[Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Récoltes] [Clôturé]

Alcème entendit un homme dire quelque chose mais il ne parvint pas à entendre distinctement.

Il jeta un rapide coup d’œil à celui qui osa parler en même temps que lui, gravant son visage dans sa mémoire. C'était un homme à la silhouette trapue et au visage buriné, prénommé Ocre. Le jeune noble avait fortement envie de s'occuper de lui immédiatement mais ce n'était pas le bon moment. Les villageois avaient vu son arrivée d'un mauvais bon œil et des choses plus urgentes réclamaient son attention... Néanmoins le rendez-vous était pris et le jeune noble détourna le regard pour se concentrer à nouveau sur Baptiste.

Le chef du village lui indiqua dans une élocution assez hasardeuse la maison dans laquelle il pourrait s'installer pour écrire sa lettre, lui demandant de la porter à la caserne dès qu'il aurait finit. Il aurait préféré que quelqu'un la porte à sa place mais les égards qui lui étaient faits respectaient son rang. Les campagnards du Labret connaissaient mieux le protocole qu'il ne l'aurait cru finalement...

Je vous remercie et rédige cette lettre au plus vite. Je vous laisse à vos occupations et suis à votre disposition pour toute aide que je pourrait apporter.

Alcème se dirigea vers la maison que lui avait désigné Baptiste. Passant le porche de la maison, il pris le temps de détailler les lieux. C'était une masure de village ; un peu mieux rangée, plus grande et mieux meublée ; mais un masure tout de même. On était très loin du confort du Manoir De Vauront mais Alcème avait l'habitude de ce confort plus que rudimentaire bien qu'il ne l’appréciait pas. Qui voudrait d'un lit en paille et de quatre chaises grossières autour d'une table rugueuse alors qu'il pouvait vivre dans la soie, le taffetas et les bois précieux ?

Un feu brûlait cependant dans l'âtre, réchauffant un peu la pièce et l’atmosphère. Alcème attrapa un parchemin et une plume qui traînait dans l'unique commode de la pièce et rédigea rapidement sa missive.

Cher Père et Seigneur De Vauront,

Le village de Genevrey manque de bras pour mener à bien sa mission nourricière. Afin de mener à bien ma mission et porter assistance au chef du village, je lui ai proposé des bras supplémentaires issus de nos propres gens. Pouvez-vous faire mander au plus vite une quinzaine de serviteurs à la stature solide pour assister Genevrey dans sa tâche ?

Votre fils et votre Obligé,
Alcème de Vauront

Une fois terminé, Alcème cacheta rapidement de son sceau et porta la lettre à la caserne. Le chef lui indiqua qu'il la ferait porter immédiatement par son meilleur coursier, lui indiquant qu'il aurait des nouvelles d'ici un journée ou deux maximum. Le jeune noble l'en remercia et quitta la caserne.

Alcème ne regagna pas immédiatement dans sa demeure temporaire et décida de faire le tour du village pour repérer les lieux, prenant soin de rester à l’intérieur de la palissade. Son impression de village boueux peuplé de gueux dégénérés se confirma mais le jeune homme ressentait presque une certaine pitié pour eux. Loin des murailles rassurantes de Marbrume, il sentait que la peur régnait sur les lieux et que la vie de ses villageois ne tenaient qu'a un fil. C'était certes leur condition naturelle mais il ne fallait pas oublier cela si Alcème voulait remplir au mieux sa mission.

Et d'ailleurs comment pouvait-il mener à bien sa mission ? Si il avait été mieux informé de la situation à Genevrey il serait venu directement avec les renforts nécessaires, nul doute que les péquenots du coin avaient noté cette erreur. Mais comment aurait-il pu savoir ? Après tout il n'avait pas l'habitude de devoir prendre soin des autres, il était plus souvent question de les assassiner que de les aider...

Dans tout les cas, il n'était pas question de se mêler à la populace dans les champs : son rang et son orgueil lui interdisait. Que pourrait-il donc faire les deux prochains jours pour gagner la confiance des habitants, être utile au village et honorer son Nom ?

Alors qu'il était en pleine réflexion, Alcème tomba sur la jeune fille qui c'était lamentablement vautrée dans la boue à son arrivée. Elle s'était décrottée comme elle avait pu mais son visage encore terreux et ses habits plus proches de guenilles que de véritables vêtements accentuaient encore la misère que dégageait ce village. Elle se figea en le voyant, visiblement apeurée par le présence du noble.

Alcème fit alors une chose assez inhabituelle pour un De Vauront : il se montra gentil, optant pour un ton doux et posé afin de la rassurer. Il n'était certes pas désintéressé mais tenta de se montrer aussi bienveillant que possible.

Bonjour Mademoiselle... Tiphaine il me semble ? Nous nous sommes vus quand je suis arrivé dans ton village... Je te remercie d'avoir nettoyé ma maison : elle n'est certes pas très grande mais plutôt coquette.

Il marqua une petite pause pour agencer rapidement ses esprits. Après tout pourquoi ne pas commencer avec cette petite ?

Les gens que j'ai fait mander seront là d'ici quelques jours mais j'aimerais moi aussi faire quelque chose pour vous aider. As-tu une idée de comment je pourrais faire ça ? Et saches que malheureusement je ne peux pas me rendre aux champs car ma condition me l'interdit...

Alcème attendit la réponse de la jeune fille avec toute la patience dont il était capable.

Résumé:

Le groupe avait récupéré une charrette bourrée de paniers vides. Sans doute qu'ils espéraient naïvement les remplir - en voyant l'état du terrain Ocre était sérieusement en train de se demander s'ils allaient avoir du travail à faire. Les feuilles tiraient une sale tronche et le bandit avait l'impression de fouler des pieds un marécage improvisé.

Le dénommé Sepianos avait pris la tête des opérations sans rechigner et avait même l'air plutôt à l'aise. Si ça les arrangeait tous les deux, eh bien tant mieux. Il lui proposa de travailler à côté de lui. Ocre accepta en hochant la tête puis étudia les alentours. Le terrain était quand même large et ils n'avaient que le duo de milicien pour le surveiller. Sans doute que la noblesse de Marbrume avait décrété que le travail de récolte était le moins important... cela ne le surprit pas outre mesure.

Le gaillard en face de lui était diablement efficace. Cela faisait longtemps qu'Ocre n'avait pas biné et il retrouva quelques habitudes d'une période bien révolue de sa vie, mais Sepianos avait bien plus d'expérience et d'habilité que lui dans le domaine. Oh, il arrivait à suivre car le bandit n'était pas un fragile, mais savoir que le gros barbu avait plusieurs plants d'avance sur lui lui faisait grincer la mâchoire. Ce n'était pas assez fort pour qu'il ressente de l'humiliation, mais Ocre se prenait très facilement à ces choses-là. En lorgnant le dos de Sepianos il se demanda si Rikni l'avait puni pour tout à l'heure ?

Il ne parla pas beaucoup, car le temps humide et désagréable lui faisait fermer son clapet. Mais le travail manuel des paysans avait quelque chose de calme, une répétition silencieuse qui ne faisait qu'entendre les bruits de la terre, et le travail était absorbant. Bien sûr Ocre le détestait, mais il trouvait aussi que l'éprouvement lent des muscles avait un léger effet euphorisant.

Saisissant les betteraves dans son poing il constatait qu'elles étaient un peu abîmées mais mangeables. Au fur et à mesure des heures il jetait des coups d'yeux dans la charrette de son regard sceptique et constata que les paniers se remplissaient très vite d'une coloration pourpre. Alors que le soleil déclinait il s'essuya le front, regarda derrière lui et constata que le groupe de paysans avait parcouru presque tout le champ et récupéré une bonne partie des récoltes. La respiration haletante, Ocre jeta ses dernières betteraves dans la charrette d'un geste négligé et l'ombre d'un sourire se dessina sur son visage.

C'est alors que la trogne et la voix du milicien hideux fit irruption et les prévint d'un danger imminent.
A moitié absent, Ocre ne comprit pas tout de suite ce qui se passait, et les paysans défilaient et fuyaient les lieux leurs binettes à la main.
Par réflexe Ocre lâcha sa binette et d'un mouvement agile et fit apparaître sa hache dans sa main. Il n'avait pas vu la "menace" - aurait-il du se faire passer pour un non combattant ? Peut-être que c'était l'option la plus sage, à présent il s'était montré armé et peut-être que les miliciens allaient se poser des questions...
Mais le pic d'adrénaline à travers ces heures monotones ne lui laissa pas le loisir de lambiner et il affermit sa prise sur son arme.

“Rikni m'en veut...” grommela le bandit avec une sorte de ricanement étrange.

Ocre se positionna derrière la charrette et se mit à jongler sa hache à une main pour mieux ressentir son poids. La mule semblait ignorer le danger. Il regarda Sepianos un instant avant de reposer ses yeux sur le milicien balafré qui s'était dirigé vers la silhouette menaçante en sortant une épée et un bouclier. Le soleil se couchait et la nuit allait arriver, et avec elle peut-être d'autre mordeurs.

“Reste pas là Sepianos. Ramène le butin au Labret, ça m'f'rait chier de tout perdre maintenant.”

Alors qu'Ocre s'écartait de la charrette il soupesa sa hache une dernière fois. L'autre beau gosse restait lui aussi à distance avec son arc. La bonne décision sans doute - son collègue avait l'air un peu trop téméraire à son goût.
Le bandit devait jeter sa hache pour handicaper la bestiole - qui était sacrément solide, il l'avait vécu lui même - avant que celle-ci ne se jette sur le balafré, sinon il risquait de le blesser et donc de tous les condamner. Ocre rechignait de mettre comme seul rempart entre sa vie et le fangeux un homme déjà à moitié mort mais la situation l'avait pris par surprise.

Néanmoins l'effet de surprise se dissipait alors qu'il caressait le manche de son arme et que son expérience de criminel reprenait le dessus. Ses yeux froids se posèrent sur le fangeux et il fit deux pas en direction de la créature pour mieux se concentrer sur elle et écarter la charrette et Sepianos de son champ de vision. Il ne voulait pas de distractions agaçantes. En cas de pépin il pourrait toujours détaler en direction de Genevrey... Il préparait ses muscles échauffés par le labeur pour mettre toute la force de son dos et de son bras dans un moulinet sec et précis.

Spoiler:

Pour sûr qu'ils étaient allés vite. Des champions du binage toutes catégories confondues, des professionnels de la bette, des mains-vertes à ne plus savoir qu'en faire, tous animés par la hargne, la faim et la promesse de bonnes récompenses. Sepianos de ses quatre toisons n'était pas en reste, loin de la, réel cheval de course dans cette écurie de remueur de terreaux, il binait et binait et binait encore. Le manche solidement ancré dans ses lourdes paluches, le geste mécanique, la sueur abondante et à peine quelques regards à son compagnon de rangé qui suivait péniblement le rythme. Oh que c'était beau travail que celui ci, sans aucunes réflexions, sans aucuns autres enjeux que celui de répéter encore et encore un geste qui les sauveraient possiblement tous de la disette. Et des bonnes betteraves bien belles et brillantes, il en restait en masse.
La chariote qui servait de lieu de stockage était en piteuse état sous certains aspects, ses flancs de bois dégarnit à certains endroit, le rabattement de son arrière grinçant et la vermoule qui s'installait dans les ridelles. Mais les limons, l'essieux et les roues étaient toujours solide et ils supporteraient sans broncher, du moins, l’espérait t'il.

Comme il l'avait deviné, à force d'ouvrage c'est bien avec la nocte que la fine équipe eut terminé. Le champ complètement retourné, évidé de ses biens commestibles et nourrit par les restes pourrissant. Deux coups en un plutôt appréciable par les temps qui courre. Sepianos n'avait pas était grand bavard non plus, concentré à sa tâche. L'Ocriot qui lui servait de duo avait lui aussi le débit d'une tombe, parfait.

Quand il fût temps de ranger les derniers outils, le banni eu loisir de croiser quelques trognes qui lui sourirent, toutes quenottes à l'air. Il semblait s'être fait une place rapidement parmis les vilains. Sans doute car il en était lui aussi un. Glissant quelques mots aux esgourdes qu'il croisait, c'était une ambiance familière qui était entrain de naître dans le groupe, et malgré ses origine extérieur à Genevrey, il semblait en être la clés de voûte.
Peut à l'aise dans ce rôle, il se détendit néanmoins rapidement au fil des heures qui passaient, se plaisant à penser à l'Ancien qui n'en aurait pas crut un traître mot ! Vieil carne qu'il était.
Puis l'agitation gagna les rangs. Morneburne.
En pays de Mar de Brume, la vie y était aussi changeante que la météo. C'est une alerte des ferailleux qui mit tout le monde en émoi. La Fange leur apportait un de ses émissaires comme elle avait prit l'habitude de le faire. «Foutrebouque ! Fangieu qui proche ! » S'étant rapproché dans un même temps, il pouvait sans mal le distinguer. Lachant un soupire de mécontentement, ayant à son goût croisé trop de ceux ci en ces derniers temps. Animé par la colère primal dirigé contre cette envahisseur chambouleur de vie, la Souche ramassa deux grosses caillaisses qu'il envoya avec fureur dans les airs en crachant au mortmarchant.
« CASSE DE LA PUIRANT ! CASSE DE LA BOUFFEGRAS ! »
La colèrante vibrante dans sa voix, il ne se prit pas le luxe de regarder si la cible était atteinte. Non loin l'Ocriot fit remarque sensé, l'important resté les bettes.
Il maugréa alors chapelé de directive à ceux qui étaient présent.
« Saviez entendu mèze bon lurons ! Retourne à la Gènevrey fissa ! Les jeuniots, portiez les vieillot ! Ouais comme ça. Allez ! Que j'y fermasse la marche avec les bettes ! Fissa fissa, point paniquer ! »
Espérant qu'on le suivrait à nouveau, la Souche était déjà entrain de saisir les brides du boeufillion de trait, attendant que chacun se repli avant de fermer la marche.

Genevrey -

Le lacet crissa légèrement dans les passants de la robe, Tiphaine épousseta un peu son vêtement en passant sa main sur la jupe raccommodée à quelques endroits, mais encore tout à faire présentable, du moins bien assez pour les travaux des champs ou les tâches domestiques.

Garnissant un panier de chiffons, brosses, tout ce qui lui serait utile pour briquer la maison, la jeune fille sortit. Sa première destination était la fontaine du village où elle allait récupérer un seau d’eau. Il n’y avait presque rien entre le point d’eau et l’entrée de la bicoque, mais dans ces trois fois rien, la gamine avait réussi à se faire alpaguer, et pas par n’importe qui. L’homme qui l’avait interpelée n’était autre que le nobliau, celui qui avait fait un discours un peu pompeux où il déblatérait être ici sous l’ordre de son paternel et du Duc lui-même.

Citation :

Char d'Alcème : 11
Bonus de +1, Séduction
Résultat : 17 raté (bien fait !)
Une sale rumeur se répand sur toi dans le village Alcème. Ça ne t’apporte pas de malus, mais c’est jamais bon une mauvaise impression.

Spoiler:

Elle n'était pas très à l’aise, la Tiphaine, ça venait pas de sa mise, parce qu’elle était à nouveau présentable, même s'il devait lui rester un peu de boue derrière les oreilles ou accrochée à quelques mèches de cheveux, il avait fallu faire vite donc elle n’avait pas pu tout enlever, toutefois, elle était des plus présentables. Elle était pas à l’aise parce que c’était un sang-bleu quand même. Haussant un sourcil à la mention de la tâche qu’elle n’avait pas encore effectuée, elle se permit de prononcer quelques mots, des mots pas bien assurés, mais bien audibles.

« Bah euh… Merci, mais c’est qu’j’ai pas encore commencé Messire. »

Ce n’était pas fini, ce n’était pas tout ce qu’il avait à lui dire et ce fut surtout sa deuxième phrase qui fit tiquer l’adolescente. Elle le regarda un instant pas bien sûre de ce qu’elle avait entendu le malaise venait de franchir un cran, il était surtout maintenant teinté d’un peu d’acidité.

« Je … J’ai à faire, je suis désolé j’peux point vous aider. Y’a qu’M’sieur Baptiste qu’sait c’qui sait ce qu’vous voulez savoir. Faudrait attendre qu’revienne. »

Son ton était neutre possiblement juste un peu embarassé.
Ce qui en soi n’était pas faux, la Tiphaine, elle était au courant des tâches ingrates, c’était tout ce qu’elle avait à faire de toute façon. Mais son discours, au Sieur, il lui avait pas plu, pas du tout. Sache que malheureusement je ne peux pas me rendre aux champs car ma condition me l'interdit... Mon œil, il faisait bien ce qu’il voulait ici, dans le petit village de Genevrey, y'avait personne pour le surveiller, c’était qu’une foutue excuse pour les regarder travailler en sirotant un verre de bibine. Ohlala, quand la jeune fille raconterait ça à sa mère, toute la communauté serait au courant dans la journée. Toutefois, pour l’heure, elle avait filé pour aller s’enfermer dans la maison qu’elle devait briquer.

Le champ -

Le fangeux s’était rapproché vite, très vite, ne tournant même pas la tête lorsque la flèche de Vuk avait sifflé à quelques mètres de lui. Il avait vu les groupes, c’était tout ce qui lui importait. Rapide, il avalait les mètres, encore un instant et il pourrait mordre, dévorer déchiqueter…
C’était sans compter sur le milicien défiguré qui s’était rapproché, d’abord juste pour voir ce qu’était cette masse qui se rapprochait, puis, possiblement malgré lui de faire barrage jusqu’aux paysans qui venaient de se rendre compte de la présence du fangeux. Le milicien bougeant et dégainant leur ayant mis la puce à l’oreille. Un vent de panique avait commencé à se propager parmi les bineurs de champs.

Citation :: Att du fangeux : 12
Résultat : 13 raté

Siegfried était à portée de griffe, la bête allait s'abattre sur l’obstacle mais le sol boueux le fit glisser laissant son coup se perdre dans l’air. Maintenant qu’il était bien en face, on pouvait bien voir que la bête était dans un sale état. Elle était probablement issue d’un brigand qui avait essuyé une attaque et s’était enfui pour mourir dans un coin et revenir à cause d’une sale morsure. Son armure ne devait plus rien protéger du tout.

Toutefois, ce n’était pas le temps de se perdre en contemplation, il y avait une ouverture, le mordeur était déstabilisé, il fallait frapper, maintenant.

Citation :: Pas de jet pour Vuk, tu as fait ton action du tour en ratant ton tir.

Att de Sieg : 10
Résultat : 1 réussite critique
Du fait de ta réussite critique, le fangeux ne pourra pas esquiver l'attaque et les dégâts sont doublés.

[(10x2) + (14+1) - 9 + 3] x 2 = 58 PV

Localisation de l'attaque : 16 - torse.

70 - 58 = 12 PV restant au fangeux.

Sieg à fait le café GG.

Tir d'Ocre : 10
Résultat : 3 réussi
Pas de malus de distance étant donné qu’Ocre s’est rapproché.
Arme de jet, le fangeux ne peut pas esquiver.

9 + (16+3) - 9 = 19 PV

Localisation de l'attaque : 9 - jambe.

Le sort de ton jet de caillou t’appartient Sep, malgré ton cri à l’expression très imagée, le fangeux est mort :/

L’épée de Sieg s’enfonça profondément dans l’abdomen de la bête, tranchant, déchirant tout, colonne vertébrale comprise. La bête s’écroula, plus soutenu par ses jambes. La lame toujours dans son corps lui ouvrait le ventre déversant ses boyaux au sur le sol. Le choc désorientait le fangeux, si bien qu’il n’eut même pas le temps de reprendre le peu d’esprit qu’il lui restait quand la hache d’Ocre se ficha dans sa jambe, créant une nouvelle plaie qui suintait du sang.

Pendant que les miliciens et Ocre s’occupaient du fangeux, Sepianos s’était concentré lui sur le groupe de travailleurs avec qui ils venaient de trimer quelques heures.

Citation :: Char de Sep : 9
Résultat : 1 réussite critique (Vous avez gardé toutes vos réussites pour ce moment en fait, c’est ça ?)
Tu t’imposes le plus naturellement du monde comme un meneur pour le groupe de paysans, qui se sent plus en sécurité avec toi. Les travailleurs parleront de toi en très bons termes au reste du village, tu gagnes un bonus de +1 pour toutes interactions sociales avec les paysans.

Les paysans s’étaient mis en route dans le calme, un calme relatif en dessous duquel on sentait une certaine tension, mais tout de même, la présence de Sep aidant à garder le semblant de discipline qui faisait que tout tournait bien. Comme dit la souche fermait la marche.

Le groupe était rentré au bercail, juste avant la nuit noire et sans encombres. Les travailleurs avaient commencé à décharger les paniers, pour entreposer tout ça a l’habit des nuisibles.

Citation :: Baptiste est rentré, ils n’ont pas avancé autant qu’on l’auraient voulu dans les drainages des champs. En questionnant les villageois, ils vous informeront que vous pourrez le trouver à l’auberge (la bouteille sur le plan)

Vous avez quartier libres messieurs :colgate:
Si besoin, vous pouvez passer au jours suivant.

Prochain post : le 06/11 entre 20h et 23h

Ocre était calme et confiant. Quand il était plus jeune il avait toujours été tête brûlée et impulsif mais des années de brigandages répétés l'avaient dompté. Il avait l'habitude d'être le danger pour les autres, et il avait vu la peur chez de nombreux individus. Les paysans derrière lui étaient effrayés certes, mais pas les miliciens qui cherchaient à se débarrasser du fangeux (apparemment déjà blessé), ni même Sepianos qui semblait rugir en direction de l'animal anthropophage. La flèche du milicien resté en arrière fusa et atterrit dans le champ.

En un éclair face-de-mort porta un coup qui aurait tué sur le champ n'importe qui. Ocre entendit le son distinctif des intestins déchirés et la fangeux s'effondra, encore empalé par la lame. Le bandit s'était fait devancer par le milicien qui semblait manier son arme comme un expert.
Mais Ocre savait que ces choses ignoraient la douleur quand elles avaient faim. Il n'y avait aucun risque à prendre : sa hache fila et il sut qu'il allait atteindre sa cible. Le fangeux, déjà presque effondré, s'écrasa encore plus dans la gadoue et un sourire satisfait illumina le visage du barbu.

Il se dirigea d'une allure pressée vers le balafré et récupéra son arme, n'accorda pas un regard au milicien et trancha promptement la tête de la créature en deux coups secs. Le labeur l'avait quelque peu épuisé et le résultat ne fut pas très net mais il avait accompli son objectif. Il ne prenait aucun risque avec ces créatures infâmes.

“Joli coup.” dit-il à Siegfried d'un ton froid qui donnait l'impression que le compliment n'était rien d'autre qu'une formalité. “Maintenant faut brûler ce cadavre... et pas dans l'champ. Personne aimerait que ça rameute des charognes, ou d'autres de son genre... ces saloperies se reniflent entre elles.”

Il soupira et regarda le terrain autour de lui. La nuit allait arriver et il ne voulait pas rester ici un instant de plus.

“J'm'en occupe.” dit-il en hochant la tête.

Sans dégoût apparent le bandit attrapa la tête coupée par les cheveux gras de sang et de sueur. Il jeta un instant un regard au visage autrefois humain mais déformé par la transformation de la Fange. Il ne le reconnaissait pas, pas avec les dents pointues et la gueule grande ouverte. Il n'accorda pas un instant supplémentaire à ses doutes, et il nettoya la hache sur sa propre chemise. Les vêtements du Fangeux allaient salir son arme et nettoyer le tranchant sur ses vêtements était plus pratique et rapide : le lin n'était que marqué par la sueur.

Sa hache remise à son buste, il saisit la jambe du Fangeux et la coinça sous son aisselle. tenant la tête par les cheveux de sa main droite il se mit à tirer le corps en direction du village alors que les travailleurs retournaient au bercail dans une ambiance tendue, et alors qu'ils voyaient Ocre Cihrrat ramener un mordeur dans l'enceinte. Le bandit suivait le chemin qu'empruntait la charrette avec des grognements de forcené.

Lorsqu'il arriva au village il n'avait pas l'air très abordable. Son vêtement ensué avait une grosse larme de sang au niveau du torse et ses cheveux attachés avaient commencés à se libérer du nœud et des mèches lui pendaient devant le visage. Haletant, il traversa le village en traînant le trophée de la Fange, fit rouler la tête au sol, lâcha le cadavre, et plongea la tête dans la fontaine. Il savoura ce répit momentané aussi longtemps qu'il put, puis se détacha les cheveux. Sa crinière à présent mouillée il souffla et s'assit sur le corps décapité, l'air blasé.

Des villageois le regardaient avec peur. Il aboya à leur direction, leur demandant où il pouvait trouver Baptiste. On lui répondit qu'il était à l'auberge. Ocre prit la tête, la posa sur le bord de la fontaine, les dents bien en évidence et se dirigea vers le bâtiment un peu plus loin.
Arrivé à l'auberge il s'assit à une table et s'étira les membres. Quelle journée...

Alcème avait eut faux sur toute la ligne.

Il avait d'abord pensé que la jeune fille avait nettoyé sa demeure alors qu'elle n'avait même pas encore commencé le travail. Comment le jeune noble aurait-il pu voir que la demeure était moins crasseuse que les autres ? C'était une bicoque parmi d'autre bicoques, Alcème n'avait même pas vraiment prêté attention à son état... Il avait juste essayé de se montrer gentil avec elle pour lui soutirer quelques informations. Les choses étaient décidément bien différentes ici : a Marbrume on aurait fait profil bas et l'aurait remercié avec une petite pointe d’obséquiosité. Et la Trinité savait que Alcème aimait que les démonstrations du respect du aux nobles...

Et lorsqu'elle éluda visiblement la question posée par Alcème, il eut envie de la gifler pour son impudence. "J'ai à faire", "Y’a qu’M’sieur Baptiste qu’sait"... Ce n'est clairement pas une façon de s'adresser à quelqu'un de son rang ! Certes elle était jeune et toute pequenaude, mais en d'autres circonstances Alcème n'aurait pas retenu sa main. Peut être même aurait-il sorti sa dague...

Il la laissa filer d'un geste dédaigneux de la main.

Il poursuivit alors son exploration du village sans adresser la parole à quiconque. Les greniers presque vide succédaient aux étables à l'odeur entêtante des chevaux. La misère se lisait sur les visages désormais hostile auxquels Alcème ne prêtait aucune attention. Il observait les points de faiblesse de la palissade, les issues dérobées potentielles et regrettait le confort douillet du Manoir familial. Pourquoi son père l'avait-il fait venir ici ? Il détestait cet endroit depuis qu'il y avait mis les pied et ce dernier commençait à bien lui rendre...

Alors qu'il errait sans véritable but, Alcème se cala à l'angle d'un grenier et observa une petite troupe entrer dans le village. Le noble reconnu Ocre et un homme à la barbe fournie accompagnés qu'une dizaine de paysans. Ils avaient tous l'air harassés par une journée de travail et de mauvaises surprises. Alcème remarqua une balafre sanguinolente sur le torse de Ocre et le vit traîner quelque chose derrière lui. Même à la distance à laquelle il se trouvait, Alcème pouvait voir qu'il s'agissait d'un Fangeux. Il plongea la tête dans la fontaine pour se débarbouiller avant d'entrer dans la taverne, laissant son trophée derrière lui.

Ainsi donc le petit bandit avait tué un monstre sanguinaire ? Difficile à dire si il l'avait fait seul ou avec le concours de ses compagnons d'infortune, mais en tout cas les villageois l'avaient bien vu et semblaient hésiter entre la peur et l'admiration.

Ce type là était plus un dur à cuire qu'un paysan, cela ne faisait aucun doute... Mais Alcème n'avait cure de ses exploits et lui tenait rigueur du manque de respect qu'il lui avait témoigné à son égard.

Il décida donc de se rendre lui aussi à la taverne. Lorsqu'il poussa la porte il vit l'ancien bandit attablé et s'étirant de tout son long. Alcème ne dit pas un mot, mais fixa Ocre de façon ostentatoire en traversant la pièce pour se rendre au bar. Il commanda une bière probablement aussi goûtue que de la pisse d'âne et parti s'asseoir à une autre table, toujours sans quitter Ocre des yeux.

La soirée pouvait commencer...

Résumé:

Ocre baillait alors quand le jeune noble entra dans l'auberge. Il se couvrit paresseusement la bouche et lorsqu'il eut finit de s'étirer les bajoues il s'aperçut que le noble le fixait. Un regard hostile et méprisant, le genre de regard qu'Ocre adressait aux incapables qui avaient le don de l'irriter.

Sa manière de le fixer était presque obsessive et le bandit ne sut pas trop comment réagir. Il se gratta le crâne et se leva pour aller chercher lui aussi de quoi boire. Accoudé au comptoir il attendit son breuvage en poussant une exhalation satisfaite. Il appréciait les pauses, surtout après les travaux ingrats. A présent il était à l'abri de la pluie et des mordeurs (ou presque).
Lorsqu'il fut servit il prit une gorgée. Pas trop mal. Il fit claquer ses lèvres et se retourna en direction d'Alcème.

Il leva sa pinte comme pour l'inciter à trinquer et but une longue gorgée de nouveau. Il s'essuya la mousse de la moustache et posa sa bière derrière lui.

“Rude journée messire de Vauront. Une chose d'la fange nous a attaqué, mais le milicien balafré lui a donné sa deuxième mort. J'suis ravi de savoir que c'te reconquête du Labret est bien partie... pourtant les éléments étaient contre nous, mais comme souvent Rikni nous a simplement mis à l'épreuve...” dit-il avec un ton presque heureux.

Hochant la tête, il sirote son jus et repose sa bière, puis se gratte la barbe et affiche un sourire en direction du noble, comme s'il s'amusait de parler de ces formalités.

“La récolte s'est bien passée. Le compte a pas été fait encore, mais notre bonhomme de Geidi sait bien organiser les paysans... Z'avez à votre charge une sacrée équipe.”

Ocre se frotte les mains et pose ses yeux sur ses vêtements sales. Il fait comme s'il voyait sa trace pour la première fois et grogne :

“J'suis pas présentable messire ! S'cusez ça.”

Lorsque le bandit s'installa au comptoir et leva son verre en direction d'Alcème, le jeune noble but une gorgée du liquide âpre qu'ils appelaient ici de la bière.

Le bandit s'adressa à lui comme si de rien n'était. Il lui parla de la Fange les avaient attaqués, de l'avancée des récoltes et s'excusa même de son aspect. En un mot il occultait tout simplement son comportement du matin... Alcème décida d'entrer dans son jeu et attendrait le bon moment pour frapper.

Il répondit d'un ton courtois mais assez neutre, comme si il marquait le pas avant une éventuelle bataille.

Je suis heureux également que la reconquête du Labret avance et que de vaillants hommes comme vous en soient l'instrument. Je n'ai pas vu l'homme que vous appelez Geidi à l'oeuvre mais si il est aussi courageux que vous, vous êtes effectivement entre de bonnes mains.

Mais vous vous trompez sur une chose : vous n'êtes pas à ma charge. Je ne suis que l'humble messager de mon père qui souhaite aider les gens de Genevrey. Ma contribution ne se limitera peut être qu'aux hommes que je parviendrais à faire venir, mais je n'ai aucune prise sur vous et encore moins d'ordre à vous donner. Le seul maître des lieux c'est Baptiste qui connait aussi bien la terre que le cœur des hommes.

Alcème marqua une petite pause pour que ses mots s’imprègnent bien dans l'esprit de Ocre.

Et bien sûr le seigneur à qui appartient ces terres, un ami de longue date..

Le noble frappa la table et leva son verre pour basculer dans une bonne humeur quelque peu forcée.

Allons bon, ne restez pas accoudé au bar comme un palefrenier pressé de repartir ! Venez vous asseoir à ma table trinquer au Labret avec moi mon ami !

Et pour ajouter un trait d'un humour, Alcème cru bon de faire une petite plaisanterie sur l'état du bandit.

Et ne vous inquiétez pas pour votre accoutrement : c'est une chose courante de se salir lorsque l'on tue un montre déjà mort !

Que les paysans l'ignorent, c'était une chose, mais qu'ils se comportent avec lui comme en présence d'un moins que rien, c'en était une autre. N'étant pas mauvais par nature, Siegfried avait su conserver son calme face aux regards méfiants et autres chuchotements dédaigneux. La providence lui ayant offert une opportunité de se défouler, il n'allait pas s'en priver. Usant de sa colère comme d'une arme, il abattit sa lame avec une violence sans nom, arrachant la chair du monstre. Les os malmenés de la créature infernale furent broyés à l'impact, réduisant le Fangeux à l'état d'une informe masse de chair bipède. Alors qu'il s'apprêtait à asséner un assaut fatal, il fut devancé par l'un des travailleurs. La hache projeté acheva la bête immonde, et les gargouillements se terminèrent subitement.

Siegfried, haletant, utilisa son vêtement comme torchon pour éponger le sang qui recouvrait son épée. Il fit rouler son poignet, constatant l'apparition d'une mince douleur à la main. Le coup était bien trop rude, trop énergique, il devait apprendre à se contenir quand il combattait car cette rage finirait bien par lui coûter plus que ça. C'est alors que son allié lui fit un petit compliment, le félicitant pour son efficacité. C'était pas grand-chose, mais néanmoins bien assez pour arracher au balafré un sourire. Première fois qu'il avait l'impression de servir à quelque chose aujourd'hui, ça faisait toujours plaisir. D'un ton sec, il répondit :

"Merci, joli lancer."

Ce type n'était pas un civil venu apporter un coup de main, Siegfried en était certain. Un lancer propre, sans bavure, c'était un habitué. Les faibles doutes qui subsistaient à ce sujet furent écartés lorsque le concerné décapita ce qui restait du Fangeux sans la moindre once d'humanité. Un tueur, c'était confirmé. L'intéressa évoqua qu'ils feraient mieux de se débarrasser des restes de leur victime, ce que Siegfried confirma d'un hochement de tête. Mais il avait aidé un milicien et par la même occasion, il l'avait sauvé d'une morsure potentielle. C'était bien assez pour obtenir le respect du balafré. Siegfried retourna voir son collègue, le gratifiant d'une chaleureuse accolade. Sans les yeux d'aigle de Vuk, la situation aurait bien pu tourner au vinaigre. Sans plus de cérémonie, ils retournèrent tous à la civilisation.

____

Après toutes ces émotions, Siegfried décréta qu'il avait bien mérité un remontant. En transportant le cadavre, le mystérieux travailleur à la hache attira l'attention de toute la populace. Siegfried ne s'interposa pas, il n'était pas là pour obtenir les faveurs du petit peuple, mais bel et bien pour accomplir une mission. Après avoir indiqué à Vuk qu'il allait trouver de quoi s'humidifier le gosier, Siegfried partit vers le temple de la beuverie irresponsable, le genre de lieu où il se sentait comme à la maison. Vuk le suivit sans mot dire, étant probablement lui aussi assoiffé par leurs péripéties.

Il y croisa le fameux inconnu, curieusement accompagné du jeune noble qu'ils avaient escorté pour se rendre au Labret. Saluant le duo d'une rapide courbette, il soupira d'un air qui démontrait son épuisement et lâcha, morne :

"Mes respects, messire, j'espère que le séjour est à vot' convenance."

Le milicien espérait par là faire preuve de politesse mais, ne sachant pas manier les tons et les mots avec brio, il aurait tôt fait de passer pour un irrespectueux sans même s'en rendre compte. Cependant, il avait trop envie de boire pour s'encombrer de manies parasites. Son foie le guida donc jusqu'au comptoir, où il commanda sans conviction une choppe de bière locale.

Une grosse partie du groupe qui était revenu du champ de betteraves était partie s’occuper du corps ramené en morceaux, par les gars taciturnes, celui qui avait lancé une hache dans la jambe de la bête. Beaucoup se rappelaient à moitié de son nom, se souvenant simplement que ça avait un rapport avec une couleur. Il se demanderait ce que ça pouvait bien être demain. Il était tard pour ça et la journée avait été longue.

Les nouveaux arrivants eux, s’étaient dispersés, on avait vu Sep, partir en discutant avec une femme pas bien jolie, fallait le dire, du village, ça causait de plantes quand on les avait vus s’éclipser. Les autres s’étaient parqués dans l’auberge ou la taverne, ‘fin les lieux où surtout les hommes se regroupaient le soir pour se détendre un peu, et oublier les merdes de la journée. La pièce était relativement grande, mais pas tant non plus, par contre elle était assez pleine et pas si sale. Bien entendent le sol accusait parfois quelques traces de bottes boueuses, mais dans l’ensemble ça présentait pas si mal.

Les hommes y avaient retrouvé en particulier le nobliau qui s’était coincé, seul dans un coin. Quelques rumeurs sur lui avaient déjà filtré, la génitrice de Tiphaine étant passée la voir pendant son travail elle lui avait raconté cette entrevue avec lui. Comme prévu, ça lui avait pas plu, puis elle s’était pas privée pour le répéter. Pourtant personne n'osait trop en parler ouvertement ou regarder le noble, c’était un sang-bleu quand même, aucun n’avait envie de le courroucer, juste pour quelques paroles, si déplaisantes soient-elles.

Citation :: Int de Baptiste : 11
7 réussi.

Baptiste avait assisté au début de la conversation et il avait bien vu le regard de travers du noble, ça lui avait plu moyennement. Il se demandait ce qu’il voulait celui-là, priant pour que l’autre qui lui avait fait l’effet d’être plus taciturne le prenne pas de travers. Il lâcha un petit soupir de soulagement quand il l’avait vu répondre plutôt amicalement. Malheureusement, il n’était pas resté. La fatigue le rendrait moins sociable qu’il pouvait l’être d’habitude, il était sorti pour un peu de calme.
La discussion de ceux arrivés aujourd’hui avait continuée, quelques hommes regardaient Sieg avec un peu d’admiration, ils avaient entendu parler de son coup d’éclat contre le fangeux. Dans une petite communauté comme celle de Genevrey, les nouvelles allaient vites.

« M’sieur Baptiste ! »

La porte s’était ouverte un peu timidement pour laisser entrer Tiphaine. Elle en menait pas très large, impressionnée par l’ambiance du lieu.

« - Il est parti y’a qu’que minute ? Qu’est-ce tu lui veux la gamine ? Avait demandé le tenancier, un peu sèchement.

- Bah … euh, l’est parti par où ?

- Qu’est ce tu veux qu’j’en sache … C’est pour lui dire quoi. »

Ça l’embêtait, la présence de l’adolescente. Elle avait pas mieux à faire que déranger les hommes celle-là ? Pas un truc à briquer ? Pas un moutard à border ?

« J’venais de finir mes corvées quand, Gérald il m’a demandé de l’aider à ranger les paniers de betterave qu’avaient été ramené du champs plus tôt. Y’avait dix-huit paniers en tout. Pis j’suis allée m’occuper d’la mule et quand je suis revenue dans la grange pour lui chercher une ration, j’ai trouvé que le pile d’paniers était moins haute, j’ai r’compter, et y’en restait plus que seize… »

La gérant la regarda un instant, haussa un sourcil, puis ricana discrètement. Il avait rien de vraiment amusé ce bruit, il était plus sarcastique. Il prit un gobelet sur son comptoir et commença à l’essuyer. Avant de s’adresser à la jeune fille.

« T’as la berlue Tiphaine, c’la fatigue, rentre ch’ta mère pour pioncer. »

Pour lui, la messe était dite, il ne voulait pas qu’elle, là, elle vienne distiller des accusations qui pourraient agiter les autres, son bouiboui, il était tranquille et il voulait le garder comme ça. Une affaire de vol, ça les agiterait forcément. Pour lui la gamine elle ne pouvait pas avoir fait autrement que mal voir, après tout, il faisait sombre dehors, suffisait qu’il y en ait un peu derrière, un peu caché et elle les avaient pas vu, elle s’était monté le bourrichon pour rien.

Citation :: Int d’Alcème : 9
15 raté

Int de Sieg : 8
8 réussi, tout juste.

Int d’Ocre : 8
9 raté :/

Sieg, tu t'es rappelé avoir bien vu ou compté dix-huit paniers sur le chemin du retour entre les champs et le village. Tu vois à l’expression de Tiphaine qu’elle est vraiment sûre d’elle et de ce qu’elle affirme.

Alcème et Ocre vous étiez un peu trop ailleurs, pris dans votre conversation si passionnante, pour faire attention à ce qui se passait du côté de l’adolescente.

« Mais… »

Elle avait bien essayé de protester, toutefois, le regard pas bienveillant de l’homme avait fait battre en retraite Tiphaine qui était sortie discrètement.

Citation :: Pas d'indications toutes prêtes pour le moment, il faudra les demander comme des grands :colgate:

Vuk pas de Mjtage, tant pis pour toi :v

Prochain post : le 13/11 entre 20h et 23h

Le noble entraîna la discussion, bien plus habitué que lui à dire des platitudes sans aucun doute.
Il jouait l'homme humble, comme beaucoup d'autres de son genre savaient faire. bien entendu tout deux savaient que c'était un mensonge ridicule, mais Ocre ne put s'empêcher de grincer légèrement des dents lorsque Alcème lui rappela qu'il était un homme libre. Néanmoins il afficha un sourire, se gratta le crâne et s'assit en face du jeune homme la bière à la main.

Il salua d'un hochement de tête le milicien balafré : ils s'étaient quittés il n'y a pas longtemps et ils avaient en fin de compte la même idée.

“Notre héros à tous, m'sieur de Vauront.” dit-il d'un ton doux et solennel.

L'auberge se remplissait et Baptiste avait fait une apparition rapide avant de ressortir des lieux. Il avait l'air mille fois plus blasé que ce matin et intérieurement le bandit compatissait un peu.
Les murmures grimpèrent et les félicitations furent de mise. Siegfried était l'homme de la soirée - ce qui l'arrangeait bien. Moins d'attention sur lui.
Mais le noble était toujours assis en face de lui, aussi il devait garder une certaine contenance.
Alors qu'il s'apprêtait à dire une bêtise Ocre reconnut du coin de l’œil la fille qui s'était étalée au sol et que son interlocuteur avait promptement essayé de les courtiser. Le souvenir de ces deux crétins lui fit presque lever les yeux au ciel mais il se retint.

“C'fangeux a pas tenu longtemps quand il s'est presque fait trancher en deux par son épée. Efficace cette arme.”

Il regarda le noble par dessus sa boisson avant de reprendre :

“Faudra qu'j'aille brûler la bestiole. Les cendres se relèvent jamais, et comme ça y'a plus d'odeur ou de pourriture dans les champs. Z'avez déjà vu un fangeux de près ?”

Il avait la mauvaise impression que le noble avait une idée derrière la tête, mais c'était probablement le cas de tous ces sangs bleus qui passaient leur temps à manipuler les autres. Le bandit serait un peu plus à l'aise si le noble parlait de lui, au lieu qu'il se sente lui-même obligé de nourrir la conversation. Il n'allait pas raconter son récit de vie à un baron. Il pouvait parler d'aujourd'hui mais guère plus - le reste de ses jours étaient un poil trop criminels.

Ocre était un individu fort mystérieux, mais il inspirait étrangement confiance à Siegfried dont le flair d'enquêteur n'était pas toujours au mieux. Il salua l'assistance quand on le nomma héros du jour et, même si il ne laissait rien paraître, il était plutôt reconnaissant qu'on note enfin l'excellence de son travail. Fier comme un coq donc, il s'octroya le luxe de se servir un second coup à boire pour fêter sa réussite, payant même une boisson à son camarade Vuk.

Tandis que les deux gaillards trinquaient, une conversation attira son attention. Tiphaine, la petite donzelle dont la maladresse avait été vivement remarquée lors de l'arrivée du noble et de son escorte, venait d'entrer dans la pièce pour porter un message. Selon elle, il manquait des paniers parmi ceux que les récolteurs avaient transporté jusqu'ici.

Siegfried, occupé à s'auto-congratuler pendant tout le voyage du retour, avait eu largement le temps de compter les mouches au dessus de la tête de Sep, mais il avait surtout clairement vu dix-huit paniers pleins jusqu'à la gueule. Hautement interloqué par les dires de la jeune femme, il décida de faire part de ses doutes à Ocre ainsi qu'à Alcème.

"Elle dit vrai, nous en avions effectivement emporté dix-huit. Je vais voir ça. Mes respects, messieurs."

Saluant ces derniers, il décida de rejoindre Tiphaine avant qu'elle ne s'éloigne trop des lieux. En temps normal, il n'aurait pas fait une affaire royale pour ce petit larcin, car n'en était probablement un. Cependant, en temps de crise, ce genre d'écart n'était pas permis, surtout quand des hommes et des femmes avaient mis leurs vies en jeu pour récupérer cette nourriture. D'un ton bien plus assuré que celui de la demoiselle, Siegfried expliqua :

La parole d'un milicien tueur de fangeux valant sûrement bien plus que celle d'une jeune courge tout juste bonne à trier la victuaille, Siegfried décida de retrouver puis d'accompagner Tiphaine pour trouver le fameux Baptiste avec la ferme intention de tirer cette histoire au clair. Il espérait pouvoir ne pas trop ébruiter ce petit tracas afin d'éviter des tensions chez les travailleurs...

Spoiler:

La taverne était bien remplie, les gens se détendaient après une dure journée, beaucoup parlaient encore du héro du jour, et pour une fois, c'était Siegfried qui était dans la lumière. Son coup d'éclat en tranchant le fangeux avait impressionné la populace, heureusement que personne ne parlait de la flèche manquée de Vuk.

Mais c'était du passé tout ça, Vuk avait sa choppe, les donzelles de la journée n'étaient pas là (à son grand dam) mais la soirée n'était pas encore fini...

Vuk allait payer un tournée pour lui et son compère, quand les deux miliciens remarquèrent la jeune boueuse d'un peu plus tôt. Une vague histoire de panier de je n'sais quoi avec un ou deux manquants, Vuk s'en foutait, mais quand le balafré parti pour chercher Tiphaine, Vuk comprit que la fête était finie. Dans un dernier soupir, il posa sa choppe et parti rejoindre son compère. Il avait beau s'en foutre de cette histoire de panier, il fallait bien qu'ils enquêtent, c'est eux les mieux placés pour ça après tout.

Et puis la jeune Tiphaine serait surement plus à l'aise si la gueule d'Ange de Vuk accompagnai la plaie suppurante qui sert de visage à l'exécuteur.

Une fois à l’extérieur, ils leur suffit de tourner la tête pour apercevoir la jeune Tiphaine.
Il s'approcha d'elle, son discours était déjà préparé :

"Je m'excuse, mademoiselle, de vous déranger, je suis certain que vous avez bien mieux à faire que de parler avec un simple milicien comme moi, quand votre beauté vous vaudrait la sérénade d'un prince, mais comprenez bien que la situation est très grave, j'ai entendu à demi mot votre conversation plus tôt dans la taverne, et j'aimerai, si vous m'accordez cette faveur, que vous m'aidiez, mon ami et moi même, en nous racontant plus précisément le moment où vous vous êtes rendu compte qu'il manquait des paniers. Vous souvenez-vous, petite nymphe, d'un quelconque détails qui pourrait nous aider à retrouver le coupable de ce vol ?"
Une petite courbette, les yeux plongés dans les siens, un sourire des plus ravageurs devraient suffire.

Le bandit fit de son mieux pour se montrer le plus courtois possible.

Il s'assit à la table du jeune noble et leva son verre au Labret. Alors qu'il buvaient tranquillement leurs verres, Alcème remarqua l'arrivée de Baptiste et de Tiphaine, la jeune gourgandine qui l'avait rabroué. Il ne prêta pas davantage attention à leur discussion et reporta son attention sur Ocre. Ce dernier salua un milicien balafré qui leur glissa une phrase à propos de dix-huit quelque choses et qui sorti de la taverne en les saluant. Alcème leva un sourcil d'incompréhension et écouta Ocre qui lui racontait ses exploits de guerrier tueur de Fangeux.

Alcème souris intérieurement de mépris en pensant à son propre tableau de chasse... Il comptait trois Fangeux occis pour les besoins de la mission confiée par son père, cachés dans la caves des faubourgs de Marbrume. Les trois monstres avaient étés bien sur entravés et sous bonne garde, mais se retrouver à quelques mètres de ces morts-vivants avait été l'expérience la plus forte et la plus excitante qu'avait vécu Alcème.

Lorsque Ocre lui indiqua qu'il devait bruler le corps et demanda si il avait avait déjà vu un fangeux de près, Alcème eut envie de lui rire au nez. Mais il ne devait surtout pas compromettre la mission confiée par son père et joua au jeune freluquet de cour, mi effrayé mi excité.

Non je n'ai jamais vu ces monstres de près... Mais je dois bien dire que cela m'intrigue follement ! J'aimerais beaucoup vous regarder bruler sa carasse et voir comment vous renvoyez ce démon de l'enfer d'où il n'aurait jamais du sortir...

Alcème se leva de table et paya les deux verres avant de se tourner vers Ocre en annonçant joyeusement :

Prêt quand vous le serez Messire Ocre ! Je vous attends devant la taverne : prenez le temps de terminer votre bière, vous l'avez bien méritée...

Alcème traversa alors la taverne et poussa la porte, assailli par le froid humide et mordant de la nuit tombante.

Le jeune noble était parfaitement satisfait de la tournure que prenaient les événements :s'il réussissait à attirer Ocre en dehors de la taverne, l'obscurité du village sera son alliée si il décidait de s'en prendre à l'homme qui lui avait manqué de respect.

Résumé:

Quoique donc déjà que son dénomine à celle ci ? Erati, Eratia, Elisabetha, Betha ou Betterava...La vérité vrai c'était que Souche n'avait point retenu, trop obnubilé qu'il était à lui suivre croupion de la mire. Oui mèze dames et mèze sieurs, c'était de la croupe qu'il suivait car de faciès elle en aurait fait fuir bien plus d'un, mais Sepianos trouvait dans ces traits durs, coupés à la hachette et à la binette, dans cette risette sans quenottes apparente, quelque chose d'on ne peut plus attirant.
Après la grâce récolte et la fangefuite mené de main de maître, l'Herbateur c'était sentit pousser de l'élytre devant la liesse des vilains de Genevrey qui l’accueillir bras ouvert dans leurs rangs. De toutes cotés on lui jetait mots de bienvenue, claques sur l'épaule bienveillante et baragouinement euphorique d'on il ne saisissait pas le sens, tant le brouhaha de la foule heureuse était confus. Qu'il était heureux ainsi, déambulant dans le hameau comme si cela avait toujours était le sien, bien qu'il se gardait d'ouvrir trop largement les tiges afin d'éviter que ça manche ne glisse et mette fin brutalement à son idylle Labretoise.
C'est alors qu'il la vit, non loin de la chariote, traînant avec plusieurs des lavandières du bourg. Elle lui lançait de grande œillade, du genre qui ne trompe pas, du genre à vous mettre feu au chausse, C'est ainsi que Sep le traduit du moins, aussi tenta t'il sous son halo de gloire temporaire de faire jouer de l'impression envers la jeune moiselle.
Se rapprochant avec l'habilité d'un ours, il lui lança boutade de son cru qui sembla la faire rire, tout s’enchaîna alors très vite quand ils se découvrirent une passion commune pour les herbiassés et les fonges. Que de veine en ce jours !
Aussi choisit t'il la direction d'un bosquet repéré quelques mètres non loin des champs, il souhaiter y faire étalage de son savoir et avec un peu de chance, l'étaler elle sans autre forme de procès. Pour sûr que dans la Genevrey s'en trouvait des biens belles, celle ci, à son goût pourtant, ne devrait pas poser trop de résistance.

Citation :

Charisme de Sep : 9
+1 Intr. soc. paysannerie
Total : 10
Résultat : 15, échec, la jeune femme reste sympathique mais ne livre ni secret, ni quoique ce soit d'autre.

Et pourtant.

Tout ne ce passa pas réellement comme prévu. Lui qui avait pensé pouvoir s'ôter un poids qu'il portait depuis une quasi complète année maintenant, du se rendre à l'évidence, la moiselle n'était pas sur même longueur d'ondine. Polit en tout sens, elle restait fermé en tout point à ses avances et pis, quand il décida d'y changer de sujet pour tenter de lui extorquer bonne informations sur ses coins à champignons, il se heurta à un mur d'indifférence glaciale. La moiselle était farouche quand on en venait à jacqueter secret. Elle quitta les lieux sans un mot et sans rise supplémentaire laissant Sepianos penaud au milieu du taillis.
« Tiepon que j'y suis, tiepon que nous sommes...» Jurant dans sa barbe, mâchoire serrée. Il resta ainsi de longue minute, tentant de ravaler sa déception et de calmer le feu qui lui mordait toujours l'entrejambe. C'était sans aucuns doutes pour cela que la moise avait fuit. Apeuré par tant d'hardeur ! Qu'elle autre explication possible ? Satisfait de sa justification personnel, il se remit en route vers le hameau ou il avait délaissé sans vergogne ses autres compagnons du moment. Peut être pourrait t'il retenter sa chance ! De souvenance, il avait croisé une pied-bot, serait t'elle moins farouche ?
Genevrey semblait proie à l'agitation, quelque chose clochait, cela pouvait ce voir aux viandards qui s'agitait. Sepianios alors interrogea première personne qu'il croisa pour qu'on y renseigne.
Dans la paluche, une fleur qu'il tripotait nonchalamment.
« Eh tote, quoi qui passiote ici ? Pourquoi qu'ça court comme ovidé dans tote les sens hein ? Quoi ça ? Que oui, c'est joli fleur, Sep y débarque jamais sans.»
Bien sûr point vérité dans ses mots, mais en face, luron point savait.

Spoiler: