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| Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] | |
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Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Jeu 13 Fév 2020 - 0:40 | | | Darius regarde Mathilde. Il ne l'interrompt pas quand elle parle, même pour la rassurer, lui dire qu'elle a tort d'avoir peur qu'il joue à un jeu. Mais très franchement, qu'est-ce qu'un homme comme toi peut trouver à une femme comme moi? Il ne répond pas à cette question non plus, qui n'a pas lieu d'être, car il pourrait poser la même : qu'est-ce qu'une femme comme elle trouve à un homme comme lui? Il n'est après tout qu'un bandit, qu'un pirate qui n'a pas grand-chose à lui offrir hormis ce qu'il est. Il n'a pas de maison, de véritable métier présentable aux yeux de la société - sauf si elle veut considérer qu'il n'est qu'un simple marin – ou de grandes richesses. Il est charmant, certes, il a des qualités, certes, mais il est aussi une source infinie de problèmes pour elle. Cette question, ce serait plutôt à lui de la poser. Pourtant, elle ne lui traverse pas l'esprit. Il sait déjà que ce qu'il y a entre eux défie toute logique et il l'accepte.
C'est idiot, hein? Darius sourit en coin. Oui, c'est idiot. Il le lui dit en silence, avec une certaine tendresse dans le regard. Il ne joue pas avec elle. Il ne s'exposerait jamais ainsi pour un simple jeu, pour une partie de jambes en l'air. Elle a pratiquement sa vie entre ses mains et elle ne semble même pas s'en rendre compte. Elle ne connaît pas tout de lui, mais elle en sait déjà beaucoup, assez pour lui nuire de façon considérable si elle le veut. Il ne joue pas. Il a confiance en elle. Il l'aime.
Mathilde continue. Elle s'aventure sur un terrain à la fois perturbant et dangereux. La discussion a pris un tournant inattendu, entre l'ombre et la lumière, entre la vie et la mort. Mathilde ne veut pas être oubliée si elle doit partir avant lui. Darius la dévisage longuement, la laisse effleurer ses lèvres de ses doigts. Pour une fois, il ne sait réellement pas quoi dire. Elle semble déjà savoir ce qu'il tait sans qu'il le lui ait raconté et il ne voit pas comment elle peut être aussi perspicace. Il reste troublé quelques secondes. Le silence qu'il lui oppose est différent de ceux qui se glissent normalement entre eux. C'est un silence où règne le chaos de la confusion. C'est un silence qui laisse entrevoir un violent conflit intérieur que l'on tente de calmer.
Mathilde termine sur une note plus légère. Elle rit avec une pointe de nervosité à son aveu. Le rire de Darius ne fait pas écho au sien. Le pirate se contente de lui offrir un léger sourire en coin.
« Les épaules, répond-il. Tout est dans les épaules. »
Son ton est calme, moins moqueur qu'il devrait l'être, sans doute. Un instant, il n'ajoute rien et replonge simplement dans sa soupe, qu'il mange malgré tout avec appétit – rien ne peut se mettre entre son estomac et lui. Il reste ainsi pensif un moment avant de finalement reposer son attention sur Mathilde et de laisser son bol vide de côté.
« J'espère qu'Anür m'emportera le premier, dit-il soudain. Le monde peut bien se passer de ma petite gueule de pirate, mais pas d'une belle fermière qui est capable d'être ancrée dans le présent tout en ayant le regard tourné vers l'avenir et le sourire aux lèvres à l'évocation du passé. Tu es précieuse, Mathilde, et pas juste pour moi. »
Il la fixe droit dans les yeux de son regard clair et marque une pause avant de continuer :
« Si jamais un malheur survient, si jamais tu pars avant moi, j'espère que tu auras ce grand pouvoir de me faire sourire. J'ai pas envie de t'oublier. Évidemment que j'ai pas envie de t'oublier. »
Darius hausse les épaules, comme impuissant. Tenter d'oublier a été son mécanisme de défense. Repousser avec violence les souvenirs et le deuil a été sa façon de survivre. Il a senti la douleur et le vide, il n'en a pas voulu, peut-être par crainte de ce qu'il pourrait devenir en leur laissant le passage. Il envie Mathilde, en quelque sorte. Elle énormément perdu et elle est capable de ne pas fermer la porte au passé. D'une certaine façon, elle est plus forte que lui. Elle s'est effondrée, mais a fini par se relever. Lui est resté debout, sans flancher une seule fois, mais à quel prix? Il se pose la question tandis que le visage de ses enfants traverse fugacement son esprit.
Darius se contente de regarder Mathilde. Il y a un instant de flottement où il ne semble pas avoir terminé, où il paraît presque sur le point de s'expliquer davantage, voire d'y aller de quelques révélations que Mathilde aimerait sûrement entendre de sa bouche. Et il y a éclair dans son regard qui montre qu'il renonce, volontairement ou non, à poursuivre dans sa lancée. C'est trop tôt. Un jour, peut-être... mais pas aujourd'hui.
Darius se lève et passe derrière Mathilde pour déposer un baiser contre sa tête. Il caresse brièvement ses cheveux, puis passe ses bras autour d'elle le temps d'une embrassade.
« Et je te trouve aussi belle tout le temps, tu sais, lâche-t-il, le ton plus amusé, cette fois. Quand tu me fais la morale sur un navire, quand tu négocies, quand tu m'oublies totalement pour t'occuper de tes poules, quand tu cuisines et surtout... oui, surtout quand tu te détaches les cheveux. Là, tu es une vraie déesse. »
Il rit un peu et se penche pour lui donner un baiser. Un baiser qui se veut rassurant, qui lui dit qu'il ne veut pas l'oublier et qu'il a bien l'intention de tout mettre en œuvre pour qu'ils n'aient pas à s'inquiéter de ces considérations avant longtemps. Enfin, il ne peut pas réellement faire quoi que ce soit contre la Fange, mais il peut au moins éviter de se faire descendre par des miliciens ou essayer de protéger Mathilde des menaces potentielles quand il est là. C'est déjà un bon début.
« Tu finis de manger et on monte? demande-t-il en se détachant quelque peu. Je suggère d'apporter des provisions en haut cette fois... dont de l'alcool aux prunes. Ça va de soi. »
Il sourit moqueusement. Il ne veut pas être maussade. Il veut être heureux chaque seconde qu'il a avec sa belle fermière, dans ce refuge qu'ils choisissent de se construire malgré tout ce qui les sépare.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Jeu 13 Fév 2020 - 2:36 | | | Mathilde mange. Un peu tendue. Elle est certainement allée trop loin. Elle aurait pu se contenter de sa première peur, celle qu'il joue avec son coeur, celle qu'il profite d'elle et de ce qu'elle peut lui apporter, le confort de la ferme, la petite femme prête à le satisfaire, les contrats potentiels avec la noblesse et les informations qui pourraient l'aider à faire fleurir sa petite affaire. Il lui a même confirmé d'un regard tendre et d'un sourire bienveillant que c'est une crainte idiote, parce que ce n'est pas qu'une histoire de jambes en l'air, même si ce chapitre semble être particulièrement apprécié. Par eux deux. Suffisamment que pour être réabordé à la moindre occasion. Mais non... elle a abordé sa vraie crainte. Celle d'être oubliée, si elle vient à mourir la première. Elle qui sème la vie dans la terre et qui espère laisser une trace en ce monde. Elle qui transmet son savoir pour qu'il lui survive et que, par-delà la mort, elle continue de veiller, d'une certaine façon, sur les êtres encore en vie. C'est la veuve Dumas qui m'a montré comme faire! diront ses apprentis, dans quelques années. C'est une technique mise au point il y a trois générations par la veuve Dumas d'Usson diraient d'autres paysans, enseignant à leur tour des techniques ancestrales. Vivre au-delà de la mort. Et allumer des sourires sur les visages de ceux qui penseront à elle.
Mathilde l'a vu. Darius a été ébranlé. Elle a vu son regard troublé. Elle a senti, pour la première fois, un silence extrêmement pesant. Elle a remarqué son visage en proie à des réflexions où divers sentiments se mêlent. Et là, alors que le silence était assourdissant, elle a seulement eu envie de le serrer dans ses bras... mais elle n'a pas osé. Elle ne connait pas ses tourments, elle n'en a qu'une vague idée. Alors au lieu de le réconforter, lui qui ne le demande pas, elle a préféré terminer sur une note plus légère à laquelle il finit par répondre d'un ton qui n'a rien de nonchalant avant de poursuivre son repas.
Un repas silencieux. Et pour la première fois, Mathilde ressent un gouffre entre eux. Elle a définitivement été trop loin. En partageant ses convictions, elle a dépassé les limites de Darius. Elle a peut-être même réveillé un vide savamment enfoui loin dans sa mémoire. Ses souvenirs, rangés... elle a remis en question sa façon de survivre à la mort de ceux qu'on aime. Mathilde mange sans appétit, jusqu'à ce que la voix de Darius la sorte de ses questionnements sans fin.
J'espère qu'Anür m'emportera le premier. Elle pourrait répondre quelque chose comme Oui, d'accord, dans soixante ans au moins. Mais il continue, et elle ne l'interrompt pas. Elle ne l'interrompt jamais, de peur de manquer une confidence, toute avide qu'elle est de le découvrir. Ancrée au présent, un regard vers l'avenir, un sourire pour le passé. Évidemment que j'ai pas envie de t'oublier finit-il par lâcher. Elle pourrait lui sauter au cou et lui présenter ses excuses, tant elle se sent mal à l'aise d'avoir osé le secouer à ce point, mais elle ne bouge pas. Sa cuillère reste en suspend au-dessus de son bol, parfaitement immobile. A peine cligne-t-elle des yeux alors qu'il la regarde. Darius est encore dans ses réflexions. Il va dire quelque chose... mais se ravise. Il se lève, dépose un baiser dans ses cheveux. La cuillère rejoint le bol. La lourdeur de l'atmosphère semble se dissiper alors qu'il l'enlace. Darius retrouve un ton un peu plus enjoué alors qu'il lui murmure qu'il la trouve belle. Elle sourit. Quand tu détaches tes cheveux.
Il se penche pour l'embrasser. C'est presque un baiser de réconciliation, un baiser qui chasse les tensions et qui se veut rassurant. Un baiser bienveillant, tendre, presque empli de promesses.
Tu finis de manger et on monte? Son sourire s'étire. Il est strictement interdit de toucher au gâteau avant demain, au port. Pour le reste, je te laisse choisir les grignoteries de la nuit. Son regard se fait malicieux. Isak aura un morceau de gâteau, elle en fait le serment. Darius a chassé ses idées plus sombres, Mathilde ne les ravivera pas. C'est leur dernière nuit ensemble, elle ne compte pas la passer à remuer les souvenirs douloureux d'un passé mort et enterré. Je t'annonce que puisque j'ai survécu aux fangeux, à la solitude, aux bannis et à un pirate terriblement sanguinaire, il y a de très bonnes chances que je te survive. Et que j'arrose la mort de Dartagnan avec un tonnelet de cet alcool de prunes, et que c'est précisément ça qui causera mon trépas. Elle rit doucement et se lève, son bol dans une main, sa cuillère dans l'autre. Elle regarde Darius, son visage, son torse nu, ses muscles joliment dessinés, sa taille marquée, ses hanches qui la font sourciller, ses cuisses qui trahissent le joli galbe de ses fesses. Il est tout nu. Il est tout nu! Par les Trois! Elle rougit légèrement mais adopte l'attitude nonchalante de Darius, et continue d'examiner le spectacle tandis qu'elle finit sa soupe et qu'il part en chasse de victuailles.
- C'est une tactique de pirate, de paraître totalement chez soi dans une maison que tu ne connais que depuis deux jours? Tu te balades tout nu pour parfaire ta couverture? Elle ricane entre deux cuillerées. Ce n'est pas déplaisant à regarder, même si c'est totalement indécent hors mariage, et elle sait qu'il n'est pas vraiment pudique.
Mathilde débarrasse rapidement la table. Elle ne remet pas de bûche dans le foyer, il fait suffisamment chaud et elle imagine qu'à l'étage, la chaleur est encore plus présente. Cet hiver, par contre, elle devra se lever plusieurs fois dans la nuit pour maintenir une température confortable. Elle disparaît un instant dans la pièce voisine, pour revenir avec deux bouteilles dans les mains et un sourire moqueur aux lèvres. Est-ce que tu crois que ça va être suffisant? Elle ne lui dira pas qu'elle a regardé, un instant seulement, le bain avec envie, mais elle se promet intérieurement de le retrouver un jour aux bains publics. Mathilde jette un oeil circulaire à la pièce. Volets fermés. Braises du foyer bien en place sur la pierre délimitant l'âtre. Porte verrouillée. Elle avise les armes d'un regard, il ne faut pas les oublier avant de monter, au cas où.
Mathilde se faufile entre le comptoir et Darius et dépose les bouteilles dans le panier d'osier contenant quelques victuailles. Elle se retourne vers son amant, passe une main dans son cou et l'attire à elle pour réduire la distance, effacer le fossé, retrouver le refuge. Elle effleure son visage du bout des doigts, comme si elle le découvrait pour la première fois, trace une ligne invisible sur ses lèvres qu'elle finit par embrasser. Il est tout nu, et tu n'as qu'une chemise sur le dos. Elle sourit en l’embrassant. Cette idée et leur proximité retrouvée suffit à rallumer la flamme du désir qui finira par la consumer. Je t’aime, Darius. C’est irrationnel, déraisonnable, mais c’est comme ça.
Elle le repousse doucement. Il serait si facile de céder, là, tout de suite. De s’unir à lui pour mettre définitivement cette discussion de côté. Pour rejoindre leur refuge, ensemble, et oublier tout ce qui les oppose, tout ce qui les différencie. Mais elle le repousse. Comme la première fois, elle lui murmure. En haut… Histoire que notre rencontre ne s’achève pas ce soir à cause d’un fangeux égaré. Elle rit doucement et se faufile jusqu’à la porte, où elle récupère arc, carquois, épée et dagues. Un regard extérieur pourrait croire qu’ils s’apprêtent à tenir un siège, avec de quoi se défendre et de quoi se sustenter. Elle sourit. Ils tiendront un siège contre le sommeil de la nuit, y résisteront tant bien que mal… et finiront sans doute par s’endormir lâchement. Évidemment.
Mathilde grimpe l’échelle menant à la chambre. L’échelle. Elle rit en gravissant les barreaux. Il a raison, elle ne va plus pouvoir regarder cette maison sans penser à lui. Arrivée dans la chambre, elle se dirige vers les chandelles. Elle n’en allume qu’une, puis dépose les armes à côté du lit, à portée de main. On ne sait jamais. Dans son dos, le pirate, qui a dévalisé sa réserve de nourriture, une fois encore, arrive enfin.
- Il est pas né celui qui nous délogera d'ici, ce soir. Battement de cils et regard malicieux. Il fallait bien une histoire de panais pour achever les réconciliations. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Jeu 13 Fév 2020 - 4:38 | | | Interdiction de toucher au gâteau avant le lendemain, au port. Darius plisse le nez, insatisfait. Le gâteau est là, juste à côté, et il sent si bon. Il pourrait crier à l'injustice. Tout ça pour nourrir son cousin. Pfff.
Comme pour donner une conclusion à leur sombre conversation, Mathilde dit à Darius qu'elle va probablement lui survivre puisque rien n'est venu à bout d'elle jusque-là. Cette déclaration ne manque pas de faire sourire le pirate.
« Mathilde Dumas, belle fermière émérite, vaincue par son amour pour l'alcool aux prunes, dit-il avec amusement. Une fin acceptable pour toi, je trouve. »
Darius s'éloigne vers le comptoir et, sans gêne aucune, commence à farfouiller pour trouver les victuailles qui leur permettront de reprendre leurs forces cette nuit. Il met d'abord la main sur des galettes refroidies, puis sur un mélange de noix. Des yeux, il cherche de quoi transporter son butin à l'étage, puis tombe sur un panier d'osier. Ce sera parfait. Il attrape deux ou trois fruits qui rejoignent le reste dans le panier. Alors qu'il se saisit d'un bout de pain et d'un saucisson, il remarque du coin de l'œil que Mathilde l'observe attentivement. Ah. Oui, c'est vrai qu'il est nu... Il avait pratiquement oublié, en réalité. Mais bon, puisqu'elle le lui rappelle et qu'elle semble aimer la vue – ses joues semblent un peu rouges, d'ailleurs -, il en profite pour lui jeter un petit regard charmant. On ne se refait pas.
« Je me balade tout nu parce que tu as soigneusement plié mon pantalon et parce que tu as honteusement volé ma chemise, répond-il en ricanant à sa question. Et parce que c'est mignon de te voir rougir. »
Darius sait qu'il est indécent, mais il s'en fiche royalement. Il n'y a qu'eux, ici, et il se sent parfaitement chez lui, même s'il n'est là que depuis deux jours. Ils ont de toute façon fait déjà bien pire que de se promener nus dans cette chaumière... C'est même relégué à la catégorie des détails après leurs diverses escapades voluptueuses sur la ferme.
Mathilde disparaît un instant et revient deux bouteilles en main. Est-ce que tu crois que ça va être suffisant?
« Ah, je pensais que tu allais en apporter pour moi aussi... », se moque-t-il en arborant un air faussement embêté.
Darius retourne à ses victuailles. Il ajoute un fruit, puis regarde le tout, plutôt satisfait pas sa sélection. Mathilde se glisse alors entre lui et le comptoir sous prétexte d'ajouter les bouteilles au panier. Elle l'attire à elle d'une main posée contre son cou et il délaisse la poignée du panier pour venir l'enlacer. Il la regarde tandis qu'elle effleure son visage du bout des doigts. Il y a eu une sorte de brèche dans le refuge, comme une plaie qui s'est ouverte momentanément et qui se referme en cet instant précis, alors que la distance entre eux est presque réduite à néant. Le refuge est intact. Tant qu'ils vont pouvoir se regarder ainsi, se désirer ainsi, s'aimer ainsi, il le restera. Elle l'embrasse, et il lui retourne son baiser avec une douceur teintée d'envie. Entre eux, la flamme ne s'éteint jamais.
Mathilde finit par le repousser. En haut… Histoire que notre rencontre ne s’achève pas ce soir à cause d’un fangeux égaré. Darius sourit en voyant Mathilde récupérer l'ensemble des armes et se demande un peu comment elle va faire pour monter avec le tout... mais elle le fait, et il se sent bien peu viril avec son panier en osier et les vêtements, qu'il juge bon de récupérer aussi. En entendant Mathilde rire pendant qu'elle monte l'échelle, il ne peut s'empêcher de ricaner un peu. L'histoire de l'échelle... Un incroyable échec de communication, mais qui s'en plaignait désormais? Pas lui, en tout cas!
Darius monte à la suite de Mathilde, puis s'occupe de ranger l'échelle et de fermer la trappe. Il dépose le panier de victuailles à côté de ce qui semble être devenu son côté du lit par défaut, Mathilde semblant préférer l'autre, et pivote quand celle-ci s'adresse à lui.
...
Il n'est pas né... pa-nais... Darius éclate évidemment de rire, puis attrape Mathilde par la taille pour se lancer dans le lit avec elle. Le bois craque, encore, mais tout semble être en état, contrairement au sommier de la chambre d'ami, qui en a pis un coup. Darius grimace avec un air presque désolé, mais il est en réalité trop occupé à rire pour être vraiment repentant. Il cherche un jeu de mots à lui opposer. Il n'en trouve pas et lui concède donc la victoire pour cette fois.
Dans le lit, il glisse Mathilde sur lui pour l'enserrer dans ses bras. Alors que son rire se calme, il vient lui voler un baiser. L'ambiance maussade de leur précédente discussion semble déjà bien loin. Elle a laissé place à la chaleur du refuge.
« Considère que je te tiens en otage comme le vilain pirate que je suis », souffle-t-il malicieusement en s'étirant pour attraper l'une des bouteilles d'alcool aux prunes à proximité.
Darius ouvre la bouteille, prend une gorgée, puis en offre une à Mathilde. Il sourit un peu à ce simple partage, qui lui rappelle l'eau-de-vie qu'ils ont bue à deux lors de leur rencontre sur le navire – à la différence que l'alcool aux prunes est bien meilleur... et nettement plus traître.
« Mais tu vois, je suis pas un geôlier si cruel », ricane-t-il en lui tendant la bouteille pour lui en laisser le contrôle.
À vrai dire, Darius lui donne la bouteille parce qu'il a mieux à faire de ses mains, comme les utiliser pour relever tranquillement la chemise qui couvre encore Mathilde et lui caresser le dos et les fesses. Surtout les fesses, en fait. Soyons honnêtes.
« C'est quoi le truc le plus dangereux que tu aies fait, à part affronter une bande de pirates? demande-t-il en venant quérir une nouvelle gorgée. Ou le plus con. Ou les deux. Ça va souvent de pair. Et disons qu'on exclut les trucs liés à la Fange. »
La question vient de traverser l'esprit de Darius, comme ça, sans véritable raison. Il n'a pas besoin de raison pour lui demander ce genre de choses. Il veut seulement continuer à la connaître et à l'aimer à travers ses tranches de vie et ses anecdotes. Sa réponse l'intéresse. S'empêche-t-il pour autant de déposer quelques baisers contre sa mâchoire ou près de son oreille, voire d'effleurer ses lèvres? Non. Arrête-t-il de lui caresser les fesses, de la parcourir de ses mains chaudes? ... Non. Bien sûr que non.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Jeu 13 Fév 2020 - 16:01 | | | Mathilde pousse un petit cri au moment où elle se sent basculer sur le lit, et s’accroche instinctivement au pirate qui l’entraîne dans sa chute. Un craquement peu étonnant se fait entendre alors que les corps s’enfoncent dans l’épaisse paillasse. En plus d’être frileuse, Mathilde est le genre de femme qui apprécie terminer sa journée dans un lit confortable, aussi a-t-elle entassé deux paillasses l’une par-dessus l’autre pour s’offrir un lit de reine. Après tout, la rudesse d’une vie de paysanne peut bien connaître un répit, le soir venu.
Le rire de Darius continue de s’élever dans la chambre. Mathilde le regarde se réinstaller dans le confort de sa nonchalance et le laisse la guider dans ses bras. Elle entremêle ses jambes nues à celles de son amant et savoure le contact impudique de leurs peaux, chaudes. Elle a vu de lui tout ce qu’il y avait à voir. Elle n’a pas eu besoin de s’infiltrer dans sa faille pour comprendre à quel point elle est son point de bascule, ce qui peut le faire s’écrouler. Secrètement, elle espère être présente le jour où ça arrivera, pour l’aider à se relever comme elle la fait, des mois plus tôt. Mais elle ne le dit pas. Parce que ça impliquerait de révéler les quelques mots qu’Isak lui a partagés, et qu’elle ne veut pas trahir sa confiance. Parce qu’elle ne veut pas non plus lui imposer une discussion dont il n’aura pas choisi le moment pour l’avoir. C’est à lui à faire le premier pas. Darius lui vole un baiser, qui la sort de ses pensées pour la ramener à l’instant présent.
- Otage hm? Je suis une très mauvaise prisonnière, monsieur le pirate, vous feriez bien de me jeter par-dessus bord parce que je risque de vous exaspérer assez rapidement. Sourire et regard angélique, Mathilde peine à garder son sérieux. C’est vrai, quelque part, qu’elle a tendance à éprouver la patience de ceux qui épargnent sa vie en espérant tirer parti de cette pauvre femme sans défense. Les arômes de l’alcool de prune enveloppent bien vite leur cocon douillet. Le geôlier accepte de partager sa trouvaille, qu’elle saisit en feignant la méfiance. Si monsieur le pirate pense qu’il va pouvoir m’enivrer avec ce délicieux alcool avant de pouvoir profiter de mes charmes… Elle prend une gorgée, la laisse rouler un instant dans sa bouche pour en imprégner ses lèvres, sa langue, ses joues, puis l’avale en souriant avant de poursuivre… eh bien il tient là un plan machiavélique mais sans aucun doute très bien pensé. Elle rit doucement, bouteille à la main. Le vilain pirate met déjà son plan à exécution, alors que la chemise perd du terrain au profit d’une peau dénudée sur laquelle courent des mains qui semblent pourtant peu pressées.
C’est quoi le truc le plus dangereux que tu aies fait? Mathilde hausse un sourcil surpris. C’est une drôle de question. Des trucs dangereux elle en fait chaque jour depuis la Fange. Sortir de sa maison en est un. Mais Darius exclut la Fange des considérations, ce qui est un peu dommage, parce que donner un coup de main aux barricades du Chaudron lors de l’invasion reste définitivement la chose la plus dangereuse qu’elle ait pu faire. Elle réfléchit un instant, bouteille à la main, alors que Darius sème des baisers sur sa peau. Elle n’a même pas songé à rabattre une couverture sur elle. Se lover contre lui suffit à la tenir au chaud. Bon… la chaleur du foyer, qui a passé la journée à monter pour rester prisonnière du grenier, aide aussi à ce qu’elle n’ait pas froid. L’alcool aussi… d’ailleurs, elle prend une autre gorgée avant de sourire. Elle sait ce qu’est le truc le plus con qu’elle ait fait dans toute son existence. Con mais ô combien salvateur, au final.
- C’est difficile de choisir une seule connerie. Les emmerdes viennent à moi, tu te souviens? Alors au hasard… Quand on s’est rencontrés, sur le bateau, sur mon bateau d’honnêtes convoyeurs, à un moment donné je t’ai dit que t’avais pas le choix de me faire confiance. Que c’était un risque qu’on prenait à deux, tu te souviens? Je parlais en connaissance de cause. Elle sourit et lui propose la bouteille. S’il ne la prend pas, elle la déposera à côté du lit en s’étirant par-dessus lui. Mathilde lui vole un baiser avant de reprendre. L’une de ses mains dessine des entrelacs invisibles sur le torse tout chaud du pirate. J’ai été enlevée et séquestrée par des bannis qui voulaient faire chanter l’Ordre. C’était quelques jours après l’invasion, j’avais les nerfs un peu à fleur de peau et je n’agissais pas aussi froidement qu’à l’accoutumée. J’ai passé une nuit dans une cave humide avec une fille mourante pour seule compagnie. Au petit matin, le banni m’a fait sortir pour qu’on achève la négociation. Le gars avait pris soin de masquer son visage à chaque fois qu’il entrait dans la cave pour me parler. Je crois qu’il m’a trouvée trop confiante, et qu’il a eu peur que je ne le prenne pas au sérieux, alors histoire de montrer qu’il ne plaisantait pas, il s’est assuré de me laisser un souvenir… dit-elle en remuant la main gauche, dont la paume sera pour toujours ornée d’une cicatrice étrangement nette, devant les yeux de Darius. Quand la lame brûlante a enfin quitté ma peau, mon premier réflexe a été de me jeter sur lui pour arracher son masque et voir son visage. Honnêtement, je ne comprends toujours pas qu’il ne m’ait tout simplement pas tuée à ce moment-là, mais ce geste aussi dangereux que stupide, vraiment très très stupide, l’a obligé à me faire confiance. Elle sourit. Elle n’a pas besoin de lui dire que par la suite, elle a revu ce banni, elle est allée à sa rencontre -autre connerie dangereuse-, et qu’il a admis que le plan initial était de la tuer dès que possible. Sinon on peut aussi parler de la fois où j’ai convaincu un pirate de me faire confiance, c’était un peu dangereux comme jeu, quand même, venant d’une femme presque sans défense. Qui aurait cru qu’une vie de paysanne puisse être si dangereuse? Cette fois, elle ricane en le regardant. Elle doit passer pour une inconsciente. Ou pour une suicidaire. Elle espère que l’instinct de protection de Darius ne sera pas mis à mal, parce qu’il n’a pas choisi la plus sage des fermières. Elle ne l’attendra pas tranquillement à la maison en préparant une petite soupe de panais, elle le sait. Les emmerdes font partie de son quotidien, maintenant, et même si elle cherche à les éviter, elle est assez surprise de la facilité déconcertante avec laquelle elles se fraient un chemin jusqu’à elle.
- Et toi, doux pirate, tu dois bien avoir quelques histoires pleines de rebondissements trépidant à raconter. A part avoir fait confiance à une fermière qui a assez de mordant que pour tenir tête au capitaine d’un équipage de pirates sanguinaires, c’est quoi le truc le plus dangereux qui tu aies pu faire dans ta vie? Elle plisse les yeux et affiche un petit sourire malicieux. Laisse-moi deviner. Tu as voulu coucher avec une catin, qui a fini par sortir une petite dague de son corsage pour finalement te dépouiller? Ou alors… tu as fait pleinement confiance à ton bouffeur de panais d’allié qui s’est retourné contre toi et t’a volé ton bateau, et tu as été obligé de le lui reprendre en le menaçant de tuer tout son équipage? Ou alors… t’as failli rester coincé sur une île déserte parce que tu paressais au soleil! Y en a, des îles où la Fange et les bannis ne se sont pas installés?
Mathilde sourit. Le jeu des devinettes a quelque chose d’amusant. Elle peut laisser aller son imagination débordante sans la brider, sans avoir à complexer sur son manque évident de connaissances du monde de la piraterie. Certains lui reprocheraient sans doute de fantasmer sur une réalité alternative, bien éloignée du véritable quotidien des pirates, mais pas Darius. Tout au plus sera-t-il amusé. Il en jouera peut-être aussi, pour se dérober à des questions trop intrusives au sujet de son métier qu’il garde loin d’eux. Enfin… c’est ce qu’elle croit. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Ven 14 Fév 2020 - 2:22 | | | Mathilde, un très mauvaise prisonnière... Darius ricane à ces paroles. Elle n'a peut-être pas tort, mais il ne peut certainement pas lui donner raison. Sa manière d'être son otage lui plaît beaucoup trop, surtout maintenant qu'elle accepte son offrande d'alcool aux prunes pour le laisser caresser ses jolies courbes. Il tient là un plan machiavélique mais sans aucun doute très bien pensé. Un sourire satisfait vient éclairer le visage du pirate. Petit à petit, il commence à connaître les péchés mignons de Mathilde, ces petites choses qui lui plaisent – comme que l'on prenne soin de ses bêtes, par exemple -, ces gestes qui l'attirent. En bon bandit malhonnête qu'il est, il compte bien entendu faire usage de toutes ses connaissances pour concocter d'autres plans aussi machiavéliques que celui qu'il a décidé de mettre à exécution...
Darius laisse courir ses lèvres contre la peau de Mathilde pendant qu'elle réfléchit visiblement à la question qu'il lui a posée. C'est difficile de choisir une seule connerie. Il rit tout bas en prenant une dernière gorgée d'alcool, puis en déposant un baiser contre le cou de sa belle fermière intrépide. Celle-ci évoque de nouveau sa rencontre avec les bannis, en particulier avec celui qui lui a laissé la marque qu'elle arbore dans sa main. Darius cesse un instant ses baisers pour l'écouter. Il arque un sourcil quand elle admet, après s'être fait torturer, s'être jetée sur le type pour voir son visage. Oui, c'était con... et très dangereux. Ce banni aurait effectivement pu la tuer. Darius se demande d'ailleurs pourquoi exactement il ne l'a pas fait. Doit-il cependant s'étonner de la tournure des événements? Non, pas quand Mathilde a répété l'exploit de s'en sortir indemne avec une bande de pirates. Avec lui. Elle a réellement un don pour convaincre les autres de lui faire confiance... et elle doit sans doute sa vie à ce don.
« C'est pas la vie de paysanne qui est dangereuse, c'est la vie de Mathilde Dumas, se moque-t-il. C'est pas pareil. Arracher le masque d'un banni après qu'il t'a torturée... Bon sang. »
Darius regarde Mathilde, un sourire en coin. Elle n'aura peut-être jamais la tête tranquille pendant qu'il sillonne l'océan en quête de navires à piller, mas il ne peut pas non plus prétendre qu'il ne se demandera jamais si elle ne s'est pas empêtrée dans de nouvelles emmerdes de son côté. Les problèmes aiment un peu trop la fermière... Mais que peut-il vraiment y faire quand il n'est pas là pour veiller sur elle? Elle est libre, elle fait ce qu'elle veut. Malgré les dangers que ça implique, il ne l'aimerait pas autrement.
Quand Mathilde lui retourne la question, Darius écoute ses théories en reprenant ses caresses avec plus d'assiduité. Le tissu de la chemise continue de monter encore et encore tandis que le pirate s'amuse des histoires que lui invente son amante. Une catin armée qui le dépouille. Son allié qui lui vole son navire. Un oubli qui lui a presque valu de rester coincé sur une île désert. Pas mal, pas mal...
«Bien sûr qu'il y a des îles comme ça, dit-il d'abord pour répondre à la question de Mathilde. Les Fangeux ne vont pas dans l'eau et, de ce que je sais, les bannis n'ont pas vraiment de bateaux à leur disposition... La mer est vaste, des îles et des îlots, il y en a des tonnes. Beaucoup sont inhabitables, mais d'autres auraient du potentiel pour que certaines personnes puissent y vivre, probablement. »
Darius hausse les épaules et manœuvre finalement pour retirer cette chemise qui couvrait à peine le corps de Mathilde après ses jeux. Ah, beaucoup mieux!
« Quant à ce que j'ai fait de plus dangereux... Mmm... »
Darius réfléchit. Sa vie étant rarement de tout repos, il a l'embarras du choix.
« Je sais pas si c'est le truc le plus dangereux que j'ai fait, mais il y a quelques années, j'ai déjà décidé de me croire invincible et d'aller provoquer et attaquer seul un groupe de mercenaires contre lesquels j'avais juste aucune chance pour faire diversion et protéger de la marchandise qu'on embarquait. C'était complètement débile, je sais même pas ce qui m'a pris. Ils auraient pu me tuer, mais Isak a abandonné la cargaison pour venir me tirer de là comme un héros. »
Darius ricane. Pour lui, cette histoire est une simple folie de jeunesse, une petite anecdote marrante à raconter à des amis dans une taverne.
« Ils m'ont mis une sacrée raclée, j'étais pas beau à voir. Ils m'ont laissé un gentil souvenir, aussi. »
Darius prend l'une des mains de Mathilde et la guide jusqu'à une cicatrice contre son torse, légèrement en bas de ses pectoraux.
« Ça fait mal, être con, parfois. J'essaie d'éviter un peu, maintenant. »
Darius sourit avec amusement. Il s'est en quelque sorte assagi avec le temps. Si sa colère peut toujours être aussi explosive, la plupart de ses actes sont plutôt réfléchis. Il ne fonce plus autant tête baissée dans les ennuis qu'avant. Enfin, pour un pirate.
Darius reprend la main de Mathilde et observe la cicatrice qui traverse sa paume. Il y dépose un baiser, tendre, un peu comme lorsqu'il a caressé cette même marque de son pouce alors qu'ils étaient encore à bord de son navire.
« Il était pas obligé de te faire confiance, ce banni, dit-il. Il a choisi de te faire confiance. Il a choisi de pas te tuer même si, en vie, tu représentes un risque pour lui. Il l'a probablement pas fait de bonté de cœur. »
Darius hausse un sourcil interrogateur en fixant Mathilde. De son index, il caresse la joue de son amante, replace une mèche folle derrière son oreille.
« Tu lui as offert quoi pour qu'il décide de courir le risque de te laisser partir? C'est qui, ce type? »
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Ven 14 Fév 2020 - 4:30 | | | C'est pas la vie de paysanne qui est dangereuse, c'est la vie de Mathilde Dumas. Mathilde prend une mine offusquée, bien vite remplacée par un sourire moqueur. Il n'a pas tort. Bien des paysans n'ont à se préoccuper que des pluies et de la fange. Pour elle, l'éventail des emmerdes possibles est un peu plus étendu. Mais parfois le jeu en vaut la chandelle, ne serait-ce que parce que ce qui était une énième connerie est en train de déposer de délicieux baisers sur sa peau, et que les sensations qu'ils suscitent sont au moins aussi délicieuses que les mains qui relèvent doucement le tissu.
Mathilde se laisse faire. Pas parce qu'elle est docile, non, seulement parce qu'elle savoure chaque contact entre les lèvres de Darius et sa peau, chaque glissement de tissu, chaque caresse un peu plus appuyée. La nuit commence à peine. Bien sûr qu'il y a des îles comme ça murmure-t-il. Elle ferme les yeux et les imagine, petites étendues de terre au milieu de l'océan, certaines avec d'immenses rochers, d'autres complètement dépourvues de végétation, d'autres encore couvertes de forêts tellement denses qu'il est impossible d'y pénétrer. Des tonnes, dont quelques unes qui pourraient accueillir les restants de l'humanité. Peut-être une petite ferme, pour ne subvenir qu'aux besoins de la fermière et de son pirate, et peut-être des enfants que Serus leur aurait finalement envoyés en guise de malédiction. Ils manqueraient de connaissances pour se soigner, sans doute. Et d'outils. Quoiqu'en en emportant en suffisance, ils pourraient vivre de longues années sans avoir à se soucier de les remplacer. La voilà, la porte de sortie. Si la situation est désespérée, peut-être pourrait-elle demander à Darius de l'emmener sur l'un de ces îles. Mais pas tout de suite. Là, il est occupé à la débarrasser de sa chemise. Elle l'aide un peu, puis le repousse sur le dos pour s'appuyer contre son torse sur lequel elle reprend ses dessins imaginaires tout en l'écoutant.
Attaquer seul un groupe de mercenaires. Mathilde rit en imaginant Darius, épée levée, courir vers un groupe tranquillement installé autour d'un feu en poussant des cris terrorisant. Elle les voit se lever, tranquillement, saisir leurs armes en riant pour accueillir le pirate de quelques coups bien placés. Puis Isak arrive, en grand sauveur, avec sa cape flottant au vent... elle s'envole, aveugle les mercenaires et il charge Darius sur son dos pour s'enfuir en courant. Évidemment, ce qu'elle imagine est bien loin de la réalité, mais dans un cas comme dans l'autre, la scène a le mérite d'être clairement dangereuse. Darius saisit la main de Mathilde, qui traînait alors autour de son nombril -décidément il n'est vraiment pas chatouilleux!-, pour la guider vers une cicatrice qu'elle couvre alors d'une main protectrice. Ça fait mal d'être con, parfois. Elle acquiesce d'un sourire entendu.
- C'est bien que tu hésites. J'aimerais te préparer un gâteau pour ton vingt cinquième anniversaire. Elle glousse de rire. Envisager un avenir pour eux est utopique compte tenu des dangers qu'ils courent l'un et l'autre au quotidien, mais la fermière fait partie de ces gens qui ne veulent pas que la Fange leur impose un mode de vie où l'on s'interdit de penser à demain. Elle vit chaque jour pleinement, et continue de croire en un avenir meilleur.
Darius examine la paume de Mathilde. Il a choisi de te faire confiance. D'une certaine façon, oui, parce qu'il n'avait pas d'autre choix. Parce qu'il pensait qu'elle aurait suffisamment peur que pour ne pas parler. Parce qu'il avait besoin des ressources qu'elle lui avait promises. Tiens, justement, Darius le questionne à ce sujet. Elle le regarde un moment en silence, un sourire en coin. Elle songe à sa réponse. Que c'est ironique.
- La seule chose que je peux offrir à un banni. Ou à un pirate. De la nourriture et un coin de grange en cas de pépin. Elle observe sa réaction avec un certain amusement, avant de couper court à toute pensée qui sortirait du cadre très strict dans lequel elle accueille habituellement ses protégés. Le coin de grange est pour toute personne ayant besoin d'un abri. Je ne laisse pas rentrer n'importe qui dans ma chaumière. De toute façon je crois qu'il m'évite comme une pestiférée depuis qu'un ami lui a explosé le nez pour me venger. Elle sourit en repensant à la scène de Jocelyn qui fracasse le museau du rouquin d'un grand coup de tête casquée. Mathilde embrasse doucement son amant, comme si elle voulait le rassurer. Tant que je le protège, il fait pareil pour moi. Les bannis n'attaquent plus ma ferme depuis cette mauvaise rencontre, et leur survie est quelque peu améliorée en échange. Chacun trouve son compte. J'aime les arrangements qui profitent aux deux partis, ça offre un équilibre un peu plus confortable que lorsque l'un des deux est forcé d'agir par peur de mourir.
Distraitement, la main de Mathilde joue dans les cheveux de Darius, alors qu'elle reprend. Je peux pas te dire qui c'est, ni même te le décrire. Parce que si tu le rencontres un jour, que tu le reconnais, ou pire si c'est un allié, tu vas être confronté entre l'envie de le fracasser comme tu l'as fait avec ton gars, sur ton bateau, et la nécessité de le protéger, pour qu'il continue de me protéger moi. Ça serait vraiment une situation intenable. Pour toi, pour moi aussi. Il m'a fait un sale petit bobo, mais depuis, il me protège, c'est tout ce qu'il y a à savoir. D'accord? Elle lui mordille l'épaule. Comme si une discussion presque sérieuse pouvait la détourner bien longtemps de cette délicieuse peau au goût légèrement salé et à la chaleur si invitante.
- Les bannis n'ont pas de bateau, mais les pirates bien. Ça veut dire que t'as un petit coin d'île, quelque part, pour te reposer entre deux chasses au trésor? Elle enfouit son nez dans son cou. Cette odeur. Même le savon ne suffit pas à cacher ce savant mélange d'air salin et de notes boisées. Elle s'imprègne de cette odeur qui l'enivre. Doucement Mathie, la nuit ne fait que commencer. Elle relève la tête et vient cueillir ses lèvres. Il n'est pas obligé de répondre. Les pirates ont leurs secrets, et qu'ils se dispersent ou non en ville pour se fondre dans la masse, elle ne veut pas savoir où ils se cachent. Elle préfère imaginer Darius affalé dans un hamac tendu entre deux arbres, sur son île pleine de pirates, plutôt que dans le lit d'une catin de l'un des bordels de Marbrume. Elle prolongerait volontiers ce baiser, l'agrémenterait certainement de quelques caresses mais elle s'est faite accuser d'impatience, plus tôt. Elle ne fera pas deux fois la même erreur. Et Isak? C'est quoi sa grosse connerie? Parce que jusqu'ici tu m'en dresses un portrait plutôt éloquent, mais je ne crois pas qu'il soit toujours sage, réfléchi et en retrait. Il doit bien avoir une ou deux bourdes mettant en jeu la vie de l'équipage à son actif! Mathilde quitte la chaleur de Darius pour se laisser tomber sur le dos. Le matelas parait presque frais. Les yeux rivés sur les poutres de la charpente, elle laisse vagabonder son imagination. Il vous a échoués sur un banc de sable alors que vous étiez poursuivis pas la milice. Ou... il a failli vous couler lors d'une tempête... non il doit les éviter. Il a parié le bateau dans un jeu de dés! Mathilde hausse un sourcil. Isak peut-il vraiment être le sage qu'elle se représente? Non, impossible, il ne serait pas pirate s'il l'était réellement.
D'une main, elle tâtonne le matelas à la recherche de celle de Darius. Lorsqu'elle la trouve, elle la saisit pour entrelacer leurs doigts. C'est un geste qu'elle aime. Elle finit par déplacer le bras de son amant pour venir se blottir dans le creux de son épaule. Elle aura réussi à résister à l'appel de ses bras durant un bon dix secondes. Bravo Mathie. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Ven 14 Fév 2020 - 23:57 | | | Un gâteau pour son vingt-cinquième anniversaire. Si c'est une blague de la part de Mathilde, l'idée tire tout de même un sourire en coin à Darius. L'attention n'est pas déplaisante à imaginer. En fait, cet avenir improbable où la femme qu'il aime prend la peine de souligner quelque chose d'aussi peu remarquable que son anniversaire a tout pour lui plaire. Il a envie de croire qu'ils vont avoir la chance de vivre de nombreux moments banals comme ceux-là, Mathilde et lui, que cette existence va leur laisser leur refuge assez longtemps pour qu'ils célèbrent plusieurs anniversaires. Assez longtemps pour qu'il lui prenne l'idée de confectionner un gâteau pour Mathilde, qu'il échoue lamentablement et qu'ils se roulent de rire dans le lit le soir venu en repensant à l'atrocité qu'il aura osé créer.
Mathilde revient sur le banni qu'elle a rencontré. Que lui a-t-elle offert en échange de sa liberté? De la nourriture et un coin de grange en cas de pépin. Darius lâche un vague « Mh », grommelle un peu intérieurement. Il n'aime pas songer au fait que des types – des types comme lui! – puissent venir à la ferme. Elle précise qu'elle ne laisse pas n'importe qui entrer dans la chaumière, que le banni l'évite depuis qu'un ami lui a explosé le nez. Darius se demande qui est cet ami dont elle parle. En fait, il se pose un millier de questions. Reçoit-elle souvent des bannis? En connaît-elle beaucoup? À qui et comment remet-elle la nourriture? Qui est cet homme qui l'a torturée et qui a fini par négocier avec elle?
Elle refuse de lui dire. Elle ne veut pas lui révéler son nom ou même le lui décrire. Elle explique pourquoi, il grogne vaguement avec insatisfaction, même s'il sait qu'elle a raison de ne rien lui dévoiler. Bien entendu qu'il aurait envie de refaire le portrait à celui qui s'en est pris à elle, qui lui a laissé une marque qui ne disparaîtra jamais. Bien entendu que la situation serait intenable pour toutes les parties. Elle a raison. Et il doit respecter ses silences comme elle respecte les siens. D'accord?
« D'accord. »
C'est tout ce qu'il répond. Verbalement, du moins. Du regard, tandis qu'elle lui mordille l'épaule, elle lui fait comprendre qu'il va éviscérer le premier qui va se risquer à lui faire du tort. Mathilde change de sujet et enfouit son nez dans son cou. Il glisse une main contre son dos et vient caresser sa nuque, l'autre traînant encore contre ses fesses. Il sourit à la question. La vie de pirate semble éveiller beaucoup de curiosité chez elle, et elle se plaît visiblement à le visualiser un peu partout en train de se plonger dans toutes sortes de situations rocambolesques. Elle ne le laisse cependant pas réellement répondre et vient plutôt chercher ses lèvres pour l'embrasser.
« En quelque sorte », se contente-t-il de souffler entre deux baisers.
Il a un coin d'île, même une île au complet où il peut se réfugier. Même s'il fait confiance à Mathilde, il ne peut pas lui révéler son existence – Saint-Vespate est un secret de pirate qui restera parmi les mystères qu'elle ne parviendra probablement jamais à percer. Tout comme il a uniquement besoin de savoir que ce banni la protège depuis leur altercation, elle n'a qu'à savoir qu'il a un endroit où disparaître si les choses tournent mal, que quelque part en mer, il a un abri.
Mathilde met fin au baiser pour parler d'Isak. Elle quitte même ses bras pour se coucher près de lui. Il proteste d'un petit geste pour la retenir, mais trop tard, elle parvient à lui échapper. Il tourne alors la tête vers elle pour la regarder tandis qu'elle laisse son imagination inventer une vie remplie de bêtises à son pauvre cousin. Il la voit chercher sa main de la sienne et s'en saisit doucement pour laisser leurs doigts s'entrelacer. Il a remarqué que c'est un geste qu'elle aime, qu'elle répète souvent, en particulier lorsqu'ils s'unissent. C'est un geste banal, mais intime, et c'est probablement pour cette raison qu'il l'apprécie aussi. À peine Mathide a-t-elle quitté sa chaleur qu'elle vient la retrouver et se blottir dans le creux de son épaule. Darius referme son bras sur elle et sourit un peu, tout simplement parce qu'il était lui-même sur le point de la ramener à lui. Impossible d'être ainsi près d'elle – surtout alors qu'ils sont tous deux nus – et de ne pas avoir envie de la toucher. C'est plus fort que lui. L'attraction entre eux est aussi puissante qu'inexplicable, leurs corps s'appellent, leurs lèvres se cherchent, leurs regards s'accrochent. Sans cesse.
« La grosse connerie d'Isak, réfléchit-il à voix haute en rapprochant encore davantage Mathilde de lui. Isak est relativement sage pour un pirate, tu sais, il est pas mal moins impulsif que beaucoup d'entre nous, il fait pas trop de conneries... J'imagine qu'une de ses plus grosses conneries a été d'essayer de manœuvrer dans des conditions de merde quand on était pas encore très expérimentés, oui. C'était vraiment pas un bon moment pour naviguer, j'arrêtais pas de lui dire et il me disait qu'il était capable, alors je l'ai cru. Sauf qu'on a pris la mer, percuté un rocher après cinq minutes et abîmé le navire assez pour devoir rebrousser chemin. Il a fallu le réparer, ça a pris des jours et des jours. Et tout ça pour quelle raison? Tout ça parce qu'il avait fanfaronné devant une jolie fille que les vents ne l'effrayaient pas, que c'était un marin d'expérience qui se laissait pas arrêter par quoi que ce soit... et qu'il était trop fier pour admettre devant elle que même lui peut rien contre un putain d'ouragan. Un Isak qui prend un coup est un Isak qui dit n'importe quoi et qui regrette le lendemain, crois-moi. »
Darius ricane tandis qu'il visualise de nouveau la scène.
« Il était totalement misérable quand on est revenus. Il a évité sa belle pendant des jours. Un exploit dans un village comme celui où on habitait. »
Darius se tourne un peu sur le côté pour mêler ses jambes à celles de Mathilde et la regarder. Il lui sourit, comme ça, sans raison, juste parce qu'il apprécie le moment. Il aime parler avec elle dans la chaleur de leur refuge, appendre à la connaître et qu'elle apprenne à le connaître en retour. C'est étrange pour lui de s'ouvrir autant, il n'en a plus l'habitude. Il y prend pourtant goût, car c'est facile. Comme tout avec elle. Darius rapproche son visage de celui de Mathilde et l'embrasse tendrement un instant. Lorsqu'il repose sa tête à côté de la sienne, il reste tout près et parle presque dans un murmure en la regardant :
« Tu avais un "Isak", toi, dans ta famille? », demande-t-il.
Il dépose un autre baiser sur ses lèvres, un baiser qui dit qu'elle n'a pas à répondre si c'est trop difficile, qu'elle peut seulement continuer à l'embrasser et qu'il n'insistera pas. Elle n'a pas peur de se remémorer le passé, mais il peut rester douloureux à évoquer. Il le sait mieux que personne.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Sam 15 Fév 2020 - 4:14 | | | Darius referme son bras sur elle. Elle sourit et ferme les yeux pour l'écouter tout en s'imprégnant de sa chaleur et de l'odeur de sa peau. Elle se love contre lui, alors qu'il parle d'un Isak un peu inconscient, plus jeune. Un jeune homme comme un autre qui fait des bourdes pour impressionner une jolie fille. Elle rit. C'est amusant à imaginer, lui qu'elle pense relativement sage et posé, bien trop occupé à manoeuvrer son bateau que pour songer à faire autre chose. Finalement, Isak est un homme téméraire -et con-, suffisamment que pour se lancer droit vers un ouragan. Elle prend bonne note de sa réaction à l'alcool. Certains le supportent mal et deviennent violents, certains tombent endormis, d'autres fanfaronnent et se croient les maîtres du monde. Isak fait partie de ce dernier groupe.
Darius se tourne pour entremêler leurs jambes et la regarde. Elle l'enlace et répond à son sourire en déposant un léger baiser sur ses lèvres avant de lui murmurer Il a fini par l'épouser? C'est comme ça qu'elle imagine la fin de l'histoire. Une fin heureuse, pour oublier la bourde magistrale du pirate. Mathilde se demande si le petit village dont parle Darius était au courant des activités de son oncle. A moins qu'il ne s'agisse d'un village de pirates. Est-ce que ça existe? Après tout, il y a bien un village de bannis... dans l'adversité, les hommes ont tendance à s'unir pour résister à un ennemi commun. La fermière ne posera pas la question, trop intrusive à son goût, même si la réponse appartient sans doute à un temps révolu.
Darius l'embrasse à son tour, tendrement. Elle laisse échapper un petit soupire de bien-être. Encore une fois, il serait si facile de prolonger le baiser, de l'appuyer un peu plus, pour l'inviter dans une danse dont elle a tellement envie... mais Darius rompt le baiser pour murmurer une question. Tu avais un "Isak", toi, dans ta famille? Il lui donne l'occasion de se dérober à la question. Elle la saisit, un instant seulement, parce qu'elle a envie de goûter à ses lèvres, encore un peu. Elle finit par le repousser légèrement, puis tout à fait, et l'escalade littéralement en riant pour se pencher par-dessus le lit et saisir la bouteille. Excuse-moi, tu es un peu dans le chemin! dit-elle en riant, maintenant perchée à califourchon sur lui, une bouteille à la main. Elle prend une bonne gorgée et propose le breuvage à Darius.
- On était quinze enfants. Enfin... enfants... on n'a jamais tous vécu ensemble à la maison, les plus vieux ont quitté avant la naissance des plus jeunes. Je suis la septième. Alors j'ai vu les aînés faire des tas de conneries comme tenter de chevaucher un taureau, ou lâcher un porc terrorisé au milieu des poules pour ensuite courir derrière. Ça faisait hurler maman, c'était la pagaille dans la cour ! L'un de mes frères a aussi décidé d'allumer un feu dans la grange pour aider le foin à sécher plus rapidement... on a failli perdre le bâtiment. Mais la vraie grosse bêtise... c'est la fois où mon frère préféré s'est mis en tête de labourer le champs avec notre ancien cheval. Une belle bête, avec un tempérament absolument infâme. Jean a cru qu'il le dompterait avec un long bâton souple dont il s'est servi comme d'un fouet. Sauf qu'il avait mal harnaché le cheval... et qu'au premier coup, le cheval est parti au triple galop et la charrue est restée sur place. Ça aurait pu s'arrêter là, mais Jean, pour maîtriser le cheval, s'était attaché à lui... alors il s'est fait trainer à travers tout le champs, jusque dans la forêt. On l'a retrouvé quasi nu, couvert de terre et de feuillages, à quelques mètres du cheval qui s'était arrêté en se sentant enfin délesté de son poids... Mathilde rit de bon coeur. L'égo de Jean en avait pris un sacré coup, suffisamment que pour qu'il décide finalement de partir travailler comme apprenti maçon. Papa a chargé Jean sur le dos du cheval pour redescendre à pas tranquilles à la ferme. Il n'est sorti de la maison que trois semaines après en boitant comme un vieillard. Quelques jours plus tard, il quittait la chaumière pour aller apprendre un autre métier. Petite moue amusée. L'égo, elle connait bien ça. Ça m'a brisé le coeur. C'était le sixième né, on était toujours fourrés ensemble quand on était gamins. Il me protégeait des autres enfants d'Usson, qui me trouvaient un peu trop "garçon" et pas assez "mademoiselle". On allait pêcher ensemble, et on se cachait dans le foin pour éviter les corvées punitives. Bon, on finissait toujours par se faire attraper mais... on était deux contre le reste du monde, alors on n'avait pas peur.
Elle regarde Darius, qu'elle surplombe comme une amazone sur son cheval. Elle sourit. Partager ses souvenirs est quelque chose qu'elle pourrait faire toute la nuit. Réveiller Jean, Marius, Anna, Bertille et les autres de leur sommeil, les sortir de l'oubli est toujours un exercice qu'elle apprécie. A défaut de pouvoir transmettre l'histoire familiale à ses propres enfants, elle la partage généreusement avec toute personne qui tisse un lien avec elle. Ils me manquent, tous à leur façon. Mais ils me botteraient les fesses s'ils me voyaient me laisser aller à la mélancolie. Je suis contente que les gars aient fini par arriver, ils animent la chaumière les jours de pluie. Et puis j'aime créer de nouveaux souvenirs, avec eux. Avec toi aussi. Je crois que tu as la palme des aventures les plus trépidantes que j'ai pu vivre! Elle rit et se penche à nouveau pour poser la bouteille sur le sol, avant de revenir s'allonger sur Darius et le recouvrir de son corps. Elle dépose ses bras de part et d'autre de son visage, qu'elle encadre ainsi alors qu'un rideau de cheveux apparait d'un coté. Les yeux dans les yeux, elle le regarde un moment, son nez tout contre celui du pirate. Puis elle murmure.
- Je voudrais pouvoir créer des tas de souvenirs avec toi. Des chevauchées sur les routes du Labret et des soirées l'un contre l'autre à s'apprivoiser. Peut-être même escalader le toit de la grange pour regarder les étoiles. Tu pourrais m'apprendre à nager, et je te donnerais des semences de panais à semer dans ta planque de pirate sanguinaire, pour quand tu devras te faire tout petit. Qu'est-ce que t'en dis, ça serait de jolis souvenirs, hm?
Mathilde l'embrasse. Sans prétention autre que d'accepter l'éventualité d'une autre rencontre, d'un autre lendemain à partager, créer des souvenirs pour se créer une vie, à deux, à bâtir et consolider un refuge qu'ils aiment déjà beaucoup trop l'un et l'autre. Elle le regarde entre deux baisers, et sourit d'un air moqueur. On peut passer toute la nuit comme ça, Dar, tu vas maudire ma patience. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Sam 15 Fév 2020 - 17:45 | | | Il a fini par l'épouser? Mathilde pose la question dans un murmure et Darius sourit un peu contre ses lèvres. Elle veut une belle fin à cette histoire, une fin où Isak, malgré sa bourde, parvient à ravir le cœur de la jolie demoiselle. Darius secoue très légèrement la tête.
« Non, pas elle, murmure-t-il. Elle a fini par lui préférer le forgeron. C'est pas plus mal, elle convenant pas à Isak. »
Darius embrasse Mathilde, puis se recule légèrement pour lui poser une question. Elle se saisit de nouveau de ses lèvres, peut-être pour ne pas avoir à répondre, peut-être par simple envie de prolonger leur contact. Quand elle se détache, elle le repousse moqueusement pou l'escalader et se saisir de la bouteille. Il rit... puis frissonne quand elle s'installe à califourchon sur lui, son alcool aux prunes à la main. Il replie nonchalamment un bras derrière sa tête pour s'y appuyer et admire la vue, ses doigts venant effleurer la cuisse de Mathilde. Un instant, il la dévore tout simplement du regard, tellement qu'il semble sur le point de la renverser pour passer à des activités beaucoup moins chastes. L'idée lui traverse d'ailleurs l'esprit tandis qu'il souligne ses hanches, ses reins, sa poitrine, son cou, puis son visage des yeux... mais elle se lance finalement dans son récit et il renonce à son plan machiavélique. Pour le moment.
Darius écoute Mathilde lui parler de sa famille, mentionner les bêtises de ses frères. Il retient le nom de son frère préféré, Jean, le sixième né, et rit un peu à l'histoire rocambolesque qu'elle raconte sur lui. Il imagine Mathilde et Jean faire les quatre cent coups ensemble, et celui-ci protéger sa petite sœur supposément pas assez féminine contre les mauvaises langues. Sans le vouloir, il repense à Éléonore, sa cousine, et aux gamins du village qui s'amusaient à lui tirer les cheveux ou à lui lancer de la boue pour salir sa robe préférée. Il se revoit avec Isak planifier avec inconscience une embuscade pour ces malfrats plus grands qu'eux, mais dont ils n'ont pas peur. Il se souvient du piège tendu : Éléonore qui servait d'appât, eux qui attendaient dans les buissons avec des lance-pierres et un tas de cailloux. Il se rappelle du cri de guerre – À l'attaque! –, de la bataille d'enfants et de la victoire. Il referme doucement la porte du souvenir. Celui-là n'est étonnamment plus si douloureux à raviver.
Darius n'interrompt pas Mathilde. Il la laisse partager ses souvenirs autant qu'elle le veut et, malgré le désir qu'elle a éveillé chez lui, il l'écoute attentivement. Il boit ses paroles autant qu'il la dévore du regard. Il ne veut rien rater d'elle. Pas la moindre miette.
Je crois que tu as la palme des aventures les plus trépidantes que j'ai pu vivre! Darius rit tandis qu'il accueille Mathilde tout contre lui. Elle semble avoir vécu bien des aventures trépidantes, mais la leur est sans doute très différente des autres. Elle a commencé avec une simple attaque et s'est muée en quelque chose de confus, d'étrange, de doux. Tout s'est mélangé et les événements se sont succédé à vitesse grand V. Le refuge s'est bâti à partir de presque rien et il paraît déjà bien solide, comme s'il existait depuis de nombreuses années. On pourrait sans doute qualifier le tout de trépidant, oui. Mathilde évoque les souvenirs qu'elle souhaite créer avec lui et Darius sourit en la regardant dans les yeux, son nez contre le sien. Elle vient chercher ses lèvres et il l'embrasse bien volontiers en retour.
« Oui, ce sera de jolis souvenirs », chuchote-t-il sans mettre fin à leurs baisers.
Cette fois, Darius renverse Mathilde contre le lit pour venir la surplomber.
« Et je ferai peut-être même une ou deux conneries que tu pourras évoquer en riant un jour, murmure-t-il, le regard malicieux. Escalader le toit de la grange sans savoir qu'il y avait une planche à réparer et foutre le camp dans un tas de foin. Penser que je connais assez bien les poules pour m'en occuper seul et me retrouver à courir derrière l'une d'entre elles partout sur la ferme parce qu'elle m'a échappée. Arriver au bout du chemin après une absence, descendre avec un peu trop de précipitation et glisser dans la boue – ou une crotte de Marguerite, tiens – comme un con. »
Darius ricane, puis donne quelques baisers plus suaves à Mathilde.
« Et après, par fierté, j'essaierai de tout te faire oublier de façon bien déloyale en bon pirate que je suis... Ça ne marchera pas parce que ça t'aura trop fait rire, mais ça ne m'empêchera jamais d'essayer, bien entendu... »
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Lun 17 Fév 2020 - 3:01 | | | Est-elle déçue par la fin de l'histoire d'Isak? Un peu. Ne serait-ce que parce que la belle aurait eu une occasion en or de faire pester son soupirant durant plusieurs années avec cette histoire d'ouragan. Mathilde, elle, ne se serait pas gênée. Imaginer Isak avec une épouse qui lui lance des piques dès qu'elle le peut a quelque chose d'amusant. Cela tranche avec le calme apparent dont il faisait preuve sur le navire.
Le pas elle a le mérite de souligner qu'il a fini par trouver une autre épouse. Est-elle encore en vie? Peut-être. Pas forcément. Qui sait avec la Fange...? A sa connaissance, Isak est la seule personne importante dans la vie de Darius. Elle a le sentiment qu'en en sachant plus sur lui, elle connaîtra mieux son marin. Elle ne convenait pas à Isak. Mathilde esquisse un sourire. Les cousins semblent veiller l'un sur l'autre, sans quoi il n'aurait pas fait cette remarque. Et elle est presque sure qu'Isak a, en quelque sorte, donné sa bénédiction à Mathilde avant qu'elle ne quitte le bateau. Avec lui aussi, un début de complicité est né.
Mathilde s'allonge sur Darius, sans avoir manqué les regards qu'il laissait glisser sur elle. C'est une position tout à fait intenable pour lui, elle en prend bonne note. Elle saura le rendre aussi impatient qu'elle peut l'être, à l'avenir. De jolis souvenirs murmure-t-il en réponse à sa question. Son sourire s'étire alors qu'il l'embrasse. Le pirate pourrait tout à coup songer à un avenir, si simple soit-il, entre deux cales à vider. Un lendemain, ou deux, ou trois. Des jours paisibles à bâtir des souvenirs à deux, à Usson, sur les chemins ou dans la sécurité de la chaumière. Elle ne devrait pas y songer, mais c'est plus fort qu'elle, sans doute parce qu'elle a l'impression qu'il a toujours fait partie de sa vie, qu'il a toujours été quelque part non loin d'elle. Les rôles s'inversent subitement, alors que Darius les fait basculer. Elle le regarde un moment. Ses lèvres se plissent pour dessiner une petite moue satisfaite. C'est vrai que la vue est pas mal, comme ça.
Mathilde l'écoute en laissant traîner ses mains à peu près n'importe où, à commencer par l'arrondi de ses épaules qu'elle adore avant de glisser sur son torse, pour souligner d'une légère caresse ses pectoraux. Il évoque les bêtises qu'il pourrait faire à la ferme et dont elle pourrait rire. Il sait déjà qu'elle ne se priverait pas. Elle pouffe de rire en l'imaginant se vautrer dans le foin et courir vainement derrière une poule. Il ne sait pas que l'appâter avec trois grains lui économiserait bien de l'énergie. Darius l'embrasse encore. Un baiser plus suave, plein d'envie. D'impatience. Il la recouvre et l'enveloppe de sa chaleur. Elle l'enlace pour qu'il n'ait pas la possibilité de se redresser. Il murmure qu'il tentera de lui faire oublier ses bêtises d'une façon déloyale. Elle glousse. Impossible lui répond-t-elle d'une battement de cils accompagné d'un sourire narquois.
|
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Lun 17 Fév 2020 - 5:22 | | | |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Lun 17 Fév 2020 - 22:35 | | | Lorsqu'elle reprend vaguement conscience de la réalité, Mathilde comprend que la tempête les a submergés tous les deux, ensemble. Leurs doigts sont toujours entremêlés, leurs souffles semblent se répondre, tout comme les battements de leurs coeurs. La sensation est indescriptible. Au-delà du plaisir, ils ont chaviré, ensemble, dans un moment de communion parfaite des corps et des âmes. Ç'en est troublant. Cette façon qu'ils ont de se découvrir, tant à travers des discussions tantôt sérieuses, tantôt anodines, que par des silences ou des gestes, le naturel avec lequel tout se déroule, s'enchaîne, la facilité déconcertante avec laquelle ils se comprennent... tout est troublant. Jusqu'au fait qu'elle conçoive une forme de quotidien avec un homme dont l'occupation représente à peu près tout ce qu'elle exècre dans cette vie : le vol, le mensonge, le mépris de la vie. Mais Darius ne se limite pas à cela. Il est plus que ça. Complexe, blessé, drôle, impertinent, nonchalant, grave, bienveillant. Elle lui trouve un certain nombre de qualités qui pourraient presque compenser ce qu'elle considère comme des défauts, et qui, dans le fond, ne sont que de traits nécessaires à la survie dans la piraterie. Darius lui sourit, et à cet instant précis, alors qu'il lui vole un dernier baiser, elle ne voit que l'homme qu'elle aime pour tout ce qu'elle connait de lui.
Mathilde se blottit tout contre lui. Elle pourrait chercher à rabattre une couverture sur elle, mais elle ne le fait pas. Elle est bien, dans un état de semi-conscience, parfaitement détendue, ses jambes mêlées à celles de son amant, flottant encore entre deux réalités. Elle laisse traîner une main sur le torse du marin, où perlent des gouttes de sueur. Elle écoute son souffle s'apaiser et ferme les yeux alors qu'une main semble se perdre dans ses cheveux. Elle sourit. Il ne résiste pas aux cheveux détachés. Elle relève à peine le menton pour qu'il vienne cueillir un baiser sur ses lèvres.
Darius recule à peine et lui murmure quelques mots au sujet d'un bain complètement inutile. Elle rit doucement. Il n'était pas inutile. Je voulais savoir si la peau d'un marin perdait son goût de sel. J'ai eu ma réponse. Elle a l'impression qu'un éclair de malice traverse le regard du pirate. Est-ce une invitation à quitter la chaleur de la chambre pour aller se tremper dans une eau maintenant froide? Mathilde fait une petite moue. L'idée de sacrifier toute la chaleur de son corps dans un bain frais suffit à la faire frissonner. Elle grogne légèrement et se blottit un peu plus contre Darius. Impensable. Et puis qu'y a-t-il de mieux que le confort d'un lit et la chaleur des peaux nues de ceux qui s'aiment?
Toi aussi, tu vas pouvoir faire oublier tes bêtises de façon déloyale... Moi? Une honnête fermière? Employer des méthodes déloyales? Elle rit alors que le marin se penche pour saisir la bouteille d'alcool. Comme si c'était mon genre... ajoute-t-elle d'un ton innocent. Darius l'embrasse après avoir pris une gorgée. C'est un goujat qui ne lui propose pas de se désaltérer. Mais un goujat dont la langue et les lèvres ont un goût sucré qu'elle savoure. Ce n'est qu'ensuite qui lui propose une gorgée à son tour. C'est pas trop tôt! Elle rit de son petit air charmeur et saisit la bouteille pour prendre une grande rasade.
Mathilde s'étire et se vautre sur Darius pour déposer la bouteille à côté du lit. Elle aurait évidemment pu la déposer de son côté à elle, mais l'occasion d'escalader sans grâce aucune son pirate est trop belle. Tu étais dans le chemin lui sert-elle pour seule explication à son geste. Elle glousse de rire, rire qui s'évapore alors qu'elle le regarde, leurs visages tout proches l'un de l'autre. Mathilde laisse glisser le bout de son nez contre celui de Darius. Elle embrasse ses lèvres chaudes, dont le goût d'alcool ne s'est pas encore estompé. Doucement, elle glisse une main contre sa gorge et glisse dans sa nuque jusqu'à en saisir la naissance de ses cheveux. Les lèvres s'écartent, la langue de Mathilde vient cueillir celle de son amant. Ses papilles ont encore un goût sucré qu'elle ne connait que trop bien. Le temps s'arrête un instant alors qu'elle l'embrasse. Il suffirait d'un rien pour raviver son désir, pas tout à fait endormi. Pourtant, ce n'est pas ce qu'elle cherche. Elle ne veut qu'un baiser, tendre, peut-être un peu trop sensuel, qui vient sceller les promesses qu'ils se sont faites sans réellement le réaliser. Réparer une clôture, transporter du foin, informer des convois moins gardés, faire une autre traversée en bateau, préparer un gâteau d'anniversaire, se revoir... Pour deux êtres qui n'ont rien à promettre dans la vie, la liste est déjà longue.
Mathilde rompt le baiser en douceur, dépose encore quelques petits baisers légers sur ses lèvres, ses joues, dans son cou, sur son torse et finit par se réinstaller confortablement contre lui. Si elle garde le silence, il y a de fortes chances qu'il s'endorme. Elle ne lui en voudrait pas, on dirait que c'est comme ça avec les hommes qu'elle a connus. Bon, ils ne sont qu'au nombre de deux, avant Darius, et cela rend la généralisation à l'ensemble des hommes un peu boiteuse, mais... elle constate tout de même une certaine récurrence. Elle murmure, pour ne pas le déranger s'il sombre. Le bain... est-ce que c'était une façon pour toi de me dire que tu voudrais te défaire de la chaleur du lit pour te tremper dans une eau fraîche? Parce que l'eau est toujours là si tu veux te rincer... Le suivrait-elle s'il l'invitait à la rejoindre? Elle hésite. Elle se sentait bien, tout contre lui, dans l'eau. Elle n'a pas l'impression d'avoir assez profité de ce moment, ils sont sortis trop vite. D'un autre côté, le froid est une chose qu'elle déteste. Se débarbouiller chaque jour à l'eau froide est une habitude, mais plonger dans l'eau fraîche pour y rester ne lui fait absolument pas envie. Peut-être surmontera-t-elle l'épreuve du froid si Darius se montre convaincant.
Est-ce que mon marin a besoin de se reposer? Elle lui a chuchoté la question à l'oreille. Elle le laissera s'endormir, si c'est le cas. Sinon, son cerveau encore très en éveil saura sans doute lui suggérer mille et unes questions et activités d'ici au lever du soleil. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Mar 18 Fév 2020 - 1:25 | | | Je voulais savoir si la peau d'un marin perdait son goût de sel. J'ai eu ma réponse. Darius sourit, amusé. Elle n'a pas besoin qu'elle lui murmure à l'oreille les conclusions de son étude. Il sait, juste à regarder son air, que sa peau de pirate reste imprégnée de cette odeur saline qui évoque la mer. Il sait aussi qu'elle aime ce parfum et qu'elle vient parfois le chercher quand elle enfouit sa tête dans son cou, qu'elle le hume probablement pour être capable de s'en souvenir quand il sera parti. Il fait pareil avec elle. Il prend le temps de noter chaque subtilité de son odeur de terrienne qu'elle agrémente avec coquetterie de lavande. Il veut pouvoir fermer les yeux sur son navire et avoir assez bien mémorisé son parfum pour se donner l'impression qu'elle est là, tout près, à l'attendre avec ses cheveux détachés et son sourire malicieux. Si l'idée d'aller se rafraîchir un instant dans le baquet lui traverse l'esprit, Darius y renonce en entendant Mathilde grogner et en la sentant se blottir contre lui. Elle est bien, là, contre lui et, à vrai dire, il l'est tout autant contre elle. Il ne bouge donc que pour se saisir de la bouteille et ricane en écoutant son amante. Elle emploie déjà des techniques déloyales et elle le sait très bien. Il repense à la manière dont elle s'est installée sur la table, un peu plus tôt, l'air de rien, mais sachant très bien qu'il ne résisterait pas longtemps. « Bien sûr, pas ton genre du tout », pouffe-t-il avant d'embrasser Mathilde, à qui il tend ensuite la bouteille d'alcool aux prunes. Darius rit en se faisant complètement escalader par Mathilde, qui trouve tout à fait logique de déposer la bouteille de son côté du lit. Tu étais dans le chemin.« Mh, ça semble être souvent le cas, on pourrait presque croire que tu veux tomber sur moi », répond-il moqueusement alors qu'elle glousse de rire. Le rire s'estompe doucement. Leurs visages sont près, très près, et Darius fixe longuement Mathilde dans les yeux en souriant tranquillement. Leurs nez s'effleurent, leurs lèvres se rencontrent de nouveau à l'initiative de la fermière, qui glisse une main contre sa gorge, puis contre la naissance de sa nuque. Leurs regards se croisent encore une fois. Darius ne sait pas pourquoi cet instant est si particulier, mais il l'est, car il a l'impression que rien d'autre qu'eux n'existe alors que leurs langues se retrouvent pour un baiser tendre, mais sensuel. Amoureux. Il est terriblement amoureux de cette femme et, à cette seconde précise, l'évidence parvient encore à le frapper de plein fouet et à le troubler, malgré tout ce qu'ils se sont dit, malgré tout ce qu'il a pu penser. Il l'aime de façon inexplicable et insensée. Les autres diront qu'ils n'ont aucun avenir ensemble, mais ça n'a aucune importance. Ils ont leur refuge. C'est tout ce qui compte. Lorsque Mathilde se détache et vient déposer de petits baisers contre ses lèvres, ses joues, son cou et son torse, Darius ferme les yeux pour mieux savourer son contact. Il l'enlace de ses bras et raffermit son étreinte, à la fois tendre et protectrice. Il l'entend murmurer, lui demander s'il veut aller se rincer dans l'eau fraîche du bain. Sans rouvrir les paupières, il sourit un peu. « Non, pas spécialement, chuchote-t-il en retour. Je repensais juste à tout à l'heure et je me disais que l'eau resterait pas froide très longtemps avec nous deux dedans... mais j'ai pas envie de bouger, finalement. Je suis bien. »Est-ce que mon marin a besoin de se reposer? Son marin. C'est ce que Darius retient principalement de la question. Il est son marin. Il sourit un peu et caresse longuement le dos de Mathilde, faisant évidemment escale contre ses fesses – il ne peut pas résister. « Juste un peu, dit-il. C'est épuisant, satisfaire une belle fermière pleine de fougue. »Il rit à voix basse. Mathilde est aussi insatiable que lui. Dès qu'une étreinte est terminée, ils semblent déjà tous deux songer à la prochaine et même recommencer à se séduire pour attiser un désir qui n'a même pas eu le temps de s'éteindre. Darius pense déjà à s'unir encore avec Mathilde. Il laisse son esprit vagabonder tandis qu'il se repose et se laisse hypnotiser par le rythme du cœur de son amante qui bat contre son torse ou encore par cette mèche de cheveux qui le chatouille légèrement chaque fois qu'elle respire. Il se repose, oui... tellement qu'il s'endort. *** Lorsque Darius rouvre les yeux, environ deux heures plus tard, il est couché sur le côté. Mathilde est dans ses bras, leurs jambes sont emmêlées. Il a le nez enfoui dans les cheveux de son amante, qui dort dos à lui, collée contre son corps. Le drap les couvre à peine et il est totalement inutile vu la chaleur qu'il dégage – en tout cas, Mathilde ne semble pas avoir froid. Darius écoute. La respiration de sa belle fermière est tranquille et régulière. Elle dort. Il fait encore nuit noire, alors il n'a pas dû s'assoupir très longtemps. Pendant quelques minutes, il reste immobile et se laisse bercer par le calme qui habite la chambre, par le souffle de Mathilde. Il caresse finalement son ventre d'une main lente et chaude, puis dépose quelques baisers contre l'une de ses épaules avant de dégager sa nuque de ses cheveux pour poursuivre ses attentions à cet endroit. Il ne devrait peut-être pas la réveiller, mais il ne leur reste plus que quelques heures maintenant et il n'a pas envie de les passer à dormir, sauf si c'est ce qu'elle veut absolument de son côté. Darius se presse dans le dos de Mathilde, laisse ses baisers dévier dans son cou pour rejoindre son oreille. « Tu m'as laissé dormir, murmure-t-elle dans le creux de son oreille. Et dire que je pensais que les belles fermières étaient panais-gligentes, moi... »Darius rit tout bas, car oui, il parvient à se trouver excessivement drôle même au beau milieu de la nuit. Si ça, ça ne la réveille pas, rien ne le fera! |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Mar 18 Fév 2020 - 3:43 | | | Mathilde se blottit dans la douce étreinte de Darius. Là, à l'abri de ses grands bras forts, elle peut être la femme fragile qu'elle s'interdit d'être habituellement. Montrer ses faiblesses reviendrait, en temps normal, à inviter n'importe qui à prendre possession de sa ferme, de son travail, de sa vie. Mais là, auprès de cet amant de la mer, elle a le sentiment qu'elle peut être tout à fait elle-même. Darius refuse le bain. OUF! Elle se tortille un peu, à la manière d'un chat qui viendrait chercher encore un peu plus de confort auprès de son maître pour manifester son contentement. Il a besoin de se reposer, prétextant que la fougue de la fermière l'a fatigué. Mathilde sourit. Elle pourrait renvoyer la faute sur lui et sur son talent à allumer des étoiles au fond de ses yeux, sur son odeur saline qui lui fait un effet fou, sur la chaleur du moindre petit bout de chair qui a le don de l'aimanter si elle a le malheur de l'effleurer. Sur le ton de sa voix, grave et envoûtant. Sur le regard qu'il pose sur elle, n'importe quand. Sur l'érotisme qui émane de lui à chaque fois qu'il joue au charmeur. Sur sa respiration, calme et régulière. ... Calme et régulière? Mathilde hausse un sourcil. La respiration de Darius est profonde. Il ne bouge plus. Ses jambes semblent même plus lourdes, entre les siennes. Il s'est endormi. Elle pouffe de rire. Pour un homme qui comptait embarquer dans ses plans de nuit blanche, il a vite déposé les armes. Elle ferme les yeux. Ça l'arrange, dans le fond, parce que son corps tout entier réclame un répit, pour profiter de cette sensation de langueur qui s'est emparée d'elle. Je t'aime murmure-t-elle une dernière fois à celui qui semble déjà loin, dans un monde onirique où les pirates et les fermières peuvent s'aimer sans craindre les ennuis. Elle se laisse bercer par le souffle régulier de son amant. Son amant, rien qu'à elle. Pour ce soir, et pour tous les soirs que la vie leur offrira. *** Une sensation de chaleur, un peu plus appuyée, la tire vaguement de son sommeil. La chaleur se déplace sur son ventre, comme une caresse. Dans son dos, Darius-la-fournaise n'a plus la même respiration calme et profonde que lorsqu'elle s'est endormie. Il est réveillé. Elle aussi. Quelques baisers ont suffi à la sortir de son rêve, une traversée sous les étoiles avec Darius pour seul marin, sur un voilier léger et rapide, déserté par le restant de l'équipage. Il l'a emmenée sur une île où personne ne semblait s'être installé, sauf le pirate. Sa planque imaginaire, une petite cabane de bois plutôt bien bâtie. A deux, ils ont contemplé le ciel, assis sur le sable chaud, main dans la main, sans nulle autre inquiétude que de savoir s'ils atteindraient le fond du baril de rhum avant le lever du jour. Mais voici qu'il la ramène à la réalité. Elle pose une main sur celle de Darius, pour lui signifier qu'elle ne dort plus. Il s'aventure dans son cou, semant un doux frisson qui remonte son échine. Il a dégagé sa nuque pour se faire de la place. Il voulait vraiment la réveiller. Elle sourit. Vilain pirate. Darius se presse contre elle, elle remue à peine. Il l'enveloppe de sa chaleur dans laquelle elle pourrait passer toute une vie. Tu m'as laissé dormir lui murmure-t-il à l'oreille. Elle hausse les deux sourcils. Ben voyons... C'est de sa faute. Encore. Il est fatigué à cause d'elle, et il dort à cause d'elle. Elle entrouvre la bouche pour lui répondre mais son élan est coupé par le souffle de Darius qui lâche une vague blague de panais avant de rire. Parce qu'elle est tout contre lui -on pourrait difficilement être plus contre quelqu'un, d'ailleurs- elle le sent secoué d'un rire qu'il contrôle mal. Elle rit, elle aussi. Sérieusement? Quelle heure est-il? Ils sont en plein milieu de la nuit, il la réveille avec quelques belles attentions, de douces caresses, et il achève sur une blague de panais?! T'es vraiment pas net comme gars, tu sais? lui répond-t-elle entre deux rires. La réplique était facile, elle ne pouvait pas passer à côté. Bon... pour la romance, on repassera. Les voilà qui se marrent tous les deux pour une histoire qui ne fera jamais rire personne d'autre qu'eux. Elle se demande si le pire, dans tout ça, c'est que ce soit un homme de la mer qui finisse par faire des blagues de légumes à une terrienne. Mathilde aimerait voir la tête d'Isak, quand il comprendra le niveau parfois très bas de leur humour, et la relation solide qu'ils bâtissent dessus. Tout ça pour une histoire de panais. Vraiment. - Tu me sors de mon magnifique et paisible rêve pour me séduire par ton humour? dit-elle en se retournant pour lui faire face. Devine quoi... souffle-t-elle, avec un regard moqueur, ... je suis totalement sous le charme. Elle l'embrasse du bout des lèvres et sourit, tout contre lui, comme si la manoeuvre n'avait pas vraiment pu les éloigner l'un de l'autre. Il est plutôt beau garçon avec son petit air à demi endormi et ses cheveux un peu ébouriffés. Beau garçon, mais cruel de la sortir de son sommeil. Elle dort peu, d'habitude, mais depuis qu'il est dans sa vie, dormir est une chose totalement accessoire. Elle se rattrapera à son départ. Est-ce que tu me réveilles parce que tu as faim et que tu espères que je te prépare un repas digne de ce nom ou bien c'est seulement parce que tu ne dors jamais et que tu as décidé que tu avais besoin de compagnie?S'il lui répond que c'est seulement pour faire la conversation parce qu'il ne trouve plus le sommeil, Mathilde se promet de l'assommer. Avec de l'alcool de prunes, parce que toute pragmatique qu'elle est, elle ne souhaite pas vraiment abîmer son doux marin. Isak serait fâché, et se mettre le peu de famille qu'il a à dos serait sans doute une mauvaise idée. A moins que tu ne trouves plus le sommeil et que tu espères que je réussisse à t'endormir à nouveau? Battement de cils et sourire moqueur, une fois encore. ... en te racontant une histoire ennuyeuse à en mourir, évidemment! Elle glousse. Elle pourrait saisir sa main et y mêler ses doigts, pour ensuite l'embrasser, mais elle est sans doute trop bien là où elle est. De toute façon, celle de Mathilde a royalement glissé sur la fesse rebondie du pirate et semble très bien installée. Elle fronce les sourcils, tout à coup prise d'un doute. C'est que le pirate est taquin, et qu'il pourrait poussé l'audace jusqu'à lui demander cette histoire ennuyeuse. Elle prend les devants, très sérieuse. Je te préviens, si tu me demandes une histoire, je te fais un cours magistral sur l'art de bien stocker ses légumes dans une cale sèche et bien aérée. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Résister n'est panais-cessaire [Mathilde] Mer 19 Fév 2020 - 1:42 | | | Mathilde rit. T'es vraiment pas net comme gars, tu sais? Darius pouffe encore plus. Il n'y a que sa belle fermière pour non seulement rire d'une blague de panais au beau milieu de la nuit, mais aussi pour répondre en en faisant une. Il ne peut que l'aimer encore plus.
Quand Matilde se retourne dans son étreinte, Darius la presse doucement contre lui. Hors de question qu'elle s'éloigne d'un seul centimètre, même si elle se moque de lui et de son humour douteux qui, à son aveu, la charme totalement. Il répond un petit baiser, sourire amusé au coin des lèvres.
« Je savais que ça te plairait », blague-t-il tout bas en lui volant un autre baiser.
Elle demande pourquoi il la réveille et il sourit presque comme un vilain garnement. Il n'a pas de « bonne » raison de la tirer de son sommeil. Il ne veut pas qu'elle lui prépare un repas – ils ont après tout un tas de provisions – et il aurait très bien pu refermer ses yeux et se rendormir. Non, il l'empêche de sombrer dans le pays des rêves parce qu'il part dans quelques heures et qu'il souhaite entendre son rire et sa voix, la voir sourire, embrasser ses lèvres, toucher son corps. Il a des motifs parfaitement égoïstes et il ne s'en cache même pas tandis qu'il la regarde et qu'elle émet une nouvelle hypothèse d'un battement de cils.
« Une histoire ennuyeuse... », lâche-t-il, faisant mine d'y réfléchir, comme si la perspective le tentait réellement.
C'est évidemment ce à quoi il pense. Jamais l'idée de s'épuiser autrement ne lui a traversé l'esprit, allons. Jamais. Et elle ne s'invitera évidemment pas dans sa tête maintenant que Mathilde précise qu'elle compte lui donner un cours magistral sur l'art de bien stocker des légumes dans une cale. Évidemment. Le sourire de Darius s'étire alors qu'il regarde son amante dans la pénombre et trace du revers de ses doigts la courbe de son dos.
« Bien sûr que j'ai envie de ton petit cours magistral, belle fermière, répond-il d'un ton presque charmeur. Tu m'as conscientisé sur les dangers de stocker de délicieux panais dans une cale humide, je veux maintenant faire le nécessaire pour remédier à la situation désastreuse sur mon navire. Je sais que tu meurs d'envie de m'expliquer, en plus, voire de me faire encore un peu la morale sur mes pratiques déplorables. »
Darius offre à Mathilde un sourire malicieux. Il paraît presque sérieux. L'est-il? En partie. Il l'écouterait lui parler de n'importe quoi, en fait, et il serait probablement même prêt à suivre ses conseils uniquement parce que ça lui plairait qu'il prenne soin des légumes qu'il transporte – même s'ils sont volés. La romance avec une fermière, c'est aussi ça! Par contre, il ne souhaite pas particulièrement écouter les recommandations là, tout de suite, alors qu'ils sont nus l'un contre l'autre dans la noirceur et qu'ils vont se quitter dans quelques heures. Aussi bloque-t-il sa première tentative de parler en rapprochant son visage du sien pour l'embrasser subitement.
« Tu étais dans mon chemin », murmure-t-il, un sourire goguenard flottant sur ses lèvres.
Darius dépose quelques baisers légers sur les lèvres de Mathilde tout en laissant sa main s'aventurer contre sa taille, ses reins, ses hanche, puis ses fesses.
« J'ai aucune bonne raison de t'avoir réveillée, admet-il finalement dans un souffle, toujours un brin joueur. Je voulais juste être avec toi. Ta petite fossette me manquait pendant que je dormais. »
Darius glisse un doigt sur ladite fossette et sourit moqueusement. Ta petite fossette et tout le reste, semble-t-il dire silencieusement. Il offre un nouveau baiser à Mathilde. Plus long, plus tendre. Lorsqu'il se détache – à peine -, il songe vaguement que son cousin n'en croirait pas ses yeux de le voir aussi... lié à une femme. De le voir aussi ouvert. Amoureux. Quoique... Isak serait-il si étonné? Darius sait que son cousin le connaît mieux que personne et qu'il est souvent capable d'anticiper ses réactions, voire ses sentiments. A-t-il vu venir ce qui se passe entre Mathilde et lui? Se doute-t-il déjà de la tournure que les événements ont prise à la ferme? Darius le saura assurément une fois de retour sur le navire. S'il y a une seule personne à qui il ne compte pas cacher sa relation avec Mathilde, c'est Isak. Il a en lui une confiance inébranlable.
« Tu rêvais à quoi, alors? demande-t-il dans un murmure. C'était paisible et magnifique, alors laisse-moi deviner... Mmm... Tu rêvais que tu étais en train de planter des semences de légumes dans l'allégresse la plus totale? Tu rêvais que Marguerite avait enfin trouvé son étalon charmant et qu'ils avaient ensemble tout un tas de bébés Marguerite qui gambadaient joyeusement partout sur ta terre? Non, attends... Tu rêvais que tu découvrais une blague de panais si désopilante qu'on la reprenait dans toutes les tavernes, d'Usson à Marbrume, et que tu devenais la fermière la plus célèbre de tout le duché? Quoique tu es peut-être déjà la fermière la plus célèbre de tout le duché, donc non, ça peut pas être ton rêve... »
Darius se donne un air pensif avant de poursuivre :
« Ah! Je sais, ça peut juste être une chose : tu rêvais d'un homme. Il était bien entendu extrêmement beau, séduisant, charmant et fort, incroyablement drôle et intelligent, superbement parfait... Un peu beaucoup pirate, mais bon, parfait quand même et... Ah, attends... On me murmure à l'oreille que cet homme me ressemblait drôlement. Quel hasard! C'est ça, hein? »
Darius ricane à sa tirade complètement ridicule. Ses hypothèses loufoques mises de côté, il est tout de même réellement curieux de savoir de quoi sont faites les nuits de sa belle fermière. Les siennes sont en général soit sans rêve, soit hantées par les souvenirs d'un passé qu'il s'efforce à oublier. Peut-être que ça changera. Peut-être qu'une fois de retour sur les flots, Mathilde accompagnera ses siestes à bord. Sinon, il lèvera les yeux vers le ciel pour observer les étoiles et il pensera automatiquement à elle.
« Bon, puisque le mystère est résolu, je reformule : tu rêves à quoi la nuit quand tu rêves pas à moi, Mathilde Dumas? », demande-t-il en mêlant un peu plus ses jambes à celles de son amante, restant tout à fait sur cette idée qu'elle rêvait à un beau pirate – en l'occurrence lui.
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