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| Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] | |
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Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Sam 25 Jan 2020 - 0:29 | | | Il va devoir lui offrir une autre croisière. Darius ne manque pas de sourire avec un certain amusement à cette déclaration. Va-t-elle réellement remonter à bord de son navire un jour? Il en doute après toutes les aventures qu'elle a vécues lors des deux dernières traversées. Lui-même n'est pas certain de vouloir la laisser voyager de nouveau avec lui. Ce n'est pas qu'il n'en a pas envie, au contraire. Seulement, il tient à elle et il sait que sa présence à bord pourrait faire naître de drôles d'idées chez ses hommes. Il ne fait réellement confiance à personne – sauf à Isak. Et à Mathilde, maintenant.
Darius dépose un nouveau baiser contre le cou de Mathilde. C'est un On verra bien, un de ces jours. Elle n'aura sûrement pas le temps de retourner à Marbrume avant un moment avec les récoltes. Lui-même risque d'être bien occupé pour les mêmes raisons et se contenter de quelques passages rapides en ville pour mener ses affaires.
Ils s'installent tous deux à table pour manger et Darius sourit quand elle dit que le piège se referme parce qu'il y a une soupe de panais. Tandis qu'il mange, il la questionne sur sa vie, sur ses passe-temps, si elle en a. Il se doute qu'elle n'a probablement pas beaucoup de temps libre, mais il se demande ce qu'elle en fait. À son air incrédule, il comprend qu'elle n'a effectivement pas beaucoup de temps pour elle. Son travail est sa passion. Elle aime aussi tirer à l'arc, une activité qu'elle n'a repris que récemment à cause de sa blessure. Et c'est cette blessure qui lui a fait rater son tir l'autre jour. Évidemment.
« Mh, bien sûr... », se moque-t-il gentiment.
Sinon, elle tricote et aime chevaucher. Elle apprécie ses moments de solitude, qui se font de plus en plus rares. En hiver, elle est moins occupée avec la ferme. Elle ne sait pas trop ce qu'elle va faire encore. L'an dernier, elle avait baissé les bras. Darius la regarde un instant, surpris de l'entendre lui révéler une telle chose. Elle lui semble tellement avoir une volonté de fer qu'il peine à l'imaginer en train de pleurer, d'abandonner. Elle a toutefois eu une réaction normale après tout ce qui lui est arrivé, après tout ce qu'elle a perdu. Elle a fini par se relever. Il espère qu'elle ne tombera plus jamais.
Darius réfléchit quand elle lui retourne la question. A-t-il du temps libre? Plus qu'elle, sans doute.
« Oui, ça s'annonce chargé, mais il reste qu'il y a des temps morts à bord, alors j'ai un peu de temps libre. J'en fais pas grand-chose de palpitant. Soit j'en profite pour rattraper du sommeil, soit je discute ou je joue aux cartes ou aux dés avec les gars. Quand je suis à Marbrume, je vais parfois à la taverne, mais je suis en général pas mal occupé. Beaucoup des gens à rencontrer, de marchandises à bouger, de choses à organiser. Les journées ont tendance à se terminer sans que j'aie vu les heures défiler. »
Darius sourit en coin et finit aussi son potage. Il a, pour sa part, mangé avec appétit et continue de faire pareil avec son pain. Mathilde, elle, grignote. Elle ne paraît pas avoir faim et il se doute un peu pourquoi. Il sourit en coin à ses paroles. Sérieusement Darius, je suis contente que tu te sois pas fait prendre par le passé. Débrouille-toi pour que ça continue comme ça.
« J'y compte bien, Mathilde. T'en fais pas pour moi. Je fais ça depuis longtemps et je sais comment me préserver des emmerdes ou m'en sortir. J'ai un bon réseau. Et quand je sens que ça peut déraper, je fais profil bas ou je disparais un moment. J'ai mes planques. »
Darius caresse doucement la cuisse de Mathilde, puis se lève.
« Allons préparer ce bain », propose-t-il.
Darius accompagne Mathilde jusqu'à la pièce d'à côté, qu'il étudie brièvement puisqu'il ne l'a pas visitée encore. Il voir une porte et des volets barricadés, une échelle pour monter au grenier et accéder à ce qu'il devine être la chambre d'amis – là il aurait normalement dû dormir. Autrement, la pièce semble servir de débarras ou d'entrepôt pour Mathilde. Il y a des pots et des coffres – il en ouvre d'ailleurs un pour voir ce qu'ils renferment, soit des vêtements – ainsi que la fameuse bassine de bois. Ce n'est pas le grand luxe, comme elle l'a prévenu, mais ça fera amplement l'affaire. Puisqu'il est massif, ils risquent d'être très à l'étroit à deux, mais il s'en fiche. Dans le pire des cas, ils riront ensemble en se contorsionnant pour trouver une position un tant soit peu confortable.
« Je vais chercher l'eau... et essayer de ne pas me vautrer dans ton fouillis », lance-t-il riant avant de disparaître pour éviter des représailles.
Préparer ce bain va demander un peu d'efforts, mais Darius ne se plaint pas et fait tous les aller-retour nécessaires entre le puits et la bassine. Il laisse Mathilde s'occuper de faire ce qu'il faut pour réchauffer l'eau, puis, quand il constate que l'eau a atteint un niveau acceptable, il va porter le seau au puits et revient les mains vides. D'un index, il teste la température de l'eau. Encore quelques minutes et elle sera agréablement tiède.
Pendant que l'eau chauffe, Darius observe le visage de Mathilde à la lueur des chandelles qui ont été allumées pour l'éclairer. Il la regarde avec attention, détaillant son expression et ses iris. D'un geste doux, il l'arrête dans ce qu'elle fait et porte sa main contre sa joue en la fixant dans les yeux.
« Ça va? », demande-t-il tendrement, à voix basse.
Il ne lui a pas demandé, plus tôt, occupé à décolérer, puis pris dans le tourbillon dans sa déclaration. Un de ses hommes, une personne qu'elle appréciait, a tenté de l'agresser et elle a, en quelque sorte, encore perdu quelqu'un. Elle n'a rien dit sur le sujet. Peut-être n'a-t-elle pas envie d'en parler, mais il lui ouvre une porte si elle le souhaite. Elle peut y entrer, s'y engouffrer, ou simplement la refermer d'un Oui, ça va. Et lui, il est là, qu'elle décide de franchir ou non cette porte.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Sam 25 Jan 2020 - 3:40 | | | Le voit-elle, son air surpris, lorsqu'elle lui dit qu'elle a baissé les bras, l'hiver dernier? Oui, mais elle le raconte maintenant avec un détachement certain, et un soupçon de sagesse. Elle a appris, de cette longue saison morte durant laquelle est a fait ses deuils. Elle s'est laissée sombrer dans la mélancolie, pour finalement toucher le fond. Au lieu de s'y laisser mourir, elle a plutôt donné un coup de talon pour remonter vers la surface, saisir les mains qui lui étaient tendues et prendre son envol. Vivre n'a jamais été aussi bon. Difficile, mais bon.
Darius parle de son présent. Cela reste toujours délicat pour Mathilde, qui ne sait pas à quel point elle peut questionner. Elle aimerait le connaître, pouvoir imaginer son quotidien quand il n'est pas là, mais elle sait que les détails resteront hors de sa portée. Pour leur sécurité à tous les deux. Elle est contente de le savoir occupé, elle sait qu'il est constamment en mouvement. Sa vie est remplie, bien remplie, il ne donne peut-être pas le temps de penser à autre chose qu'à son travail. Un jour, peut-être, les noms proscrits sortiront de sa bouche.
Elle hoche de la tête, approuvant les planques. Elle se demande, un instant seulement, si elle saura ne pas s'inquiéter, lorsque viendra le temps où elle ne le verra pas revenir. Combien de temps cela lui prendra-t-il? Comment pourra-t-elle savoir qu'il doit disparaître quelques mois? Elle ne le saura tout simplement pas. Elle fera sans doute mille deuils, et pleurera à chaque fois qu'il réapparaîtra sur le haut du chemin. Elle n'a pas le temps de poser la question qu'il pose une main sur sa cuisse et l'invite à préparer le bain. Le bain. Quelle drôle d'idée. Pourtant, cette seule proposition suffit à ranimer un désir qui s'est éteint le temps d'une soupe.
Elle se lève, l'entraîne dans la pièce d'à côté, une pièce qu'elle utilise pour stocker des choses qu'elle écoule tranquillement. Dans les coffres, le linge de son père et de son mari, qu'elle donne aux nécessiteux, qu'ils soient marqués ou non, et celui de sa mère, qu'elle sort à l'occasion pour remettre au goût du jour et à sa taille. Elle n'a pas eu quinze enfants, elle. Des souvenirs s'entassent dans un coin. Sur une étagère, des pots soigneusement alignés renferment les semences déjà stockées pour l'an prochain. D'autres sont vides, mais plus pour longtemps. Mathilde se dirige vers la petite table où elle a rangé la réserve de bougies et en sort quelques unes de leur boite.
Elle saisit un linge propre et le lance vers Darius qui s'est déjà éclipsé en riant. Elle rit aussi. P'tit con! Mathilde sort une grande toile qu'elle place dans la bassine avec soin. Darius arrive déjà avec un premier seau, qu'il renverse dans la bassine. Elle sourit. Sait-il combien d'allers et retours il va devoir faire? Attention, y a des poutres qui traversent, parfois... lui lance-t-elle en riant alors qu'il quitte la pièce. Elle allume les bougies qui diffusent une lumière chaleureuse et tamisée et les dispose non loin du baquet qui se remplit tranquillement d'une eau fraîche. Lorsque le niveau le lui permet, elle dépose les pierres chaudes dans le fond de la bassine pour qu'elles réchauffent l'eau. Darius finit par revenir les mains vides et teste la température du bout du doigt. Chaud devant! Elle y ajoute le contenu de la casserole qu'elle a laissé bouillir durant leur repas. Elle sort ensuite des linges pour le moment où ils sortiront de l'eau. Va-t-elle vraiment se baigner avec un homme? Il a vraiment une idée farfelue.
Le travail finit, elle libère ses cheveux des trois épingles qui les retiennent en chignon. Elle a cru voir qu'il préférait la voir avec son indomptable tignasse tombant librement sur ses épaules et dans son dos. Elle approche un petit banc, sur lequel elle dépose les linges propres... et il l'arrête. Ça va? Elle hausse un sourcil.
- Bien sûr. Elle le regarde, cherchant à comprendre ce qui se cache derrière sa question. Une inquiétude? Pense-t-il encore à Roger? Elle ne l'a pas rassuré à ce sujet. Il ne m'a pas touchée. Tu sais ce qu'on dit, c'est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. Il m'a attrapé le poignet, je l'ai accueilli avec un coup de genou. Elle lui sourit, se voulant rassurante. Je suis déçue, immensément déçue. Et sincèrement désolée que tu aies assisté à ça. Et je crois que j'aurais préféré le voir cracher une ou deux dents, pour être tout à fait honnête. Elle ricane un instant, en imaginant la scène, avant de revenir au sérieux. Il m'a fait peur, il m'a juste fait peur. C'est pas la première fois que je le vis, et ça ne sera pas la dernière. Une femme seule, ça attire toujours des hommes intéressés. Certains acceptent les refus, d'autres pas. Jusqu'ici je m'en suis toujours bien sortie. La vie suit son cours, il sera remplacé, la ferme continuera de tourner et le travail reprendra. Et il se peut qu'en dépit de ma pudeur et de la terre qui dessine souvent de drôles de lignes sur mon visage, d'autres hommes se montrent un peu trop empressés. Et je m'appliquerai à les repousser. Tous. Maintenant déshabille-toi pendant que je retire les pierres.
Elle rit et plonge ses mains dans l'eau pour y saisir une à une, les pierres qui se trouvent au fond du baquet et les placer dans la casserole vide, qu'elle déplace plus loin, pour éviter que Darius ne se prenne les pieds dedans. Sait-on jamais... Elle glousse de rire. Pendant qu'il se déshabille, elle sort du savon et une éponge qu'elle imbibe d'eau. Grimpe là-dedans lui ordonne-t-elle d'une voix beaucoup trop douce que pour être prise au sérieux. Pourtant, il s'exécute sans rechigner. Mathilde se place dans son dos, et lorsqu'il est installé, elle savonne en douceur ses épaules, sa nuque et le haut de son dos. Doucement, elle fait mousser l'éponge contre sa peau, effaçant des traces imaginaires.
- Voyons voir. Ça, c'est la fois où Isak et toi avez grimpé dans un arbre. Tu es tombé, tu t'es fracturé l'os et il a décidé de sortir. Isak a eu tellement peur qu'il a hurlé à t'en déchirer les tympans. Celle-là, c'est la fois où tu es insulté une femme qui l'a très mal pris, et qui a décidé de se venger en te plantant une épingle à cheveux dans la peau. Ça fait une jolie petite marque ronde. Elle sourit et lui murmure à l'oreille, alors qu'elle étire son bras pour faire glisser l'éponge sur son torse. Tu vois, je peux inventer une histoire pour chaque cicatrice dont tu ne pourras m'expliquer la provenance. L'imagination, c'est une qualité panais-gligeable pour une femme de pirate, hm? Elle enfouit son nez dans son cou pour masquer son hilarité. Il peut néanmoins la sentir secouée par un rire silencieux. Elle reprend plus ou moins son sérieux et continue de passer tantôt l'éponge, tantôt sa main libre sur la peau savonneuse. Elle se déplace, éponge un bras, s'attarde à sa main, délaissant l'éponge un moment pour la masser. Il a cogné dur tantôt, les jointures sont rouges. Elle n'appuie pas trop fort, pour éviter les zones sensibles. Elle lui sourit. Le silence s'est réinstallé, un silence qui n'a rien d'embarrassant. Elle se contente de prendre soin de lui, et il se laisse faire de bonne grâce.
Mathilde relâche la main qu'elle massait pour laisser courir ses doigts sur le poignet, le bras, l'épaule. Elle se déplace sans rompre le contact, traverse son dos, glisse sur l'autre épaule et récupère l'éponge dans l'eau pour savonner l'autre bras, jusqu'à la main qu'elle masse à son tour. C'est un moment qu'elle apprécie. Toute tension a quitté le visage de Darius. Il est serein. La suit-il du regard? Peut-être, mais si c'est le cas, ça ne durera pas car déjà, elle relâche sa prise pour s'installer à nouveau dans son dos. Ses mains parcourent maintenant sa nuque, ses muscles noués. Il se peut qu'à l'occasion, il étouffe un grognement alors qu'elle dénoue, un à un, les points de tension qu'il a accumulés. Elle se dit qu'elle devra certainement trouver une occasion de parcourir tout son dos pour lui réserver le même sort.
Enfin, toujours en silence, elle enfonce ses longs doigts dans le cuir chevelu qu'elle masse à son tour, jusqu'aux tempes. Elle accompagne finalement le mouvement de Darius qui dépose la tête contre le dossier de la bassine et sourit en déposant un baiser sur son front. Bienvenue au refuge lui murmure-t-elle. La tempête est loin derrière eux, Roger parti, la ferme a retrouvé son calme. Si Darius invite Mathilde à le rejoindre, elle le fera, mais s'il s'endort comme une larve dans le bain, elle le laissera sans doute tremper là quelques minutes avant de réchauffer son eau. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Sam 25 Jan 2020 - 17:18 | | | Darius voit le linge lancé en sa direction, et son rire résonne encore quand il sort de la pièce. Il revient avec le premier seau et ressort encore une fois en riant, faisant même mine d'éviter une poutre imaginaire. Chaque fois qu'il rentre dans la pièce pour verser de l'eau dans le baquet, il en rajoute une couche en faisant semblant d'éviter un objet qui traîne, voire de perdre pied, uniquement pour repartir avec un sourire moqueur. Il n'arrête que lorsqu'il revient les mains vides et qu'il ne manque plus qu'un peu de chaleur pour que le bain soit prêt. Mathilde vient d'ailleurs régler le problème en vidant une casserole d'eau bien bouillante dans le baquet.
Quand Mathilde libère ses cheveux, il l'admire, son cerveau arrêtant presque de fonctionner un instant tant il est concentré sur cette vision. Pourquoi ce moment, celui où elle retire les épingles pour libérer sa crinière et la laisser couler sur ses épaules et son dos, lui fait-il tant d'effet? Il n'en a aucune foutue idée. Des femmes qui défont leur chignon, il en a vues, mais Mathilde... Mathilde, c'est différent. Rikni qu'elle est belle. Il finit par reprendre sur lui-même et la suivre brièvement des yeux tandis qu'elle prépare le nécessaire pour qu'ils puissent se sécher. Après quelques secondes, il arrête son geste. Elle semble surprise.
Mathilde explique que Roger ne l'a pas touchée. Darius acquiesce un peu. Elle s'est défendue et aurait peut-être réussi à repousser pour de bon le travailleur, mais il préfère ne pas imaginer ce que celui-ci lui aurait fait si elle n'y était pas parvenue. Il n'a aucun doute que Roger aurait voulu lui faire regretter de ne pas lui porter davantage attention et qu'il n'aurait pas hésité à prendre ce qu'il considérait être comme son dû s'il en avait eu l'occasion. La mâchoire de Darius se crispe légèrement juste à cette pensée, et encore plus à celle que d'autres hommes se montreront peut-être trop insistants envers Mathilde. Il répond d'un vague « Mh » en se promettant intérieurement de leur faire regretter d'être en vie s'ils touchent à un seul cheveu de sa belle fermière alors qu'elle ne le veut pas.
Déshabille-toi. L'ordre a le mérite de détendre Darius, qui sourit avec amusement. Il s'exécute bien volontiers, retirant bottes, pantalon et chemise sans pudeur pour obéir à un deuxième ordre : Grimpe là-dedans. Il se glisse dans le baquet et s'y installer, profitant de l'eau qui est désormais à une température bien agréable. Que ça fait du bien! Encore plus maintenant que Mathilde commence à savonner sa nuque, ses épaules et le haut de son nom, non sans inventer quelques histoires sur les cicatrices qu'elle découvre. Il sourit en l'écoutant et... L'magination, c'est une qualité panais-gligeable pour une femme de pirate, hm? Elle tente de masquer son hilarité dans son cou, mais il la sent rire en silence. Lui-même éclate de rire, c'est immanquable.
« Surtout quand les histoires du pirate sont souvent panais-ttes... »,parvient-il à répondre entre deux rires, histoire de ne pas du tout empirer la situation.
Sous les gestes de Mathilde, Darius finit par retrouver son calme. Au contact de la jeune femme, tout son corps se détend. Elle a décidé de prendre soin de lui et il se laisse entièrement faire, le soin qu'elle lui offre étant tout simplement divin. Il ferme un peu les yeux, se concentrant sur l'éponge et la main de Mathilde qui glissent contre son corps, sur ce doux massage octroyé à sa main meurtrie par les coups donnés à Roger un peu plus tôt. Il rouvre un instant les yeux et sourit à Mathilde. Il ne dit rien. Il se contente de la suivre des yeux et de s'imprégner de chaque sensation que ses doigts qui courent contre lui provoque chez lui. C'est un moment d'une douceur et d'une intimité incomparables et il en profite au maximum.
Mathilde commence à le masser et Darius grogne un peu au fur et à mesure qu'elle dénoue les nœuds dans sa nuque et le haut de son dos. C'est douloureux, mais ça lui fait aussi un bien fou. Il y a un moment qu'on n'a pas aussi bien pris soin de lui... Il pourrait s'y habituer. Oui, ces doigts qui viennent parcourir son cuir chevelu, ce baiser tendre contre son front, ce murmure doux à son oreille, il pourrait décidément s'y habituer.
Darius sourit à Mathilde et tourne légèrement son visage vers le côté pour pouvoir la regarder. Il étire un bras et, du bout des doigts, se saisit doucement du menton de Mathilde pour attirer son visage vers le sien. Il l'embrasse alors longuement, prenant le temps de savourer chaque baiser, laissant leurs langues se caresser tout en douceur, leurs nez s'effleurer avec tendresse, leurs lèvres se goûter avec envie.
« Viens », chuchote-t-il, sa main glissant vers l'épaule de Mathilde pour tirer sur un lacet et renouveler l'invitation en silence.
Darius éloigne son visage du sien pour qu'elle puisse se déshabiller. Il ne manque aucune seconde de ce spectacle, son regard vagabondant sur le corps de Mathilde joliment éclairé par la lueur des chandelles. Lorsqu'elle est prête à le rejoindre, il lui tend la main pour l'aider à entrer dans le baquet et se redresse quelque peu pour lui donner l'espace de manœuvrer. Comme ils sont à l'étroit, il la guide de ses mains et l'installe avec lui, contre lui. L'eau est encore chaude, mais c'est à se demander si elle n'est pas réchauffée par le corps de Darius qui, lui, semble être une source infinie de chaleur. Darius ajuste la position de Mathilde pour s'assurer qu'elle est confortable, puis sourit. Il pourrait dire quelque chose, mais il n'en a pas envie. C'est l'un de ces instants il préfère laisser le silence parler.
Darius s'étire de nouveau, cette fois pour attraper l'éponge, qu'il savonne avant de la laisser courir à son tour contre le corps de Mathilde. Ses gestes sont lents, tranquilles. D'une main, il repousse les cheveux de son amante contre une épaule pour nettoyer l'autre. L'éponge parcourt le bras de Mathilde, s'aventure dans son dos, contre ses reins et ses fesses. Darius joint des baisers à ses attentions, baisers qui dévient de temps en temps contre le cou découvert de la fermière, mais qui reviennent toujours chercher les lèvres de celle-ci. Quand il a terminé du côté de l'épaule droite, il vient dégager l'épaule gauche d'une main. Avant de la savonner avec l'éponge, il y dépose un baiser.
« C'est ton refuge aussi », vient-il murmurer dans le creux de l'oreille de Mathilde avant de capturer ses lèvres dans un baiser voluptueux.
Le refuge, ce n'est pas la chaumière. Pour lui, c'est elle. Et il veut que pour elle, ce soit lui. Eux. Peu importe si eux, c'est une histoire qui ne devrait pas exister. Peu importe le reste.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Dim 26 Jan 2020 - 3:07 | | | Viens.
Le murmure interrompt un baiser sensuel, prélude à une autre danse. Il l'annonce, alors que les soufflent se mêlent, que les lèvres se happent, que les langues se caressent. Pourtant, le baiser semble moins pressant, comme si les prochains pas de danse pouvaient encore souffrir un petit délai. Il n'y a pas d'urgence, seulement un désir savamment éveillé qui ne demande qu'à être attisé, peu à peu.
Darius défait un lacet puis s'éloigne légèrement. Elle le regarde un instant, captivée par la vue de cet homme, tranquillement installé dans son bain, attendant qu'elle le rejoigne. Il dégage un érotisme fou, ainsi accoudé à la bassine, un sourire mystérieux aux lèvres. Si les belles-de-nuit savent se départir de leurs atours en attirant toutes les attentions vers elles, Mathilde, elle, n'a que les manières d'une paysanne. Pourtant, Darius ne la quitte pas des yeux, ni lorsqu'elle défait l'autre lacet, ni lorsque qu'elle joue des épaules pour se dégager du tissu, ni lorsqu'elle rit doucement, un peu gênée, lorsque la robe finit au sol dans un bruit mat. Elle s'accroupit pour la ramasser. L'espace d'un instant, ses cheveux libres lui offrent un voile pudique qui masque une partie de son corps, jusqu'à ce qu'elle se redresse pour déposer son vêtement sur un coffre.
Le temps s'est arrêté, alors qu'elle prend sa main pour entrer dans l'eau à son tour et s'installer contre lui, après quelques manoeuvres. Ils sont à l'étroit, mais ce n'est pas grave. Il n'existe aucun espace où ils seraient trop à l'étroit, tant qu'elle est contre lui. Curieusement, Mathilde se sent intimidée par la situation. Quand l'envie pressante guide la danse, les corps ne s'offrent qu'aux caresses des mains. Il n'y a pas de place aux questionnements, aux observations détaillées, l'urgence est à s'aimer. Quand le temps est à la tendresse, les yeux ont le temps de découvrir l'autre et le moindre de ses défauts. Lui plait-elle toujours, maintenant qu'elle n'est qu'une femme banale, qui n'a rien d'exceptionnel, nue contre lui? Oui. Elle n'a pas besoin de poser la question que déjà il y répond, en prenant soin d'elle.
Mathilde frissonne alors que l'éponge glisse sur sa peau dénuée de marques. Elle a l'habitude de prendre soin des autres, l'inverse est moins fréquent, sans doute parce qu'elle ne le permet pas. Cela revient à montrer ses failles, à être celle qui est dans le besoin, à laisser l'autre devenir un être intime. Elle songe que c'est une erreur, parce que ce moment durant lequel son amant la savonne avec une délicieuse lenteur est tout simplement divin. Peu à peu, alors que ses cheveux changent d'épaule, que les baisers précèdent l'éponge, Mathilde se laisse aller à la douceur du moment, un léger sourire aux lèvres.
C'est ton refuge aussi. Son coeur peut-il exploser dans sa poitrine alors qu'il lui souffle ces mots à l'oreille? Cette histoire n'a aucun sens, aucun avenir, mais ce n'est pas grave. Elle l'aime quand même. Elle le lui dit en répondant à son baiser. Les silences et les gestes restent, pour Darius, la meilleure façon d'exprimer ce que son coeur refuse encore de dire, et ça convient à Mathilde qui a encore un peu de mal à apprivoiser ce que son coeur à elle ressent.
- Est-ce que je le saurai, si tu dois te faire oublier durant un moment? Si je dois t'attendre ou pleurer ta mort? C'est une question importante pour Mathilde. En partageant quelques moments de vie avec un milicien, elle avait vécu les angoisses des missions, le manque de nouvelles, les retours hasardeux. Elle sait maintenant que lorsque Darius montrera son joli sourire à la ferme, elle dansera de joie... mais qu'entre le jour de son départ et celui des retrouvailles, elle ne pourra pas empêcher son esprit de gambader dans mille et unes histoires toutes aussi tragiques les unes que les autres. La fermière a un esprit fertile, s'inventer des histoires est l'un de ses passe-temps, quand tombe la nuit. Tiens... elle ne le lui a pas dit.
Mathilde se love contre le corps de son amant. De son aimé. Est-ce que c'est lui qui a chaud ou bien a-t-elle exagéré avec l'eau bouillante? Elle trouve une place presque confortable, la tête légèrement renversée contre sa clavicule. Elle caresse ses mains, compare la longueur de leur doigts, étire le cou de temps en temps pour l'embrasser tendrement. Je t'aime lui murmure-t-elle mille fois dans ses pensées. Des mots qui font peur, mais elle n'a plus l'habitude de laisser la peur guider sa vie. Ça, c'était la Mathilde de l'hiver dernier. Elle a fait du chemin, depuis.
- As-tu un rêve, Dar?
Mathilde pose l'une des mains de Darius sur son coeur qui bat à un rythme régulier, et l'autre quelque part sur son ventre immergé. Sa respiration est lente, profonde. Elle est bien, elle l'écoute, lui, ses mots, sa voix si grave, si douce. Elle ne peut s'empêcher de sourire en songeant à Darius-le-sanguinaire. Il est loin, très loin ce temps où ils se défiaient dans un duel de caractères. Elle ferme les yeux. De temps en temps, pour s’assurer qu’elle ne s’est pas endormie, les doigts de Darius font mine de la chatouiller. Elle ne peut s’empêcher de glousser de rire et de lui mordiller le cou pour se venger. Le manège se répète, une fois, deux fois, trois fois. Darius est un grand gamin qui aime rire et taquiner. Pas étonnant qu’il réagisse si bien à des blagues de panais.
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| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Dim 26 Jan 2020 - 5:02 | | | Est-ce que je le saurai, si tu dois te faire oublier durant un moment? Si je dois t'attendre ou pleurer ta mort?
Darius cesse les baisers et éloigne ses lèvres de celles de Mathilde, juste assez pour pouvoir la regarder dans les yeux et encore sentir son souffle s'entremêler au sien.
« Tu le sauras, murmure-t-il. D'une manière ou d'une autre. »
Il ne le promet pas, mais c'est tout comme. Il ne compte pas la laisser sans nouvelles s'il doit disparaître un moment. Il ne veut pas qu'elle cesse de l'attendre, qu'elle passe à autre chose. À un autre que lui. Il n'a pas envie de réapparaître un beau jour et voir qu'un homme a réussi à lui dérober son cœur alors qu'elle a encore le sien. Oui, elle saura s'il ne peut pas courir le risque de venir la voir à la ferme. Il trouvera un moyen de faire passer le message.
Le silence est doux, confortable. Son œuvre terminée, Darius dépose l'éponge à l'extérieur du baquet et referme ses bras sur Mathilde. Elle caresse ses mains, il entrelace un instant leurs doigts. Parfois, ils échangent un baiser et, chaque fois, il se dit qu'il aimerait arrêter le temps. Il est bien, tellement bien. Il y a des lustres qu'il ne s'est pas senti aussi serein. Qu'il ne peut pas être ainsi serein. Comment le pourrait-il avec la vie qu'il mène?
Mathilde lui pose une question : a-t-il un rêve? Pendant qu'elle prend ses mains pour en déposer un contre son cœur, l'autre contre son ventre, il réfléchit. Rêver, ce n'est étrangement pas son genre.
« Non, même si ça doit paraître bizarre, répond-il finalement à voix basse en caressant son ventre sous l'eau. J'imagine que pour rêver, il faut aspirer à être quelque chose de particulier, vouloir quelque chose de précis... Gamin, je rêvais d'être capitaine de navire, je parlais que de ça. Maintenant... Maintenant, je me contente d'être. Ça m'ancre dans le présent. J'ai l'impression d'en profiter plus parce que je le compare pas à un idéal que je poursuis. »
Pendant qu'il parle, Darius fait mine de chatouiller Mathilde, juste pour être certain qu'elle ne s'endort pas et qu'elle l'écoute. Il se prend quelques mordillements dans le cou, mais ceux-ci ne l'empêchent pas de continuer.
« Et il vaut mieux porter attention au présent, susurre-t-il dans son oreille d'un ton charmeur. L'idéal est parfois là, sous nos yeux... »
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Dim 26 Jan 2020 - 22:03 | | | |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Lun 27 Jan 2020 - 1:00 | | | |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Lun 27 Jan 2020 - 3:22 | | |
Elle se tait un instant et le regarde, ainsi allongé à ses côtés, en appui sur un bras, la sueur perlant joliment sur son torse qu'elle caresse doucement. Il est facile de l'aimer, quand on connait ce qui se cache derrière la cuirasse. Quand il permet qu'on le voit dans toute sa complexité. Elle se sent privilégiée d'avoir accès à cette autre part de lui qu'il ne partage probablement pas souvent. Ça reviendrait à exposer des faiblesses, or, le monde dans lequel il vit ne lui permet pas de le faire. Pas avec n'importe qui, en tout cas.
- Cette chaumière ne se remettra jamais de ta visite, Dar, tu en es conscient? finit-elle par murmurer en souriant. Elle effleure son front, replace une mèche avec les autres, glisse le long de la tempe, termine sa course lente dans les poils drus de sa barbe. Elle saisit délicatement son menton pour l'attirer à elle. Lorsque les nez se touchent, elle lui murmure Je suis heureuse de te découvrir, Darius. Sous ta cuirasse, il y a un homme tout à fait charmant, avec un humour de fangeux et une tendresse infinie qui ne demande qu'à être aimé. Faut juste que tu lui dises d'arrêter d'avoir peur. Parfois ça fait mal, mais ça serait dommage d'arrêter de vivre par peur de souffrir. Elle étire légèrement le cou pour capter ses lèvres et l'embrasser tendrement du bout des lèvres. Elle lui offre une échappatoire, pour ne pas répondre. Il n'y a de toute façon pas vraiment besoin de répondre, elle ne fait que constater ce qu'elle a découvert de lui. Elle espère pouvoir encore le découvrir, avec le temps si précieux qu'ils partageront peut-être à l'avenir. Il prolongera le baiser autant qu'il le voudra, puis elle changera de sujet pour éviter tout malaise entre eux.
- Je rêvais de pouvoir regarder les étoiles sans avoir à craindre pour ma vie murmure-t-elle en souriant, alors que les lèvres se détachent. J'aime cette impression d'immensité qu'elles me donnent. J'aime les dessins qu'elles forment dans le ciel. J'avais pas vraiment besoin que tu me les explique, sur le bateau. Je connaissais presque toutes les constellations que tu nommais... j'avais juste envie d'entendre ta voix pendant que je regardais l'immensité. Tu réalisais mon rêve, il fallait que je trouve une façon de t'inclure là-dedans. Un moment incroyablement serein après une journée mouvementée, pleine de rebondissements et de tension. Elle le garderait profondément ancré dans sa mémoire, et se rattacherait sans doute à ce souvenir dans des moments plus difficiles. J'ai des petits rêves, réalisables, pour lesquels je travaille. J'aime pouvoir me projeter dans un avenir pas trop lointain, ça donne un sens à mon présent. Je cultive une terre à plein rendement pour taper dans l'oeil du roi qui m'en attribuera une seconde, grâce à l'Ordre. Bon, je suis pas certaine que sa "majesté" soit assez dégourdie pour comprendre que la Dumas est une ressource précieuse pour la survie de l'humanité mais... je ne désespère pas. Respecte-t-il le roi? Elle n'en a aucune idée. De son côté, elle l'apprécie de moins en moins. Elle a du mal à comprendre la décision de renvoyer les mordus de Marbrume vers le Labret, d'en dégarnir les défenses et d'autoriser le développement de domaines alors qu'on est encore incapable de tenir une route à l'abri des attaques. Mathilde se garde bien de dénigrer le dernier roi en place publique, mais elle ne cache pas son désaccord dans le secret de sa chaumière. Je rêve aussi que la Fange disparaisse aussi subitement qu'elle est apparue. Qu'on retrouve la paix. Et qu'on travaille ensemble à rebâtir notre monde. Je ne comprends pas comment on peut encore s'entretuer alors que la mort est là, à notre porte. Elle haussa les épaules, impuissante, avant de reprendre sur un ton plus léger. Je ne rêvais pas d'être embarquée par un pirate qui aime qu'une femme le terrorise à grands renforts de piques bien placées et de panais. Mais bon, quelque part, mon petit coeur en miettes avait besoin d'une réponse et tu la lui as apportée. C'est panais-gatif. Terminer un instant de philosophie par une histoire de panais, franchement, c'est brillant. Aussi brillant que le sourire qu'elle lui dédie à cet instant précis.
Elle se lève en riant, se dirige vers la trappe qu'elle ouvre, et descend sans cesser de se marrer. Elle remonte quelques minutes plus tard avec une bouteille dans une main, une pomme coincée entre ses dents et leurs vêtements sur une épaule. Elle dépose le linge sur un coffre, croque un morceau de pomme et tend la bouteille à Darius. 'u as foif? Elle rit encore, remonte l'échelle et la pose contre un mur pour ensuite refermer la trappe. Elle se rallonge auprès de Darius, la peau un peu plus fraîche. Sa promenade l'a menée jusqu'aux volets qu'elle a soigneusement fermés, l'air frais a eu le temps de la marquer.
Soudain, ses yeux se posent sur un point peut-être imaginaire. Elle le pointe du doigt et s'écrie, sur un ton presque théâtral Par les Trois, Darius! Tu vois ça?! Elle se tourne vers Darius et lui dédie le sourire le plus taquin de l'année. Y a une échelle dans la chambre! C'est panais-erveilleux?! Incapable de se contenir plus longtemps, elle éclate de rire.
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| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Mar 28 Jan 2020 - 2:17 | | | Une échelle dans la chambre… L’affirmation lui tire un sourire et éveille son imaginaire. Le Je t’aime qui suit, lui, le fait légèrement frissonner. Son regard se fait plus tendre. La réponse vient ainsi. Dans le silence.
Darius sourit, amusé, quand Mathilde lui dit que la chaumière ne se remettra pas de son passage.
« La chaumière ou toi? », la taquine-t-il en continuant de la caresser et en la laissant faire pareil avec lui.
Mathilde saisit son menton, leurs nez s’effleurent. Il glisse une main contre sa joue, puis dans ses cheveux, et s’apprête à l’embrasser. Elle vient plutôt murmurer quelques troublantes paroles contre ses lèvres. Pourquoi parle-t-elle d’arrêter d’avoir peur, de ne pas s’empêcher de vivre par crainte de souffrir? Il fronce un peu les sourcils. Il ne comprend pas. Elle a accès à lui, il lui montre qui il est. Elle sait qui il est, lui, et pas uniquement le pirate. Il la laisse l'aimer – et il l'aime en retour. Il ne lui dit pas, pas avec des mots. Pas encore. Mais ça reste évident.
Darius fixe longuement Mathilde. Se pourrait-il qu'elle sente, qu'elle lise dans son regard ce qu'il a enfoui au fond de lui il y a deux ans? Est-elle capable de voir en lui à ce point? Non... Il n'a rien raconté, rien dit, rien mentionné. C'est impossible.
Sans surprise, Darius choisit de ne pas répondre. Il ne veut pas répondre. Il n’est tout simplement pas prêt et il ne le sera peut-être jamais. Il n'a pas envie de revenir sur le passé. Il préfère le présent, là, avec elle. Penser au passé ne le changera pas. Ça n’apportera rien. C’est inutile. Ce baiser qu'ils échangent, c'est nettement mieux. Darius le prolonge assez longtemps pour évacuer les questions soulevées par son amante. Ils passent à autre chose.
À son tour, Mathilde parle de ses rêves. Darius glisse un bras derrière sa tête pour s'y appuyer paresseusement et l'écoute en souriant en coin. Elle avait voulu l'inclure dans son rêve, à bord, juste l'écouter lui parler des étoiles même si elle connaissait déjà les constellations. Darius ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle est vraiment mignonne, parfois, sa belle fermière. Souvent, en fait. Pendant qu'elle parle, il repense à ce moment sous les étoiles, se remémore l'instant où elle s'est blottie contre lui pour dormir. Ce sont des instants qu'il chérissait déjà avant même qu'ils soient terminés et vers lesquels son esprit risque de vagabonder souvent – tout comme ceux qu'ils vivent à la ferme depuis deux jours.
Mathilde a de « petits » rêves. Avoir une deuxième terre, octroyée par le roi. Darius sourit en l'écoutant. La Dumas, une ressource précieuse pour l'humanité. Il est bien d'accord, et pas juste parce qu'elle cultive de délicieux panais pour sauver le monde.
La belle fermière est optimiste. Elle rêve que la Fange disparaisse et que tous travaillent de concert pour rebâtir le monde. Darius ne pense pas que ça arriver. Les Fangeux semblent être là pour rester et, même dans cette ambiance de fin de l'humanité, les Hommes sont comme ils ont toujours été : égoïstes. S'il y a quelques bonnes âmes, elles se font rares. Darius ne jette la pierre à personne. Il fait partie du problème, il le sait. Et il n'a aucun espoir que tout se termine bien. Il attend simplement de voir à quoi va ressembler la fin, tout en profitant de l'histoire au passage.
Mathilde continue et... C'est panais-gatif. Bon sang. Darius éclate de rire et secoue un peu la tête.
« Fais pas semblant, Mathilde, je sais que c'était ton rêve le plus secret et le plus fou », ricane-t-il.
Mathilde se lève et il proteste vaguement, tente de la retenir. Trop tard, elle est debout et se dirige déjà vers la trappe.
« En tout cas, continue de rêver, belle fermière, commente-t-il alors qu'elle s'apprête à descendre. Tu rêves déjà assez pour nous deux et ça te va bien. »
Mathilde disparaît et Darius ferme les yeux, écoutant ce qu'elle fait en bas. Il l'entend refermer le volet dans la cuisine – oups – et farfouiller dans la pièce. Il ouvre un œil lorsqu'il l'entend remonter l'échelle et s'amuse de la voir avec cette pomme coincée entre les dents. Très séduisant. Elle n'a jamais autant été à son meilleur.
Darius se redresse vaguement sur ses coudes et attrape la bouteille qu'elle lui tend pour prendre une gorgée d'eau-de-vie. Un petit remontant après l'effort, ça ne fait jamais de mal! Il est en train de prendre une nouvelle gorgée quand il suit des yeux ce que Mathilde pointe. Y a une échelle dans la chambre! C'est panais-erveilleux?! Il recrache presque l'eau-de-vie tant l'hilarité le prend violemment, mais s'étouffe plutôt avec alors que son rire retentit partout dans la chambre.
« C'est p..pas... ta.. ta meilleure! », lance-t-il en reprenant peu à peu contenance.
Il dépose la bouteille par terre, puis vient surplomber Mathilde dans le lit. Après avoir pris effrontément une bouchée de sa pomme sans demander, il glisse ses mains le long de ses reins et de ses hanches en lui servant son regard le plus charmant.
« T'inquiète, on va faire bon usage de cette échelle, Mathilde... », dit-il d'une voix remplie de promesses.
Il vient caresser ses fesses, puis remonte et... commence à la chatouiller impitoyablement.
« À l'abordage! s'exclame-t-il en riant. Pas de quartier! »
Darius fait frétiller ses doigts contre la peau de Mathilde. Il cherche son point faible et, quand il le trouve, il ne le lâche plus, l'attaquant assidûment de chatouilles. Il est sans merci.
Lorsque Mathilde semble sur le point d'être capable de s'échapper, il l'attrape dans une étreinte puissante et l'empêche totalement de bouger. Penché au-dessus d'elle, il souffle sur son visage avec arrogance.
« Tu es en fâcheuse position, belle fermière, se moque-t-il. Tu vas faire comment pour t'en sortir, mh? Tu comptes négocier ta liberté et ma clémence comment? »
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Mar 28 Jan 2020 - 4:24 | | | Mathilde n'a pas vu que Darius a pris une gorgée à la bouteille lorsque la blague lui échappe. Elle ne s'en rend compte que lorsque les hoquets à demi étouffés s'entremêlent aux rires de son amant. Tout à coup inquiète, son éclat s'interrompt, quelques secondes, le temps qu'il reprenne contenance. Alors seulement elle rit encore un peu, soulagée de le voir reprendre son souffle. Quelque part, c'est une douce vengeance pour l'eau-de-vie beaucoup trop forte qu'il a daigné lui partager sur le bateau. C'est pas ta meilleure! Le regard malicieux qu'elle lui lance en guise de réponse, doublé d'un haussement de sourcil, doit vouloir dire quelque chose comme De toute évidence, si. Tiens, il a encore une goutte d'alcool qui perle dans sa barbe. Elle l'essuie du bout des doigts et lui lance un autre regard. On ne tient pas l'eau-de-vie, gentil pirate?
Est-ce là une provocation de trop pour le fier capitaine? Le voici qui, sans un mot, se déleste de sa bouteille sans même la lui partager -le goujat!, roule sur le côté pour venir la surplomber et lui voler un morceau de la pomme qu'elle tient dans la main. Voleur! Brigand! lui murmure-t-elle, la mine faussement offusquée. Elle se redresse un peu et fait mine de le mordre, croquant doucement dans son épaule avant de se laisser retomber sur le lit. Il s'en fiche royalement, préférant glisser ses mains le long de ses hanches. [i]T'inquiète, on va faire bon usage de cette échelle, Mathilde... Hein?! Mathilde hausse les deux sourcils, dubitative. Il est sérieux?! Mais... C'est quoi ce petit air coquin, et cette voix chaleureuse remplie de promesses? Non, il joue. Elle entrouvre les lèvres pour protester mais...
Mais rien... Parce que le pirate, dans une attaque aussi fourbe que cruelle, se lance à l'assaut de ses points faibles en la chatouillant... Et les Trois savent qu'ils sont nombreux. Elle hurle des Aaah! lorsque les doigts trouvent ses flancs, des Non pas làààhiii lorsqu'ils se glissent vers le nombril, et des Arrêêêête! quand ils s'échappent dans son dos, qu'elle révèle de temps en temps à force de chercher à rouler... en vain. Elle rit, se débat, le repousse avec ses bras sur son torse qui ne bouge pas d'un millimètre, agite ses jambes dans des mouvements complètement incontrôlés, alors que les Pas de quartier! graves résonnent dans la chambre entre deux cris stridents. Elle finit par saisir un avant-bras, le repousser sur le côté pour le déséquilibrer et presque réussir à se détacher de son emprise, mais il la rattrape à temps, se servant de son corps, plus massif que celui de la fermière, pour l'immobiliser. Tu comptes négocier ta liberté et ma clémence comment? lui souffle-t-il, le visage plein d'arrogance. Elle lui répond par un claquement de dents, suivi d'une légère morsure sur la lèvre inférieure.
- Je connais tes points faibles, Vortigern. Je n'ai pas besoin de négocier ta clémence. Son sourire est plein d'assurance. Il s'efface alors que Darius lui plaque presque délicatement une main sur la bouche et reprend les chatouillis exactement là où il les a laissés : sur ses côtes. Elle hurle, mais ses cris sont maintenant étouffés par une main qu'elle finit par mordre, convainquant le pirate d'interrompre ce qui s'apparente presque à une séance de torture. Mathilde est essoufflée. Ok, ok, je me rends.
Elle rit entre deux souffles et réfléchit un instant. Darius la toise avec un petit air satisfait. S'il avait été un ennemi, elle l'aurait chargé directement dans son point faible : son passé. Elle n'en connait que quelques mots, mais c'est probablement ce qui l'aurait le plus déstabilisé. Mais il n'est pas son ennemi, et cette pensée ne lui effleure même pas l'esprit. Pour le satisfaire pleinement, elle réfléchit à haute voix.
- Voyons voir. Je pourrais négocier une caisse de panais, ton péché mignon, mais tu me les as toutes volées. D'ailleurs ajoute-t-elle en fronçant les sourcils tu m'as ramené la monnaie j'espère? Elle ne rit qu'à moitié : les bons comptes font les bons amis, et s'il elle se fout royalement qu'il soit son "bon ami", elle entend bien que leurs affaires soient menées correctement. Elle sourit. L'a-t-elle décontenancé un peu avec cette question? Peut-être. Mais elle poursuit. Je pourrais négocier une chemise mais celles que j'ai semblent un peu étroites aux épaules. Elles risquent de déchirer dès la première manoeuvre aux voiles. Ça ferait mauvais genre devant l'équipage. Petite moue impuissante. Je pourrais te proposer une folle nuit d'amour, mais c'est vraiment très inconvenant et très indigne venant de la part d'une très honnête femme. Son sourire s'étire à nouveau sur ses lèvres. Ce qui est dommage, réellement, parce que tes mains pourraient s'aventurer sur ma peau, ma bouche pourrait s'aventurer sur la tienne... Sa voix prend une étrange intonation, plus suave. Ses yeux se plongent dans le regard de Darius pour le garder captif, alors que discrètement, elle tente de libérer une main de son étreinte. Une main, c'est tout ce dont elle a besoin. Elle ne s'interrompt pas ... nos soufflent pourraient se mêler, nos corps pourraient s'aimer et... Gagné. Sa main est relativement libre. Elle ne peut pas vraiment faire de grands mouvements, mais son flanc est juste là, sous ses doigts qui s'agitent maintenant pour le chatouiller.
- Ahaaaa! Contre-attaque! s'écrie-t-elle, d'un air triomphant.
...
Néant. Total. Absence de rire. Darius la regarde avec un sourire moqueur. Elle est dépitée. Ah non mais alors ça c'est pas du jeu! dit-elle en essayant une nouvelle fois de le chatouiller. Il ne bronche pas d'un poil. Au mieux lui arrache-t-elle un semblant de frisson, qui relève plutôt de l'agréable sensation provoqué par une caresse que d'un réel chatouillement. Mathilde est dépitée. Elle comptait reprendre le dessus par la surprise, la voici écrasée sous la défaite.
- Capitaine, il semble que l'ennemi dispose d'un bouclier secret ironise-t-elle en tâtant les quelques centimètres de peau qu'elle peut atteindre, comme si elle cherchait ledit bouclier. Il va falloir négocier une trêve même si nous ne sommes qu'une pauvre chose complètement nue et sans défenses. Un panais du jardin? Un gratin d'aubergine ? glisse-t-elle sur un ton presque suppliant. Elle ne peut s'empêcher de rire, coincée sous un Darius espiègle à souhaits. Elle étire le cou pour tenter de rejoindre ses lèvres. Elle n'a plus que ça. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Mer 29 Jan 2020 - 1:01 | | | Même si c'est Mathilde qui est chatouillée, Darius rit probablement autant qu'elle en entendant ses petits cris et ses supplications. Il vient de découvrir quelque chose de nouveau sur sa belle fermière : elle a de nombreux, très nombreux points faibles! C'est évidemment une information qu'il retenir et garder bien précieusement dans un coin de son esprit. Les flancs, le nombril, le dos... Il sait maintenant où frapper fort pour ses prochaines attaques.
Mathilde tente dans se libérer, en vain. Darius l'immobilise sous lui et lui sert son air le plus arrogant, auquel elle répond en claquant des dents et en lui mordant la lèvre inférieure. Elle dit connaître ses points faibles... Ah oui? Il lui plaque une main sur la bouche et vient lui chatouiller les côtes sans aucune pitié pour voir osé prétendre pouvoir le vaincre! Elle ne s'en sortira pas ainsi et... bordel, elle vient de lui mordre la main! Darius retire finalement sa main en ricanant.
« Hé oh, fais attention à ces mains, ce serait bête qu'elles puissent plus te caresser! », proteste-t-il en riant.
Mathilde se rend. Darius est évidemment hautement satisfait et il ne s'en cache pas. Les négociations reprennent et elle en profite pour mentionner la « monnaie » de ses caisses de panais. Il fronce le nez.
« Tu m'as dit de te rapporter ce qu'il restait, dit-il. Et il n'est rien resté. »
Darius lui offre un léger baiser avant de la laisser poursuivre.
« Tu me diras ce que tu aimerais que je te rapporte et je te la rapporterai lors de mon prochain passage, c'est pas plus compliqué. »
Il écoute ses autres propositions. La chemise? Nah. La folle nuit d'amour? Ont-ils vraiment besoin de négocier pour ça? Oh non, ils ne peuvent pas, ce serait indigne venant de la part d'une très honnête femme... Un grand sourire moqueur étire les lèvres de Darius. Les Trois auraient sans doute quelque chose à dire à ce sujet vu la nature et la fréquence des activités qui ont eu lieu dans la chaumière – et dans la grange – au cours des deux derniers jours...
Mathilde prend une voix plus suave, commence en douceur une petite description bien agréable. Darius l'écoute, amusé, charmé. Il la sent tenter de se libérer, mais il la laisse faire... Il est curieux de voir comment elle va se venger.
Ahaaaa! Contre-attaque!
Darius arque un sourcil, moqueur. Il n'est pas sensible aux chatouilles, sauf à un endroit bien précis qu'elle ne peut pas atteindre et qui restera secret jusqu'à ce qu'elle le trouve d'elle-même. S'il rit, c'est uniquement parce que l'air dépité de Mathilde, dont la vengeance tombe complètement à l'eau, est hilarant. Elle recommence à négocier avec désespoir après avoir tâté son « bouclier ».
« Une trêve? souffle-t-il avec une expression faussement horrifiée. Une trêve?! Avec moi, un pirate?... Tu crois que c'est mon genre? Jamais! C'est inacceptable! Imposs... »
Il ne finit volontairement pas sa phrase pour capturer les lèvres de Mathilde des siennes en riant. Il lui offre un long baiser voluptueux et murmure deux langoureuses caresses entre leurs langues :
« Mh... Pour ces lèvres et pour une folle nuit d'amour avec une femme très honnête, oui, je peux faire une exception... »
Darius repend les baisers et finit par relâcher Mathilde de son étreinte, se contentant de la surplomber sans qu'elle soit prisonnière de ses bras. Après un moment, il détache ses lèvres des siennes et s'étire pour prendre la bouteille d'eau-de-vie. Il prend alors une gorgée, puis lui en offre une.
« J'ai vu ton petit regard mécontent quand je l'ai déposée sans t'en proposer, pouffe-t-il, l'air malicieux. Ne jamais priver une belle fermière d'eau-de-vie. Je note. »
Darius lui laisse la bouteille et se recouche près d'elle, restant sur le côté afin de pouvoir la regarder, non sans laisser traîner une main sur son ventre pour le caresser paresseusement. Pendant quelques secondes, il l'observe. Pour une raison obscure, il se demande à quoi ressemblait sa relation avec ce milicien. Était-il le genre à l'attaquer de chatouilles ou encore à lui faire les yeux doux pour avoir le reste de son omelette? La désirait-il chaque fois qu'il posait son regard sur elle, comme lui, et s'osait-il à quelques aventures que les Trois réprouveraient dans la grange? Darius a dû mal à imaginer Mathilde avec un milicien. Ou même avec un simple fermier.
« T'as eu d'autres personnes dans ta vie? demande-t-il soudainement. Je veux dire à part ton mari et ce milicien. Et moi. »
Il sait qu'elle a dû être courtisée, notamment en raison de sa ferme, et qu'elle l'est toujours. Il se demande par contre si elle en a déjà aimé d'autres, voire si elle a eu de simples amants.
Darius glisse sa main jusqu'à la joue de Mathilde et la caresse du dos de son index en la regardant. En silence, il lui dit qu'elle n'a pas à répondre si elle n'en a pas envie, qu'elle peut simplement boire une gorgée d'eau-de-vie et passer à un autre sujet ou encore lancer une blague de panais qui les fera rire tous les deux. Il ne lui en voudrait pas. Il est simplement curieux d'en savoir plus sur elle, voire sur le genre de personnes qui l'a attiré jusqu'ici. C'est une question comme une autre.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Mer 29 Jan 2020 - 5:14 | | | Bien sûr qu'une trêve c'est de ton genre. Il suffit que tu y trouves ton intérêt, pirate, sinon jamais tu ne m'aurais écoutée. Mathilde sourit intérieurement et accueille bien volontiers les baisers de Darius, qui continue de la maintenir relativement immobile sous lui. Elle ne lutte plus, elle se détend, même, et l'embrasse sans chercher à s'enfuir. Elle en redemande, comme si elle tentait d'étancher une soif infinie avant son départ. Je peux faire une exception... Il l'embrasse à nouveau, sans voir qu'elle roule des yeux. Sa Majesté est bien bonne. Elle ricane. S'attend-t-il à une autre attaque, alors qu'il relâche doucement son étreinte? Elle ne s'aventure pas à relancer les hostilités. Ce n'est plus le temps. Ses baisers n'ont plus rien de taquin, ils sont doux, tendres. Lui aussi s'abreuve, et lorsqu'il le lui permet enfin, elle l'enlace tendrement pour prolonger le moment.
Quelle heure est-il? Aucune idée. Le soleil se couche-t-il, dehors? Pas déjà. Mathilde réalise qu'elle a perdu la notion du temps. Dans cette petite chambre où la lumière entre à peine, impossible de savoir si l'astre touche déjà l'horizon où s'il est encore midi.
Darius s'étire pour saisir la bouteille, en prend une gorgée et la tend finalement à Mathilde qui esquisse un sourire presque satisfait. Ah ben quand même! Malicieusement, il ne se gêne pas pour souligner sa petite moue, lorsqu'il l'a reposée sans lui proposer une gorgée, plus tôt. Elle prend la bouteille et se redresse sur un coude pour en prendre une grande gorgée. Elle ne ressortira pas de la chaumière ce soir, c'est certain. Elle a déjà trop bu que pour pouvoir être réellement sur ses gardes, la moindre menace fondrait sur elle avant même que ses réflexes, légèrement anesthésiés par l'eau-de-vie, ne la poussent à fuir ou à se défendre. La sensation d'ivresse est légère, mais délicieuse, ne serait-ce que parce qu'elle est réellement détendue. Bon, peut-être le bain et leurs ébats contribuent également à son sentiment de bien-être. A moins que ce ne soient les caresses paresseuses de la main chaude posée sur son ventre.
T'as eu d'autres personnes dans ta vie? Elle hausse un sourcil. Quelle drôle de question. Quelle drôle de formulation. Est-ce parce qu'il sait pour elle et Lisbeth? Ou bien parce qu'il a vu suffisamment de choses dans sa vie que pour envisager d'autres possibilités qu'un homme avec une femme? Elle reprend une gorgée. Hm. L'alcool délie les langues. Mauvaise idée. Il est des secrets qu'il faut savoir préserver. C'est beaucoup, à ton avis? Elle sourit. Qu'est-ce qui est de l'ordre du convenable, pour un pirate? J'ai eu des histoires sans lendemain. Évaporées dans la nature. Alcide est le premier que j'aime réellement. Je l'aime encore. Même s'il est mort. Et je ne sais pas si l'amour que je lui porte s'éteindra un jour. A vrai dire je n'en ai pas envie. C'est encore douloureux, parfois, mais je ne veux pas l'oublier. Je ne veux pas oublier pas mon passé. Aujourd'hui il y a toi. Elle l'embrasse doucement. Le présent, le surprenant que je n'attendais pas, certainement pas sur un bateau plein de pirates. Elle rit doucement. Il y a quelques mois encore, je voulais profiter de ma liberté. Je ne savais même pas que je pouvais séduire quelqu'un. Je ne souhaitais que trouver un époux que j'aimerais et qui m'aimerais pour ce que je suis. Une vie simple, sans emmerdes. Elle hausse les épaules et dépose la bouteille à côté du lit. Et me voici à accepter dans ma vie un marin, probablement infidèle, complètement malhonnête en dehors de cette maison et définitivement amant de la mer. Aucune chance qu'on se marie, absolument aucune. Elle revient contre lui, rapproche son visage du sien, et chuchote Et tu sais quoi? Je m'en fiche. Elle lui vole un baiser. Je reviens.
Mathilde se lève, laisse glisser une main nonchalante tout le long du torse de son amant, main qui tourne autour de son nombril, descend sur sa hanche, frôle sa cuisse, son mollet, le haut de son pied. Elle hausse un sourcil, sourit malicieusement et termine la course de ses doigts sur la plante du pied. Ah. Trouvé. Elle glousse de rire, ramasse sa robe et l'enfile. Quelle heure est-il? Cette question revient à son esprit. Si les gars reviennent, mieux vaut qu'ils ne les trouvent pas nus, allongés côte à côte. Pas tout de suite. Plus tard, dans quelques mois peut-être. Mathilde ouvre la trappe, attrape l'échelle en laissant filer un Hm songeur et la laisse glisser pour ensuite descendre.
Une fois en bas, Mathilde passe dans la pièce voisine et entrouvre un volet. Par les Trois! Le ciel est encore clair, et sur le haut du chemin, deux silhouettes se profilent. On a de la compagnie Dar! Gauthier et Philippe? Non, elle reconnait ni leur allure ni leur pas. Celui des promeneurs est relativement pressé. Le soleil commence à décroître. Courent-t-il vers Usson? Ils pourraient rallier la bourgade sans trop de problème. La fermière reprend son rôle, tresse rapidement ses cheveux pour les remonter en chignon, qu'elle fixe avec deux épingles ramassées sur une étagère.
- Je sais pas qui c'est, deux personnes probablement en route vers Usson, prends ton temps. Reste caché? C'est ça la vie qu'elle va mener, lorsqu'il sera là? Toujours aux aguets au cas où un milicien le reconnaîtrait? Peut-être ferait-il bien de commencer à porter un masque quelconque lorsqu'il mène ses abordages, ça aiderait. Rapidement, elle lave la vaisselle laissée là plus tôt. Elle jette un oeil par la fenêtre maintenant ouverte. Ils descendent vers la ferme. Trop visibles que pour que ce soit des voleurs. Pas assez armés que pour être de la milice. Un coup d'oeil circulaire dans la pièce où plus rien ne traîne. Elle déverrouille la porte et l'ouvre en grand, sa main droite posée sur son arc, juste à côté d'elle.
- Je peux vous aider? lance-t-elle aux promeneurs qui n'ont même pas atteint la barrière. - Bonjour dame, je cherche la ferme d'un éleveur de chevaux du coin. répond une voix masculine. - A une lieue et demi au nord. Remontez sur la principale, prenez la direction d'Usson et empruntez le premier chemin à votre gauche indique-t-elle, à l'aide de grands gestes dans l'air. - On a le temps de la rallier avant le coucher du soleil? - Assurément. Vous avez même le temps de rejoindre Usson bien avant la nuit. Bonne route! Et sans laisser le temps aux visiteurs de répondre, Mathilde referme la porte. Hors de question d'avoir des étrangers ce soir à la maison. Elle attend quelques secondes et finit par jeter un oeil par la fenêtre. Ils s'en vont dit-elle à l'attention de Darius qui l'a rejointe. Cette ferme est un moulin. Je voudrais pouvoir invoquer la pluie pour avoir la paix une journée complète. Elle se retourne vers Darius et lui sourit. Évidemment si tu peux être là, durant ce jour de pluie, je serais ravie. Toi, tu ne me déranges pas.
Mathilde se pince les lèvres. Sa gorge est sèche. Sa tête tourne un peu. Il me faut de l'eau! Oh merde il faut de l'eau avant que la nuit ne tombe. Et rentrer Marguerite. Et ramasser les derniers oeufs au poulailler! Et fermer la grange aussi! Elle chausse ses sabots, tout à coup affairée, va pour sortir et s'immobilise. Elle a oublié quelque chose, quelque chose d'important. Elle fait demi-tour, s'approche de Darius et l'embrasse avant de lui murmurer Je ne t'oublie pas, même si les poules et la jument réclament mon attention quelques minutes, d'accord? Elle rit. Il le lui avait reproché avec humour, au matin. Elle saisit un gobelet sur le comptoir, le plonge dans l'eau et le boit en trois gorgées. Si tu veux m'aider, tu peux mener Marguerite dans la grange, elle se débrouille bien pour la nuit. A tantôt! s'écrie-t-elle en sortant à pas pressés, embarquant son arc et son carquois au passage. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Jeu 30 Jan 2020 - 2:35 | | | Des histoires sans lendemain. Darius arque légèrement un sourcil, mais n'insiste pas vraiment. Ça ne veut pas dire grand-chose pour lui. Une histoire sans lendemain, ça peut être une déclaration non réciproque, une amourette innocente, une passion assouvie en un soir. Il en déduit qu'elle n'a pas réellement l'intention de répondre. Elle n'en a possiblement pas envie. Un jour, peut-être.
Mathilde parle d'Alcide. Elle l'aime toujours et va l'aimer jusqu'à la fin de ses jours sans doute. C'est étrange à entendre pour Darius. Ça fait naître chez lui un drôle de sentiment de possessivité, comme si le milicien allait ressurgir d'entre les morts du jour au lendemain et que Mathilde allait oublier leur histoire, leur lien, leur refuge. Il n'aime pas partager son amour, même avec une personne qui n'est plus parmi eux. Même si lui, quelque part, n'a jamais cessé d'aimer Catharina non plus et que ce n'est pas près d'arriver. C'est complètement illogique, il le sait parfaitement. Il y a cependant longtemps que leur monde est dépourvu de toute logique.
Aujourd'hui, il y a lui. Darius sourit en coin et répond au baiser que lui offre Mathilde. Il l'écoute et ne peut que s'amuser devant la description qu'elle fait de lui : un marin, probablement infidèle, complètement malhonnête en dehors de cette maison et définitivement amant de la mer. Tous ces compliments... c'est trop! Et vrai, surtout.
Aucune chance qu'on se marie, absolument aucune. Darius n'a pas l'envie ou l'intention de se remarier, mais il est incapable de ne pas voir là un défi. Il sait qu'il pourrait un jour changer d'idée – ça ne serait pas la première fois et encore moins la dernière -, mais Mathilde semble déterminée à laisser les Trois en dehors de leur histoire, à ne jamais devenir épouse de pirate marin. À suivre... peut-être. En attendant, ça n'a strictement aucune importance, autant pour elle que pour lui.
Mathilde lui vole un baiser et s'apprête à se détacher. Il la retient brièvement et lui en dérobe un autre avant de la libérer. Elle revient.
« Encore? proteste-t-il. Tu viens de descendre. »
Darius la suit des yeux tandis qu'elle glisse une main contre lui et a un léger mouvement de recul quand elle effleure la plante de son pied. Ah non, elle a découvert son point faible! Elle ne semble cependant pas avoir l'intention de se venger maintenant, car elle enfile sa robe et descend au rez-de-chaussée, le laissant seul dans le lit.
Darius se réinstalle confortablement dans le lit pour attendre Mathilde, mais se redresse quand il l'entend lui crier qu'ils ont de la compagnie. Il soupire bruyamment. Cette ferme est un véritable moulin. Pas moyen d'avoir la paix même en se débarrassant de tous les travailleurs. Il se lève pour se rhabiller. Il ne se dépêche pas spécialement, mais quand il entend Mathilde ouvrir la porte, il est déjà en bas, dans la pièce où ils ont pris le bain. D'une oreille, il écoute la conversation, puis rejoint finalement Mathilde quand elle a refermé la porte. Il est surpris de constater qu'il fait encore clair en arrivant dans la cuisine – avec tout ce qui s'est passé, il aurait cru que le soleil était déjà couché. Tant mieux. Ça veut dire qu'ils ont encore du temps ensemble.
« J'espère que je te dérange pas, sinon, t'as une drôle de manière d'essayer de me faire fuir », répond-il quand elle parle d'invoquer la pluie pour avoir un peu de tranquillité.
Darius la regarde devenir toute affairée, un sourire au coin des lèvres. Il lui retourne son baiser en riant – elle va l'oublier à un moment, il est certain – et acquiesce.
« Va, belle fermière va, se moque-t-il. Je m'occupe de Sa Majesté Marguerite. »
Darius attrape son épée et regarde Mathilde s'éloigner par le volet. Il a presque l'impression de voir ses pensées flotter autour d'elle tant son esprit s'est rempli soudainement. Il aurait dû a capturer dans ses bras, là-haut, et ne pas la laisser partir. Ça lui apprendra – quoique c'est sans doute mieux pour la pauvre Marguerite qu'il ne l'ait pas fait.
Une fois à l'extérieur, Darius va retrouver la jument. Il tapote gentiment son flanc avant de l'emmener dans la grange, où il prend même la peine de s'assurer qu'elle a de quoi boire et manger. Dans un élan de fantaisie, il attrape même la brosse pour refaire une petite beauté à Marguerite, qui paraît bien heureuse de toute cette attention.
« Dis pas à Mathilde que je t'aime bien toi aussi, elle pourrait être jalouse », dit-il à la jument avant de la quitter pour de bon.
Il ferme la grange sort, puis cherche un instant Mathilde, qu'il trouve en train de ramasser les œufs au poulailler. Elle ne semble pas l'avoir remarqué, alors il prend le temps de l'observer dans son rôle de fermière, comme elle a sans doute dû le regarder quand il jouait au capitaine.
« Marguerite est en sécurité, annonce-t-il finalement, après un moment. Elle a même eu droit à un traitement digne de son rang de reine de la ferme. »
Il lui sourit quand elle se retourne vers lui, puis fait quelques pas pour l'aider à ramasser les œufs.
« Tu sais, t'as pas à t'en faire que je me fasse prendre chaque fois que quelqu'un passe à la ferme, mais si c'est des miliciens, dit-il tranquillement. Comme je t'ai dit, j'ai appris à repérer ceux qui pourraient me causer des emmerdes. Les autres, soit ils me connaissent pas, soit j'ai réussi à acheter leur silence ou leur collaboration. Je sais ce que je fais. C'est pas pour rien que je peux encore me balader relativement librement. »
Darius hausse les épaules et dépose les œufs dans le panier de Mathilde.
« Par contre, si jamais je me fais prendre et qu'on vient te questionner... Si tu y arrives, tu racontes que tu sais rien. Je t'ai dit que je suis Dartagnan, un simple marin. Je t'ai aidée à la ferme, tu ajoutes qu'il y a eu quelque chose entre nous si ça finit par se savoir, mais que je t'ai menti sur toute la ligne. Et si jamais t'es pas capable de mentir, alors... Tu dis que tu savais que j'étais un pirate, mais que je t'ai menacée d'égorger tous ceux à qui tu tenais si tu disais quoi que ce soit à la milice. Je t'ai forcée à conclure une entente avec moi. Bref, peins-leur un portrait assez horrible pour qu'ils te croient. Dis ce qu'il faut pour te sauver. »
Darius pose une main contre le bras de Mathilde pour qu'elle s'arrête et la regarde dans les yeux.
« Je suis peut-être un marin amant de la mer infidèle et malhonnête, mais je te laisserai pas payer pour mes crimes. Jamais. Et tu sais pourquoi. »
Parce que je t'aime. Et s'il y a une seule personne que je vais tenter de protéger, ce sera toi.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Jeu 30 Jan 2020 - 16:35 | | | Rester à l'intérieur, dans les bras de Darius, serait sans doute le meilleur moyen de prendre congé de la ferme et des tâches quotidiennes. S'évader avec lui, loin des tracas, loin du quotidien, semble si facile. La fermière traverse la cour, longe la vieille grange et jette un oeil à l'enclos des deux cochons qui profitent des derniers rayons du soleil. Si de Terresang savait que l'un d'eux porte son nom, il la crucifierait sur place. Elle rit, seule, rien qu'en imaginant sa tête devenir toute rouge sous l'effet de la colère. La fermière fait demi tour et se dirige vers le poulailler, suivie par une troupe de poulettes aussi affairées qu'elle. Trouver un équilibre entre les corvées et son envie de profiter de chaque instant que Darius lui offre sera un défi. Ça tombe bien, Mathilde aime les défis autant qu'elle aime sa ferme.
- Allez les filles!
Les poules rousses sont sans doute la meilleure création des Trois. Elles suivent, comme des petits chiens, la main qui les nourrit. On peut les laisser courir en liberté et chasser les vers et autres larves cachés dans la terre pendant toute la journée sans craindre de les perdre. Les blanches, elles, sont beaucoup plus farouches et s'enfuient à la moindre occasion. Mathilde referme la porte derrière ces dames, qui passeront la nuit bien à l'abri des nuisibles. Si les fangeux ne raffolent pas des animaux, les belettes, renards et autres petits carnivores ne rechignent pas devant la perspective de croquer un morceau de volaille. Elle ne compte plus les pertes. Par contre, elle s'assure toujours de laisser quelques poules couver des oeufs qu'elle aura marqués, pour ne pas les ramasser.
La fermière ouvre les trappes situées sur la paroi du poulailler et ramasse quelques œufs qu’elle dépose avec précautions dans son panier. Marguerite est en sécurité. Elle sourit et se retourne. Tututu. Elle est la princesse. Je suis la reine corrige-t-elle en riant, avant de souffler un Merci reconnaissant. S’il y a quelque chose qui peu plaire à la fermière, c’est bien que l’on prenne soin de ses bêtes, avec un soupçon de bienveillance à leur égard. Mathilde reprend le ramassage, alors que Darius lui indique qu’elle n’a pas à s’inquiéter des gens qui passent sur sa ferme. Il saura repérer les emmerdeurs, les dangers, et agir en conséquence. Il sait ce qu’il fait, et cela a le don de troubler un peu la fermière, qui a plutôt l’habitude d’être celle à qui on demande protection. Il hausse les épaules. L’espace d’un instant, elle a oublié qu’il est un pirate depuis toujours, et que s’il n’a pas la marque des bannis sur son bras c’est parce qu’il a toujours su s’en tirer d’une façon ou d’une autre. Pas vu, pas pris. Elle le regarde sous un autre jour, une fois encore. Il fait depuis toujours ce qu’elle ne fait que depuis quelques mois : négocier sa liberté, sa vie, se faufiler entre les mailles du filet, esquiver les trahisons, consolider son réseau de protection. A côté de lui, les petits accords de la fermière semblent bien anodins.
Et si on vient la questionner… Elle l’écoute lui faire ses recommandations tout en refermant la dernière trappe. Mentir à son sujet, clamer son innocence, parler de menaces, dresser un portrait aussi terrifiant que possible pour la faible femme qu’elle est. Il arrête son geste, elle le regarde. Je te laisserai pas payer pour mes crimes. Jamais. Et tu sais pourquoi. Elle lui sourit, attendrie, et pose une main sur le cœur du pirate, dans un geste bienveillant.
- Je sais pourquoi. T’as de drôles de façons de l’exprimer, en silence ou à demi-mots, mais je sais. Je t’entends le crier, à ta manière. Elle dépose un baiser sur ses lèvres. Je ne mentirai pas, Dar. Ici, tu es Dartagnan, sympathique marin qui est en tractations avec l’Ordre et qui passe occasionnellement voir la Dumas qu’il a sauvée alors que son bateau avait été abordé par des pirates. Il n’y a aucun mensonge là-dedans. Seulement des omissions. Elle sourit. J’ai été interrogée à Marbrume, tu sais. J’ai décrit avec précision l’un de tes gars, je l’avoue. J’en ai fait le gars qui est écouté par les autres, en apparence. Évidemment j’ai oublié de mentionner que ce gars s’est fait tabasser par un beau capitaine et que son corps a été jeté à la mer. Elle hausse les épaules. Oups ! Il aurait pourtant été si facile de respecter les règles et les lois, de courir voir un coutillier, de lui parler des pirates et de la traversée éprouvante, des négociations qui lui avaient garanti la vie sauve. Elle serait revenue avec une troupe armée quelques jours plus tard sur les lieux du rendez-vous. Ils auraient capturé Darius, et auraient sans doute pu mettre la main sur le bateau et l’équipage. Une opération rondement menée qui lui aurait valu une récompense et peut-être d’autres formes de reconnaissance. Mais Mathilde ne jouait plus à suivre les règles. La Fange la poussait constamment à les remettre en perspective pour s’adapter aux nouvelles réalités.
- Dar… je ne m’attends pas à ce que tu me sois d’une fidélité remarquable. Physiquement. C’est peut-être une idée préconçue mais les marins ont cette drôle de réputation d’avoir une femme dans chaque port… Je crois pas qu’on puisse aimer deux personnes de la même façon en même temps. Quand je dis que j’aime Alcide, c’est que j’aime son souvenir, tout comme toi tu dois surement aimer un souvenir, non? Je n’espère pas qu’il réapparaisse vivant au détour d’un chemin, tu saisis? Mais je sais qu’on peut succomber à un désir, sans forcément aimer la personne. Une petite nuance qui, pour Mathilde, a toute son importance. Le cœur est exclusif, le corps, lui, a parfois ses caprices sur lesquels elle peut fermer les yeux. Il suffit simplement qu’il continue de lui murmure qu’il l’aime, à sa façon. Il y a eu une femme, avant Alcide. Trois belles journées de printemps. Un désir brut, aussi intense qu’éphémère. Elle le regarde, cherche à déchiffrer ce qui peut bien lui passer par la tête à ce moment précis. Est-ce que tu t’attends, toi, à ce que ta belle fermière ne réserve ses charmes que pour toi?
Tu n’as qu’à dire oui, Dar. Fais-moi tienne, corps et âme. Sois jaloux et protecteur, comme tu l’as été avec Roger. Je crèverai les yeux de celle qui cherchera à ravir ton cœur, et si tu partages la couche d’une autre, j’espère que mon nom que tu murmureras. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Ven 31 Jan 2020 - 2:12 | | | Mathilde pose une main contre le cœur de Darius, qui s'en saisit pour y déposer un baiser pendant qu'elle parle. Qu'ils se comprennent aussi naturellement rend les choses beaucoup plus simples entre eux. Un seul regard suffit pour savoir ce que l'autre ressent, ce que l'autre pense. Il ne dit rien, mais Mathilde sait qu'il l'aime. C'est précieux, très précieux, surtout pour un homme tel que lui, qui communique souvent le plus important en silence.
Darius fronce les sourcils quand Mathilde dit qu'elle a donné la description d'un de ses hommes aux miliciens, puis sourit avec un air franchement amusé. Elle a décrit le type qu'il a balancé par-dessus bord. Elle est maline. Elle ne ment jamais... ou presque. Elle ment par omission. Elle répète des informations qu'on lui a transmises, comme le fait qu'il s'appelle Dartagnan, en ne révélant toutefois pas qu'il s'agit d'un nom d'emprunt. Petite fermière futée. Darius est sûr qu'elle est la femme la plus astucieuse du Labret.
Mathilde poursuit, aborde le sujet de la fidélité. Elle sait qu'il va probablement aller voir ailleurs, que les désirs du corps n'ont parfois rien à voir avec ceux du cœur. Elle fait d'ailleurs une révélation qui surprend Darius : elle a eu une brève aventure avec une femme. Il arque très légèrement un sourcil, étonné, mais sans plus. Il a vu de bien étranges choses dans sa vie, dont plusieurs que les Trois et la société réprouveraient. L'amour entre femmes en fait partie. Il n'aurait seulement pas pensé que Mathilde s'était laissée aller à de tels penchants. Mais bon, que sait-on véritablement des gens?
Darius la regarde et lui offre un léger sourire mi-amusé pour la rassurer. Elle semble tenter de déchiffrer ses pensées. Il n'en laisse pas paraître grand-chose, tout simplement parce qu'il n'en pense pas réellement grand-chose. Sauf peut-être que l'idée a quelque chose d'attirant. Deux femmes qui se caressent, ce n'est pas désagréable à voir. Les hommes qui prétendent que ce n'est pas attirant sont des menteurs. Est-ce que tu t’attends, toi, à ce que ta belle fermière ne réserve ses charmes que pour toi? Bonne question. Ce serait hypocrite de dire oui. Idiot de dire non.
Darius réduit la distance entre Mathilde et lui pour l'enlacer. D'une main lente, il caresse sa hanche, le bas de son dos.
« Je suis pas là pour surveiller qui s'approche de ma belle fermière et ce que je sais pas ne peut pas me faire de mal, dit-il tout bas en la regardant dans les yeux. Mais si je vois un type traîner trop près de toi, si j'apprends qu'un homme – ou une femme – a partagé ta couche, je serai capable de fouiller chaque recoin du Labret pour le ou la trouver et lui faire regretter d'avoir posé un regard sur toi. Je sais que c'est hypocrite, mais je m'en fous. » Darius caresse un peu la joue de Mathilde et replace une mèche folle derrière son oreille.
« Tu fais ce que tu veux, je t'en voudrai pas, pas à toi. Mais j'aime pas t'imaginer avec quelqu'un d'autre. J'ai bien vu que ça te plaisait pas trop de me situer dans un bordel ou juste entre les mains d'une autre femme non plus. »
Il se rappelle son air perturbé, son petit ton sec. Non, vraiment, ça ne la laisse pas indifférente de songer qu'une autre femme qu'elle peut partager son lit.
« Je te mentirais si je te disais que fidélité, c'était mon point fort, continue-t-il. J'ai pas une femme dans chaque port, mais bon. J'aime les plaisirs de la chair. Je me laisse tenter. Physiquement. »
Darius fixe un instant Mathilde et reprend sa caresse contre sa joue. Il hésite.
« Il y a un souvenir que j'aime aussi, avoue-t-il finalement sans entrer dans les détails. Mais c'est tout. Avant toi, il n'y a eu que ce souvenir, peu importe le nombre de femmes que j'ai côtoyées. Et il n'y aura rien d'autre jusqu'à ce que toi aussi, tu deviennes un souvenir. Dans très, très longtemps, j'espère. »
Darius sait que la déclaration peut sembler intense ou précipitée, mais il s'en fiche. Il sait parfaitement que son cœur n'est pas facile à dérober et qu'il ne le reprendra jamais maintenant que Mathilde l'a pris. Il hausse les épaules.
« Je suis comme ça, Mathilde. Je pourrais baiser la femme la plus séduisante au monde quinze mille fois, elle ne vaudrait encore rien à côté de toi. Je la regarderais même pas si tu étais là. »
Darius sourit en coin à Mathilde, puis l'attire à lui pour l'embrasser longuement. Bon sang, il pourrait faire ça toute la journée, laisser sa langue goûter la sienne, ses mains découvrir son corps encore et encore. Quelque chose chez elle l'enflamme dès qu'il est près d'elle, qu'il la regarde un peu trop, qu'il la touche un peu. Il ne sait pas exactement encore comment il va réussir à se détacher d'elle le lendemain matin. Va-t-elle l'accompagner jusqu'au port? Il espère que oui. Même si ça ne serait pas raisonnable.
C'est au prix d'un effort considérable que Darius retire ses mains de plus en plus baladeuses du corps de Mathilde. Il recule aussi sa bouche de la sienne, non sans lui avoir mordu légèrement la lèvre inférieure de façon joueuse. Sans rien dire de plus, il termine d'aider Mathilde à ramasser les œufs.
« « Alors, une femme, hein? commente-t-il finalement. C'est le genre de truc que je t'aurais jamais prêté, belle fermière. C'est arrivé comment? »
Darius l'écoute lorsque, au loin, il voit deux silhouettes se détacher de nouveau. Philippe et Gauthier? Les deux types qui sont passés un peu plus tôt? Des miliciens? D'autres inconnus? Un vrai moulin, cette femme. Darius ne retient même pas son soupir.
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