Marbrume


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 [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant

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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyVen 25 Mar 2022 - 15:00
23 Mai 1167.
[convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant X1ex
La route avait été des plus calme pour la délégation, en réalité, à l’exception de deux évènements, elle aurait même pu être qualifié d’ennuyeuse. Le premier avait eu lieu dès le départ, alors que dans la cour du château toute la troupe était prête, tiré à quatre épingles, arme lustrée, tenues et bottes briquées, un comte de Rougelac à son meilleur en tête de file, la principale invitée s’était fait attendre douloureuse. Fidèle à sa réputation, la nièce du roi avait fait une arrivée remarquable, non pas par les escaliers menant à ses appartements mais bien par les portes de la cour, venant directement de la cité. Une bouteille à la main et un bras passer sur les épaules d’une jeune servante aussi avinée qu’elle, elle avait chanté dans le silence ambiant une chanson à boire dont l’indécence interdit la retranscription des paroles.

Ça ne l’avait point empêché d’effectuer une révérence parfaite face au comte dressé sur son cheval. Puis elle s’était hissée, avec un peu d’aide, dans l’un des deux carrosses dédiés aux invités que composait le convoi. Avec effarement, celui-ci c’était mis en route, la jeune femme n’avait reparu qu’à l’arrêt de Ménerbes, fraiche et dispo comme si de rien était. Le second évènement, plus surprenant encore avait eu lieu au matin du deuxième jour quand leur petit groupe se trouva renforcé de la présence d’un nouvel invité en la personne de Roxanne du Val d’Asmanthe

La Châtelaine s’était positionnée à la tête du convoi en compagnie du comte et de la comtesse sans se donner la peine de fournir la moindre explication quant à la manière ou la raison de sa présence. Tout juste se contenta-t-elle de les saluer et de leur demander comment s’était passée la première partie de leur trajet. Le reste du trajet fut fait de banalité et de discussions inutiles. Eve questionnant ses deux comparses sur le bourg ou la baronne, tout deux en ayant fait l’expérience au contraire d’elle. Roxanne se montra aimable, mais laconique sur le sujet. Son départ de l’entourage de la baronne avait fini par faire quelque bruit dans la cour de sa Majesté, mais puisque qu’aucun des intéressés n’avait commenté la chose et que le couple royal n’avait fait ni remarque ni critique, le sujet avait vite perdu son attrait.

Au contraire, bien que n’occupant pas les lieux, Victor avait pu vanter la reprise de l’activité du bourg qui faisait dorénavant parti de sa sphère d’influence, un sujet de conversation peu captivant, mais qui avait le mérite d’occuper les longues heures de route. Mais ce matin une certaine énergie animait le convoi, tous conscient que le bourg se trouvait désormais à quelques lieues de là, ils en aperçurent d’ailleurs rapidement les murs par-delà les arbres des marais. Quand Eve quitta son carrosse, elle portait cette fois une tenue digne de son rang, une livré aux couleurs de la couronne dépourvue de tout perle ou dorure, mais dont la coupe et la qualité dégageait immanquablement une aura royale. Son seul bijou était un diadème d’argent ceignant son front porteur d’une pierre d’un bleu intense qui, malgré sa coupe abrupte, semblait d’une indéniable rareté et pendait au bout d’une minuscule chainette d’argent au centre de son front à la lisière de ses sourcils. Elle n’avait pour maquillage qu’un rouge intense sur ses lèvres qui faisait rejaillir d’autant plus sa peau pâle.

En grimpant sur l’étalon sombre qui lui servait de monture, les pans de sa robe tombèrent sur les flancs de l’animal comme une sombre cascade mêlant presque leur corps et donnant quelque chose d’irréel. Une preuve de plus, s’il en fallait, que la « petite princesse » de Marbrume était pleinement maîtresse de l’image qu’elle souhaitait renvoyer à tout instant. Les vigies durent rapidement les voir arriver, car des portes grandes ouvertes et une haie de miliciens et de curieux les attendaient. Une foule qui ne fit que grossir et gagner en excitation à mesure que la délégation royale menée par la splendide jeune femme et ses deux compagnons remontaient la rue principale.
Une ovation jaillit soudainement, née de cette boule d’émotion contenue quand Eve leva enfin sa main et prit la parole d’une voix étonnamment forte et claire à la vue de sa frêle carrure.

- Le Roi salue Sombrebois !
Une phrase simple, anecdotique presque, mais claire pour que tous la comprennent et dont la simplicité apparente offrait à toutes et tous une possibilité d’interprétation. Ainsi chacune des âmes présente fut libre d’insuffler à ses mots l’espoir ou la reconnaissance qu’elle le souhaitait. Parfois moins on en disait, plus fort était le message.
Leur progression fut ralentie par l’attroupement grossissant, les miliciens qui les accompagnaient formant un cordon solide mais patient autour deux, mais la nièce du roi ne fit rien pour presser le pas, souriant et saluant chaque groupe, rendant chaque regard. Plusieurs autres cris montèrent des gorges avant qu’enfin le groupe ne s’extrait pour de bon de la population pour gagner l’entrée du fort. La baronne les attendait, entourée de ses proches, son capitaine, qu’Eve ne regarda qu’un minuscule instant, mais qui suffit à rendre son sourire un peu plus joyeux avant qu’elle ne reporte son attention sur la maîtresse des lieux.

Avec beaucoup d’aisance, malgré son encombrante tenue, elle glissa à bas de sa monture, coupant la parole au chambellan qui l’annonçait pour s’approcher de la dame de Sombrebois pour prendre ses mains dans les siennes et les presser doucement.

- Ma dame, je ne peux qu’imaginer la confusion de vos sentiments actuels et c’est le cœur lourd que je viens à vous pour vous offrir autant de soutien que je le pourrais dans ces moments de doute. Mais c’est aussi parce qu’une nouvelle vie ne peut qu’être merveilleuse chose que je veux que cette journée soit belle et heureuse. Faisons quelque peu fi de la cérémonie, voulez-vous ? Nous aurons bien assez le temps de faire les choses dans les règles plus tard.

Comme pour appuyer cette volonté de simplicité, elle pressa à nouveau ses mains puis salua son entourage en les remerciant de leur accueil. D’abord la prêtresse à ses côtés, puis le capitaine et son second de l’autre. Inclinant aimablement la tête en pressant l’une de leur main entre les siennes faisant sauter partiellement les barrières de rangs qui existaient entre eux. Bien sûr, l’un d’entre eux eu le droit à une pression plus douce, presque intime, mais dont il fut le seul à pouvoir percevoir la différence. Elle s’écarta légèrement pour tendre un bras vers ses deux compagnons qui la rejoignaient.

- Je doute qu’il me soit nécessaire de vous présenter, mais je serais tout de même impolie de ne pas faire ce petit effort. Madame la Baronne, le Comte de Rougelac et la Châtelaine du Val d’Asmanthe.

- Ma dame, s’inclina profondément la jolie rousse. C’est un plaisir de vous revoir.




HRP:
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyVen 25 Mar 2022 - 18:27


Le soleil déclinant, la lune se levant
Rosen feat Alaric, Victor Gudrun et Dame Corbeau


[Il faut souvent faire des sacrifices n’est-ce pas ? Le principal est de ne pas oublier pourquoi on doit les faire.]

« Athanase ! »

Je me redresse un peu brusquement dans mon lit, quelque peu angoissée et le visage moite. Encore un cauchemar… je ne les compte plus. Je me souviens encore de cette vieille bique et de ce carnage dans les faubourgs. Ses mots – prédictions ? m’avaient glacés le sang. Et cette phrase m’a marquée… Elle avait vu beaucoup de choses dans ses cartes. Trop de choses.

Chassant ce mauvais songe, je regarde mon fils dormir comme un bien heureux. Ce qu’il grandit vite… demain, ça fera un mois qu’il est né et ça sera sa cérémonie de naissance.

Et aujourd’hui, c’est le grand jour. Apparemment le retour de Roxanne, et – si c’est bien elle – deux autres personnes à sa suite. La deuxième, ça pourrait être Victor. Il a dit qu’il viendrait bientôt. Mais la troisième ? Voilà une bonne question.

J’évite de me tourmenter car il y a beaucoup à faire et d’ailleurs, Pénélope vient déjà taper doucement à la porte.

« Rosen ? Le jour se lève », m’informe-t-elle après avoir passé la tête dans l’embrasure de la porte.

Je lui ai demandé de venir me réveiller à l’aube naissante afin de terminer les préparatifs. Je la remercie et, une fois que mon fils se réveille, je le prends dans les bras pour descendre lui donner le sein dans le petit jardin aménagé.

Les travaux au château et le mur sont terminés et il y a eu beaucoup de changements, notamment un salon dans le hall pour les habitants du château et mes appartements au premier étage.

Ce matin il fait bon, le ciel semble dégagé. Je berce doucement mon bébé en le regardant téter et pétrir mon sein goulûment. Le parfum des fleurs et le chant des oiseaux offrent un cadre agréable, serein. Comme un gage fou que rien ne pourra mal tourner et que je passerai au travers de cette journée sans encombres. Mais rien n’est moins sûr, je le sens.

Je me souviens encore de la missive reçue il y a environs deux semaines. Si le début paraissait indulgent, la fin était tout autre et j’ai vite déchanté en lisant la dernière phrase :


Cette occasion sera aussi celle permettant de discuter de l'avenir de votre domaine et des vôtres au sein du giron de la couronne.


« Encore et toujours des emmerdes, hein mon fils ? je chuchote imperceptiblement pour ne pas être entendue des gardes m’escortant. Ça va aller… tout va bien aller maintenant. »

Je scrute le ciel au-delà de la haie me faisant face depuis mon banc. Si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue fortement et dans la même veine, après les primes versées à la milice, la rancœur tenace paraît à présent plus douce, plus supportable. Car là est le pouvoir de l’argent, réchauffant les cœurs meurtris aussi bien qu’achetant le silence en certaines occasions.

Les saignements ont cessés petit à petit et je me figure qu’il serait bon que je me remette en forme comme Athanase termine de me traire. Et alors que je me surprend à rêvasser en regardant le ciel s’éclaircir de plus en plus, c’est encore Pénélope qui réapparaît pour me signaler que le temps passe et que je dois me préparer. Sortant de ma rêverie, je me dirige donc vers la salle d’eau pour prendre un bain avec mon petit monstre qui semble étrangement calme ce matin.

La journée va-t-elle se poursuivre aussi facilement pendant longtemps ? Je ris un peu et joue rapidement avec Athanase dans l’eau. Le manque de sommeil se fait cruellement sentir et je m’endormirais presque dans le bain tellement que les vapeurs d’eau chaudes sont lénifiantes.

C’est que mon petit monstre semble avoir la faculté de se passer de sommeil et celle de passer une bonne partie de la nuit à pleurer ! Je me dépêche de sortir et de m’habiller, passant une robe pourpre et noire, et un habit aux couleurs de Sombrebois pour Athanase, puis Pénélope vient m’aider à l’attacher contre ma poitrine avant de me coiffer afin que je sois le plus présentable possible.

J’ai repris encore un peu de poids depuis mon accouchement, et si la fatigue ne saurait passer inaperçue sur mon visage – est-ce déjà des pattes d’oie aux coins de mes yeux ? Je fais de mon mieux pour le masquer. Ainsi, la cuisinière essaie différente coiffure, mais rien n’arrive à me satisfaire.

Trop décontracté, trop strict, trop désagréable… Finalement, Pénélope chaîne plusieurs mèches les unes dans les autres à l’arrière de mon crâne en les passants à travers la boucle d’une autre afin que cela remonte jusque sur ma tête. A cela, elle me fait un chignon qui, ainsi agrémenté, fait déjà beaucoup plus classe.

Elle fait ensuite de son mieux pour camoufler l’épuisement avec du maquillage, quelque chose de très léger dont le but ne se résume qu’à me donner meilleur mine afin que je paraisse avoir quelques couleurs tout de même. Elle fait un excellent boulot, même si cela ne pourra jamais totalement supprimer mon état. Quel dommage qu’elle ne puisse pas aussi voiler la peine muette qui m’assaille.

Lorsqu’enfin la tâche est terminée, Pénélope s’en retourne à la cuisine s’assurer que les apéritifs et autres mises en bouches soient bien prêts. Les enfants sont sages et Mérédith est en train de jouer avec son chat qu’elle a appelé Mistigri.

Je suis soulagée de voir sa santé aller mieux dernièrement, même si je reste prudente et lui demande de ne pas trop se surmener. Lorsqu’elle me voit, elle court pour me faire un câlin et déposer un baiser à Athanase qui se montre toujours aussi hostile.

Allez savoir pourquoi personne d’autre que moi n’arrive à l’approcher sans que ce soit la crise !

« Pour l'amour du ciel ne le fais pas pleurer ! je m'exclame avant de lui demander : Tu as vu Chester ? »

Le bébé s’agite et pleure presque, évidemment.

« Non maman, dit-elle en secouant la tête. Il a dû sortir dehors. »

Je hausse les épaules, savoir ce que faut ce fichu chat est la dernière de mes priorités, alors je fais le tour pour être sûre que tout soit correct. Là, je deviens de plus en plus nerveuse au fur et à mesure que le temps passe, et ma nervosité me semble de plus en plus difficile à gérer.

Je tourne en rond, réajuste un napperon par-ci, réajuste un verre par là. De temps à autre, je me gratte le cou dont les démangeaisons reprennent de plus belles ces derniers jours. Les rougeurs ne sont heureusement plus trop visibles, mais j’ai comme l’impression qu’il ne suffirait de pas grand-chose pour que le prurit ne reprennent une forme ravageuse.

A plusieurs reprises, je me précipite à la suite de Pénélope pour vérifier derrière elle que le travail soit impeccable ou pour lui demander si elle n’a pas oublié telle ou telle chose, à tel point que mon angoisse déteint sur elle et que, agacée, elle me signale que tout va bien et que tout est prêt.

Les chambres sont prêtes – Celle de Roxanne, si elle est bien là, dans la chambre d’amis originelle à la chambre attenante à la mienne, et les deux autres personnes au deuxième étage. Les mises en bouche aussi, et tout ce qu’il faut. Je prends alors sur moi pour arrêter de la traquer dans tout le château et lui faire confiance. Advienne que pourra !

C’est alors qu’enfin, l’arrivée est annoncée.

Je rejoins Alaric, je crois que mes jambes flageolent presque. Tout va bien se passer, tout va bien se passer. Je lance un regard mal assuré à Alaric et, après avoir pris une grande inspiration, nous nous sommes dirigés vers l’entrée du château accueillir les invités, avec les autres habitants. Pour l'occasion, j'ai d'ailleurs invité Gudrun au château afin qu'elle soit présente pour les festivités.

Le milicien me surveillant, lui, reste à bonne distance de moi tout en me gardant dans son champ de vision et c’est tout sourire que je me présente aux arrivants.

La première personne que je vois est une jeune femme élégante que je ne connais pas – de toute évidence, pas de Roxanne en vue pour l’instant. Elle se fraye rapidement un chemin jusqu’à moi, et, alors que je lui souris simplement, elle vient me saisir les mains.

Je suis un peu surprise par ce côté si chaleureux auquel je ne m’attendais pas le moins du monde ; mais je ne vais pas m’en plaindre et même si des dizaines de questions se bousculent dans ma tête, pour l’heure, je les fais taire.

La jeune noble me dit vouloir que cette journée soit belle et heureuse, voilà qui est rassurant si seulement il n’y avait pas toujours ce petit rappel à la fin du couperet au dessus de la tête : nous aurons le temps plus tard pour les formalités… mon soulagement se trouve donc mitigé pour l’instant. Le fait est que je n’ai aucune idée d’à quelle sauce je vais être mangée…

Mon sourire s’élargit sincèrement et je me demande qui de la fatigue ou de la tristesse ressort le plus.

« Je vous remercie... »


Émue par sa sollicitude que j'estime franche, je rends doucement la pression chaleureuse reçue. Puis elle salue tout le monde autour avant de m’annoncer les deux autres personnes : le gouverneur et… Roxanne.

- Ma dame, c’est un plaisir de vous revoir, me lance cette dernière.
- Tout le plaisir est pour moi, Madame la châtelaine... », répond-je en m’inclinant à mon tour face à elle après lui avoir adressé un grand sourire.

Et, bordel, je crois qu’une formule de politesse n’a jamais été malheureusement si vraie… Mais qui sait ? Après tout, j'ai failli mourir et ça a dû faire grand bruit dans le royaume. Alors peut-être qu’au fond, elle est contente aussi de me revoir et qu'elle m'aura pardonnée.

Mais Roxanne renvoie toujours cette étrange sensation de froid glacial et de chaleur alternative, ce qui fait qu’il est difficile de savoir ce qu’elle ressent vraiment. Parfois, elle paraît plus froide que la neige. Parfois, elle paraît douce et protectrice.

Moi, je veux croire qu’elle sait très bien que je n’ai rien eu à voir avec l’attaque qu’elle a subie. Mais ça ne changerait rien à ce qu’il s’est passé. Alors que je veux au moins croire qu’elle continuera à essayer de me protéger comme elle l’a toujours fait au fond, même si rien n’est moins sûr à présent. Mais je veux y croire. J’ai changé ! J’ai bien changé, non ?

Je salue à présent Victor comme il se doit et invite tout le monde à rentrer à l’intérieur.

« Mais je vous en prie, entrez ! Avez-vous fait bon voyage ? »,
je demande en les emmenant dans le petit salon du hall entrée où plusieurs canapés et fauteuils ont été installés autour d’une table basse.

Je laisse les gens saluer à leur tour comme il se doit le trio et Pénélope s'active et, avant que je n'ai le temps de la trouver du regard, elle est déjà revenue avec deux grands plateaux de nourritures et de boissons diverses.

Berthe ou Bertha me semble-t-il et je ne sais plus qui, les deux nouvelles amies de Pénélope qui sont souvent au château, ont départi les invités de leurs affaires à l'entrée pour les ranger.

La cuisinière elle, dépose sur la table des bouchées de tourtes diverses, de la charcuterie, du fromage, de l'alcool et boissons non alcoolisés, etc. Je regarde les uns, les autres, tapotant doucement mes jambes et me sentant un peu perdue.

Pour l'instant, Athanase est calme, endormi contre ma poitrine. Pourvu que ça dure.



Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Sam 26 Mar 2022 - 11:46, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptySam 26 Mar 2022 - 8:36
Ces dernières semaines, le Comte de Rougelac n'avait pas quitté la capitale, bien occupé par de nombreuses affaires et soyons honnête, par des intrigues qui lui avait permit de regagner les bonnes grâces de la couronne. Il avait quelque peu délaissé son rôle de Gouverneur du Sud, même s'il se tenait informé par ces oiseaux et ces alliés au quatre coins des marrés. On lui avait rappelé que sa place était pour l'heure à l'Esplanade où il retrouvait peu à peu sa place et un semblant d'influence à la Cours par le biais de la Vicomtesse de Vertchemin qui n'était autre que la Favorite de la Reine.

Impossible donc pour le mondain de s'affranchir de ces engagements et sollicitations dans l'ombre de la couronne qui avait permis à la Reine d'écarter une menace grandissante grâce aux efforts du controversé Rougelac qui peut à peut soignait non seulement son image et sa notoriété. Pourtant, ces pensées se dirigeaient quelques soirs où il jouissait de moments de repos, vers Sombrebois, place forte vers laquelle il y a exactement 15 mois plus tôt concentrer ses efforts et d'importantes dépenses à présent soulagé par la Couronne.

S'il n'exprimait aucune impatience ni engouement, l'annonce du départ d'une délégation royale vers le bourg l'avait immédiatement fait cesser toutes ses affaires courantes. La baronne de Sombrebois avait enfin mit bas et on avait également évoquer les funérailles de feu son époux le célèbre Hector dont Victor aimait à le comparer à un Ours. Le sang-bleu avait alors tenu à faire parti de la délégation et sa fonction de Gouverneur du Sud lui donnait tout droit et légitimité à profiter de ce déplacement sous haute sécurité.

Comme il en était toujours d'usage avec ce vieux loup, Victor escomptait bien renforcer sa propre sécurité à la fois durant le trajet que sur place. Ainsi, deux de ses hommes l'accompagnait durant le voyage bien à l'arrière du convoi tandis qu'au bourg plusieurs discrets mercenaires dissimulés dans la foule qui les attendraient avaient depuis quelques jours reçu des directives pour se tenir prêt à toute éventualité pour exfiltrer le Comte en cas d'attaque fangeuse par exemple.

Et oui, Rougelac était et restait un homme prudent, plus encore à présent qu'il retrouvait une position d'important sur la scène géopolitique du duché, que dis-je, du royaume. Ainsi, nous n'allons nous attarder sur les évènements mineurs qui s'étaient produit depuis son départ de Mabrume, même s'il fallait l'avouer le comportement de la nièce du roi avait de quoi être inquiétant, quant à la présence soudaine à mi-chemin de Roxanne, ex-proche de la baronne, qui avait participé à la réunion secrète entre le couple royale et la baronne, tout portait à croire qu'il n'y avait rien d'anodin à son intégration à cette délégation.

A l'arrivée de la royale délégation, somme toute attendue par la populace du bourg qui s'amassé sur la route menant au château de la baronne, le Comte s'employa à tenir place de second couteau à proximité d'Eve. Ainsi, avec retenue et discrétion certaine pour ne faire ombrage à cette dernière, Victor salua les badauds par de bref gestes accompagné d'un fin sourire de circonstance, laissant ainsi la jeune femme seule dans la lumière de cette arrivée notable et prestigieuse. Il fini par positionner son destrier derrière celui de la nièce du roi lorsqu'un cordon de sécurité se forma autour de la délégation afin de se frayé un chemin jusqu'à l'imposante bâtisse de pierres.

Un sentiment de satisfaction l'envahissait toutefois au regard de cette réhabilitation de la place forte qu'il avait initié plus d'un an auparavant. Faisant fi de l'attitude d'Eve qui venait alors parasiter le protocole de présentation par le chambellan, Rougelac se tint alors en retrait tout à coté de Roxanne sans mot dire, dans sa tenue obsidienne qu'on lui connaissait. Lorsque la nièce du Roi finie son introduction, se décalant de quelques pas afin de laisser ces deux proches collaborateurs s'afficher devant la baronne et son entourage proche, Victor laissa soigneusement et par galanterie certaine, la rouquine s'avancer en premier avant de lui emboiter le pas pour enfin se formuler en quelques mots de bienséance.

- Madame la baronne. Je me joins aux mots de la Châtelaine du Val d’Asmanthe, c'est un plaisir de vous revoir. Qui puis est, en forme, malgré les épreuves récentes.

Rosen semblait avoir bonne mine, à moins que ce ne soit le maquillage qui la rende présentable ? En tout cas, la baronne semblait faire des efforts, enfin, et cela était un élément nouveau qui il l'espérait serait un gage rassurant pour le bon déroulé de ce séjour ô combien important.

Victor nota la présence des fidèles de feu le baron ainsi que d'Alaric, responsable de la milice de Sombrebois, un homme qu'il avait du mal encore à appréhender même si le temps semblait lui laisser croire qu'il était un homme sur qui la couronne pouvait compter afin de sécuriser la place forte. Le salua d'un bref hochement de tête, il réitéra le geste à l'endroit des autres gens du château avant de se placer toujours discrètement dans l'ombre d'Eve de Clairmont dès lors que la baronne les invita à pénétrer dans le petit salon du hall d'entrée.

A tous les égares, Rougelac paraissait sur la réserve, ne se mettant aucunement en avant, laissant les dames soigneusement s'afficher et s'exprimer à leur bon vouloir pour ensuite prononcer quelques mots d'usages quand la situation le nécessitait. En somme, sa qualité de Gouverneur semblait mise quelques peu de coté, pour le moment, laissant toute latitude à ce que s'exprime et agisse la couronne au travers de ces deux représentantes jusqu'à tant qu'on lui laisse l'occasion d'afficher sa propre fonction, non sans se rappeler des mots de la Reine portés par sa Favorite "c’est ici (à Marbrume de fait) que vôtre nouveau rôle et vos talents si particulier vont nous servir."

Si son poste n'était point façade, le mondain s'évertuait à la patience, une qualité qu'il avait travaillé justement depuis ces récents rapprochement auprès de la couronne.
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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyDim 27 Mar 2022 - 15:57
Jour J. Le coeur d'Alaric tambourinait dans sa poitrine. Il était inquiet depuis qu'Eve avait répondu à sa lettre ; son anxiété n'avait fait que croître lorsque Rosen lui avait fait part de la visite prévue par la couronne afin de fêter la naissance de l'enfant, ainsi que présenter ses condoléances à la baronne. Il avait décompté les jours tout en les redoutant. Il craignait de revoir la nièce du roi autant qu'il s'en réjouissait. Oh, il rêvait de contempler à nouveau sourire et ses yeux clairs, mais les prédictions d'une diseuse de mauvaise aventure ternissait ses désirs. Athanase fêterait son premier anniversaire demain ; Eve se trouverait à Sombrebois. S'il n'avait jamais compris comment la jeune noble pouvait être liée aux événements tragiques relatés par la conteuse, la situation changeait du tout au tout si elle était présente sur le champ de bataille. Cependant, il n'avait pas eu le cœur de l'empêcher de venir : qu'aurait-il pu lui dire ? Que Eve soit au courant de ces étranges prédictions ou non, elle se doutait qu'il se tramait quelque chose dans le bourg... Et de toute façon, il la devinait suffisamment bornée pour venir, faisan fi du danger. Mon capitaine... Il n'avait pas lu ses mots, mais il les entendait pourtant résonner dans son esprit, telle une caresse apaisant ses tourments.

Hé !

Alaric se recula vivement et lança un regard noir au volatile. Teron avait pincé son armure de cuir sans ménagement, avant de siffler, avec, semblait-il au soldat, un soupçon de moquerie. Fier et droit sur le perchoir récemment aménagé dans la chambre du soldat, il gonflait ses plumes et lui lançait un regard accusateur. Une manière toute aviaire de lui signifier qu'il désirait s'envoler – Alaric préférait le garder entre ses murs le temps de la visite, afin de ne pas attirer l'attention – à moins qu'il ne s'agissait que d'un réveil brutal, parce que, comme lui confirmait les bruits de pas précipités dans les couloirs et la clameur au-dehors, les envoyés de la couronne abordaient Sombrebois.

J'y vais, j'y vais, murmura-t-il, plus à lui-même qu'au faucon.

Il inspira pour s'encourager et quitta sa modeste chambre. En bas, tout n'était que courses et préparatifs, effervescence et excitation. Tout devait être prêt pour leur arrivée et Pénélope y veillait scrupuleusement. Hilde également, avait quitté les remparts du château pour venir donner un coup de main, à l'écoute des dernières recommandations. Alaric les toisa un instant, avant de s'en détourner et de gagner le hall principal. Il espérait qu'elles avaient bien reçu son message, quelques jours plus tôt. « Vous allez la reconnaître, les avait-il prévenue. Mais faites comme si de rien n'était, d'accord ? » Les deux femmes s'étaient regardées, anxieuses, avant d'y consentir malgré tout. Son ton alarmant, mais autoritaire, ne leur avait pas laissé le loisir de poser des questions qui, il s'en doutait, devaient leur brûler les lèvres. « Cette jeune femme était la comtesse de Clairmont, vraiment ? » Parfois, lui-même avait aussi du mal à y croire.

Alaric tâcha de se reconcentrer une fois rejoint par la baronne de Sombrebois. Il couva un doux regard sur Athanase qu'elle portait contre elle, puis hocha la tête à l'attention de la blonde. Une dernière tentative pour lui insuffler le courage nécessaire pour surmonter ce qui les attendait. Peut-être rien. Peut-être, peut-être. Malgré l'accouchement difficile, Rosen se portait bien mieux ces derniers jours : les moments qu'elle partageait avec son fils parvenaient à lui rendre un sourire si longuement oublié. Elle s'était cantonnée à sa fonction de maîtresse des lieux sans trop en faire, sans un pas de travers. Alaric craignait que ces bonnes résolutions ne volent en éclats : son devoir serait, également, de limiter de possibles dégâts.

Dehors, il eut tout juste le temps d'adresser un regard inquiet à sa seconde, avant de porter son attention sur leurs invités estimés.

Et l'enchantement débuta.

Alaric n'avait encore jamais vu la comtesse de Clairmont. Il n'avait rencontré qu'une jeune femme qui s'appelait Eve. La robe qui épousait ses courbes, il ne l'avait vue que rouler en boule dans un recoin de pièce, pas drapée sur sa taille parfaite. Le bijou qui ceignait son front embellissait ses yeux clairs et illuminait sa prestance, rehaussé par les rayons de soleil épars. Elle n'avait pourtant guère besoin de lumière : tout en elle respirait les richesses, témoignait de son ascendance royale. Lorsque leurs regards se croisèrent, il ne broncha pas ; le temps était suspendu au même titre que sa respiration. Arrête de la regarder, se morigéna-t-il. C'est pourtant une paire d'yeux argentés qui parvinrent à lui faire tourner la tête. Le regard appuyé d'Eïlyn le fit rougir malgré lui et il se força – enfin – à se détourner de la nièce du roi. Ce changement de direction lui fit remarquer certains de ses miliciens de l'autre côté de la cour. Eric et Carl – toujours les mêmes – discutaient à voix basse sans quitter la comtesse des yeux. Il n'était pas difficile de saisir leurs paroles ni interpréter leurs rires mal étouffés. Le capitaine serra les poings afin de contenir une furieuse envie de leur faire mordre la poussière. Sa jalousie s'envola – temporairement – lorsque Eve prit la parole avant de les rejoindre sur le devant de la forteresse. Il lui sourit lorsqu'elle prit ses mains dans les siennes, caressa discrètement sa paume de son pouce ; un unique geste tendre qu'il était capable de lui rendre à l'insu de tous. Ensuite, il inclina la tête à l'intention de Victor de Rougelac et de Roxanne du Val d'Asmanthe dont il était rassuré de voir la présence, bien qu'il ne sut toujours pas quoi penser de la rousse.

Alaric s'écarta légèrement lorsque le cortège pénétra dans le château sur les pas de la baronne. Il fermait la marche au côté de son quartier-maître et, tandis qu'ils rentraient dans le salon, il lui grommela plus qu'il ne lui murmura :

Mets Carl et Eric de corvée, ce soir.
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Gudrun MercierPrêtresse
Gudrun Mercier



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyDim 27 Mar 2022 - 18:17
C'était un début de brouhaha, un frémissement dans l'agitation habituelle du bourg qui lui parvenait depuis la porte ouverte du temple, qui la décidèrent à jeter un coup d'oeil au dehors. Bertille remontait, en courant comme d'habitude, la grand'rue, tout en s'époumonant :

- Ils arrivent ! Ils arriiiiiiivent !

Elle arriva à bout de souffle sur le parvis du temple, devant Gudrun qui lui lança un regard réprobateur, avant de soupirer et de rajuster la coiffure de la petite fille qui s'était défaite dans sa folle course.

- Il est donc temps pour moi d'y aller... Profite du spectacle, mais ne va pas te jeter sous les sabots des dignitaires, veux-tu ? Ce sont des gens importants, plus encore que la baronne, alors ne les dérange pas et essaie de rester présentable, sait-on jamais. Je compte sur toi pour que tout soit impeccable, s'il leur prend l'envie de passer au temple.

Elle-même vérifia que sa robe était toujours aussi propre et bien mise, que pas un cheveu ne s'échappait de sa coiffe, et se mit en route pour le château. Invitée, oui, mais invitée pour quoi faire ? Faire la conversation ne l'intéressait guère en ce moment, elle avait d'autres soucis en tête. Sauf si... Sauf si bien sûr elle pouvait en tirer des relations intéressantes. Des solutions à ses inquiétudes. Néanmoins, elle avait douloureusement conscience que se mêler des affaires politiques était un art subtil dont il fallait maîtriser les tenants et les aboutissants, au risque de se brûler les ailes. Il lui était difficile d'espérer tirer quoi que ce soit des ces gens importants.
Elle salua la baronne, le capitaine de la garde et les habitants du château en arrivant, avant d'aller se placer légèrement en retrait pour attendre les invités, comme l'exigeait l'étiquette. Rosen de Sombrebois avait gardé son enfant contre elle, ce qui semblait totalement inapproprié aux yeux de la prêtresse. Que ferait-elle si l'enfant venait à pleurer devant ses nobles invités ? Cela lui semblait traduire un manque de respect criant.

Le bruit croissant les annonça bien avant qu'ils n'apparaissent devant le château, étonnamment fiers et distingués après un tel voyage à travers les marais. La jeune dame qui menait le convoi était particulièrement majestueuse et sûre d'elle-même pour son jeune âge. Malgré tout, elle se mit à saluer d'une manière qui paraissait quelque peu familière, coupant court aux habituelles présentations du chambellan, bouleversant quelque peu les conventions. Gudrun reconnut le comte de Rougelac, plus réservé, et la châtelaine du Val d'Asmanthe, qu'elle avait simplement aperçu quelques fois avant son départ de Sombrebois.

Malgré toutes ces réflexions qu'elle se fit intérieurement, la prêtresse resta droite et impassible durant les salutations, puis se fondit dans le petit cortège qui entrait dans le château à la suite de la baronne.
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyLun 28 Mar 2022 - 14:41
23 Mai 1167.
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Alors que l’attroupement de nobles, serviteurs et gardes s’enfonçaient lentement dans la noirceur de la pièce sur laquelle donnait les doubles battants, la châtelaine se laissa lentement dépasser par ses pairs pour être rattrapée presque naturellement par le capitaine de la garde qui fermait la marche, l’air fermé, ce qu’elle ignora ou ne remarqua pas.

- Capitaine… commença-t-elle patientant juste assez pour que quelques pas les séparent des autres. J’espère que vous vous êtes assuré qu’une garde efficace serait mise en place durant la présence de la délégation.

Elle ne semblait pas vraiment attendre de réponse ou de confirmation de sa part, n’ayant même pas vraiment pris le ton de la question. Elle se contenta de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule pour observer l’escouade de milicien et les quelques serviteurs qui se chargeaient déjà de vider les carrosses. Son regard vert émeraude se fit perçant l’espace d’un instant. Puis elle ajouta, tout bas, si bien que cela aurait pût être une simple remarque.

- Quinze… un bien petit contingent pour une personne royale…

Un sourire maitrisé mais de pure façade s’afficha sur le visage de la châtelaine et elle inclina la tête pour saluer le capitaine avant de s’enfoncer à son tour dans les ombres de la bâtisse pour rejoindre les invités. Elle ne s’assit pas, contrairement à eux, s’emparant d’un rafraichissement. Elle pressa doucement, de manière presque anodine l’épaule de Victor, avant de se positionner derrière la banquette où Eve avait pris place, détendue d’apparence.
Cette dernière n’avait à première vue pas accorder d’attention à l’évènement toute concentrée qu’elle était sur son hôte et son précieux colis.

- Le voyage a été long, je n’ai malheureusement plus l’habitude de faire de tel trajet et le cheval me fatigue le postérieur ! Déclama-t-elle d’une voix plaintive et surjouée avant de reprendre un peu plus sérieusement, les yeux posés sur l’enfant.

- Votre fils semble des plus vigoureux, j’imagine que vos sommeils sont encore bien courts actuellement. L’une de mes gouvernantes a mis au monde sa troisième fille il y a peu et je me retrouve souvent à deviser en sa compagnie au plus tard de la nuit quand elle doit la nourrir. Il parait que les premières semaines sont les plus éprouvantes. En même temps je n’imagine pas l’effet que cela doit faire de passer d’une douce et sombre protection à l’espace infini d’un berceau et du monde.

La nièce du roi tendit la main pour effleurer du bout des doigts la main minuscule sans se permettre de la saisir. Ses yeux brillèrent d’une douceur sincère pour cette toute petite chose venue dans un monde bien complexe. Puis elle releva les yeux vers la mère.

- J’ai eu l’occasion de voir quelques fois votre époux dans ma jeunesse, un fort caractère. Je trouve qu’il lui ressemble beaucoup, même si, sans offense, je suis contente que votre fils ait pris un peu de la douceur du visage de sa mère dans ses traits. Quel nom lui avez-vous donné ?

Alors que Rosen lui répondait, le regard d’Eve glissa vers la femme porteuse de la robe du temple qui avait pris place en silence autour de la table visiblement peu habituée à de tels moments. En réalité, si toute cette cérémonie avait pour elle comme pour Victor et Roxanne des allures d’habitudes maintes fois pratiquée, il devenait soudain évident que de l’autre coté de la table, que tous et toutes, de la jeune mère au très attirant capitaine, aucun n’avait l’expérience de ceci. Que ce soit par la mise au ban qu’avait connu le bourg, par l’origine de leur naissance, ou même leur rôle actuel, aucun d’eux ne devait se sentir réellement à sa place à cet instant. Fidèle à sa nature, elle persévéra dans son attitude simple et détendue qui contrastait finalement assez bien avec la perfection de son apparence.

- Vous êtes sœur Mercier n’est-ce pas ? Ne soyez pas surprise, j’aime à connaître les gens que je pourrais rencontrer et je dois admettre que vôtre histoire a piqué ma curiosité. Je n’ai jamais eu la chance de visiter Hendoire. Peut-être accepteriez-vous que durant ma présence, nous puissions parler quelque peu de votre duché et de vous-même ? Pour satisfaire la curiosité d’une jeune idéaliste ? Demanda-t-elle sans que son ton ne trahisse la moindre obligation, mais un intérêt réel.

Son regard s’assombrit quelque peu quand elle aborda le sujet suivant, consciente de ses devoirs malgré sa volonté de facilité le moment pour tous.

- Madame la Baronne, si vous le voulez bien, j’aimerais me rendre sur la tombe de votre époux. J’ai promis à mon Oncle, le Roi, que j’irais lui rendre hommage en son nom à mon arrivée et je ne voudrais retarder cet acte douloureux plus que nécessaire. Je ne vous demande pas de m’y accompagner si vous ne le souhaitez pas, loin de moi d’ajouter un nouvel accablement à votre douleur, mais peut-être accepteriez-vous de m’y faire mener par l’un de vos sujets, pendant que vos autres invités profitent de votre chaleureux accueil ?

Elle désigna les plateaux et les gens environnant de la main.

- Je ne serais pas longue, soyez-en assurée.



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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyLun 28 Mar 2022 - 17:01


Le soleil déclinant, la lune se levant
Rosen feat Alaric, Victor Gudrun et Dame Corbeau


Alors que les invités s’installent, j’essaie de garder une bonne vision d’ensemble des alentours. Surveiller que les servantes ne se reposent pas sur leurs lauriers et garde un œil sur les victuailles afin de réapprovisionner régulièrement – Je fais entièrement confiance à Pénélope pour ça - et, d’ailleurs, sans que je ne puisse comprendre pourquoi, il me semble l’avoir sentie quelque peu déstabilisée en apercevant nos invités, chose qui ne dura pas heureusement.

Mais je n’ai pas le temps de m’attarder sur ce détail car l’invitée qui ne s’est toujours pas présentée répond à ma question. Je me retiens de rire à l’évocation du mal au derrière que procure une longue chevauchée, me contentant simplement de sourire avec un certain pincement au cœur en repensant à cette plaisanterie qu'avait déjà fait Roxanne.

Ce temps me paraît si loin désormais. Si révolu. D’ailleurs, cette dernière reste debout derrière sa compagne – si je puis dire ainsi – comme si elle souhaitait s’assurer elle même de sa sécurité ou témoigner d’un certain mépris en refusant de s'asseoir parmi nous. Au moins consomme-t-elle quelque chose.

A ce moment là, je prie intérieurement pour que personne ne relève le malaise que je ressens, ou du moins celui de la situation. J’ignore si je devrais ou non l’inviter à s’asseoir. Dans le doute, je préfère me taire plutôt que d’en rajouter une couche si jamais elle refusait, ce qui lancerait un froid certain.

La jeune femme après sa plaisanterie porte son attention sur mon fils toujours endormi, en profitant pour me raconter une anecdote personnelle. Je me figure alors que j’aurais bien aimé que Roxanne soient restée près de moi et qu’elle me tienne compagnie, mais quelque chose au fond de moi me donne l’impression qu’elle me déteste à présent.

Quant à savoir ce que ça a fait à mon fils de découvrir le monde, je l’ignore. Pour ma part, je peux dire que ce fut littéralement une réelle déchirure.

« Félicitations à votre gouvernante, dis-je avant de confirmer le court sommeil. Il ne fait pas encore ses nuits en effet ».

Je regarde l’apparente tendresse de mon invité qui essaie à son tour de caresser sa main comme l’avait fait la prêtresse Gudrun il y a quelques temps. Profondément endormi, il ne réagit pas et je le regarde en souriant, avec une pointe d’appréhension à l’idée qu’il ne se réveille en hurlant. Heureusement, ce n’est pas le cas.

Je suis étonnée qu’elle me demande ensuite le nom de mon fils alors que je l’avais déjà notifié dans la missive au secrétariat royal. Mais peut-être y-a-il un manque de communication.

« Il s’appelle Athanase », réponds-je alors simplement, la laissant ensuite parler à Gudrun pendant que Pénélope vient me rappeler de prendre l'une des nombreuses tisanes que je bois quotidiennement.

Celle-ci, c'est à base de verveine, pour s'assurer que je ne manque pas de lait. Je souffle doucement sur la tasse et avale une première gorgée généreuse.

La jeune femme me demande ensuite à aller se recueillir sur la tombe de Hector et, à la façon dont elle présente les choses, je ne sais pas s’il serait plus judicieux de l’accompagner ou non.

« Cela ne me dérange pas de vous accompagner si personne n’y voit d’inconvénient, je m’y rends tous les jours mais je n’en ai pas encore eu l’occasion aujourd’hui. »

Je reprends une bonne gorgée de ma tisane. L’attitude de Roxanne me met tellement mal à l’aise que je préfère encore quitter le château pour prendre l’air quelques minutes. Et puis si c’est rapide, il ne devrait pas y avoir de mal à la délaisser avec Victor. Je les regarde rapidement toutefois pour avoir leur approbation. Le but n'est pas de passer pour une hôte pitoyable qui abandonne ses invités...

Rodron est remonté surveiller sur les remparts après être venu les accueillir, les enfants sont sages sur leur canapé à l'écart et les servantes s’acquittent bien de leurs rôle. Les autres habitants du château eux, restent à proximité de nous pour l'instant sans être trop invasifs. J'imagine qu'ils ne vont pas tarder à retourner vaquer à leurs occupations dans pas longtemps.


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En ligne
Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyMar 29 Mar 2022 - 8:36
Victor faisait en effet parti de ces gens fort aise à côtoyer un tel cadre de rencontre. Pour lui comme pour Roxanne et Eve, cela faisait parti intégrante de son quotidien et ce n'était donc une surprise de voir le mondain prendre ces aises dans ce salon réunissant les différentes personnalités de la société humaine. Il y avait d'un coté les représentants de la couronne tel que la nièce du roi la comtesse de Clairmont et la chatelaine du Val d'Asmanthe. De l'autre les représentants des différentes factions de la société, Rosen la baronne de Sombrebois qui représentait la noblesse locale, Alaric chef de la garde de Sombrebois qui représentait la milice et enfin Gudrun la prêtresse du Temple de Sombrebois qui représentait de fait le clergé. Victor était quand à lui à la croisée de ces différents groupes en sa qualité de Gouverneur du Sud, à la fois rattaché à la couronne par sa fonction de Percepteur Royal mais également à la place forte par sa fonction de Gouverneur.

Le geste de Roxanne n'avait nullement perturbé ce dernier même si toutefois éveillant sa curiosité. Etait-ce l'affirmation d'une éventuelle complicité dans le déroulé des futurs évènements qui avait engendré la venue de cette délégation ? Certainement car rappelons-le, la rouquine avait été une précieuse intermédiaire lors des négociations entre le couple royale et la baronne. Il s'amusa d'ailleurs à repenser à ce masque de féline qu'elle avait porté jadis. Toujours est-il que le mondain faisait preuve de sobriété et d'attentisme alors que chaque pion de cet échiquier se déployait dans la pièce.

Comme l'on pouvait s'y attendre, ce fut Eve qui reprit à son compte le déroulé des évènements et Rougelac écoutait ces mots d'une oreille distraite, focalisant plutôt son attention sur les moindre faits et gestes des protagonistes. Par habitude, le sang-bleu savait que l'attitude et les émotions pouvait trahir des détails ô combien importants et rien ne pouvait être anodin dans ce genre d'audience. Nullement touché par la présence du rejeton de la baronne de Sombrebois, Victor ne pouvait légitimement pas s'immiscer dans les affaire de la nièce du Roi alors que cette dernière était sur le point de prendre brièvement congé pour se rendre sur la sépulture du Baron Hector en compagnie de Rosen, ainsi et pour justifier sa non présence pour rendre un dernier hommage à son ancien allié, Rougelac laissa glisser quelques mots d'excuses d'entre ces lèvres à l'endroit de la baronne afin de la rassurer.

- Permettez-moi très chère baronne de reporter à plus tard ma présence devant la tombe de votre époux. Croyez bien que je m'y recueillerais, avec la plus haute estime qu'il soit pour cet homme qui avait tant oeuvré pour voir Sombrebois renaître de ces cendres.

Cela devait certainement suffire. Nul besoin de plus de fioriture à ce sujet. Il reporta alors son attention sur la prêtresse peu à l'aise et habitué à ce genre de rassemblement afin de ne pas la laisser sur le banc de touche.

- Gudrun Mercier saura sans doute m'accompagner à cet égare et prononcer une prière au défunt en ma présence.

Il laissa la baronne et la comtesse quitter le salon, peut-être accompagné d'Alaric en charge de la sécurité de la plus haute dignitaire présente pour ensuite fixer l'insondable Roxanne qui a elle seule était un mystère.

- Très chère Chatelaine, je me suis réjouis sur le trajet de vous voir rejoindre la délégation. Je puis espérer pouvoir deviser avec vous en privé quand à tous les évènements qui sont survenus depuis notre dernière rencontre ici même il y a de cela deux mois déjà. L'on m'a fait part de votre départ précipité auprès de la baronne, vous aviez sans doute vos raisons.

Libre à Roxanne de s'exprimer ou se justifier devant la prêtresse car après tout la clerc était au fait des évènements survenu dans le bourg puisqu'elle s'y était installé depuis déjà fort longtemps. Afin de ne laisser aucun silence gênant s'installer, le mondain reporta derechef son attention sur la prêtresse.

- J'imagine que vous vous êtes occupée personnellement des heureux et malheureuses cérémonies en mon absence.

Il faisait évidemment référence à l'enterrement de la dépouille d'Hector ainsi qu'à la naissance Athanase. Deux évènements majeurs survenu au Bourg en à peine quelques semaines voir jours, asseyez sans nul doute la place et toute la légitimité de la prêtresse exilée d'Hendoire.

Voilà deux sujets lancés à l'endroit de ces deux protagonistes de salon qui permettrait sans doute de mettre tout à chacun à l'aise durant l'absence de la nièce du Roi. Il jaugea pour finir le dernier luron susceptible d'être resté lui aussi dans le salon en la personne d'Alaric.

- Je puis noter que l'ordre règne au Bourg à notre arrivée, je gage que la couronne à fait le bon choix pour assurer la sécurité de la place forte réhabilitée. Nous aurons certainement l'occasion de deviser en tête à tête durant ce séjour.


Dernière édition par Victor de Rougelac le Jeu 14 Avr 2022 - 18:45, édité 1 fois
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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyMer 30 Mar 2022 - 11:40
Interloqué, Alaric dévisagea la châtelaine du Val d'Asmanthe avant de suivre son regard vers l'extérieur, où une quinzaine de miliciens étaient en poste. Il déglutit face à sa remarque, n'eut pas le loisir de lui rétorquer quoi que ce soit ; déjà, la rousse se fondait dans la masse des invités. Dans un premier temps, il afficha une moue boudeuse, renforcée par la jalousie qu'il avait ressentie quelques minutes plus tôt. Il avait pourtant pensé que le nombre de soldats monopolisés pour la visite était suffisant, mais après tout, qu'en savait-il ? C'était la première fois qu'il était confronté à une situation d'une telle envergure et, malgré la promotion dont l'avait gratifié le sergent de Morguestanc, le capitaine conservait des lacunes qu'il ne pourrait combler en si peu de temps. La rouquine n'était pas idiote cependant : malgré ses dires, elle devait s'attendre à ce que le soldat manque d'expérience. Et elle avait raison, aussi décida-t-il de suivre ses conseils à la lettre. Peut-être justement avait-elle tenté de se montrer aimable en lui murmurant cette remarque, de sorte qu'il fut le seul à l'entendre ?

Il pénétrait dans le salon qu'une autre idée, plus farfelue, effleurait son esprit : et si, plus qu'une remarque, il s'agissait d'un avertissement ? Alaric se doutait que la châtelaine connaissait des tenants et aboutissants qu'il n'imaginait même pas ; il lui tardait d'en discuter avec Eve. Et si – et si – elle avait voulu dire « Vu ce qui s'annonce, c'est bien peu. » La voix cristalline de la comtesse eut le mérite de lui redonner quelques couleurs. Il redressa la tête, capta les yeux clairs d'Eve adresser un doux regard à l'héritier de Sombrebois et s'obligea à détourner son visage. Il balaya la pièce du regard sans raison précise tout en réfléchissant aux hommes qu'il pourrait ajouter à la garde prévue. Il se pencha vers Eïlyn pour lui soumettre ses idées, mais suspendit son geste, n'ayant pas perdu une miette de la conversation entre la baronne et la comtesse. Savoir que les deux nobles s'apprêtaient à sortir du château ne lui plaisait guère. Il dévisagea Roxanne, impassible, et n'eut d'autre envie que de se joindre aux deux jeunes femmes. Mais était-ce une bonne idée que le capitaine en personne quittât son poste ? Et puis, plus important encore, ne paraitrait-il pas d'autant plus louche, s'il venait à suivre tous les déplacements d'Eve ? Et si quelqu'un avait déjà surpris ses joues rougies et son regard d'amoureux transi ? Aussi, alors que les deux femmes quittaient leurs sièges, il murmura à sa seconde :

Tu peux t'occuper de leur sécurité à l'extérieur ?

Sans doute la coutilière ne demanderait-elle pas mieux, elle qui n'était guère à l'aise dans ces réceptions mondaines.

Et fais venir plus d'hommes. Remarque de la châtelaine, ajouta-t-il en grimaçant.

Sois mes yeux et mes oreilles, Eïlyn.

Une fois son quartier-maître éclipsée en bonne compagnie, Alaric soupira, incertain quant à la démarche à suivre. Devait-il rester professionnel tout du long ou pouvait-il se joindre à la fête ? Il n'avait aucune envie d'essuyer de nouvelles remarques et avait à cœur de démontrer son implication dans la sécurité de Sombrebois.

« ... sur le trajet de vous voir rejoindre la délégation. » Le capitaine fronça les sourcils. La châtelaine du Val d'Asmanthe ne venait-elle pas de Marbrume, à l'instar du comte ? Alaric prit soudain conscience qu'il avait là une chance inestimable d'en apprendre un peu plus au sujet de leurs élégants invités. Plaise aux Trois, Victor l'y invita.

Le capitaine s'avança vers le trio, inclina la tête en guise de remerciement. Y'en a au moins un qui est satisfait de mes services.

Je vous remercie, Sieur de Rougelac. Je ne doute pas que nous aurons l'occasion de discuter durant ces quelques jours.

Il marqua une petite pause avant d'ajouter, au comte, comme à la châtelaine :

Avez-vous fait bon voyage ? Le temps à Marbrume était-il aussi clément ?

Il croisa ses mains dans son dos afin de masquer l'inquiétude qui le gagnait. Il n'était jamais à l'aise avec les sangs bleus, peu sûr des questions qu'il avait le droit de poser, du ton qu'il devait employer.

Pas d'inquiétude en cours de route ?
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Gudrun MercierPrêtresse
Gudrun Mercier



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyMer 30 Mar 2022 - 14:54
Se contentant d'observer dans un premier temps les acteurs de cette rencontre, sans rien laisser transparaître de ses jugements silencieux, Gudrun s'assit comme à son habitude bien droite, essayant de déchiffrer les paroles, les attitudes et les expressions des uns et des autres. Un jeu qu'elle avait conscience de bien mal maîtriser. Combien de fois après de telles réunions ses soeurs lui avaient fait réaliser qu'elle était passée à côté d'un rictus narquois, d'une parole à double-sens, d'une plaisanterie subtile ? Mais ces choses ne l'intéressaient guère, à l'époque. Elle avait sa famille pour se mêler de ces jeux politiques. Cela ne l'intéressait pas plus aujourd'hui, mais la situation avait changé, et le besoin se faisait sentir.

Alors elle nota, mentalement, ce qu'elle pouvait noter. Les choses simples, évidentes. La châtelaine restait debout, à son aise dans cette maison, comme de juste. Le comte de Rougelac évoluait lui aussi dans cette société comme un poisson dans l'eau. Le capitaine de la garde était mal à l'aise. Ce genre de réunion mondaine plaisait rarement aux soldats. La jeune dame quant à elle babillait de ci, de là, des futilités comme les rossignols de cour. Sûre de son importance. Facile à vexer, peut-être ? Il faudrait faire attention. Elle n'avait pas d'enfant. Étonnant, vu son âge et sa position. Non mariée ? Ou mariage stérile ? Comme tous les oiselets de cour, elle adressait un petit mot à chacun, et le tour de Gudrun ne tarda pas à arriver. Elle devait admettre que le fait que la jeune femme soit aussi bien renseignée la dérangeait un peu.

- Bien entendu ma Dame, il me plaît à penser que ma terre d'origine restera vivante dans les mémoires de certains.

Elle n'en dit pas plus, perplexe sur les mots employés. Sur sa personne ? Idéaliste ? Déjà, la dame était passée à autre chose, et se proposait d'aller visiter la tombe du baron de Sombrebois. Penser à aller se recueillir pieusement dans la morne crypte, alors que la réception si faste venait à peine de débuter lui paraissait admirable. Elle opina donc du chef pour montrer son approbation devant la proposition de la baronne et celle du comte.

Comte qui reprit ensuite la discussion avec la châtelaine d'une manière qui lui parut fort subtile, mais dont elle n'arrivait pas à comprendre le sens profond. Il se contentait de parler naturellement, mais l'on pressentait une question derrière ses mots. Si Gudrun avait bien entendu quelques potins des gens du bourg, elle n'y avait guère prêté attention : les racontars de bonne femme ne l'intéressaient pas. En revanche, entendre l'avis du comte et la version de la châtelaine, c'était tout autre chose. Elle essaya de ne rien montrer de son intérêt, buvant une gorgée de vin pour se donner contenance. Il était bon, rien à voir avec la piquette qu'on lui laissait pour l'infirmerie du temple. Elle reposa sa timbale à la question du comte. Il serait peut-être temps qu'elle se mette à faire la conversation, réellement, si elle espérait en tirer quelque chose d'intéressant.

- J'ai en effet assisté à l'inhumation de feu le baron de Sombrebois, présidé par la prêtresse du château, Marie-Ange. Cela m'a semblé plus approprié, car elle l'a connu, et c'est elle qui s'occupe des habitants du château. Quant à la naissance du petit Athanase, c'est ma consœur Edwige qui s'est magnifiquement occupée de cet heureux évènement. Et un garçon ! Pouvait-on rêver meilleur présage pour le bourg ? La nouvelle n'a pas laissé insensible les habitants, ç'a été le sujet de conversation pendant plusieurs jours.

Elle ne put retenir un léger sourire : quel bonheur de voir des enfants continuer à naître malgré tout !

- Pour ma part, je revenais ce jour là de Balazuc, où j'ai été prêter main forte aux soigneurs quelques jours. A ce moment-là, ce n'était guère qu'un camp fortifié qui se débrouillait tant bien que mal pour résister aux dangers... Les travaux ont d'ailleurs dû continuer depuis mon départ. Avez-vous pu voir l'avancée lorsque vous vous y êtes arrêtés ? Ce projet apporte beaucoup d'espoir au sein du peuple, vous savez. Les petites gens pensent que si l'on arrive à reconstruire Balazuc... Alors tout est possible.

Le comte adressa des mots au capitaine Alaric qu'elle eut, là aussi, du mal à déchiffrer. La sécurité du bourg était assurée par la couronne ? Voilà qui paraissait étrange. Ou était-ce un raccourci... ? La prêtresse ne se sentait toujours pas à l'aise, mais les informations qu'elle entendait à l'occasion de cette visite promettaient d'être intéressantes, pour peu qu'elle arrive à les comprendre.
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptySam 2 Avr 2022 - 22:23
23 Mai 1167.
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La coutilière retint un profond soupir de soulagement quand Alaric lui fournit une occasion de se soustraire à la tension environnante. Même si elle devait bien admettre que cette sensation émanait bien plus d’elle que des gens autour de la table. Tout ça était beaucoup trop loin de ses habitudes, de son monde. Ces gens qui semblaient parler pour ne rien dire tout en décidant, par des mots, de leur destin à tous. Elle avait essayé de tromper son malaise en observant les deux arrivantes. Le comte aurait été plus à son gout à première vue, mais elle devinait sans peine que ce laisser attirer par cet assurance vicieuse, aussi efficace puisse-t-elle être lors de la bagatelle, revenait au mieux à se jeter nue dans une fosse pleine de serpent en espérant ne pas se faire mordre.

Au contraire, parmi c’est deux beaux visages, l’un avait le cœur de son capitaine dans les mains. Toute sa logique lui disait qu’il ne pouvait s’agir que de la brunette à la beauté angélique, Roxanne ayant été bien trop distante de lui durant sa présence dans le bourg. Et puis, cette « amie », il l’avait vu lors de son séjour dans la cité. Certes Roxanne était partie bien assez tôt pour le croiser rapidement, mais quelles étaient les chances ? Pourtant cela restait possible… Ce casse-tête digne d’une adolescente avait fini par ajouter à son mal-être, finalement agacée malgré elle de ne pas savoir si Alaric avec choisit un saphir ou une émeraude.
Elle hocha la tête et s’empressa de se glisser quelques pas derrière les deux nobles qui s’éloignaient déjà vers l’entrée.

Tout juste eut-elle le temps de glisser un mot à l’un de ses hommes pour organiser l’ajout de quelques verts en plus autour du fort lui-même qu’Eve, un bras glissé autour de celui de Rosen, atteignait la voute extérieure.

-L’ambiance est un peu étouffante n’est-ce pas ? Demanda celle-ci à la baronne, évoquant de fait l’éléphant dans la pièce alors qu’elles étaient seules. Tout juste noble, tout juste veuve, tout juste mère et on vous demande encore de paraître et agir à la perfection, comme si vous étiez née dans chacun de ces rôles. Le passé à peine enterrer, vous devez craindre pour l’avenir, vous vous faîtes surement une réflexion de ce genre. Moi je me la ferais, surtout en voyant débarquer une inconnue chez moi qui est sensé représentée une autorité qui part le passé m’a rejeté, condamné même.

Avisant l’arrivée de la milicienne à nouveau dans leur ombre, elle ajouta d’un ton plus léger.

- Que diriez-vous de m’appeler Eve durant mon séjour ? Rien de mieux que d’ignorer quelques conventions pour briser la glace.

Leur trajet jusqu’à la crypte, bien que court, fut ponctué de question aussi générique qu’oubliable sur l’état actuel du bourg ou de ses besoins futurs, la comtesse remplissant les vides et offrant l’occasion à Rosen d’évoquer des problématique plus simple et terre à terre. Elle avait bien entendu espérait que la baronne demande à son capitaine de lui faire faire cette visite, mais cela tenait plus à son besoin de s’isoler avec l’homme qui hantait ses pensées bien trop souvent, un constat qui aurait dans le cas de quelqu’un d’autre eut une certaine capacité à l’agacer, mais qui concernant le garde ne faisait que lui donner un air pas toujours très intelligent à sourire sans raison qu’importe la situation, qu’à la nécessité de s’entretenir avec lui en premier lieu.
De ce point de vue, pouvoir s’isoler avec la noble et se faire une idée par elle-même du personnage, était plus constructif.
Devant la crypte elle-même, Eve stoppa la milicienne qui les suivait toujours.

- Je crois que nous saurons nous débrouiller seules à présent, si vous voulez bien nous attendre. Un peu d’intimité et de solennité ne peux qu’être bénéfique à un tel moment.

Elle laissa la baronne la précéder dans le caveau, la coutume voulant que la veuve soit prioritaire sur les titres lors d’une visite à un défunt. Le caveau était humble, en comparaison de ce qu’on trouvait dans la cité bien plus vaste de Marbrume, mais le travail sur le cercueil de pierre était, au contraire, celui d’un orfèvre. Bas-relief, symbole religieux, profil sculpté, tout cela dans une envergure assez vaste pour contenir le colosse guerrier qu’avait été Hector de Sombrebois. Même sa hache été représentée, solidement fixée entre les mains de pierre.

Eve s’avança vers celui-ci, droite et solennelle, son visage presque aussi imperturbable de ceux ancré dans le froid matériaux. Elle se laissa glisser sur ses genoux sans se soucier de la fine couche de poussière et inclina la tête, les yeux clos. Ses lèvres remuèrent en silence au rythme d’un psaume depuis trop longtemps mémorisé. Ses mains, paumes ouvertes, s’écartèrent de ses hanches lentement, à mesure qu’elles se hissaient vers le ciel, comme soulevant un poids invisible. Quand elles se rejoignirent à hauteur de son visage, elle les plaqua l’une contre l’autre avant de rouvrir les yeux.

Elle se redressa et sourit à Rosen avant de se diriger vers la tête du couvercle. Elle extrait d’une discrète poche de sa robe, une pierre d’un noir si profond qu’il semblait absorbé la lumière. Elle ne devait pas être plus longue que la première phalange d’un pouce, oblongue mais légèrement aplatie sur l’une de ses faces. Avec une infinie précaution elle la déposa sur le couvercle, au-dessus de la tête du défunt.

- Un dernier cadeau du Roi, puisse-t-elle vous guider une partie du chemin, Baron.

Son regard accrocha celui de la veuve, son sourire disparu, son regard déterminé.

-Beaucoup de versions et d’interprétations ont circulé dernièrement dans la capitale. Sur vous, sur votre mari, sur votre enfant, mais toujours par le prisme d’une personne qui n’était pas là ou qui a ses propres intérêts à défendre. Nous sommes seules, Baronne, pour quelques minutes au moins, le temps que vos invités s’impatientent et qu’on vienne s’enquérir de notre état. C’est là le temps qu’il vous reste pour me dire tout ce que vous savez de la mort du baron et de la manière dont vous l’avez découvert. Si je ne suis pas convaincue de votre sincérité et de votre innocence d’ici là, vous perdrez Sombrebois.

Elle inclina la tête.

- C’est le moment où vous pouvez faire de moi votre alliée, Rosen.


***



- Toujours une joie que de vous accorder une échange monsieur le comte, je suis moi aussi très curieuse d’en apprendre plus sur ce qui se passe à la capitale actuellement. L’on dit que bien des choses s’y déroulent.

Bien qu’elle ait répondu avec un ton plus que courtois et destiné à mettre à l’aise son interlocuteur, la discrète fluctuante de son intonation laissait entendre qu’il y avait plus dans cette phrase qu’une simple envie de bavardage. Son regard lui était fixé sur Gudrun, ou peut-être un point derrière qu’elle fixait au travers de son corps, comme si sa déclaration sur ses activités récentes jetait une lumière nouvelle sur la situation.
Une pointe de surprise arquait ses sourcils, pour autant quand sa voix reprit, elle était posée, détendue, aimable même, digne du badinage qu’elle semblait entretenir.

- Le travail sur Balazuc ne cesse de m’impressionner, j’aime à y voir, tout comme vous, un gage d’espoir ma sœur. Une preuve que la volonté de l’humanité a encore des choses à faire dans ce monde nouveau. Je crains cependant d’avoir perçu des nuages à l’horizon, lourds et chargés. Il semble que Balazuc et Sombrebois devront essuyer une rude tempête dans les jours à venir.

Son regard glissa vers Alaric pour poursuivre après être revenue sur la prêtresse.

- La route était dégagée et monotone, je prie les trois que le retour soit de même, rien de mieux que l’ennui et la sécurité ne trouvez-vous pas ? J’ai cru comprendre que demain nous fêterions le premier mois de l’héritier. Une cérémonie est-elle prévue au Temple ? Il y a trop longtemps que je n’ai pas pu assister à une messe. Mon esprit se sent quelque peu asséché par ces nombreuses lieues parcourues, si je puis le formuler ainsi.

Elle finit par s’installer elle aussi à l’endroit où se tenait quelques instants avant la nièce du roi, et piqua un fruit sec dans un plat. Elle invita d’un geste le capitaine à prendre place à son tour.

- Nous avons devant nous deux regards représentatifs sur le bourg de Sombrebois, il serait dommage de ne pas en profiter, ne pensez-vous pas gouverneur ? Alors, dites-nous comment vont les choses ici. Comment vont les corps et les âmes des habitants ?



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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyDim 3 Avr 2022 - 6:12


Le soleil déclinant, la lune se levant
Rosen feat Alaric, Victor Gudrun et Dame Corbeau


Après un signe de tête somme toute courtois envers le gouverneur, je termine ma tasse, la repose, m’essuie la bouche avec application puis me lève pour me diriger donc avec la seconde représentante de la couronne vers le tombeau. Un regard entendu aux enfants au passage, plus particulièrement poussé à Mérédith qui me regarde m’éloigner, et je continue ma route.

Mon accompagnatrice prend mon bras, toujours dans cette démarche étrange que j’ai peine à comprendre et si je ne gardais pas un œil vigilant autour de moi, je n’aurais pas remarqué la coutillère nous suivre. Mais ne me suis-je pas déjà bien trop méfier à tort ? En fin de compte, cela m’aura causé plus de préjudice que de bénéfice.

Et si je fais tout à contre-courant, si je me plante en beauté et fait tout à l’envers, tant pis. Arrivée devant le caveau, je me penche pour cueillir quelques iris bleus et jaunes à proximité.

J’adresse un petit sourire discret quant à l’évocation de l’ambiance peu agréable, me retiens de dire quelque chose qui pourrait paraître désobligeant ; que l’ambiance paraît lourde surtout quand on se retrouve avec un couperet au dessus de la tête prêt à s’abattre au moindre faux pas. Mais j’apprends à fermer ma grande gueule.

La jeune femme se montre ensuite étrangement compréhensive, et avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, elle me propose de l’appeler Ève afin de briser la glace.

« D’accord, Ève, appelez moi Rosen alors je vous prie. » 


Puis elle intime à la milicienne d’attendre à l’entrée. Nous voilà à présent seules, elle et moi, et je l’observe un instant curieusement faire une série de geste en hommage à Hector.

Je suis certainement un peu gauche, je n’irais pas jusqu’à dire que je suis hébétée, mais le manque de sommeil, l’angoisse et la pénombre m’abrutissent quelque peu et son cérémonial a certainement quelque chose de hypnotisant à cet instant. De mon côté, j’ai retiré les fleurs fanées pour déposer les fraîches sur la tombe.

Elle me sourit, je lui rends tristement son sourire, puis je la regarde sortir une gemme noire qu’elle dépose sur le tombeau. Une gemme qui vaut certainement une petite fortune et qu’il n’est sans doute pas donné au commun des mortels de voir.

« Vous remercierez son Altesse de ma part »,
lui demandé-je alors avec un signe de tête de gratitude.

A moins qu’il faudrait demander à ce que ce soit la maison Sombrebois qui le remercie ? Ah, l’étiquette… le moindre détail, le moindre mot a son importance. Qu’importe pour l’heure.

Et c’est alors que celle qui voulait briser la glace il y a quelques secondes encore l’instaure brusquement avec une simple menace. Mais je crois… que qui aime bien châtie bien. Je retiens un sourire en repensant à toutes les menaces de Roxanne qui en fin de compte, ont succombé les unes après les autres à toutes les tentatives possibles de soutien. Parfois, il n’y a pas de logique. C’est comme ça.  

Il y a quelques temps à peine, je me serais encore mis sur la défensive. Je me serais dit qu’elle cherche peut-être à me piéger elle aussi, à me mettre en confiance pour mieux me berner ou que sais-je. Aujourd’hui, je le prends d’une toute autre manière.

Mais n’est-ce pas ça, l’apprentissage de la vie ? Je veux croire qu’il n’y aucun échec, seulement des leçons à retenir. Et je me retrouve quelques temps dans le passé à devoir, encore une fois, plaider mon innocence à cet endroit. Que dire de plus ? Sera-t-elle aussi ‘indulgente’ que Roxanne ?

Mais Roxanne l’a-t-elle seulement été après mes aveux ? J’ignore tout de ce qu’elle a pu faire ou dire après son départ. Mais encore une fois, je veux rester optimiste et laisser les tourments derrière moi. Ces nombreux – trop nombreux – tourments qui m’ont attirés tant d’ennuis. Mais ne lui a-t-elle donc vraiment rien dit ?

Mais la plaie est encore fraîche et j’arrive à un point où je n’ai même plus envie de me défendre. Ça passera, un jour. Mais je ne sais pas quand. Cette horreur là résiste particulièrement bien. Trop bien. Bien mieux que les précédentes. Je prends alors une inspiration et, essayant de rester concrète, je lui réponds.

« A notre mariage, la fange s’est invitée à la fête. Les murs était encore en construction… Un carnage. C’était pourtant une belle journée, je venais de me marier et je venais d’apprendre que j’étais enceinte. Si j’avais voulu voir mon mari mort, je ne me serais pas interposée quand il m’avait imprudemment pris dans ses bras sur les murs, inquiet, et que le fangeux qu’on pensait mort s’est relevé pour essayer de nous attaquer à nouveau. » 


Nul besoin de préciser qu’il y avait de nombreux témoins, dont Alaric. En voyant la créature présumée morte se relever alors que j’étais enlacée par Hector, je l’ai poussé au bas du muret de pierre pour l’éloigner du fangeux, prenant le coup de griffe seule.

Je tourne la tête un instant vers le tombeau.

« Mais dire qu’il n’est pas mort à cause de moi… ? Ce n’est pas lui qui aurait dû partir. C’est moi. Si je ne l’avais pas poussé à bout. Si j’avais été une bonne épouse, il serait encore là. Il n'aurait pas fui... il ne m'aurait pas fui. »

Ma voix tremble à chaque phrase à tel point que j'ai l'impression de m'étrangler. Qu’on me retire Sombrebois ? Qu’est-ce que ça pourrait faire au fond. J’ai déjà perdu mon mari et plus personne ne croit en moi. Il ne me reste que mon fils, mais pour combien de temps ? Quand je l’aurais perdu, j’aurai vraiment tout perdu. Mais sans doute perdre l’un, c’est perdre l‘autre…

[J’arracherai ton enfant sans te laisser lui dire que sa mère l’aime]


Et les voix recommencent… comme si c’était le moment ! Je contiens difficilement une grimace. Ces maudites voix vont vraiment me rendre folle…

« Combien de gens se rient de moi à Marbrume ?
questionné-je en m’efforçant de faire le silence dans ma tête. Je ne saurais jamais les compter, j’en ai bien peur. » 

[Jusqu’à ce que…]

STOP !

[...tu brises ou qu’on…]

J’ai dit STOP !

[… jette ce qu’il reste de toi. ]

Chiabrena ! Mais c’est pas vrai ! C’est pas le moment !


Plus je lutte et plus ça insiste, et des rires résonnent à l’intérieur de mon crâne. J’ignore combien de voix ricanent à mon sujet à la capitale, mais je peux vous assurer que dans ma tête, il y en a plus d’une.

Je laisse passer quelques secondes pour me recentrer et mesurer chacun de mes mots. Ces mots qui me paraissent plus lourd que de la pierre. Qu’il est éprouvant de mener une bataille. Qu’il est vraiment insurmontable d’en mener deux de front.

« Je ne suis pas une cinglée qui essaie de faire assassiner tout le monde. Quel intérêt aurais-je à faire ça ? Mon mari était un homme bon, la seule personne à ne m’avoir jamais aimé. Et quand je voyais le mépris dans son regard, c’est moi que je voulais tuer. »

Là encore, il y a eu des témoins le jour où j’ai bien essayer de me vider de mon sang en m’ouvrant le bras… après que Hector m’ait humiliée en refusant de revenir dans la chambre, hurlant à qui voulait bien l’entendre dans tout le château que j’étais folle. J’ai voulu partir bien avant lui, mais je n’en ai jamais trouvé le courage.

[Tu es lâche Rosen]

Je me contiens à nouveau, réprime un soupir d’agacement en me grattant le cou.

« Et la châtelaine… la faire assassiner ? Pourquoi ? Elle m’avait bien dit en arrivant que s’il lui arrivait quelque chose, j’aurais bien des ennuis. Puis je n'ai même pas réalisé en partant qu'elle me suivrait. Et… »

Je crois que mon sourire se fait de plus en plus triste, si cela est possible arrivé à ce stade.

« Et elle a fait de son mieux pour me soutenir même quand j’ai éprouvé sa patience à elle aussi. Mais à son tour, elle a fini par m’abandonner. »

Je marque un nouvel arrêt, perplexe. Ces derniers mots sont sortis si naturellement… mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi pour dire des choses pareilles ?! Et pourquoi j’ai l’impression d’avoir une enclume dans la poitrine à chaque fois que je pense à elle bordel !

Je passe vite à la suite. Je n’ai pas tellement le choix, mais ce que je redoute le plus à cet instant, c’est d’attirer des ennuis à Roxanne si elle n’a rien dit. Mais peut-on seulement lui attirer des ennuis ? Je sourirais presque, l’idée me paraît ridicule.

« Parfois, il se trouve que l’on est totalement dépassé par les événements et qu’on agit de façon stupide car quoi que l’on fasse, on se pense foutu. Je l’ai su parce qu’on est venu me le dire. Ce que j’en sais ? Pas grand-chose, je n’ai rien voulu savoir. Tout ce que je peux dire, c’est que le Cloaque en a après moi. »


J’ai terminé ma dernière phrase doucement pour éviter que la milicienne n’entende, il va de soit.

« Je ne sais pas pourquoi, mais c’est tout ce que je peux dire. C’est pour ça que j’ai fait renforcer la sécurité du bourg. Et si je n’ai rien dit… c’est parce que je me suis retrouvée les pieds et poings liés. Je n’avais plus l’esprit clair… Je venais de perdre mon époux, j’étais dans une position critique et... Comment j’aurais pu expliquer ça… que c’est une femme que je connaissais parce que… j’ai été sa victime cette automne ? »   

Tout est tellement fou, c’est comme si plus rien n’avait de sens. Je peine à en trouver en tout cas…
 
« Il n’y a pas un seul jour qui passe sans que cette histoire ne me tourmente. Et ce que je sais… c’est que tout se retrouve toujours un jour ou l’autre. La vie me le rappelle incessamment… j’ai fait des erreurs, je sais. Je le regrette... Qui n’en fait pas ? J’ai réalisé les miennes un peu tard et j’ai pris un mauvais départ, mais si on me laisse une chance de repartir à zéro, je vous jure que je ne commettrai plus d’acte irréfléchi. Je ne quitterai plus le bourg. J’ai mon fils maintenant… alors je dois tout faire pour que tout aille bien et ne plus réagir comme si j'étais seule. Ça fait peu de temps comme vous avez dit que je suis dans ce monde, et avant ça, j'avais une vie instable et radicalement différente. Mais j'apprends vite. »

Très vite... en y repensant, ses mots était bizarre, ils me rappellent presque ce que j'ai écrit le mois dernier... c'est drôle, ou étrange. Je baisse la tête pour le regarder dormir, ses yeux fermés, ses lèvres légèrement saillantes par le sommeil. J'esquisse un léger sourire en le voyant téter du vide. Il doit rêver qu’il prend mon sein ce petit goinfre…

Je relève la tête pour regarder Ève.

« Je n’aurais eu aucun intérêt à faire tout ça, vous comprenez ? Détruire ma vie alors que j'attendais un enfant, sans aucune raison ? Je voulais juste aller chercher le corps de mon mari et j'ai fait n'importe quoi... Je ferai ce qu’il faut pour prouver ma bonne foi et y voir plus clair sur ce qu'il se passe. » 

Prouver ma sincérité et mon innocence. Et si ça ne sert à rien… tant pis. On ne peut pas lutter contre son destin. Advienne que pourra désormais.

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyLun 4 Avr 2022 - 15:15
Force d'initiative, le Comte de Rougelac et Gouverneur du Sud à ses heures perdues, avait donc eut le mérite de délier les langues des différents protagonistes restés dans le salon suite à la prise de congé de la nièce du Roi et de la Reine. En retour, que ce soit de la part de la clerc, du milicien et de la proche confidente de la couronne, le mondain reçu des réponses des plus protocolaires loin d'être sujettes à réponse. Si ce n'est toutefois du sous entendu laissé par Roxanne par la simple intonation de sa voix ne prêtant à aucune confusion quand au désir d'en savoir d'avantages sur les intrigues survenues à la capitale.

Gratifiant la jeune femme d'un sourire entendu, Victor répliqua succinctement.

- Je ne manquerais point d'assouvir votre curiosité.

Roxanne avait été éloignée de la Cours et il semblait donc légitime qu'elle puisse entendre quelques péripéties croustillante de la part de l'homme qu'elle savait avoir regagné les bonnes grâce de la Reine. Ce faisant, à l'adresse d'Alaric et de Gudrun, le Comte s'exécuta simplement un des acquiescement de la tête sans plus de fioriture.

A présent, il reprenait sa place de spectateur, assuré de pouvoir profiter d'un tête à tête ultérieur avec ces trois protagoniste du jour et à n'en pas douter, chacun de ces futurs entretien en privé serait une mine d'information non négligeable pour un personnage comme lui. Il finit part retourner son attention sur Alaric mit bien malgré lui sous les feu des projeteurs de la féline à la crinière de feu.

- J'approuve les dires de la chatelaine, nous sommes tout ouïe capitaine.

Il l'était également au sujet de la prêtresse qui avait été la cible juste avant de la curiosité de Roxanne.
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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyMer 6 Avr 2022 - 16:06
Vu la réponse de la châtelaine au comte, Alaric nota que cette dernière s'était effectivement absentée de Marbrume pendant quelques temps. Qu'avait-elle fait, après avoir quitté Sombrebois ? Le capitaine l'avait imaginée gagner en hâte la capitale, afin d'en informer la couronne au plus vite, mais ensuite ? À priori, la rousse avait eu d'autres affaires à gérer, des activités qui l'avaient tenue éloignée de la ville fortifiée. Était-elle déjà en vadrouille, lorsqu'elle avait répondu à sa lettre, deux mois plus tôt ? Si tel était le cas, le sergent de Morguestanc devait être au courant de ses agissements. Tu réfléchis pour rien. Inutile d'essayer de comprendre ce que Roxanne mijotait : c'était bien au-delà de ses compétences et, après tout, était-ce bien important ? Peut-être ne s'agissait-il que de missions banales que le roi lui avait confiées par la suite... Peut-être, peut-être.

Les dires de la châtelaine au sujet de Balazuc se révélèrent bien plus inquiétants. Une tempête ? Alaric blêmit et, d'instinct, porta ses yeux clairs vers le ciel, à la recherche des sombres nuages évoqués. Cependant, il ne discerna rien d'anormal à l'horizon, les Trois s'étaient même montrés cléments : de timides rayons de soleil perçaient une fine couche nuageuse et un vent reposant soufflait par intermittence, faisant bruire la végétation alentour. À moins qu'il ne s'agisse que d'un leurre : le calme n'était-il pas les meilleures des prémices à la tempête ?

Alaric avait envie de s'arracher les cheveux. Depuis qu'il avait rencontré cette fichue diseuse de bonne aventure, il interprétait des signes insensés, découvrait des métaphores là où elles n'avaient pas lieu d'être. Reste sur tes gardes et tout ira bien, s'encouragea-t-il. Il ne pouvait laisser entrapercevoir ses doutes aux convives, ni se laisser envahir par ses craintes, d'autant plus lorsque la châtelaine dardait ses yeux émeraudes sur lui. Rassemblant son courage, il lui sourit et inclina la tête.

Réjouissez-vous, la baronne a prévu une cérémonie en l'honneur d'Athanase.

Il hésita un instant avant de s'installer à ses côtés, comme elle le lui proposait d'un geste. Le capitaine de la garde ne devait-il pas rester debout, à l'affût du moindre problème, les sens aux aguets ? Prompt à réagir contre... Quoi, hormis des convives possiblement enivrés ? De toute façon, il ne pouvait refuser l'invitation de la châtelaine, sans doute serait-ce un manque de respect. L'air plus détendu qu'il ne l'était réellement, Alaric s'assit donc à son tour, sans pour autant s'adosser au fauteuil. Il ne voulait pas non plus paraître complètement insouciant.

Les regards de Victor et de Roxanne étaient lourds sur ses épaules ; le soldat détestait être au centre de l'attention. Mais tous deux attendaient une réponse, et il ne pouvait refiler toute la conversation à la prêtresse du bourg. Bon sang, il avait décidé de les rejoindre afin de glaner des informations et voilà qu'à la première occasion, il n'avait qu'une envie, celle de se cacher dans l'ombre des invités.

Les habitants vont bien. La naissance de l'héritier leur a donné du baume au cœur. Vous connaissez toutes les difficultés qu'a rencontrées Sombrebois ces derniers temps. Même si le peuple ne sait pas toujours ce qu'il se passe, il le ressent. Maintenant, moi je sens qu'il est rassuré.

C'était pour cette raison qu'il avait exhorté la baronne à se préoccuper un peu plus de ses gens plutôt que de ses problèmes personnels. Pour lui, c'était précisément la tâche qui lui incombait.

Mais même sans cet heureux événement, le moral est bien meilleur depuis que Sa Majesté nous est venue en aide. Sans vous, ajouta-t-il à l'attention de Roxanne, nous ne verrions toujours pas la fin de ces travaux.

Alaric était sincère, point de flagornerie ici. Pour le peuple du moins, cette aide s'était révélée salvatrice. Elle avait regonflé leur courage et leur avait donné la force de poursuivre cette reconstruction qui n'avait que trop duré.

Grâce à l'aide de la coutilière Chantebrume, je m'assure qu'ils puissent tous vivre en sécurité. Soyez assurés que j'essaie de m'acquitter au mieux de cette tâche.

Une manière détournée de lui signifier que, si elle estimait qu'une quinzaine d'hommes n'était pas suffisante pour escorter la nièce du roi, lui ne manquerait pas d'ajouter des effectifs supplémentaires. Tempête ou non, visite ou non, il lui tenait à cœur que chacun se sente en sécurité entre les murs du bourg ; Alaric y veillerait jours et nuits, aussi longtemps que les Trois le lui permettraient. Après tout, même si sa fonction avait évolué, c'était pour cette raison que le baron l'avait engagé.

Un triste sourire flotta sur ses lèvres.

C'était ce que le baron avait toujours voulu, vous savez. Voir ce lieu vivre à nouveau, c'était son vœu le plus cher.

Malgré le comportement discutable d'Hector, Alaric avait gardé de très bons souvenirs de son ami. Il n'avait jamais oublié les convictions de l'homme, ni son envie de faire de Sombrebois un lieu de paix où il ferait bon vivre. Qu'il soit parti volontairement ou nom de son domaine – le capitaine conserverait toujours des doutes – Hector avait transmis des valeurs à sa maison, des idéaux enracinés dans les esprits de ses premiers habitants.

Qu'en pensez-vous, Soeur Gudrun ? Le peuple ne vous semble-t-il pas plus enthousiaste, à vous aussi ?

Pour quelqu'un qui avait la bouche sèche avant de prendre la parole, Alaric ne s'en était pas si mal sorti. Le garde n'était pas doué pour mentir ou manier les faux-semblants propres à la cour, aussi s'était-il contenté d'être honnête. Une qualité qui, il le savait, pouvait tout aussi bien être son plus gros défaut. Mais il apprenait ; à défaut de mentir, il pourrait se contenter d'omettre quelques vérités, lorsque l'occasion se présenterait.
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Gudrun MercierPrêtresse
Gudrun Mercier



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MessageSujet: Re: [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant   [convocation]Le soleil déclinant, la lune se levant EmptyJeu 7 Avr 2022 - 10:28
Encore une fois, elle avait du mal à déchiffrer l'expression et les paroles de la châtelaine. Gudrun avait-elle fait un faux pas ? Mal appliqué l'étiquette ? La menace à peine voilée l'inquiétait, d'autant plus qu'elle ne la comprenait pas, repassant en vain dans son esprit tous les dangers prévisibles qui pourraient peser sur ces deux petits bourgs en plein essor. Rien. Elle ne connaissait pas suffisamment la famille royale, et toute cette fichue noblesse, et ses liens étroits et intriqués, qui semblaient continuer à manigancer dans l'ombre, alors que la Fange était à leurs portes ! Cela ne faisait que renforcer l'impression qu'elle avait eu le jour de la Fête des Fleurs, lors de la discussion entre la baronne et le comte. Il se tramait quelque chose, et si à cette époque cela lui avait semblé ne pas la concerner, aujourd'hui cette drôle de mise en garde l'inquiétait grandement. Il serait mentir que de dire qu'elle était venue ici par pur altruisme. Mais après ce peu de temps passé à côtoyer ces petites gens, elle avait fini par s'attacher à certains d'entre eux.
Et puis, qu'étaient ces manières d'affirmer haut et fort qu'elle n'avait pas assisté à une cérémonie depuis longtemps ? Une provocation ? Elle fronça les sourcils.

- Peu importent les lieues que l'on parcourt, et les lieux où l'on se trouve, les dieux sont toujours présents. Même si, je le conçois, il peut être difficile de prendre du temps pour prier quand on n'a ni clerc, ni temple, sous la main. C'est pourtant vital, ne croyez-vous pas ? Profitez donc de votre séjour ici ! Prenez tout le temps que vous estimerez nécessaire pour étancher votre soif ! Ce vin est d'ailleurs excellent !

Elle avait réussi à mettre une pointe de badinage dans sa phrase ! Était-ce le vin qui lui déliait la langue ainsi, ou était-ce le signe que les dieux la soutenaient ? Elle écouta ensuite le capitaine de la garde.

- Cela ne fait que deux mois que je suis ici... Mais je suis arrivée en même temps que la plupart des convois. L'effervescence était particulièrement frappante. Beaucoup de ces gens ont vu une occasion inespérée de refaire leur vie.

De repartir à zéro, loin des murailles surpeuplées de Marbrume. Certes, l'air des marais n'était pas le plus agréable, mais il l'était toujours plus que celui des ruelles sordides et crasseuses, pleines de coupe-bourses et de vermine.

- Et aujourd'hui encore, même s'il reste beaucoup de choses à faire, les constructions avancent et les progrès sont visibles... La ferveur n'est pas retombée. Quant aux corps... C'est une autre histoire. Nous avons peu de personnes âgées qui ont fait le déplacement depuis Marbrume, mais tout ce travail entraîne beaucoup d'accidents. Sans compter les bûcherons... Je ne sais vraiment pas comment Marie-Ange s'en sortait seule, avant. J'avais rarement vu autant de membres coupés ou écrasés. Mais ça n'est pas le genre de détails qu'il faudrait aborder pour ce genre d'occasion, n'est-ce pas ? Avez-vous des nouvelles plus joyeuses à nous rapporter de Marbrume ou des autres villages ? Je célèbre trop peu de mariages et de naissances à mon goût, ici !

Elle se mit alors en quête de nourriture sur la table devant elle pour essayer quant à elle de ne pas laisser le vin lui monter à la tête.
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