouvelle fois vers son adversaire, sa lame avait effleuré le vide, même pas sa silhouette, avait elle-même manqué de chuter dans sa manœuvre pas du tout précise et beaucoup trop large. Ses pas s’étaient décalés de quelques pas sur le côté avant qu’elle ne réalise, le ridicule de son acte. Soit, la fatigue avait pris le dessus, soit l’alcool n’était pas qu’un point fort et semblait avoir des répercussions négatives sur son comportement. Elle avait à peine eu le temps de grommeler dans sa barbe que sa lame néanmoins attentive à son environnement était venue rencontrer celle du blondinet, qui avait semble-t-il manqué de l’embrocher.

Ce fut de la désapprobation dans le regard de la sergente, nullement de la rancœur, ou de l’envie de combattre, de se battre, simplement un regard qui lasse qui laissait entendre qu’il dépassait largement les limites, l’objectif n’était aucunement de blesser l’autre, sans quoi elle n’aurait même pas participé à l’ensemble, la fange était une adversaire suffisamment redoutable pour s’en rajouter d’autre. Le combat se poursuivit néanmoins avec plus de vivacité, sans que l’un ou l’autre ne trouve la faille, la femme d’armes n’était pas particulièrement épuisée, simplement peut-être moins attentive, moins dynamique qu’à son habitude. Ses mouvements étaient moins précis, son esprit moins à l’affût et ce qui devait finalement arriver, arriva. Il fit une feinte plutôt basique imitant une attaque par le haut avant de changer de trajectoire pour venir toucher son flan. C’était tout, une touche un point, peut-être un peu trop fort, peut-être qu’il lui permettrait de réagir convenablement, elle n’était plus réellement convaincue de la chose. La noiraude n’eut cependant pas le temps de réagir, interrompu par celui qui arbitrait l’ensemble. S’écartant pour revenir trouver sa place, elle avait relevé ses prunelles vers les tribunes, s’arrêtant sur le petit sourire de Roland. Souriait-il pour l’encourager ou pour se moquer d’elle ? Son regard ce fit soudainement plus malicieux et un véritable sourire prit naissance sur ses lèvres. Aaaaaaah il ne la pensait pas capable de gagner, c’était ça ? Il devait déjà s’imaginer pouvoir la taquiner ? Mais si elle perdait, il n’obtiendrait pas non plus les faveurs du ruban, non ?

Sydonnie avait manqué de lui tirer la langue, dévoilant certainement au grand jour via ce regard, via ce regard un peu plus poussé l’affection qu’elle pouvait bien ressentir pour le noble. Roland pouvait bien se tenir, elle allait bien lui prouver qu’elle n’était sergente pour rien.

- « Reprenons, mon bon monsieur, excusez-moi j’avais l’esprit ailleurs jusque-là. Faites donc honneur à votre première touche. » souffla-t-elle simplement.

[Aucune compétence utilisé pour Sydonnie pour la prochaine touche :) On soulignera que comme elle est heureuse en amour, les rands sont pas de son côté ]